L'unification de la langue wallonne et la créativité des Wallons.

Présentation du Dictionnaire Général Wallon

par Johan Viroux

 

1. Unification

1.1. Le wallon, déjà une unité.

1.2. Le cadre de l'unification.

1.2.0. Les tendances généralisatrices de l'homme

1.2.1. Principes

1.2.2. Applications

1.3. Les résolutions.

1.3.0. La polymorphie du wallon

1.3.1. Unification de l'orthographe: une forme commune

1.3.2. Unification de la phonologie: une forme commune

1.3.3. Unification de la morphologie: une forme commune

1.3.4. Unification de la syntaxe: vers la structure la plus wallonne

1.3.5. Le domaine sémantique: tous les sens sont conservés

1.4. Résultat concret: la créativité

 

2. Le Dictionnaire Général Wallon

2.1. Introduction

2.2. Le cadre du dictionnaire

2.3. La composition

2.4. Utilisation concrète

 

1. L'unification

"Iter est quancumque dat prior vestigium." (Publius Syrus)

(Il y une route partout où un autre est passé le premier.)

(Ti sûrès todi bin lès rotes dau prumî qu'a froyî l'vôye.) (Trad. d'A. Laloux, 1971, s.p.)

1.1. L'unité du wallon

Une mosaïque n'est-elle pas transcendée dans une unité supérieure? (Bal, 1990) Comme toute langue, le wallon, composé de dialectes, eux-mêmes constitués de parlers, ne présente-t-il pas une certaine unité? Citons à ce sujet Louis Remacle (ULg): " Etant donné que la syntaxe wallonne varie peu d'une région à l'autre, il me paraît certain qu'en étudiant avec soin l'usage d'une localité wallonne, on éclaire d'une façon très satisfaisante l'usage du domaine wallon tout entier." (Remacle, 1952, 13) Pour Omer Bastin, nos patois (sic) tendent à s'unifier sous l'influence des grands centres proches et de la multiplication des moyens de communication qui favorisent les contacts. (Bastin, 1969, 5).

 

1.2. Cadre de l'unification

1.2.0. Les tendances généralisatrices de l'homme

Si l'on suivait jour par jour le parler des nourrissons de divers pays, on observerait à coup sûr des traces importantes d'une normalisation phonétique relative, au sein même d'une masse de faits en apparence désordonnés. De même, quelques temps plus tard, l'enfant, dans son apprentissage de la langue, produit des 'erreurs', familières à tout observateur du langage enfantin, qui témoignent d'une activité généralisatrice. Ainsi, l'enfant produira 'prendu' sur le modèle de 'fendu, tendu, entendu'; 'mouru' sur le modèle de 'couru'; elle 'boivait' (pour 'buvait')...

1.2.1. Principes

" L'état naturel des langues est le dialectalisme. Mais les langues, comme les hommes, ne peuvent vivre à l'état de nature." (R. Lafont)

Qu'entend-on d'abord par normalisation, par uniformisation? Le dictionnaire définit les termes comme suit. Normalisation = ensemble de règles visant à spécifier, unifier et simplifier en vue d'un meilleur rendement dans tous les domaines de l'activité humaine; uniformiser = rendre de même forme, de même nature, de même genre. On normalise, on unifie, on simplifie donc ce qui est multiforme, morcelé, compliqué. La normalisation d'une langue peut se présenter sous diverses formes. Un dialecte est considéré comme la norme. Il a dominé les autres, puis les a recouverts, ce dialecte étant peut-être celui de la capitale, celui utilisé par les principaux responsables de l'Etat. Ou c'est celui dont les formes ont le plus de chances d'être comprises par tous les membres de la communauté linguistique. Dans ce cas, ce dialecte est bien souvent le dialecte géographiquement central. Autre solution, les formes jugées les plus communes (sans nécessairement appartenir à un seul dialecte) vont former une langue normalisée.

Cette normalisation se présente comme un moyen de stimuler l'aspiration d'une langue à l'autonomie, surtout lorsqu'elle présente une grande ressemblance avec une autre langue, mieux défendue politiquement. La normalistion s'intègre dans un processus de planification linguistique comprenant la codification de la langue par des dictionnaires et des grammaires et la décision politique de soutenir cette langue dans l'enseignement, les media et toutes les branches de la vie publique.

1.2.2. Applications

Partout dans le monde, en Chine avec le chinois, en Tanzanie avec le swahili, avec le 'bahasa indonesia' en Indonésie, le tok pisin en Papua-Nouvelle-Guinée, etc., des efforts très importants de planification linguistique, dont l'unification, sont soutenus par le pouvoir politique en place pour faire face aux problèmes de communication, d'éducation et d'administration. Il s'agit également d'éveiller une identité culturelle propre à ces nations, notamment face à d'autres langues venues de l'étranger qui risquaient de constituer une menace pour l'intégrité culturelle des populations autochtones. (Hamers, Blanc, 19.., 232-236). Au cours des derniers siècles, des langues européennes furent normalisées suivant une des 3 méthodes précitées. Ainsi, une des plus vieilles réussites en matière de normalisation linguistique est sans conteste la confection de la Bible d'Etat ou Statenbijbel de 1618 à 1637. Pour cette réalisation, des traducteurs de toutes les parties des anciens Pays-Bas collaborèrent démocratiquement à la recherche de la forme la plus commune à tous les locuteurs néerlandophones de l'époque. Plus tard, Monaco verra de la même façon le monégasque standardisé en vue de l'enseigner dans les écoles en 1993. Suivant une autre méthode, le Batua deviendra la langue unifiée basque dès 1968, en se basant sur le dialecte guipuzcoan, utilisé par le plus grand nombre. Le théologien Venceslas Hammershaimb, lui, forgea seul une langue écrite unifiée pour le féroïen au 19e siècle en prenant bien soin de ne retenir que les formes les plus distinctes du danois qui menaçait cette langue. (Baur, s.p., s.d.; Kremnitz, 1991, 10-22; Magocsi, 1991, 187-194; Kattenbusch, 1989, 164-172). Enfin, d'autres langues comme la langue tzigane et le 'rusyn', langue slave transfrontalière parlée notamment en Vojvodine et en Slovaquie, sont en voie de normalisation.

Qu'en est-il du wallon? Il faut distinguer la forme du sens de chaque mot. Il faut tout d'abord combattre l'idée tenace que toutes les formes wallonnes sont sacrées et que l'on ne peut pas y toucher. Certes, toutes ces formes ont une dignité égale mais cela n'empêche pas que l'une d'entre elles est généralement plus utilisée que les autres ou recèle plus de potentialité de régularisation. Et que donc il est loisible de procéder à un choix (Levêque, 1981, 13-14). Un mot possède un sens et une forme et la forme est le support du sens, elle le véhicule. Pour rendre le wallon davantage véhiculaire, pour véhiculer toutes les significations que supporte cette forme, il faut donc normaliser la forme.

Quand on parle de richesse du wallon, il s'agit bien de la richesse sémantique du wallon. Comme toute langue, la spécificité du wallon réside dans la vision du monde qui nous entoure et on ne peut y toucher au risque de la détruire. En d'autres termes, c'est le sens des mots qui témoigne de notre vision de la réalité, du génie des Wallons et il n'est dès lors pas question d'appauvrir le wallon par la suppression de définitions lexicales locales, ni même des mots de même sens mais de forme trop différente (en l'occurrence, 2 synonymes).

Ex. - gârlot: = grelot (ouest-wallon) = grelot, larynx (centre-wallon). Le sens de larynx ne sera pas supprimé. Cela vaut aussi pour:

Idem pour 'canada' = 'crompîre' = 'pètote' = 'truc' = 'cartouche': pomme de terre; etc.

En guise de conclusion, la normalisation du wallon renforcera sa fonction sociale en tant que langue de communication à côté du français en Wallonie et la mentalité, la fierté des Wallons comme membres d'une même communauté. Elle permettra enfin d'envisager une amélioration de la production culturelle wallonne avec un public plus large et surtout la promotion de son enseignement. Beaucoup d'obstacles seront surmontés pour atteindre un bilinguisme et un biculturalisme généralisés, pour prétendre à faire du wallon une langue officiellement nationale.

 

1.3. Les résolutions

1.3.0. Réduire la polymorphie du wallon

Dans 'On walon po d'mwin' (Hendschel, 1990, 14), les formes lexicales standard doivent répondre au 'critère d'acceptabilité formelle': la forme unifiée doit à juste titre 'ressembler' à ce à quoi on est habitué dans le dialecte, elle doit répondre à la conception que se font de leur langue leurs locuteurs. Il faut ajouter qu'une grande majorité de Wallons s'exprimant ou comprenant le wallon, partiellement ou non, n'a jamais lu un mot de wallon et est plus habitué aux règles orthographiques françaises dont il faudra, semble-t-il, tenir compte dans un premier temps. La tentation est également grande de favoriser le centre-wallon, qui peut être compris par tous les Wallons, et d'évaluer la répartition de la population wallonne suivant les dialectes. Des 4 dialectes wallons, l'est-wallon avec le bassin liégeois et Verviers, et l'ouest-wallon avec le pays de Charleroi, sont certainement ceux qui trouvent de loin le plus de locuteurs potentiels, suivis du centre-wallon (Namur, Basse-Sambre, Andenne) et, loin derrière, le sud-wallon.

Suivant tous ces critères, la solution idéale semble celle prise par Jean Germain, chercheur à l'UCL, qui prône une langue composite avec 2 ou 3 dominantes pour 'être plus aisément reconnue comme représentative des divers dialectes et mieux acceptée par un plus grand nombre.' (Germain, 1989, 216)

Les variétés plus centrales (en l'occurrence, Liège et Namur) seraient destinées à marquer le wallon standard de leur empreinte davantage que les autres parlers (id., 218). Ils devraient contribuer à la construction lexicale du wallon. Un certain nombre de synonymes seraient conservés pour éviter de trancher entre 2 lexèmes différents: pwate et uch, odjoûrdu et oûy, quétefîye et moutwè, ...

1.3.1. Unification de l'orthographe basée sur la lecture

" Les fonctions de l'orthographe sont d'assurer la transmission intégrale et non ambiguë des messages. Pour ce faire, l'orthographe doit refléter aussi fidèlement que possible la prononciation, faciliter la lecture et marquer les rapports syntaxiques." (Leleux, 1983, 7-8). En outre, dans la majorité des langues européennes, il existe une tendance à l'élimination des digrammes grecs et de l'y, remplacés par leurs équivalents nationaux, et à l'accommodation des mots savants et des mots d'emprunt moderne à la prononciation, à la graphie et à l'accentuation nationales. De même, l'orthographe analogique garde dans ces langues toute son importance face aux phènomènes d'assimilation (paard t- paardekracht (en néerl.); tchivau -on tch'vau tc'f (en wallon); I got you ('I gotche')(en anglais)...).

Ceci nous amène à parler de 3 principes utilisés dans les orthographes de ces langues, ainsi qu'en wallon:

1° le principe phonématique: un phonème est rendu par un signe;

2° le principe morphologique, celui de l'analogie et de l'isomorphisme;

3° le principe étymologique, où la forme se rapproche de l'originelle.

Ces principes sont souvent en conflit; tantôt, on donnera la préférence à l'un, tantôt à l'autre: malade -t (principe 2° au lieu du 1°), timp (le 3° au lieu du 1°), etc., ce qui fait dire à certains que chaque réforme orthographique est une 'oeuvre en perpétuel devenir'. (Vildé-Lot). Entre également en compte le fait qu'une langue est lue davantage qu'écrite et que, suivant des expériences récentes, les mots sont reconnus très rapidement lorsque l'oeil se pose un tout petit peu àgauche du milieu du mot. " Il existe donc une position optimale du regard dans les mots et si cette position ne se trouve pas juste au milieu du mot, c'est parce que généralement l'information est surtout contenue dans le début des mots " (Dominique, 1992). Il faut donc que l'orthographe en début de mot ne soit pas négligée.

 

Les règles de l'orthographe wallonne

A une langue écrite sans règles au 19e siècle a succédé l'orthographe 'Feller' du nom de Jules Feller, lauréat d'un concours organisé par la Société liégeoise de littérature wallonne au début du siècle. Dans l'édition définitive de ces règles, où il s'inspire de l'orthographe française, il insiste pourtant sur le fait que " le français a des graphies mauvaises, inutilement compliquées, dues au pédantisme ou à l'ignorance. Il faut savoir en secouer la tyrannie en wallon pour se rapprocher de ce qu'exigent la phonétique et l'histoire" (Feller, 1902). Ces règles furent publiées dans un essai en 1900. Elles rencontrèrent partout le meilleur accueil et son auteur s'ouvrait à l'avenir en disant: " Si des études ultérieures démontraient l'avantage de certaines corrections aux règles proposées, il va de soi que nous nous empresserions de les introduire dans la pratique" (Ibid., 56).

Toujours dans cette étude, en parlant des 3 principes orthographiques précités, Feller voulait établir une subordination entre eux quand on devait obéir à plusieurs nécessités à la fois et à son avis, la phonétique devait primer tout (Ibid., p. 59).

Dans les choix orthographiques, les règles Feller ne s'isolent certainement pas du reste de l'Europe.

Exemples:

Avant de passer en revue les règles, il faut souligner l'insistance avec laquelle un chercheur, Luc Isaac, prône une graphie uniforme afin de faciliter "la constitution autant que la consultation des dictionnaires et, à notre époque, le travail informatique sur les textes dialectaux" (Isaac, 1984, 87).

Les règles de l'orthographe wallonne

1) Phonologie: les sons

Les voyelles

Les voyelles pures

â: diâle, gâz

å: (est-wallon) clå, tåte, ploråde (comme en danois: Aarhus)

: nèveû, aveûle

è: sudjèt, procès, cafè

ê: infêr, tofêr, wêde

: (centre-wallon) lâid, maîsse, vraî

é: fé, té, fré, mér

e: la graphie e s'emploie par analogie et ne peut jamais représenter un son: on-ome, ...

î: nîve, lîve

å: lård, pårt (est-wallon)

au: (centre-wallon ): laurd, paurt: quand il existe une correspondance 'â-au-å';

ô: dans les autres cas.

ô: (entre 'ô' et 'oû'): cô, côp, pôce, prôpe, ôr, pôve, ôte,

: oûte, ça boût, noû

û: cût, bûre

Les voyelles nasales

an: tchant, plan, grand, blanc

am: djambe, tchambe, tchamp

en, em: conservés dans les emprunts au français: embêter, talent

in: quinze, intrer, vinte, vinde, tchin

im: mimbe, timbe, imbaras

'ain, ein, aim' en français => in: pwin, mwin, fwin

én: correspond à e très fermé: 'tchén' (Charleroi, Brabant wallon)

în: correspond à în (wallo-picard): 'tchîn' 

on: rond, pont, bon, long

om: ombe, tombe

ån: dans la région immédiate de Neufchâteau: son 'an' très bref se rapprochant de 'on'

un: alun, à djun, li mwès d' djun, prun.neû (geignard)

Les semi-consonnes

voyelle + y: Mayane, sayî, mèyeû, vôye, oûy, liyon

consonne + y + voyelle: diâle, piède, via, coutia

consonne + y + i, î, in: grawyî, consyî, paçyince

en début de mot: y: yèbe, yute, yeû, yèsse

oi en français => wa, wè: bwès, bwâre

autres: => stwale, rouwe, rouwale, pièrduwe.

Les consonnes

graphie k: dans les autres cas (et les dérivés): élèktrike, Bèljike, pârker

graphie qu (qw): en début de mot (et par analogie au français): quatwaze, qwinze, qwite, saqwè, saquî, liquéke, quékonk, saquants, poqwè

gu devant e, i: guêre, guîye

® gz: ègzamin

® cs ou ks: bocser, docsâl, acsègnî

Consonnes et voyelles muettes

Les consonnes muettes finales:

Les consonnes muettes à l'intérieur des mots

Les voyelles muettes finales: la voyelle -e s'utilise comme en français: pére, afiche, poye, ...

Les voyelles muettes à l'intérieur des mots:

 

Elision de la voyelle finale (suivant la langue parlée):

altération de la syllabe finale par 'Auslautverschärfung' ou l'assimilation: suivant le principe analogique ou étymologique, la forme initiale reste conservée: on pôve [-f]; on pôve [-v] èfant; one pôve [-f] djin; rodje [-tch] ; rodjeû [dj] ; aube [-p]; djudje [-dj].

.Particularités (suivant la prononciation)

vinez ® vinez' chal (e); i dit ® di-st-i; quate ® quatre ans; il èst vî ® il è-st-èvôye

2) Morphologie: les combinaisons de sons

 

L'article défini, l'article suivi d'une préposition

Français

wallon

le, la

l(i); {l(u), la; èl, 'l}

du

do {dè, dou, du}

de l'

d(i) l' {d(u) l', d(ou) l'}

de la

dèl {do l', dou l', du l', d' la)(principe analogique)

des

dès (di lès, du lès, d' lès, di l's-)

au(x)

au, aus, ausès {å, â, ås, âs, asès, a lès, a l's-}

à l'

a l'

à la

a l' (principe analogique)

(de au)

dau {då, dâ}

(de à l')

da l'

(de à la)

da l' {dol, doul} (principe analogique)

(de aux)

daus, dausès {dås, dâs}, dausès

en le

è {o, ou}

en l'

è l'

en la

è l' {ol}

en les

èsès (osès)

par le, par les

pau, paus, pausès {på, pou}

 

L'article indéfini

 

Les noms substantifs et adjectifs

le pluriel:

s: dès cofe-fôrts, dès pî-scayes (ardoise du bas du toit), dès pî-notes (notes de bas de page)

2 s: dès mêssès-idêyes (principes)

invariable: dès atrape-mouches, dès ramasse-poûssîre, dès scrèpe-cîr (gratte-ciel), dès ratind-tot (café louche), dès raploû-tot (rendez-vous général)

Le féminin:

le trait d'union des noms composés:

 

Les adjectifs et pronoms

Les adjectifs possessifs:

mi, mi- + voyelle (mi-ome)(aussi: m(i)-n-ome)

ti, ti- + voyelle (ti-ome)

si, si- + voyelle (si-ome)(aussi:s(i)-t-ome)

nosse, noste + voyelle (noste èfant)

vosse, voste + voyelle (voste auto)

lêu, leû-z-+ voyelle (leû-z-èfant)

mès, tès, sès, mès-+ voyelle (mès-omes)

nos, vos, leûs; vos-+ voyelle (vos-autos)

Les adjectifs et pronoms démonstratifs

Masc: c(i) + NOM + ci (chal), la: (ci djeû ci, su (so) ç' plake la)

Fém: c(i)t- + voyelle + ci (chal), la: (cit-ome ci, après ç't-anéye-là)

(e, s): ci feume la, cisse tièsse la, divins ç' tièsse la, ciste eûre la

masc & fém: cès + NOM + ci (chal), la

cès- + voyelle + ci (chal), la

wice (e) vient de 'où èst-ce ® w' èst-ce ® wèce ® wice (Feller, 1912, 176).

-ce: dans: èst-ce qui t' vins?, comint-ce qui, qwè-ce qui n'va nin?

Les pronoms possessifs:

-s au pluriel (voir 1.3.3. Unification de la morphologie suivant l'ALW 2)

 

Les adjectifs et pronoms numéraux cardinaux

Notamment: 17: dî-sèt'; 18: dîj-ût'; 19: dîj-noûf; 20: vint'; 21: vint'-y-onk; 80: qwate-vints (e) quatrè-vints, iûtante; 2000: deûs mèyes; 2.000.000: deûs milions.

 

Les adjectifs qualificatifs

épithètes féminins pluriels: one grande fleûr ® dès grandès fleûrs, dès rodjès fouyes (principe analogique)

Le verbe: (voir: 1.3.3. Unification de la morphologie)

1re personne du sg.: pas de s: dji so, dj'aveu

3e personne du pl du subjonctif présent: pas de nt: qu'i tchantèche {-enuche, inche}

2me personne du sg.: pas de 's': vin, beû (bois)

Le trait d'union

L'élision

Remarques diverses

Les mots étrangers:

Il faut en distinguer 3 types

 

 

 

 

 

Unification de la phonologie

 

1) Voyelles instables

 

Voyelles épenthétique et prosthétique

prosthétiques: - voyelle # s +CC # s +V+C.ex.:(SW) la scole - do l'sucole; po scrîre - po l'sucrîre;la spale - oune supale; i sêt spârgni - i pout l'supârgni; do spès cafè - do l'supèsse sope (Francard, 1981, 171).Pas de voyelle prosthétique pour les mots d'introduction récente: scarole, scapulêre, scarlatine, ...

épenthétiques: dans la flexion verbale: infinitif en -C + lerrer # ® présent simple -Cèlr...: ner(Bast.) futur simple condit. présentimpératif présent ex.:(SW) i duscopèle, i dobèle, il infèlerè, i râvèlerè, ça c'pètèle; i mostère, i s'mâvère; i tikène (taquine), i kètène (picore), i sîzène (ibid., 175- 177); (à Liège et à Namur: -ter: i platchetéye (faire des embarras), i tchafetèye)

 

Voyelles caduques

ë: voyelle sourde en Brabant wallon (djë so v'në): ® GRAPHIE STANDARD: i ou u

ôn (ô mi-nasalisé) ® GRAPHIE STANDARD: ô (Gaziaux, 19.., Le parler de Jauchelette, XIII-XIV) ® (sud-wallon et centre-wallon).encore prononcé dans le sud-wallon, à Bertrix par certains témoins (Anselme, 1984, 39); très faible dans: an lès (h)înét toutes (Pierret, 1966, 54); à Bastogne: absence de liaison entre l'initiale et la consonne précédente dans: dès hèsses mais h est légèrement audible dans 'hèye (Francard, 1980, ...); à Longlier: chez certains wallophones âgés: hosse (je) hoche), duhawè (houer), dushintchè (Pierret, 1984, ...); à Léglise: le h- initial étymologique se prononce dans hâye (haie), heurée (hallier), hôrlé (talus); ne se prononce pas dans ouline, utchè (appeler); se fait encore plus ou moins sentir selon le locuteur dans (h)asse (hêtre), (h)oupe (Nicolaï, 1987, ...) .à Fosse-la-Ville (CW), on dit 'li hièrdau'sans élision mais 'su l'ièrdau'avec élision, 'on hûlau'ou 'on-ûlau'. Le phénomène d'amuïssement n'est donc pas assez achevé pour qu'on puisse toujours supprimer 'h' de l'écriture. _ (est-wallon)chèrveû: ch- est une altération de si-: (Haust, 1925, 58) de même: apontchèdje ® apontièdje; botchèdje ® botièdje;tchèsse ® tièsse; djâle ® diâle; djèrin ® dièrinl'ich-Laut à LierneuxVielsalmMalmedy: s'écrit hi-: Hièrlot

Unification phonologique suivant les cartes de l'ALW 1

N.B. L'utilisation des parenthèses est équivalente à la fréquence de la forme dans le dialecte concerné. Plus il y a de parenthèses autour du mot, moins il est fréquent.

Mot français

OUEST- WALLON

CENTRE- WALLON

SUD- WALLON

EST-WALLON

R.W. (rifondu walond)

aiguille

egui(ye) euwi(ye) ewi(ye)

awi(ye) ewi(ye)

awi(ye) agû(ye)

aweye (awiye)

awiye, ewiye

annee

ane(ye)

ane(ye)

aneye

on.neye an.neye an.ne

aneye

bien

bin, ben, be

ben, be bin

bin, (bie, bieu)

bin (begn)

bin

boeuf

bieu, boû, bû, bu

boû

boû, bû, bu

boû

boû

borgne

bwagne, -we-, -or-, -ôr-, -ô-, -on-

bwagne

bwagne bôgne bongne

bwegne (bwagne )

bwagne

bouteill e

boutaye, -aye, bouteye, -eye

boteye, (-eye), (bouteye, -eye)

boteye, -eye, bouti(ye)

boteye, (-eye)

botèYE

cendre

cinde cede

cinde cede cene

cene çane

cinde cene cene

CINDE CèNE

cerise

cerije cere(n)je

cereje, (cerije)

cerije celije

celihe, ci-; cerehe

CeReJE CeRiJE

chambre

tchambe

tchambe

tchambe tchan.me

tchambe

TCHAMB E

chanvre

tchane

tchene

tchanve, (-ene)

tchene

TCHeNE

chapeau

tchapiô capia tchapia

tchapia

tchape tchepe

tchape

TCHAPI A TCHAPe 17

char

tchar, -år, -ôr;tchaur

tchaur

-ar, -ôr, (-er)

tchar, -år, -ôr

TCHAUR TCHaR

charpent ier

(carpinti) tcherpeti

tcherpeti

tcherpeti, -penti

tchepeti

TCHer- PeTi

chasseur

cacheû tchesseû

tchesseû

tchesseû

tchesseû (-r)

TCHeSS Eû

chausse

tchausse (cauche)

tchausse

tchausse, -asse

tchåsse, -asse, (-ausse)

TCHAUS SE

cher

tcher

tcher, -ir

tchir

tchir cher cher tchier

TCHeR TCHiR

cheveu(x )

tch'veûs, -eus -f-

tch'vias -f-

tch'ves tch'veû, -eus; tch'ves -f-

dj'ves -v-

TCH(I) VIAS TCH(i) VeS

chien

tchi, -in tchen, -e

tchin tchen, e

tchin (tchyin, -ye)

tchin tcheng, (-en, e) tchegn

TCHIN

cinq

chonk cenk, cek cink

cink cenk cek

cink

cink cegnk cenk, cek

cink

clocher

clokei; (-tche), clotchi

clokei; clotche (sud), -tchi

clotche; (-chi)

clokei

CLOKE CLOKi; CLOTCH ECLOT CHi

clou

clau

clau

clau, -a

clå, -ô, - a;(clau)

CLAU

connaitr e

conete coneche

coneche (conuche)

k'nuche, -ouche, -i; counichec onuche

k'nohe (k'nohe: ich-Laut)

CONeCH E K(I)NO HE

couture

cousture (cousteure )

costeurec ostere

(costeur e) costere cousteure (coustere )

costeure (costare, costore )

COSTEU RE

craie

croye, -ô-

crôye

crôye

crôye

CRôYE

croûte

crousse

crosse

crousse crosse

crosse, (creusse)

CROSSE

cuir

cwir, cûr

cûr;cû, -u

cûr, cwir

cûr

CûR

dent

dint

dint

dint

dint

DINT

descendr e

diskinde, des-

diskinde, des-dichinde; (distchi nde)

dichinde

di(s)hin de; (duhyind e)

DI(S)C HINDE

dimanche

dimince dimegne

dimegne

dimegne dimantche dimatche

dimegne

DiMeGN E

eau

iau eûwe

ewe, (ewe, eûwe)

ewe ewe

ewe

eWE

echelle

esk(i)eye eskiele estchele escaule chaule eskilei-, eskiye

chaule

chaule hale

håle, -a-(hiale, h aule)

CHAULE

ecume

escume

chume chime

chume choume

ho(u)me (h(i)oum e)

CHUME

engrais(ser)

(in)gress-egress-;ecrach-, in, a-

ecrauch-ecrach-acrach-

(ecrach-) acrach-(ingress-, egress-)

ecrah-, -åh-(ecrauh-, ecrahy-)

eCRAUC Hi eCRACH i

ensemble

in-, a-, echene;(echone, a-;echeune, a -)

echone

assan.ne, e-;assone, e-

essonle (esson.n e)

eCHONE eSSONE

epine

espene, spene

spene, (speune)

spine

spene, (spine)

SPeNE

equerre

equerre

scwere, equerre

scwere, equerre

scwere

SCWeRE

ete

este, -e

este, -e

este, -e

oste (este)

eSTe

etoile

estwele, i-;estwale, -ole

stwele, (-a-) C1: creûjete neûjete

stwaye steûye etwale

steûle

STWeLE STEûLE 19

faim

fwin (fan.y, fangn)

fwin (fan.y, fangn)

fwin (fin)

fin (fwin)

FWIN

fer

fier, (-ier) (fer, fer)

fier

fier fier, fer, fer

fier fier

FIeR

fetu

festu

fistu (fe°ste°) (fustu)

fistu

fistou

FISTU

feuille

feuye, -eû-fouye (fweye)

fouye

fouye fû(ye)

fouye foye

FOUYE

fleau

flaya (flayau)

flaya (floya)

fle fle

flo(y)e, -e(floya)

FLAYA FLOYé

frere

frere (fre)

frere

fre frere

fre (frere)

FReRE FRe

froid

froûd fwed freud

fred f®wed

freûd frwad (fred)

frûd freûd

FReD FREûD

genou

djinou gngnou

djino gngno

djino gngno gnou

djino gngno

DJINO GNGNO

glace

glace

glace

glece glace

glece

GLACE GLeCE

guepe

wesse wespe

wesse wespe

waspe wepse (wesse, wespe)

wasse wesse, guepier e

WeSPE WeSSE (syn: wespir e)

hache

ape apiete

epe

...

hepe

HePE

haie

aye ôye (avec liaison)

aye, ôye (avec liaison ou avec hiatus)

haye hôye (h)aye (h)ôye

haye hôye

HAYE

herse

ierse ierse iesse

iesse ipe

ipe ierpe irpe

ipe (epe)

IeSSE iPE

jambe

djambe

djambe

djambe djan.me

djambe (djåmbe, djombe)

DJAMBE 20

langue

langue

linwe

linwe lingue

linwe lewe lenwe

LINWE

le (art.)

el

li le°

li, lu, el, (le°)

li lu

LI

lit

lit, lit, let

let, let (lit, lit )

let lit, lit

let

LeT

maison

meson, -e-, -e- meso, -e-maujo(ne) maujon

maujone (maujo) maujon

maujon majon

mohon mo(h)one mahon manhon

MAUJON (E)

maitre

mete messe

maisse messe

messe mwesse mwesse

messe

MAiSSE entre e ou e ou +-e ou +-e

manche

mance monce mantche

mantche

mantche (mintche )

mantche måntche montche

MANTCH E

marche

martchi, -i, -ar-(martche, -e, -ar-)

martchi, -i, -ar-

martchi, -i, -ar-(martchie )

martchi, -i, -ar-

MaRTCH I

metier

mesti, (-i)

mesti, (-i)

mesti, (me°stier, mustie)

mesti

MeSTi

miroir

mirwe, mu-; (mirwar)

mirwe, mu-; (me°rwe)

mireû, mu-; mirwa, mu-

mirû, mu-, - u; mireû, -u

MURWe MUREû

mort

moûrt, (-ôrt)

mwart

mwart mwart môrt, mort

mwert mwert

MWaRT

morte

morte, -oûr-, môte

mwate

mwate môrte

mwete (-ate)

MWATE

mouche

mouche

moche mouche

moche mouche

mohe (mohe: ich-Laut)

MOCHE

moyeu

moyeû mou-, -eu; mo(u)you, -oû

mouyou mo-, -oû

moyou, -oû mo(y)u mouyu, -û

moyou, -oû

MOYOU 21

mûr

meûr

meûr

meûr

ma(w)ôr, mawor maweûr, -eur; maw; (meûr) (ma(w)o ûr, -our)

MEûR

os(er)

oûs-, ôs-

was-, wa-(oûs-, ôs-)(au sud-ouest)

was- ôs-

wes-(My: was -)

WASU

pain

pan.y pin

pwin (pan.y)

pwin (pin)

pan, (pon, pwin)

PWIN

peine

pin.ne pene, pwene, pwene

pwin.ne

pon.ne

pon.ne (pwin.ne, pône)

PWIN.N E

perche

pierce pe-, pe-, pertche

piece

pice; pe-, pe-pertche; pie-, pietche

pice pece

PIeCE, PiCE

perdu

pierdu

pierdu, -e°

pierdu, (-ou), perdu perdu

pierdou

PIeRDU

perdue

pierdûye

pierdeuwe, -ewe, -uwe; piarduwe

pierdu, -û, -e°; perdu, -û, -e°; perduwe, (pierdoye)

pierdowe pierdou (pierdou ye)

PIeRDU WE

pied

pied pied, pie°d pid

pid (-i)

pid, (pied, pied, pie°d)

pid

PiD

plume

plome pleume, -u-

plume, -eu-, (-o-)

-o-, -eu-, -u-

-ou-, -o-

PLOME

poire

pware, -a-pwere pwere

pware, -a-pwere, -e-

pware, -a-(peûre)

peûre (pûre)

PWaRE, PEûRE

pourceau

pourcha, -cia

pourcia

pouce, -e; (porce, -e)

pource, -e; (porce, -e)

POURCI A POURCe

poisson

pechon

pechon

pechon

pehon

PeCHON

porter

porter, -ôr-, -oûr-

pwarter, -a-, -e

pwarter, -a-, -e(pwate) porter, -ôr-

pwerter

PWaRTE R

C78

 

 

 

 

 

poussier e

poussiere, -oû-

poûssere, (-ire)

poûssire; poûssiere pou-

poûssire (poûssi, -i)

POûSSi RE

puis(er)

pûj-, puj-

pûj-, puj-poûj-pouj-

pûj-, puj-;pûje, puj -;poûj-, pouj-

pouh-poûh-(pûh-)

PûJi POûJi

queue

queuye, -eû-, queû; queuwe, -eû-

queuwe; quewe (major.)

quowe; queuye, -eû-; queû

quawe (quowe)

QUeWE, forme centra le

regain

wayin

wayin -en

wayin we-

wayin we-

WAYIN

regle

rile

rile

rile regle

rûle (rile)

RiLE

ronce

ronche, -ån-

ronche, -ån-

ronche

ronhe, -ån-; rônhe; ronhe (ich-Laut)

RONCHE

roue

rûwe, -u-;reû; rouwe, -oû-

reuwe; rûwe, -u-; roûwe, -ou-

roû;roûwe, -ou-; rûwe, -u; rû, -u

rowe; (roûwe, -ou-); (rou, -oû)

ROûWE

rue

rûwe, -u-; (rû, -u)

rûwe, -u-(rewe); roûwe, -ou-; reuwe

rouwe, -oû-; rû, ru

roûwe, -ou-; rowe

ROûWE

ruelle

ru(w)ele (ruwale)

rou(w)ale (ruwale)

rou(w)ale (ruwale) ru(w)ele

rou(w)al e

ROUWAL E

sac

satch

satch

satch

setch (My: sat ch)

SATCH

scier

souyi, -ou-; so(y)i, -i

soyi so(y)i (sôyi)

soye so(y)i, -i

so(y)i, -i; soy

SOYi 23

semaine

semene sumin.ne samwene semwene (samin.ne)

samin.ne, -mw-

sumwin.ne se-; samin.ne; sumin.ne; semene

samin.ne samene, -ene

SAMWIN.NE

soif

soû swe, seu

swe, seu

se, seu, swa

seû (sû, su)

SWe SEU

soleil

soley soya, solia

solia

sole, -e; s'lo

solo

SOLIA SOLO

table

tabe taube tabe table

tauve, -a-

taule (tave, tauve, tale)

tave tauve

TAUVE

tendre

tinre tere

tinre

tinre

tinre tere

TINRE

tete

tiesse

tiesse

tiesse tesse

tiesse

TIeSSE

un +C

in

on (in: sud-ouest)

on (i) (un)

on (ô)

ON

veine

vin.ne vene

win.ne wene (vwin.ne)

von.ne

von.ne vône (win.ne, wene)

WIN.NE VON.NE

vie

viye (vi)

viye

viye (vi)

veye, ve-;(viye)

ViYE

village

viladje

viladje (viyadje, -a-, viadje)

viyadje, -a-, viadje

vi(y)edj e

VILADJ E VIYADJ E

(il) voit

vwet wet

vwet wet, veut

vet, vwet, (vwat)

veût

VEUT VWeT

N.B. Additions de Laurent Hendschel (in: Quelques propositions en vue de l'établissement d'une langue wallonne écrite commune, 1993)

croître

cas -h-1

-ch-:

crèchei

-ch-: crèche

 

-h-: crèhe

-CH-: crèche

prison

cas -h-2

 

-j-:

prîjon

 

-h-:

prîhon

-J-:

prîjon

chien

cas -in

-én:

tchén

-in:

tchin

-in:

tchin

-in:

tchin

-IN: tchin

tuer, brûler cas -u, û--ouoû-

 

tûwetoû we

 

 

toûwe

 

broûle

croûte, trouver

cas: -oou-

crousse

 

trouver

crosse

 

trove

 

crosse

 

 

crosse

 

trove

bras, glace:

-aè-

glace

bras

glace

brès

 

glèce

brès'

glèce

brès

1.3.3. Unification de la morphologie

Il s'agit avant tout d'unifier la conjugaison verbale et la forme des affixes.

1.3.3.1. Unification de la conjugaison

Il faut traiter chacune des 5 conjugaisons sous forme de tableaux.

1) 1ère CONJUGAISON: les verbes en -ER (-è)

OUEST-WALLON

CENTRE-WALLON

SUD-WALLON

EST-WALLON

WALLON GENERAL

djè-u, ti, i, nos/nous/dju vos/vous, is

dji, ti, i, nos, vos, is

dju, tu, i, dju, vos, is

dji, ti, i, nos, vos, is

DJI, TI, I, NOS, VOS, IS

INDICATIF

PRESENT

 

 

 

 

plante

plantes

plante

plantons

plantez,

-èz

plantenut

plante

plantes

plante

plantans

plantez, -oz, enut, -èt(SE-Ard);

-enèt,

-eneut (C49)

plante

plantes

plante

plantans

plantoz

plantant

plante

plantes

plante

plantans

plantez; -oz(LR)

plantèt

-E

-ES

-E

-ANS

-EZOZ

-èTENUT

IMPARFAIT

 

 

 

 

planteû, -è

 

 

 

 

 

plantè,

-éve, -eu -eûve, -o (Ard)

planto

 

 

 

 

 

plantéve;-eûve (LW)

 

 

 

 

-éVEEUS

planteûs,

-ès

plantès, -éve, eus -eûve, os

plantos

-éves;

-eûves (LW)

-éVES

EUS

planteût,

-èt

plantèt

-éve, eut -eûve, ot

plantot

 

plantéve;-eûve (LW)

-éVEEUS

26

plantines,

-énes

-înes,

-ins

-in.n;

dji plantins (Ard);

-ines (C49)

dji

plantins

plantîs

-INS

plantîz

plantîz;

-iz(C49)

plantîz

plantîz

-îZ

-tinent,

-ténent

plantèt, -îne, int in.n;int (Ard)

plantint

plantît; -tîvèt (LW)

-INT

FUTUR SIMPLE

 

 

 

 

planteraî

-raî, -rè

planterè

planterè

-Rè

planteras

-ras, rès

-rès

-rès

-RèS

plantera

-ra, -rè

planterè

planterè

-Rè

planterons

-rans

-rans

-rans

-RANS

planterez,

-èz, -oz

-rez,

-roz

-roz

-rez

-ROZREZ

planteront

-ront

-rant; (LV)ront

-ront

-RONT

PASSE COMP.

 

 

 

 

aî planté

aîa planté(N )- è(S)

ê, t' ès, il èplanté

a planté

A

PQP

 

 

 

 

aveû -è

planté

avè, éve, -eu, eûve, -o planté

avo planté

aveû planté

AVéVE

AVEU

FUTUR ANT.

 

 

 

 

auraî

auraî-èplanté

ârê planté

årè planté

AURè

 

 

 

 

27

PASSE

SURCOMPOSE

1)aîa

ieû planté

2)avè ieû planté

3)auraî ieû planté

 

 

DJ' A IEûAVU

CONDITIONNEL PRES.

 

 

 

 

plantereû,

planterè -réve

-reu

-reûve

-ro(Ard)

plantero

-reû

 

 

 

-RéVE REU

plantereûs,

-ès

-rès

-réve

-reus

-reûve;

-ros

-ros

-reûs

-RéVE REUS

plantereût,

-èt

-rèt

-réve

-reut

-reûve

-rot

-rot

-reût

-RéVE REUT

planterines,

-énes

-rînes

-rins

-rin.n

dji planteri ns(Ard)

dji

planteri ns

-rîs

-RINS

planterîz

-rîz

-rîz

-rîz

-RîZ

planterinent, -énent

-rînent

-rint

-rin.n

-rint

-rît

-RINT

CONDITIONNEL PASSE

aurè

-réve

-reu

-reûve

-ro(Ard) planté

âro planté

åreû planté

AURéVE

AUREU

CONDITIONNEL

PASSE SURCOMPOSE

... ieû planté

 

 

AURéVE

AUREU IEûAVU -é 28

SUBJ. PRES.

qui dj't'i nosvos is

 

 

QUI DJ'T'I NOSVOS IS

plante

plante

plante

plantonche

 

 

plantéche

 

 

plantenuche

 

 

plante plante plante

-anche; dj' 

-inche (Ard)

-oche;

-éche;

-îche (Ard)

-enuche;

-inche (Ard);

-enèche

(C49)

plante

plante

plante

dj' plantins;-anche

(LV)

plantîz

 

 

plantint;-anche,

-inche

(LV)

plante

plante

plante

-anse; (LR)

-anhe

-ése; (LR)

-éhe, ohe

-èsse; (LR) plantèhe

-E

-E

-E

-ANCHE

 

 

-OCHE

-éCHE

 

-èCHE

-ENUCHE

 

 

 

 

SUBJONCTIF IMPARFAIT

 

 

 

 

planteûche,

-iche

planteûche

, -iche

planteûche,

-iche

plantîche,

-éche, -inche

 

plantîche,

-éche,

-inche

plantîche,

-éche,

-inche

-îche,

-iche

-îche,

-iche

-îche,

-iche

-inche;

-e°chine (C49)

-îche

 

 

-inche

-uche

 

-uche

 

-uche

 

-inche

 

 

-îche

 

 

-inche

-asse; (LR)ahe

-asse

 

-asse

 

-ahîsse; (LR)

-ahins

-ahîsse;

(LR)

-ahîz

-ahîsse; (LR)

-ahint

-ICHE

 

-ICHE

 

-ICHE

 

-INCHE

 

 

-îCHE

 

 

-INCHE

SUBJ. PASSE

eûche, u-;eûye,

-che -é

aye, ...

planté

åye, ...

planté

EûCHE

âYE

29

SUBJ. PQP

eûchiche planté, ...

avuche planté, ...

avasse

avahe planté, ...

EûCHICHE AVICHE

IMPERATIF

 

 

 

 

plante

plantons

plantez, -èz, -oz

plante plantans plantez, -oz

plante

plantans

plantoz

plante

plantans

plantez

-E

-ANS

-OZEZ

PARTICIPE PRES. -ant

plantant

plantant

plantant

-ANT

INFIN. -er

-er;è(S)

planter

planter

-ER

INFINITIF PASSE

awè -é(N)-è(S);avèr -è (Ard)

 

 

AWè

AVEûR

INFINITIF PASSE SURCOMPOSE

awè ieû planté-è(S);ARD

avèr iu plantè

 

 

AWè

AVEûR

IEûAVU

VOIX PASSIVE

être + P.P.

 

 

èSSE +p.p.

N.B. En EST-WALLON:

PASSE SIMPLE: dji planta, ti plantas, i planta

nos plantîs, vos plantîz, is plantît

PASSE ANTER.: dj' ava planté, t' avas... il ava...

Verbes partiellement irréguliers

1) Changements au RADICAL

A l'indic. présent, aux temps dérivés et au subjonctif présent: aux 3 personnes du sg:

_ les VERBES en - voyelle + wer: _ la voyelle est allongée:

.saluwer _ dji salûwe; dji salûwerè; qui dj' salûwe;

salûwe !

.djouwer _ dji djoûwe; dji djoûwerè; qui dj' djoûwe

djoûwe !

.touweralouwermouwerpouwersouwer et leurs composés.

(mais en EW: notamment condit.: is touwerît(WB)

_ les VERBES en -C +(e)ler: _ -C +è+ ler:

.brodeler _ dji brodèle; dji brodèlerè; brodèle !

.chufler _ dji chufèle; dji chufèlerè; chufèle !

.infler _ dj' infèle, infèlerè 30

.gonfler _ dji gonfèle

.bukeler chupeler copler dobler daubler gadeler mauveler museler pîteler rassembler rauveler rèkeler richeler rinoveler ronfler roufeler saucler sauteler sofler tanfler toreler tripeler troûbler tûteler zoubler et

leurs composés.

(idem pour le SW: BastogneMarche, Tenneville: chofèle, sâkèle, infèle (MFT); l'est-wallon: JD;

l'OW: èle sautèle (Barbençon, ...)

_ EXCEPTIONS:

bèdeler _ èle bèdeléye aveûler _ aveûle

peûpler _ peûpepeûpléye ûler _ ûle

chîjeler _ chîjèle-léye tanseler _ tansèle-léye

(C49_)

djaveler _ i djaveléye niaweler _ niaweléye

chiteler _ chiteléye trimeler _ trimeléye bindeler _ bindèlebindeléye

boteler _ botèleboteléye

pèsseler _ pèssèlepèsseléye

(Bastogne_)

beûrler _ beûrlèye

_ certains VERBES en -ener:

.(C49) -ener _ -èneenéye:

i mèche°nemèchenèye i basse°nebassenéye (bassine (une plaie)

.(Bastogne) -ener _ -ène: i pachène

.certains VERBES formés par élision retrouvent la voyelle perdue, mais peuvent également prendre la finale -éye:

abandener _ dj' abandone-denéye; dj' abandonerè-denéyerè

abotener _ dj' abotoneabotenéye;...

_ certains VERBES en -C +rer: _ C +V+ re:

.lîvrer _ dji lîvère

mostrer _ dji mostère (ou dji mosse)

intrer _ dj' intère (id. en sud-w.(Bast.), ouest-w.(GR) rèscontrer_ dji rèscontère

.N.B.Conjugaisons locales:

(Faymonville (E145) ouvrer _ dj' ouvére, n'ovrans, dj' ovréve, dj' ouvêrrî; dj' é ovré

(La Gleize) (LR) dj' oûvère ovrans

(Liège)(JD) intrer _ dj' inteûre, inteûrerè; mostrer _ dji mosteûre; ovrer _ dj' oûveûre

_ certains VERBES en -rder-rner-rter: - r _ Ý + finale muette:

.waurder _ dji waude, dji wauderè (id. en EW: JD)

dispièrter_ dji dispiète-èrtéye

pwârter _ dji pwate (id. en SW(B1);OW: pwate et poûte; EW: dji pwète)

toûrner _ dji toûne (cf en SW (B1;Warm.: quu dju toûneûche) 31

.bwèrder(EW: JD)_ dji bwède

bourder(id) _ dji boûde

en -rler (Bastogne):

.pârler _ i pâle, is pârlant; i pârlot; i pâlerè

qu'i pâle; pârlé

en -ster (EW: JD):

. adjuster_ dj' adjusse (EW) adjustêye

 

_ rôster (ôter): -st- _ -ssst-: dji rôsserôstéye

mostrer: dji mossemostère

pruster: dji prusseprustéye

goster: dji gosse (EW: JD: +)gostêye; i gostrè(JD: +) gostêyerè

coster: ça cosse (EW: JD: +) costêye

_ acsèpter: dj' acsèpe(SW: B1;EW: JD) (JD) acsèptêye;

il acsèptrè (SW) qu'il acsèpe

_ divers:

__le verbe DINER (duner: SW: LV)

. indicatif présent: dji done (SW: dène)

. condition.présent: donereu, -évedôreu, -éve

. futur simple: donerèdji dôrè (donrè: est-w: JD)

(dènerè, dinrè: SW: MFT)

. participe présent: dinant (OW: donant). participe passé: diné (SW: Warm: dèné)(OW: doné)

__(centre-wallon) choûter:

. aux 2es personnes de l'IMPERATIF: choûtechoû; choûtezchoû

__(sud-wallonBastogne)

encombrer: il encombe; il encombrè;qu'il encombeencombruche

an'ministrer: il an'minisse, il an'ministrant; qu'il an'minisse

__(est-wallonLiège)(JD)

pèser: dji peûse, peûserè

lèver: dji lîve, lîvrè crèver: dji crîve

(= Bast.(SW);

aclèver: dj' aclîve

hèrer: dji hére, hérerè sèrer: dji sére, sérerè

ètèrer: dj' ètére rèser: dji rése

hiner: dji hène, hinerè adviner: dj' advène

miner: dji mon.ne mine, minerè ou mon.nerè

(dji mon.no: SW: LV)(i moune: SW: Warm)(mwène, mêne: OW)(inf.: min.nè(OW)

limer: dji leume

dorer: dji dôre forer: dji fôre

32

cover: dji keûve dimorer: dji d'meûre, d'meûrerè

hover: dji heûve, heûvrè plorer: dji pleûre

prover: dji prouve trover: dji trouve (=OW), trouverè;

vos troûveroz(My)

bouwer: dji bowe louwer: dji lowe, ...

toumer: dji tome, toumerè foumer: dji fome, ...

(teume: SW: LV)

djuner: dji djeune, dji djunerè

strumer: dji streume, dji strumerè

lumer: dji leume durer: dji deure

hurer: dji heûre durer: dji deûre

mès(u)rer: dji mèseûre

ûler: is heûRlint

__ dimèrer: (OW) i d'meûre-eure; (EW) d'moré(p.p.); (SW) i d'meûrrè (LV), dji d'meurans(MFT)

 

2) Changements dans la DESINENCE

à l'indic. présent et subjonctif présent et dérivés: la désinence -éye:

_ certains VERBES en -(e)ler (voir plus haut) _ -(e)léye

_ les VERBES en -yeleryeter

.disbrauyeler _ dji disbrauyeléye; dji disbrauyeléyerè disfouyeter _ disfouyetéye

.bîyeter coyeterèmîyeterfouyeterscayeter et leurs dérivés

_ les VERBES non repris dans les exceptions précédentes, dont le radical se termine par 2 consonnes qui ne font pas partie d'une diphtongue -inonan...:

.blameter _ dji blametéye; dji blametéyerè

abwèssener dj' abwèssenéye

.aprèsterpèneter; (EW) arèster

Donc tchanter, rimonter, pwinter suivent la règle générale: dji tchanterimontepwinte, ...

_ les VERBES en -eter

.acheter _ dj' achetéyerè (id. en est-w avec atcheter)

broucheter _ brouchetéyerè

trameter_ trametéye (sud-wallonBastogne)

.acrotcheter, ablouketer: id

! anicheter_ il anicheanichetrè, qu'il aniche (SW: Bast.)

 

 

33

_ les VERBES en -ener

.(C49) bassener _ i bassenéye (abattre (des fruits),

che°vener _ i che°venéye (fourgonner)

.(SWBast.) aforner_ il aforne afornéye (vx); il afornerè, qu'il afornéye

. (id.) ancrer _ il ancréye

 

Verbes totalement irréguliers

1) ALER

ènn'aler

è raler

Indicatif présent

va

vas

va

dalans

dalèz, -ez -oz

vont

va

vas

va

alans

alez-oz

vont

va

vas

va

dju vons

aloz

vont;vant

va

vas

va

alans;

djons(JD)

alez

alèt, vont;

djont(JD)

VA

VAS

VA

ALANS

ALOZ-EZ

VONT

Imparfait

aloû (EM)

;daleu

aloûs;...

aloût;...

 

dalinetèt;...

alè, -éve

-eu, eûve

-o (Ard)

alès, ...

alèt, ...

alînes, ..

alîz

is-alîne;

il alint,

-in.n

alo

 

-os

-ot

dj' alins

alîz

alint

aleû, -éve

ALéVE

-EU

ALéVE-EUS

ALéVE-EUT

ALINS

ALîZ

is-il

ALINT

Futur

dira

 

dirons

dirèz

is diront

îraî, îrè

îrè

îra, îrè

îrans

îrez-ez

is-il îront

îrê

îrès

îrè

dj' îrans

îroz

il îrant

îrè

îrès

îrè

îrans

îrez

îrèt

îRè

îRèS

îRè

îRANS

îROZ-EZ

is-il

îRONT

Passé composé

a dalè

aîa stî

ê stî

 

A STî

PQP

 

avè, ... stî

avo stî

 

AVéVE-EU

STî

34

Futur antérieur

 

auraî-rè stî

 

 

AURè STî

Passé surcomposé

 

aî ieû stî, ...

 

 

A IEûAVU STî

Conditionnel présent

 

 

 

 

 

 

 

 

 

îrè, -réve,

-reu, reûve îro (Ard)

îrès, ...

îrèt, ...

îrines, ..

îrîz

is-îrine,

il îrint, ...

îro

 

îros

îrot

dj' îrins

îrîz

il îrint

 

îRéVE -EU

 

îRéVES-EUS

îRéVE-EUT

îRINS

îRîZ

is-il

îRINT

Conditionnel passé:

 

aurè stî, ...

 

 

AURéVE-EU STî

Conditionnel passé surcomposé

 

aurè ieû stî

 

 

AURéVE-EU IEûAVU STî

Subjonctif présent:

vâye

vauye,

vaye;voye (Ard)

vauyes,

vayes;

voyes(Ard)

vauye, vaye;voye(Ard)

alanche; Ard)dj' alinche

aléche, aloche; alîche (Ard)

vôyenuche

vonche; alinche (Ard)

vache

 

 

vache

 

 

vache

 

alinche_

 

 

alîche_

 

 

 

alinche:

3 formes du subj.impft

 

VåYE

 

 

VåYE

 

 

VåYE

 

ALANCHE

 

 

ALOCHE

-éCHE

 

 

ALèCHE

VONCHE

Subjonctif imparfait

 

alîche

alîche

alîche

alinche

alîche

alinche

aluche

aluche

aluche

alinche

alîche

alinche

 

ALICHE

ALICHE

ALICHE

ALINCHE

ALîCHE

ALINCHE

Subjonctif passé

 

eûche (uche)(N);

eûye(eûche ) (S); oye (Ard) SITî

 

 

EûCHE SITî,

âYE SITî

Subjonctif passé surcomposé

 

eûche (uche)ieû stî(N), ...

 

 

EûCHE IEû STî,

âYE AVU STî

Impératif

dalons

va

alans

alez,

-oz

va

djans

alez

va

djans (JD)

VA

ALANS

ALOZALEZ

36 Participe présent

dalant

alant

alant

alant

ALANT

Participe passé

dalé

alé stî (surtout)

s(u)tî(MA 51)s(i)tî

stî, -ou,

-u

STî

Infinitif

daler

aler, -è

 

aler

ALER

ènn'ALER: s'en aller, partir

Indicatif présent: dj' è va ou dj' ènnè va, ...;

nos 'nn'alans ou nos-ènn'alans, ...;

il èvont ou il ènn'èvont

Participe présent: ènn'alant

Participe passé: ènn'alé

Subjonctif présent: qui dj' èvaye ou qui dj' ènn'èvaye, ...

Subj. imparfait: qui dj' ènn'aliche, ...

Impératif présent: vas-è, alans-è; alez-è, aloz-è

Participe présent: ènn'alant

Participe passé: ènn'alé

è RALER: s'en retourner

Indicatif présent: dj' è r'va; nos-è ralans; il è r'vont

Impératif présent: va-r-z-è, alans-r-z-è = aloz-r-z-è

_ Passé simple d'ALER: (EW) dj' ala, ...

2) Fé: faire, et ses dérivés

Indicatif présent

djè fé

fés

fét

f(è)yons,

f'jons

fèyez, -èz,

-oz, fiez, f'jez

fèyenut,

font;

féstèt(O3)

dji faî

ti faîs

i faît

fians;C49 fe°jans

vos fioz; fiez (Ard)

faîyenut; fièt (SE)

fwaît(LV)

fijans(LV)

 

fèjoz(MFP)

 

fijèt(LV)

(JD) fê

 

 

(JD) fans

 

(JD) fez;

f'soz(Sta)

(JD) fèt (pfs: font)

FAî

FAîS

FAîT

FIANS

 

FIEZ, -OZ

 

FIèT,

FAîYENUT

Imparfait

f(è)yeû,

f'jeû,

fèyè;...;

fieu, fèyeu (WB);(EM) fzoû

f(è)yine

f'jine,

-éne

f(è)yîz,

f'jîz

f(è)yine,

f'jine,

-éne;

f'zinetèt;

(WB)

fyint

fiè, fiéve, fieu,

fieûve; fio(Ard); fe°jeûve (C49)

fyin.n, ...

 

fyîz, ...

 

fyin.n, ...

f'jo(LV);

fayo, fèjo

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

f'jint(LV);fizint (Mont);

fèjint

féve

 

 

 

 

 

(E13)

f'sins

 

fîz

 

fît(WB);

fizît;

f'sèt(My); (E13)

fusint

FIéVE,

FIEU

 

 

 

 

FYINS

 

 

FYîZ

 

FYINT

 

Futur simple

fré

 

 

frons

frez

front

dji fraî,

 

nos frans

frez, -oz

is front

frè(LV);

fèrè (MFP)

 

 

froz(MFP)

f(è)rant

(MFP

(JD) frè

FRè

FRèS

FRè

FRANS

FREZ, -OZ

FRONT

Passé composé

 

dj' aî, a faît

 

 

DJ' A FAîT

PQP

 

dj'avè, ... faît

 

 

DJ' AVéVE AVEU FAîT

Futur antérieur: dj' aurè faît, ...

Passé surcomposé: dj' a ieûavu faît, ...

Conditionnel présent

f'reu

f'rè, -éve,

-eu, -eûve;

fro(Ard)

f'ro

f'reû

F'RéVE,

F'REU

Subjonctif présent

fèye,

f'zisse

fèyes

fèye

f(è)yonche;f'zisse

(O3)

f(è)yéche, -oche

fèyenuche;

f'zistèt(O 3)

faîye

faîyes

faîye

fianche

 

fioche

faîyenuche

 

fasse

FAîYE

FAîYES

FAîYES

FIANCHE

 

FIOCHE,

FIéCHE

FIèCHE,

FAîYENUCHE

Subjonctif imparfait

fèyiche,

-eûche

fèyîche,

-éche,

-inche

fyiche

fyiche

fyiche

fyinche

fyîche

fyinche

 

(LR) fihe

 

(LR)fihins (LR)fihîz (LR)fihint

FYICHE

FYICHE

FYICHE

FYINCHE

FYîCHE

FYINCHE

Subj. passé

 

eûche(uche ) eûye (eûche) faît

 

 

 

Impératif présent

fèyons

fèyez, -èz, -oz

faî

fians

fioz

fajans(LV)

fans

FAî

FIANS

FIOZ, FIEZ

Participe présent

f(è)yant;

(EM)fèsant;f'jant, f' sant

fiant; fe°jant (C49)

f'jant(LV)

f'sant(Sta, My)

FIANT

Participe passé

FéT

FAîT

fwaît(LV);

fêt(MFT)

FêT

FAîT

Infinitif présent

fé, fè

fé(MFT)

N.B. (E13) i firit: il fit

N.B. Conjugaison interrogative

(BD, 130) " Seuls, le mode indicatif et le conditionnel peuvent prendre la forme interrogative."

ex.: ALER:

Présent: va-dje, vas-se, va-t-i, alans-gne, alez-ve, vont-is?

Imparfait: aléve-dju, aléves-tu, alève-t-i, alîs-ne, alîz-ve, alît-is Futur: îrè-dje, îrès-se, îre-t-i, îrans-gne, îroz-ve, îront-is

Passé composé: a-dje sitî, as-se..., a-t-i, avans-ne, avoz- ve, ont-is stî?

PQP: aveu-dje, aveus-se, aveut-i, avins-ne, avîz-ve, avint-is stî?

Futur antérieur: aurè-dje sitî, ...

Conditionnel présent: îreu-dje, îreus-se, ...

N.B. (est-wallon)

passé simple: ala-dje, alas-se, ala-ti, alîs-ne, alîz-ve, alît-is

passé antérieur: ava-dje situ, avas-se, ava-t-i, avîs-ne, avîz- ve, avint-is stu?

ex.: èSSE: èstans-ne

N.B. - Qui va-dje fé (= (EW) qui va-djdju fé?)

2) 2e conjugaison: les verbes en -î

(CW: -i (S)-è (S) & en -î (-yii(S)-iè(Ard)

INDICAT. PRESENT

 

 

 

 

bache

 

bachons

bachèz, -îz

bache

baches

bache

bachans

bachîz,

-oz;-ez (Ard)

bachenut; bachèt

(S, Ard)

bache

bahe

bahes

bahe

bahans

bahîz; (LR) -îz,

-oz

bahèt

 

-E

-ES

-E

-ANS

-îZOZ

 

-ENUTèT

IMPARFAIT

 

 

 

40

 

bachè, -éve -eu, eûve

-o;-ive (C49)

bachès, ...

bachèt, ...

bachînes,

-chins,

-chin.n;

-ines(C49)

bachîz

bachint, ba chin.n, bachèt

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

bachîz (Warm)

bahîve

 

 

 

bahîves

bahîve

bahîs

 

 

bahîz

bahît

-éVEEU

 

 

 

-éVESEUS

-éVEEUT

-INS

 

 

-îZ

-INT

FUTUR S.

 

 

 

 

bacheraî

bacheraî,

-ras, -rès

-ra, -rè

bacherans

bacheroz,

-rez

bacheront

 

baherè

baherès

baherè

baherans

baherez

baheront

-Rè

-RèS

-Rè

-RANS

-REZROZ

-RONT

PASSE COMPOSE

 

 

 

 

 

aî, a bachî;aî bachè(Ard)

 

a bahî

DJ' A

BACHî

PQP

avè,

-éve,

-eu, -eûve -o (Ard)

 

dj' aveû bahî

AVéVE AVEU

CONDIT. PRESENT

bachereû

bacherè-éve-eu, eûve-ro

 

bahereû

-RéVEREU

 

 

SUBJONCTIF

PRESENT

 

 

 

 

 

 

 

bache

bache

bache

-anche

-îche,

-oche

-enuch

 

bahe

bahe

bahe

bahanse

bahîsse

bahèsse

-E

-ES

-E

-ANCHE

-îCHEOCHE

-èCHE -ECHENUCHE

 

41

SUBJ. IMPARFAIT

bachîche

bachîche

bachîche

bachinche

bachîche

bachinche

 

bahasse

bahasse

bahasse

bahahîsse

bahahîsse

bahahîsse

-ICHE

-ICHE

-ICHE

-INCHE

-îCHE

-INCHE

IMPERATIF PRESENT

bache

bachans

bachîz, -oz -ez (Ard)

 

bahe

bahans

bahîz

-E

-ANS

-îZOZ

PARTICIPE PRESENT

bachant

 

bahant

-ANT

PARTICIPE PASSE

bachî

 

bahî

INFINITIF

bachî, -i; -è (Ard)

 

bahî

Verbes partiellement irréguliers

CHANGEMENTS dans le RADICAL

_ les VERBES en -oyî, -èyî (sauf lèyî), -iyî (sauf aviyî):

oèi _ ô.é, î lorsque la dernière syllabe est muette:

.broyî _ dji brôye; dji brôyerè (EW: idem.)(SW: MFT, LV: broye, ploye, loye)

plèyî _ dji pléye; pléye !

wiyî _ dji wîye; qui dj' wîye

.s'anoyî, broyî, froyî, èvoyî, loyî(id: EW), noyî, soyî, voyî; agréyî, nèyî, plèyî, wèyî (N); abiyî, criyî, disbiyî, fiyî, foryî, piyî, priyî, striyî, wiyî et dérivés.

(est-wallon: JD) coyî

(EW) priyî _ dji prèye, di prîyerè

si fiyî_ m' fèye

_ spaurgnî: r _ Ý quand la dernière syllabe est muette aux mêmes temps que ceux précité:

.dji spaugnespaugnerèqui dji spaugne

.cf aussi: taurdjî

_ (centre-wallon: au sud) sètchi, paurti, sôrti (du 3e groupe de conjugaison) se conjuguent, dans le sud surtout, comme BACHî

_ (centre-wallon) waîtî: à l'impératif présent2e p.:

. waî = waîte ou waîtîz, -oz

_ (est-wallon: JD)

clignî _ dji clègne, clignerè rilignî_ i r'lègne, r'lignerè

priyî _ dji prèye, prîyerè si fiyî_ dji m' fèye

babouyî _ dji baboye mouyî _ dji moye

cafougnî_ dji cafogne,

et " d'autres verbes en oyî et ougnî " (JD, 177)

42

Verbes totalement irréguliers

_ lèyî et dérivés: totalement irréguliers, à assimiler aux verbes du 5e groupe: dji laî (EW: JD: lê); lèyant; lèyî

PRESENT

léche

 

léyenut;

-nèt (WB)

FUTUR

léra,

lèyera

CONDIT.

 

SUBJ

què dj' léche

IMPERATIF

lèyèz,

léchèz

PARTICIPE

léchant

lyî, léchî

INFINITIF

l(è)yî,

léchî

laî

lèyoz, ...

laîyenut, ...

laîrè

 

laîreu, ...

qui dj'

laîye

laî

lèyîz, ...

lèyant

lèyî

 

lèyî

laî(LV);lé (MFT)

lèyez(MFT)

lèyint(LV)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

lèyant

lâichu(LV)

 

laîre(LV);

lêchi(Warm lêssi(MFP)

 

 

 

 

lêrè

 

lêreû;

is lêrît

 

 

 

lèyoz

 

lèyant

lèyî

 

lèy(î)

 

LAî

 

LèYèT,

LAîYENUT

LAîRè

 

LAîREU, -éVE

QUI DJ' LAîYE

LAî

LèYOZ, -îZ

 

LèYANT

LèYî

 

LèYî

Sous-groupe en -yî

Sous-groupe en -yî (CW: -î(N), -iè (Ard)(OW: -yi)

Modèle: consyî: dji consîye, nos consians; p.p.: consyî

dji consîyerè; qui dj' consîye

(idem en SW, OW, EW: ex.: dji rovîye, r'nètîye(SW: MFT); rovyi(p.p.)(MFP)

_ divers:

(EW: LR) nètyi _ i nètèye nèti (Stavelot-My) _ i nètih;

plêtyi plètèye plêti i plêtih

tchèryi tchèrèye tchèri i tchèrih

wêdyi wèdèye wêdi i wêdih (EW: JD) payî _ dji pâye, påyerè

sayî _ dji sâye, såyerè

(SW) is crîrant

43

3) 3e conjugaison: les verbes en -i

Les verbes en -i (inf.p.p.indic. prés. sg )(-ichant: au part. prés.)

INDICAT. PRESENT

 

 

 

 

gârni

gârnis

gârnit

-ichons

-ichez,

-èz, -oz

-ichenut

gârni

gârnis

gârnit

-ichans

-ichoz;-ez (Ard)

-ichenut;

-èt(SE)

fini

finis

finit finichans

finichoz

finichant

finih

finih

finih

finihans

finihez

finihèt

-I

-IS

-IT

-ICHANS

-ICHOZEZ

-ICHèT, ICHENUT

IMPARFAIT

gârnicheu, -è

-ichéve,

-eu, eûve -è;

-o(Ard)

finicho

finihéve

 

 

 

 

-ICHéVE

-ICHEU

 

 

FUTUR

gârniraî

-iraî,

-irè, ...; -icheraî (Ard), ...

finîrè

finiherè

-IRè

PASSE COMPOSE

aîa gârni...

ê fini

dj' a fini

A -I

PQP

avè, -éve,

-eu, eûve;

-o gârni

avo fini

dj' aveû fini

AVEU, -éVE

-I

FUTUR ANT.

auraî, -ègârni

ârê fini

dj' årè fini

AURè -I

PASSE SURCOMPOSE

aîa ieû gârni avè... ieû gârni

 

 

A IEûAVU -I

CONDITION. PRESENT

gârnireû

-irè, -ireu

-iréve,

-ireûve;

-ichero (Ard)

finîro

finihereû

-RéVEREU

SUBJONCTIF

PRESENT

finiche

-iche; (C49)

fe°nîye

finiche

finihe

-ICHE

 

44

SUBJ. IMPARFAIT

gârnichich e, ...

finichuche

finihasse

-ICHICHE

 

IMPERATIF

PR.gârni

-chons

gârnichez, -èz, -oz

gârni

gârnichans

gârnichoz

fini

finichans

finichoz

finih

finihans

finihez

-I

-ICHANS

-ICHOZEZ

PARTICIPE PRESENT id

gârnichant

finichant

finihant

-ICHANT

INF. id

gârni

fini

fini

-I

Verbes irréguliers

_ aviyîavancî, du 2e groupe, se rattachent à ce 3e groupe

_ sètchi se conjugue de deux façons: comme le 2e ou le 3e groupe:

sètchi - dji sètchesètchantsètchi

sètchisètchichantsètchi

_ paurti et sôrti _ r disparaît lorsque la syllabe finale est muette: se conjuguent comme le 2e ou le 3e groupe:

.paurti _ dji paute (OW: id)pauterèpaurtantpaurtévepaurti

paurtirèpaurtichantpaurtichévepaurti

.sôrti _ dji sôte sôterèsôrtantqui dj' sôtesôrti (-u(OW)

sôrtirè sôrtichant qui dj' sôrtiche sôrti

_ ! (EW: JD) dji sôrte

.(EW: JD) tchèrdjî _ dji tchèdje

_ (OW) fini: fait au futur: fini(che)raî;

au conditionnel: fini(che)reû

_ (OW: GR) soufri - p.p. soufru; sinti - p.p. sintu

4) 4e conjugaison: verbes en -u

. inf. présentP.P. en -u (ou -è)

N.B. Ne sont pas compris dans ce groupe:

les participes pris comme infinitifs (5e groupe): oyu pour 'ôre', tinu pour 'tinre', vinu pour 'vinre', soyu pour 'sawèsèpe', oyu pour 'awè'.

SERIE 1: avec l'indicatif présent sg en -e:

ascropu, wasu, ...

INDICAT. PRESENT

 

 

 

 

wase;

oûse(WB)

wase

 

wase (MFT)

 

 

 

 

wèse(JD)

 

WASE

FUTUR

 

 

 

 

 

waserè

 

 

wèserè

 

 

 

 

-Rè

IMPARFAIT

waseu, ...

 

wèséve

 

-éVE

-EU

SUBJ. PRESENT

wase

 

 

wèse

 

-E

SUBJ. IMPARFAIT

wasiche

 

 

 

 

wèsasse

-ICHE

PARTICIPE PRESENT

wasant

 

 

 

wèsant

-ANT

IMPERATIF

wase

 

wèse

-E

INF.onzu

wasu

ôsu(LV)

wèseûr

WASU

PART.PASSE

wasu

 

wèsou

WASU

 

Verbes irréguliers: DWâRMU et SIèRVU

_ dwârmu et sièrvu perdent -r- devant une syllabe muette à l'indicatif présent et aux temps dérivés, au sg du subj. présent et de l'impératif présent:

.dji dwâmerèsièverè; nos dwârmanssièrvans;...

PRESENT doûr, dôr, doûme, dôme, dwa, dâme, dwâme

dwâme, dwa

dwame (x), dwar

dwème,

i dwêrt

DWAME

-ES

-E

DWâRMANS

DWâRMOZ,

-EZ

DWAMENUT

FUTUR

dwâmerè; dwaraî, ...

dwamerê

dwèmerè

DWAMERè

_ -M-

IMPARFAIT

dwârmeûve, ...

 

dwèrméve

DWâRMEU,

-éVE

_ -RM-

SUBJ. què PRES. dj'

doûrme,

-ôr-,

dwâ®me,

dâme,

don.me

qui dj'

dwame

dwame

dwème (JD)

DWAME

-E

-E

DWâRMANCHE

-OCHEéCHE

-èCHE

ENUCHE

SUBJ. IMPFT

qui dj' dwârmiche, ...

dwarmuche

dwèrmahe (JD)

DWâRMICHE

_ -RM-

IMPERATIF

dwa(me)

dôr(Warm), ...

 

DWAME

DWâRMANS

DWâRMOZ,

-EZ

PART.PRES.

dwârmant

dwarmant

dwèrmant

DWâRMANT

PART.PASSE

dôrmu

dwârmu

dormi;(MFT

dwarmou

dwèrmou

DWâRMU

INFINITIF

dôrmu, ...

dwârmu

dwarmi;MFT

dwarmou

dwèrmou

DWâRMU

PRESENT

siè®, chève, chér

(WB) èles chèrvenèt

siève, siè

 

 

sièvenut

 

 

 

 

(My) is

sièrvèt

SIèVE

-ES

-E

SIèRVANS

SIèRVOZEZ

SIèRVèT

SIèVENUT

 

 

 

 

 

FUTUR

sièverè;

sièraî, ...

 

 

SIèVERè

_ -V-

IMPARFAIT

sièrveûve, ...

 

 

SIèRVéVE,

-EU

_ -RV-

SUBJ. PRES.

qui dj' siève

 

 

SIèVE

SIèVES

SIèVE

SIèRVANCHE

SIèRVOCHE -éCHE

SIèRVèCHE

SièVENUCHE

SUBJ.IMP.

sièrviche

 

 

SIèRVICHE

PART.PRES.

sièrvant

 

 

SIèRVANT

PART.PASSE

sièrvu

 

 

SIèRVU

INF.

chèrvi(O3, 00);(00)

sièrvi, -u

sièrvu,

 

(Eo)

chèrvi,

(vx: )

sièrvi

SIèRVU

 

 

SERIE 2: les verbes

avec la dernière lettre du radical à la 1re pers. et -t à la 3e pers. du singulier

PRESENT

mwér(O3)

 

morons(O3)

 

 

 

courenèt

(WB)

coûr

môr; moûr

nos courans

morans

 

 

is coûrenut

môrenut

 

 

 

morans(MFP

 

 

 

 

 

 

coûr (JD)

moûr (JD)

 

 

 

 

 

 

corèt

COûR

MôR & sv.

nos COURANS

MORANS

vos

COUROZ

MOROZ

is

COURèT,

COûRENUT

MORèT,

MôRENUT

IMPARFAIT

coureu(WB)

moroû(O3)

coureu, ...

moreu, ...

 

 

COUREU,

-éVE

MOREU,

FUTUR

coûrraî, .. môrraî, ..

 

(JD) courrè

COûRRè

MôRRè 47

SUBJ.PRES. coûre

moûre

morisse(O3

coûre

môre

 

 

 

COûRE

MôRE

SUBJ. IMPARFAIT

couriche

moriche

 

 

COURICHE

MORICHE

PART.PRES.

courant(00

courant

morant

 

 

COURANT

MORANT

IMPERATIF

morèz (O3)

couroz, ...

moroz, ...

 

 

COûRMôR

COURANS

MORANS

COUROZ, -EZ

MOROZ, -EZ

INFINITIF

couriu, moriu

couru

moru

 

cori

mori

COURU

MORU

PART.PASSE couru

couru

moru

courou(MFT

moru, couru (LV)

 

-U

Verbes irréguliers

Valu, falu (EW: valeûr, faleûr)

PRESENT

dji vau

nos valans

i faut

valans(MFT

vât

i fåt

DJI VAU

NOS VALANS

i FAUT

FUTUR

i faura

(WB)

dji vaurè, -aî

i faurè,

-ra

 

 

faurè

(Warm)

(JD)i vårè

i fårè

VAURè

i FAURè

IMPARFAIT

faleut

valeu, ...

faleut, ...

falot;

-eut(Herb)

valéve, -eû

faléve,

-eût

VALéVE,

-EU

i FALEUT,

-éVE

CONDIT.

i faurèt(WB)

dji vaureu, ...

i faureut, ...

 

fârot

 

i fåreût

VAUREU,

-RéVE

i FAUREUT

, -REUT 48

SUBJ. PRES.

qui dj' vale

qu'i faut

 

(LV)qu'i fauche

 

qu'i fåye

VALE

FAUT

SUBJ. IMP.

qui dj' valiche

 

 

qu'i falasse

VALICHE

FALICHE

PART. PRES.

valant

falant

falant(LV)

 

VALANT

FALANT

PART. PASSE

valu

falu

falu(LV);

-ou (MFT)

(JD) valou

falou

VALU

FALU

N.B. (EW) passé simple: i fala

Polu (p'lu), volu (v'lu) (OW: poli, pouli, pouvwêr)

(EW: poleûr;(E13) v(o)leûr)

PRESENT

pou; pû(O3), pu, vu(Ni)

vû(O3);vou

pouvons,

p'lons;

polons(O3)

pouvez,

p'lez; polèz(O3);

volez

 

 

pouvenut,

poulenut;

peuletèt (O 3);(WB) pouvèt;O3:

veuletèt,

veuttèt

pou

vou

 

 

p'lans

vlans

p'loz

 

v'loz

 

 

polenut, ..

 

 

volenut, ..

pou, vou

(MFT);

(LV) pu,

vu

p'lans,

v'lans

(MFP)plez, -oz;plèz(LV),

vloz, -ez

(MFT);

vlèt

 

 

(JD) pou

(JD) vou

 

(JD)

polans,

volans;

(LR) v(o)lans

 

(E13) v'lez, v'loz

 

polèt(WB)

POU

VOU

 

 

P(O)LANS

V(O)LANS

 

 

P(O)LOZ,

-EZ

V(O)LOZ,

-EZ

 

P(O)LèT,

POLENUT

V(O)LèT,

VOLENUT

FUTUR

poûraî

pôrè..

vôrè..

(LV)

pôraî,

vôraî;MFP

vô-voûr-

(JD) pôrè

(E13) vôrè

PôRè

VôRè

49

IMPARFAIT

pouveu,

p'leû, -è

vouleu

pleu;rare: poléve, ...

vleu;rare:

voléve, ..

p'lo,

v'lo

 

 

 

v'léve

(E13)

P(O)LéVE,

-EU

V(O)LéVE,

-EU

CONDIT.

poûreû, -è;

poûreu(WB)

voûroû(EM)

voûré(O3); vôreû(WB); vourè;

(O3 pl)is

voûrinetèt

pôreu, ..

 

vôreu, ..

pôro (LV)

(pôrîz(MFP

vôreu(MFT), vôré(Warm

vôro (LV)

 

pôreû

 

vôreû

 

PôREU,

-éVE

VôREU,

-éVE

SUBJ.PRES.

pouye,

pouche,

puche

pouyes, ...

pouye, ...

pouvonche, p'lonche

pouvéche,

p'léche,

p'loche

pouvenuche poulenuche; (O3)

volistèt

qui dj' pouye (sg)

vouye (sg)

 

 

 

p'lanche

 

p'loche

 

 

polenuche

puche,

vuche(LV)

 

 

(LR) vôye

 

 

 

(LR) volanhe,

-ohe, -èhe

POUYE

VOUYE

POUYES

VOUYE

POUYE

VOUYE

P(O)LANCHE

V(O)LANCHE

P(O)LOCHE -éCHE

V(O)LOCHE

-éCHE

P(O)LèCHE

-ENUCHE

V(O)LèCHE

-ENUCHE

SUBJ.IMP.

pouviche

 

p'lîche,

puchîche,

pouvîche ou -éche,

-inche

qui dj' p(o)liche

v(o)liche

polinche

volinche

 

(LR) pôvihe

 

pôvihins

(LR)

P(O)LICHE

V(O)LICHE

P(O)LINCHE

V(O)LINCHE

PART.PRES.

p'lant,

pouvant;

volant(O3)

 

p(o)lant

v(o)lant

p(o)lant

v(o)lant

 

P(O)LANT

V(O)LANT

50

PART.PASSE

v(o)lu, voulu(00)

p'lu

v'lu

polou, volou(MFT)

p(o)lou

v(o)lou

P(O)LU

V(O)LU

INF.

p(o(u)lu,

pouvu;

polwâr(O3) povwâr

(O3)volwâr (00)v(o)li, voulu, voulwêr

 

p(o)lu

 

 

v(o)lu

p'leur

 

 

v'leur(MFT

(JD)poleûr

polou (Wa)

 

(JD)voleûr

polou(Wa)

P(O)LU

 

 

V(O)LU

 

 

_ passé simple: (EW) dji polavola (WB)

Divu (d'vu) (EW: diveûr)

PRESENT

dwè(00),

dwa(O3),

d'vons(O3)

d'vez

dwèvetèt

(Barb),

dwa-(O3)

dji dwè, deu

dwèvans,

d(u)-

d(u)voz, ..

dwèvenut, ..

(Warm, MFP) dè;deu(MFT;do, du(LV)

d'vans(LV)

d'voz(MFP), -èz(LV)

d'vèt(LV)

deû

 

 

d'vez(WB)

DEU, DWè

D(I)VANS

D(I)VOZ,

-EZ

D(I)VèT,

DWèVENUT

FUTUR

duvra;

d'vrè(O3)

dwèrè, ..

duvrè, ..

duvraî(LV)

(JD)deûrè. d(i)vrè

D(I)VRè

IMPARFAIT

d'voû(O3)

dwèveu, ..

duveu, ..

d(u)vo(LV)

d'véve(WB)

D(I)VéVE,

-EU

CONDIT.

d'vroû(O3)

d(iu)vreu, ..

deûreu(MFT

deûriz(Hou

 

divrîz(WB)

is deûrint(WB

D(I)VREU,

-éVE

SUBJ.PRES. què du d'visse(O3 qu'is d'vissetèt

(O3)

 

qui dj' dwève, duye

 

duche (LV)

 

DUYE,

DWèVE

SUBJ.IMP.

qui dj' dwèviche,

duviche

 

 

DUVICHE,

DWèVICHE

PART.PRES.

dwèvant,

d(ui)vant

d(u)vant (LV)

 

D(I)VANT

51

PART.PASSE

d'vu(O3)

d'vu

d'vu(LV)

 

D(I)VU

INF.

(O3)d'vwâr

(00)

d(èi)vu

d(èi)vwêr

d(i)vu

d(iu)vu

(LV)

(Eo)

d(iv)eûr, divou

D(I)VU

Verbes en -iè (participe présent en -iant)

Couviè, douviè (CW: en Ard: covrudovru) (EW: JD: covridovri)

et dérivés

PRESENT

douve

 

 

 

douvians

douvère (Warm);MFP

droûve,

drouvère;

drûve(LV)

doûve, (pfs)(JD) douveûre;

droûve

D®OUVE

 

FUTUR

douvrè, ...

douverè

(Warm)

(JD)douvrè doûveûrrè;

droûverè

D®OUVRè

IMPARFAIT

douvieu, ..

 

drôvîne(Wa

D®OUVIEU, -IéVE

SUBJ. PR.

qui dj' douve

 

 

D®OUVE

SUBJ.IMP.

qui dj' douvyiche

 

 

D®OUVYIC HE

IMPERATIF

 

drouvez(WB

douve

douvians

douvioz

 

douvrans

(Warm)

 

 

 

D®OUVE

D®OUVIAN S

PART.PRES.

drouvant

(WB)

douviant

douvrant(W arm)

 

D®OUVIAN T

PART.PASSE

drouvu;

-i(WB)

douvièt (f.-e;

-iéye)

drovu(MFP)

drovou (covrou)

DOUVIèT,

DROVU

INF. (O3)

drouvri;

drouvi, -u, douvri(00)

douviè

 

(Eo)drovi, -viért; dovri,

-viért; d®ouvi,

d®oviè

DOUVIè,

DROVU

 

 

52

 

5) 5e conjugaison: les verbes en -DE, TE, SE, PE, CHE, R, Y, RE

.coude, crinde, dischinde, disfinde, djonde, ètinde finde, fonde (= fonre), keûde (= keûse), modemoude, piède, pinde, ponde (= ponre), prinde (irrég.), rèsponde, rinde, rèsoûde (= rèsoûre) (irrég.), soûde, spaude, stinde, strinde, stwade, tinde 1, tinde 2, tonde, twade, vinde et dérivés

PRESENT

piè®d spâ®d,

spaud

pièrdons

FUTUR

pièdrons

(WB)

CONDIT.

 

 

SUBJ.PR.

què dj' piè®de,

spâ®de

PART.PASSE

 

pièd

spaud

 

pièrdans

 

pièdrè

spaudrè

 

pièdreu, ..

 

 

qui dj' piède

sipaude

 

pièrdu

 

 

 

 

 

 

(MFT)is

pièdrant;

spâdrê

 

pièdreu (MFT)

piêr, pièr(WB); pièd (LR) i spåd'(cf i pièd'(WB) pièrdans

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

pièrdou

 

PIèD

SPAUD

 

PIèRDANS

 

PIèDRè

SPAUDRè

 

PIèDRéVE, -REU

 

 

PIèDE

SPAUDE

prinde:

PRESENT

prind

pèrdans

pèrdèz

 

IMPARFAIT

 

 

SUBJ.PR.

què dj' prinde, (rare) prène

SUBJ.IMP.

 

IMPER.

pèrdons

 

PART.PRES.

PART.PASSE

prind

purdans

purdoz, ..

 

 

purdeu,

-eûve, ..

 

 

prinde

 

 

 

purdiche

prind

purdans

purdoz, ..

 

purdant

prind

 

 

purdant

purdo

prindrè

qu'i prègne

 

 

 

purduche

prind

pèrdoz

 

 

 

pris (prîse)

(LR) prind

prindans

prindoz;

-ez(WB)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

prindez

 

 

 

pris(WB)

PRIND

PRINDANS

PRINDOZ,

-EZ

PRINDèT,

-ENUT

PRINDéVE, -EU

 

PRINDE

 

 

 

PRINDICHE

PRIND

PRINDANS

PRINDEZ,

-OZ

PRINDANT

PRIS

N.B.passé simple (EW): i prinda

rèsoûde: (SWB1) i rèsoût, rèsoûdant; i rèsoûdot; i rèsoûdrè; qu'i rèsoûde rèsoûduche; rèsoû

PRESENT

bat, fou,

mèt, parè

PART.PR.

batant

PART.PASSE

batu

 

 

bat, fou,

mèt, parè

 

batant

 

batu

mèt

 

mètant

 

mètou;

mètu(LV)

i bat'(WB)

bat (My)

i mèt(My),

mèt'(Wa)

 

 

mètou(WB)

 

MèT

 

MèTANT

 

MèTU

 

 

 

N.B.(OW: GR) sinte - qui dj' sinte; sintu (p.p.)(OW)

PRESENT

PART.PR.

PART.PASSE

dji keû

cosant

=keûdant

cosu

=keûdu

 

 

 

cosou(WB)

KEû

KEûDANT

KEûDU

 

PRESENT

PART.PR.

PART.PASSE

INFINITIF

rompsèpe

rompant

sèpant

rompusèpu

 

 

 

 

 

sèpi(Eo)

ROMPSèPE

ROMPANT

SèPANT

ROMPU

SèPU

SèPE

-CHE: crèche (OW: crèche-icrére), pache, rèche (= rére, rèchu) (OW: GR: rèche (pfs) -i), tèche, conèche (irrég.)

PRES.

crèche, cré

vos crèchîz

FUTUR

crèchera,

créra

PART.PR.

PART.PASSE

crèchu(p.p

crèche

(rare), cré

 

 

 

crècherè, crérè

crèchant

 

crèchu

créche (LV)

is créchèt(LV

 

crècherè

(MFP)

 

 

 

créchu(LV)

crèh

 

 

 

 

crèherè

 

 

 

 

crèhou

CRèCHE

 

 

 

 

CRèCHERè

 

CRèCHANT

 

CRèCHU

 

P.P.

dji pache

pachant

pachî

 

 

PACHE

PACHANT

PACHî

 

 

 

 

 

 

rèchu

dji rèche (moins courant), ré

rècherè, rérè

rèchant

rèchu

 

 

RèCHE

 

 

RèCHERè

RèCHANT

RèCHU

 

dji tèche

tèchant

tèchu

 

 

TèCHE

TèCHANT

TèCHU

 

. c(o)nèche

counè

conè

conechoz,

...

conechant

 

conu

counuche (LV);

c'nuchoz,

cunichèz

counichant (LV)

counu(LV)

k'nohe

k'nohez

 

k' nohant

 

k'nohou

CONèCHE,

CONè

CON(è)CHOZ, -EZ

CON(è)CHAN T

CON(è)CHU,

CONU

_ c(o)nocheconè, conechant ou c'nochant, conu

_ sawè (EW: saveûr):

PRESENT

savons

savez, -èz,

-oz

savenut, sèyenut

nos savans

vos savoz;

soz (C49)

séyenut

sé(MFT)

 

 

 

savant(MFP

 

 

 

 

 

savèt

 

SAî

SAVANS

SAVOZ, -EZ

 

SAVèT,

SAVENUT

IMPARFAIT

saveû, -è,

-eu

saveûve, ...

saveû(Mont

;savo

saveû(WB)

SAVEu,

-éVE

FUTUR

sâré

saurè

 

sårè

SAURè

CONDIT.

sâreû, -è, -eu

saureu

sauro(LV)

såreû(WB)

SAURéVE,

-EU

SUBJ.PR.

seûche, sèye

nos seûchonche, -éche

vos seûchéche,

-oche

is seûchenuch e, -énche

qui dj' seûche

 

quu dj'

séye (LR)

 

sayanhe (LR)

SEûCHE-YE

 

SEûCHANCHE

-YANCHE

SEûCHOCHE

-éCHE; -Y-

SEûCHèCHE

-ENUCHE;

-Y- 56

SUBJ.IMP.

saviche

nos savîche,

-éche,

-inche

vos savîche

is savîche,

-éche,

-inche

qui dj' seûchiche, seûyiche

 

 

SEûCHICHE

-Y-

SEûCHINCHE

-Y-

 

SEûCHîCHE

-Y-

SEûCHINCHE

-Y-

IMPERATIF

seûche

seûchons

seûchez,

-èz, -oz

seûche

seûchans

seûchoz, ..

 

sâye (LR)

sayans(id)

sayoz (id)

SEûCHE-Y-

SEûCHANS

-Y-

SEûCHOZ,

-EZ-Y-

PART.PR.

savant

seûchant,

seûyant

 

 

SEûCHANT

-Y-

PART.PASSE

seû

seû, soye°

savou (MFT)

savou(LR);

sa(w)ou, savu (JD)

SEû,

SAVU

sawè; savoû

sawè, soye°

saveur(MFT

(Eo)saveûr, -vu,

-(v)ou

SAWè,

SAVEûR

PRES.tché

IMPAR.

FUTUR

SUBJ.PR.

SUBJ.IMP.

IMPER.

PART.PR.

PART.PASSE

 

tchaî

tchèyans

tchèyeûve, ...

tchaîrè

qui dj' tchaîye

qui dj' tchèyiche

tchaî !

tchèyans !

tchèyant

tchaî, tchèyu, tcheû

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

tchèyu (LV);

tcheû(Herb

 

 

 

 

TCHAî

TCHèYANT

TCHèYéVE,

-EU

TCHAîRè

TCHAîYE

TCHèYICHE

TCHAî

TCHèYANS

TCHèYANT

TCHAî,

TCHèYU

-Y: vèy

PRES.(EM) vwa;wè;(WB ) vwè, veu

 

is vîyenèt

vè, vwè, veu

vèyans

vèyoz, ...

vèyenut,

vôyenut, ..

vè;wè(LV);veu(MFT);

vwa(Warm.)

veû, veu

 

vèyans

vèyez

vèyèt

VèS

VèT

VèYANS

VèYOZ, -EZ

VèYèT,

-ENUT

IMPARF.(EM )vi(y)oû;

(WB)viyeu;

(EM) is

vyinetèt

vèyeu,

-eûve, -o

vèyo;wèyo

vèyéve(WB)

VèYéVE,

-EU

FUTUR

vîré(WB)

vèraî, vwèraî,

vièrè

 

veurè(JD);

veûrè(WB)

VèRè

CONDIT.

vièreûve,

...

wêro (LV);

v(i)èro

(MFP)

veûreû (WB)

VèRéVE,

-REU

SUBJ.PR.

wèye

qui dj' vèye, vwèye, veûye, vôye

 

 

VèYE

SUBJ.IMP.

vèyiche

 

 

VèYICHE

IMPER.

vèyans

vèyoz, -ez

 

 

VèYANS

VèYEZ, -OZ

PART.PR.

vèyant

 

vèyant

VèYANT

P.P.(EM)vu

vèyu;

-ou(SE)

 

(JD)vèyou

VèYU

INFINITIF

vôy (00);

vîr (WB)

veûy, vôy, vèy, vîr;

voûy

(Dinant)

vèy (MFP, LW)

veûr, vèyî

(JD);vèy (My)(Eo);

veûy (Eo)

VèY

N.B. (EW) passé simple: dji vèya (WB)

_ boûre, moûre:

PRES.

FUTUR

SUBJ.PR.

PART.PR.

PART.PAS.

boulu(WB)

di boû

boûrè

qui dj' bole

bolant

bolu

 

boûrè(WB)

 

 

bolou (JD)

!moû, molou

BOû

BOûRè

BOLE

BOLANT

BOLU

_ bwêre:

PRES.

FUTUR

IMPARF.

CONDIT.

SUBJ.PR.

 

SUBJ.IMP.

IMPER.

 

 

 

 

PART.PR.

PART.PAS.

INF.

dji bwè

bwêrè

bwèveûve, ...

bwêreûve, ...

qui dj' bwève

bwèviche

bwè

bwèvans

bwèvoz, .

 

 

bwèvant

bwèvu

bwâre,

-êre

 

bwarê,

beûre(MFP

bovo(MFP)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

bovant(MFP

bovou(MFP)

beûre(MFT)

(JD)beû

buvans

beûrè

buvéve

beûreû

qui dj' beûsse

nos buvanse

qui dj' buvahe

beû

buvans

buvez

buvant

bu, bèvou

 

_ sûre:

PRES.chû

FUTUR

SUBJ.PR.

 

 

 

 

PART.PRES.

 

P.P.chû

 

INF.chûre

sûvans

sûrè

qui dj' sûve

 

 

 

sûvant

(siyant)

 

sûre (sîre)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

sûjant(Mi)

sûvans

(JD)sûrè

(LR)quu dj' sûye

nos sèwanhe,

sûhanhe

 

 

 

(JD)sû, sûvou; (Wa)chûvou sûre

SûVANS

SûRè

SûVE

 

 

 

 

SûVANT

 

 

SûRE

59

_ ploûre:

PRES.

IMPARF.

FUTUR

SUBJ.PR.

ploûye

PART.PR.

P.P.

i ploût

plouveûve, ...

ploûrè

plouve

plouvant

ploû

ploût(MFT)

plovèt (LV)

ploûche ou ploviche

 

 

 

 

 

 

plovant

ploû

PLOûT

PLOUVéVE,

-EUT

PLOûRè

PLOUVE

PLOUVANT

PLOû

_ riçûre:

PR.r'çwè

(WB)

FUTUR

SUBJ.PR.

PART.PR.

P.P.r'çû

dji r'çû

r(i)çûrè

r(i)çûve

r(i)çûvant

r(i)çû

 

ruçûrê(MFP

2pl:

riçûvans

 

 

(JD) riçû, -vou;(E13) rucèwou

R(I)çû

R(I)çûVANS

R(I)çûRè

R(I)çûVE

R(I)çûVANT

R(I)çû

_ qwê(re):

PRES.

IMPARF.

 

CONDIT.

P.P.

INF.

qué, qwé

slt à l'infinitif

(!p.p.fém.: Houziaux (SE): riquèrûwe)

 

 

qwê(re)

dji quîre(LV)

 

 

 

 

quèru(LV)

kî(MFT),

quèri(MFP)

(JD) dji qwîre;

quèréve (Wa)

qwîrrè(WB)

qwîrreû(Hu )

 

qwèri

QWèRE

QWèRéVE,

-EU

QWèRRè

QWèRRéVE,

-EU

QWèRI

QWé, QWèRI

 

 

 

_ dîre:

PRES.di

nos d'jons

dîsenèt(WB

FUTUR

dîré(WB)

IMPARF.

SUBJ.PR.

què dj' dîye

 

 

SUBJ.IMP.

IMPER.

 

 

PART.PR.

P.P.

dji di

d'jans

dîyenut, ..

 

dîrè

dijeûve, ..

 

qui dj'

dîye, ...

nos

d'janche

dijiche

di

dijans

dijoz

dijant (en d'djant)

dit

 

d'jant,

d'jèt(LV)

dîrè(MFT)

d'jo;

vos dujièz

(Warm.)

 

 

 

 

 

 

di (MFT)

d'jèz(LV)

 

 

 

d'hans,

d'hèt

 

dîrè

d'héve

 

(LR) quu dj' dîye

nos duhanhe

dèhe

di

d(i)hez

 

 

(JD) dit

DI

D(I)JANS

D(I)JèT,

DIJENUT

DîRè

D(I)JéVE,

-EU

 

DîJE

D(I)JANCHE

DIJICHE

DI

DIJANS

DIJOZ, -EZ

D(I)JANT

DIT

_ passé simple: (SW) (vw) i d(u)jit; (EW) dji d'ha

_ scrîre:

 

dji scrî

nos

scrîjans

(MFP)dji scrîjans

scrît

scriyans

(JD)scrit

SCRî

SCRîJANS

SCRîT

_ codûre, cûre, dûre, lûre, distrûre:

 

cût(WB)

dji cû

cûjant

cût

 

cût(MFT)

 

dji cû

cûrè

cûhant

cût, (pfs) cûhou;

lû;

distrût, -ûhou:

dût, -ûhou

CûRè

CûJANT

CûT

(Lû(en fr.

lui)

DISTRûT)

_ lîre:

 

 

 

què dj' lîje

dji lî

 

lîrè

lîje

lîre

lî(MFT)

léhans;lè-

(Wa);

(E13)

léherè

 

(JD)lé, léhou

lére (inf)

LîJANS

LîRè

LîJE

LîRE

_ braîre:

bré

brèyons

brèyeut

braî

brèyans

brèyeûve,

..

brê(Warm)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

brayant

(Warm.)

dji brê

brèyans

brèyéve

brêrè

brê

brèyans

qui dj' brêse

brèyasse

BRAî

BRèYANS

BRèYéveEU

BRAîRè

BRAî

BRèYANS

BRAîYE

BRèYANCHE

BRèYICHE

BRAî

BRèYANT

BRAîT

BRAîRE

_ crwêre (EW: creûre)

crwè, creu; (O3) cwa

cwayons

cwayèz

cwayetèt

cwayoû

cwayines

cwayîz

cwayinetèt

cwâré

cwârines

(GR) què dj' crwèye

 

 

 

cwêre

crwè

crwèyans

 

 

crwèyeûve, ...

 

 

crwêrè

 

qui dj' crwèye

crwèyanche

crwè !

crwèyoz

crwêre

crwèyant

crwèyu

crwêre

 

 

creû(MFT)

 

 

 

crèyo(MFP)

 

 

 

 

 

 

 

creûrè

(MFT)

 

 

 

 

 

 

creûre; crère (MFP

creû

crèyans

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LR) quu dj' creûye

croyanhe

 

creûhez

 

(JD) crèyou

creûre

CRWè

CRWèYANS

 

 

CRWèYéVE,

-EU

 

 

CRWêRè

 

qui dj' CRWèYE

 

CRWè

CRWèYOZ,

-EZ

CRWèYANT

CRWèYU

CRWêRE

_ hére: (E145: Faymonville)(haïr) djeu hé, hèyéve, héri (haïrai), hèyu (haï), (JD) hèyou, pfs: hayou

_ ôre:

 

dj' ô

oyans

 

 

 

 

 

 

oyant

oyu

ô

oyéve (MFT)

ô(WB)

oyans(JD)

oyéve(WB)

ôreû(WB)

(LR) quu dj' ôye;

quu dj' ôhe (My)

oyanhe

oyou (JD)

inf(JD): oyî; (JD) ôre

ô

OYANS

OYéVE, -EU

ôREU, -éVE

ôYE

 

OYANCHE

OYANT

OYU

ôRE, OYU

 

clôre:

 

dji clô

cloyans

clôyerans

qui dj' clôye

cloyant

clôs

cloyans

Warm.);

clôrans

(LV)

 

clôs

(Warm.)

dji clô

cloyans

 

 

 

 

clôs, cloyou,

cloy(WB);

clôre

CLô

CLOYANS

CLôYERANS

qui dj' CLôYE

CLôS,

CLOYU

CLôRE

_ rîre:

 

dji rî

 

rèye

riyans

(JD) riyerè, rare: rèyerè

ri (Visé: riyé)

RIYANS

RîYERè

 

_ taîre, plaîre

 

 

 

què djè m' téje

 

tê(MFT)

 

 

 

 

 

téhez !(MFT, têjoz(MFP

 

têre(MFT)

plêhans,

plêhéve

 

 

 

 

plê,

plêhou

plêre

TAî

TAîJANS

TAîRè

TAîJéVE,

-EU

TAîJE

TAî !

TAîJOZ, -EZ

TAî

TAîRE

_ cheûre

 

dji cheû

choyans

cheûrè

qui dj' cheûye

choyant

choyu, cheû

cheû(LV)

(JD) heû

hoyans

 

 

 

hoyou

heûre

CHEû

CHOYANS

CHEûRè

CHEûYE

CHOYANT

CHOYU, CHEû

CHEûRE

_ keûre: (EW: JD) (voir d'un bon oeil ce qui arrive à quelqu'un) nos kèyans; kèyou

_ ponre: dji pon, nos ponans, dji ponrè, ponant, qui dj' ponde

_ vinu, tinu: (LL: de 'vinre, tinre')

PRES.

dji vin, vé

 

 

 

FUTUR

vinrè(WB)

IMPARF.

v(è)neu,

vèn'nèt;

vininetèt

(Barb.)

CONDIT.

vinrè(WB)

SUBJ.PR.

vène

 

SUBJ.IMPF.

v'niche

PART.PR.

PART.P.

vènu(WB)

INF.

dji vin

 

vègnenut,

...

vinrè, vê-

 

v(i)neu, ...

 

 

 

 

vinreu, ..

qui dj' vègne

 

 

v(i)niche

 

 

 

v(i)nu

v(i)nu

viè(Neuf),

vin(MFPT)

v'noz(MFP)

(Hou)

is v'nèt

vinrè(MFT)

vènéve(MFT

is vènint

(Herb)

 

 

 

vêro(LV),

vinreu(MFT

qu'i vègne, v'ni che(MFT)

v'niche

 

 

 

 

 

v'nui

(MFP);

v'n(o)u;

vènou(MFT)

v(u)nu(LV)

vènou(MFT)

 

v'noz(Sta)

 

 

vêrè (Wa, Bo), vinrè

(My, Wa)

 

 

 

 

 

 

vinreû(WB)

 

(GR)vègne

v'nanse

qu'i vinse;is

v'ninhe

(Dur)

 

vinou(Wa)

VIN

v(I)NOZ,

-EZ

V(I)NèT,

VèGNENUT

VINRè

 

V(I)NEU,

-éVE

 

 

 

 

VINREU,

-RéVE

qui dj'

VèGNE

 

qu dj'

V(I)NICHE

 

V(I)NANT

V(I)NU

V(I)NU

6) èSSE

INDICATIF PRESENT

 

 

 

 

djidjèdj u su, seû

ès

èst

èstons, as-;stons

 

 

 

èstez,

-èz, -oz

sont

dji so, (sè), su

t' ès

il èst

èstans, astansdj' astans (Ard)

èstoz,

astoz(S),

astez(Ard)

sont

dju sû;si(LV)

(Ma 51: su)

ès

èst

dju sons;

(LV)sans,

astans

astoz;

èstez(Ma51 ), as-(LV)

sont

so

 

ès

èst

èstans

 

 

èstez

 

sont

SO

 

èS

èST

èSTANS

 

 

èSTOZ, -EZ

 

SONT

IMPARFAIT

 

 

 

 

èsteû, -è;

(EM) astoû, è-

 

 

 

èsteûs, -ès

 

èsteût,

-èt;ît

 

èstine,

-éne

 

 

èstîz

 

il èstine,

-éne; (EM) èstinetèt,

as-(Barb)

 

èstè, -éve

-eu, eûve asto (Ard); èsto, -eû

(C49)

èstès, ...

 

èstèt, ...; èstot, -eût (C49)

èstine,

-ins,

-in.n;dj' astin (Ard)

èstîz;

astîz (Ard)

is-èstîne;il èstint, èstin.n;il astint (Ard)

asto;

èstéve (Ma51);

éto(Herb);

asté(Fau);

èsto, ér(LV

êr(Warm)

astos;

èstéves

(Ma51);..

astot;

èstéve

(Ma51);..

dj' astins;dj'èstins (Ma51);

érins(LV)

astîz;

èstîz(Ma51 érîz(LV)

astint;

èstint (Ma51);

érint(LV)

èsteû

 

 

 

 

 

èsteûs

 

èsteût

 

 

èstîs

 

 

 

èstîz

 

èstît

 

 

 

 

èSTéVE,

èSTEU

 

 

 

 

èSTéVES,

-EUS

èSTéVE,

èSTEUT

 

èSTINS

 

 

 

èSTîZ

 

èSTîT

 

 

66

FUTUR s'résâ-

s'ras

s'ra

s'rons

s'rez,

-èz, -oz

s'ront

sèraî,

sèrè

sèras, -ès

sèra, -è

sèrans

sèrez, -oz

sèront

s'rê

 

s'rès

s'rè

dju s'rans

s'roz;-ez

(Ma51)

s'rant

sèrè

 

sèrès

sèrè

sèrans

sèroz

sèront

SèRè

 

SèRèS

SèRè

SèRANS

SèROZ

SèRONT

PASSE COMPOSE

dj' é sti

dj' aîa stî

 

dj' a stu

DJ' A

STî

PQP

dj' aveû,

-è sti

dj' avè, ... stî

 

dj' aveû stu

DJ' AVéVE SITî, AVEU STî

FUTUR ANT.

dj'âré stî

dj' auraî, ... stî

 

dj' årè stu

DJ' AURè STî

PASSE SURCOMP.

dj' aî ieû stî, ...;

dj' avè ieû stî, ..

 

 

DJ' A IEûAVU STî

CONDITION. PRESENT

 

 

 

 

s'reû, -è;

(EM) s'roû

 

s'reûs, -ès

 

s'reût,

-rèt

s'rines,

s'rénes

 

 

s'rîz

s'rine,

s'réne

sèrè, -réve -reu, reûve;-ro (Ard)

sèrès, ...

 

sèrèt, ...

 

sèrînes,

sèrins,

sèrin.n.;

dji sèrins (Ard)

sèrîz

sèrîne, sèrint,

sèrin.n

s'ro;s'reu (Ma51)

 

s'ros; to s'reus

(Ma51)

s'rot; s'reut (Ma51)

dju s'rins

 

 

 

s'rîz

s'rint

sèreû

 

 

sèreûs

 

sèreût

 

sèrîs

 

 

 

sèrîz

sèrît

 

 

 

SèRéVE,

SèREU

 

SèRéVES,

SèREUS

SèRéVE,

SèREUT

SèRINS

 

 

 

SèRîZ

SèRINT

 

CONDITION. PASSE

 

 

 

 

dj' âreû,

-rè stî

dj' aurè stî, ...

 

dj' åreû stu

DJ' AURéVE SITî,

AUREU STî

CONDITION. PASSE SURCOMP.

dj' aurè ieû stî, ...

 

 

DJ' AURè IEûAVU STî

SUBJONCTIF PRESENT

 

 

 

 

qui dj' seûche,

fuche

 

seûches,

fuches

seûche,

fuche

seûchonche, fuchonche, -îche,

-éche,

-inche

seûchéche, fuchiche

 

 

 

seûchenuch

e, fuchenut;fuchîche, -éche,

-inche

qui dj' seûye, fuche;soye (Ard)

seûyes, fuche, soye

seûye, fuche, soye

seûyanche, fuchanche, soyinche

 

 

seûyoche,

fuchoche,

soyîche;

èstoche (C49)

seûyenuche fuchenuche soyinche

qui dj' sèye;sôye, sûche(LV);

seûche

(Warm)

tu sèyes;...

sèye;...

 

astinche

(impft);

s(è)yiche (Ma51);LV

soyinche

astîche (impft);

s(è)yîche (Ma51);LV

soyîche

astinche (impft);

s(è)yinche (Ma51);LV

soyinche

qui dj' seûye

 

 

seûyes

 

seûye

 

sèyanse; (LR)

sûyanhe ou sèyanhe

 

sèyîsse

 

 

 

 

sèyèsse

SEûYE, FUCHE

 

 

SEûYE,

FUCHES

SEûYE,

FUCHE

SEûYANCHE, FUCHANCHE

 

 

 

SEûYOCHE,

FUCHOCHE

 

 

 

SEûYENUCHE

,

FUCHENUCHE

 

SUBJONCTIF IMPARFAIT

 

 

 

68

(EM) fuchisse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

qui dj' fuchîche, -iche; seûyîche (Ard); èste°che, -eûche,

-oche(C49)

fuchîche, -iche, seûyîche,

fuchîche, -iche, seûyîche

fuchinche, seûyinche

fuchîche, seûyîche

fuchinche, seûyinche

qui dj' astuche; s(è)yiche (Ma51)

 

 

 

 

astuche;

s(è)yiche (Ma51)

astuche;

s(è)yiche (Ma51)

astinche;

s(è)yinche (Ma51)

astîche;

s(è)yîche (Ma51)

astinche;

s(è)yinche (Ma51)

qui dj' èstasse

 

 

 

 

 

 

èstasses

 

 

èstasse

 

 

èstahîsse

 

èstahîsse

 

èstahîsse

FUCHICHE,

SEûYICHE

 

 

 

 

 

 

FUCHICHE,

SEûYICHE

 

FUCHICHE,

SEûYICHE

 

FUCHINCHE,

SEûYINCHE

FUCHîCHE,

SEûYîCHE

FUCHINCHE,

SEûYINCHE

SUBJ. PASSE

 

 

 

 

eûche èsti

eûche

(uche) sitî; eûye (eûche) sitî; oye sitî (Ard)

 

åye situ

EûCHE SITî,

âYE SITî

SUBJ. PASSE SURCOMP.

qui dj' eûche ieû stî, ...

 

 

 

IMPERATIF

PRESENT

 

 

 

69

fuche

 

 

 

 

fuchons

 

 

fuchîz, -èz

fuche, seûye;soye (Ard); seûye(-te°)(C49)

fuchans, seûyans, so yans

fuchîz, -oz; seûyoz,

soyez

sèye,

astuche

 

 

 

astinche

 

 

astîche

seûye

 

 

 

 

sèyans; (LR) seûyans ou sèyans

sèyîz; (LR) sûyoz ou sèyoz

FUCHE,

SEûYE

 

 

 

FUCHANS,

SEûYANS

 

FUCHOZ,

SEûYOZ

IMPERATIF FUTUR

eûche(uche ), eûye (eûche);

oye (Ard) sitî

eûchans, ... stî

eûchîz, ... stî

 

 

 

PARTICIPE PRESENT èstant

èstant, as-;seûyant,

fuchant

èstant(LV)

èstant(WB)

èSTANT,

SEûYANT,

FUCHANT

P.P.sti;EM stè;stéWB

stî (sti (C49)

stî; sté(LV)

stu;

stou (LR)

STî

INF. ièsse

(i)èsse

èsse,

(B1)sèy

èsse

èSSE

N.B. (OW) Formes interrogatives: su-dje = seû-dje, ès-se, è-st-i, èstos-ne = èstons-dje, èstez = -oe, sont-is

Verbe composé: RèSSE

PRESENT dji R' SO

FUTUR dji R'SèRè

PARTICIPE PRESENT RèSTANT, ...

PARTICIPE PASSE RISTî

Remarques

.aux temps passés simples (indicatif et subj. impft), r(i)-

s'adjoint au P.P.: dj' èstéve rivenu, qu'i fuchiche riplanté

.participe présent: r'seûyantrifuchant (souvent remplaçé par: ridivenant = rid'vinant) (Léonard, 19.., ..)

.le p.p. stî s'emploie en place de 'alé', p.p. du verbe aller.

.(EW) passé simple: dj' èsta, t' èstas, il èsta,

nos-èstîs, vos-èstîz, il èstît;

passé antérieur: dj' ava stu, ...

70 Au passé simple, dji fourifou: (vx); au passé antérieur: dj' eûri stu, ... (vx).

Au subjonctif imparfait: qui dj' fourih, fouh, sèyahe, èstahe, sèyasse, ... (vx)

7) AWè AVEûR et son dérivé RAWè RAVEûR

Indicatif présent

aî, a

ê

a

A

as

as

ès; (Ma51) as

as

AS

a

a

è;(Ma51) a

a

A

avons

avons,

-ans;dj' avans (Ard); (pfs) n'ans (C49)

dj' ons (B1, Ma51), dj' avans (Ma51);

dj' ans(LV)

avans

AVANS

avez, -èz,

-oz;vos-êz

avez, -oz (pfs) (v)'s-oz (C49)

avoz;(Ma51 avez, ave;

onz, avèz

(LV);ez

(Warm.)

avez; (LR) (rare) avoz ou ave

AVEZ, -OZ

is-ont, il ont

is-ont;il ont

il ont;is-ant(Warm.)

il ont

IS-IL ONT

Imparfait

aveû, -è;

(EM) avoû

dj' avè,

-éve, -eu

-eûve;avo (Ard)(C49);aveû, o, eû (C49)

avo; (Ma51) avéve, ave

aveû

AVéVE,

AVEU

aveûs, -ès

t' avès, ...

avos; (Ma51) avéve, ave

aveûs

AVéVES,

AVEUS

aveûtavèt

il avèt, ...;n-eût (C49: il y avait)

avot; (Ma51)

avéve, ave

aveût

AVéVE,

AVEUT

avines,

-énes

nos-avins, avînes,

avin.n;dj' avins(Ard)

dj' avins

avîs

AVINS

avîz

vos-avîz

avîz

avîz

AVîZ 71

il avine,

-éne; avinetèt

is-avèt is-avîne; il avint, avin.n

avint

avît (BD), avît ou avint (JD)

is-il

AVINT

Futur simple

âré

dj' auraî, -è;arè(C49

ârê

årè

AURè

âras

t' auras, -ès;arès (C49)

ârès

årès

AURèS

âra

il aura, -è;arè (C49)

ârè

årè

AURè

ârons

nos-aurans dj'aurans (Ard) arans(C49)

ârans

årans

AURANS

ârez,

-èz, -oz

vos-aurez, -oz;aroz (C49)

ârez

årez;

âroz (My)

AUREZ, -OZ

il âront

is-, il auront

ârant;

auront(LV)

åront

AURONT

Passé composé

é iuieû

dj' aîa ieû;aî iu (Ard)

dj' aî avou

a-st-avu

A IEûAVU

 

PQP

aveûavè iuieû

dj' avèavéve aveu

aveûve ieû;

dj' avo iu(Ard)

dj' avo, ... avou

aveû avu

AVéVE IEûAVU

ou

AVEU IEûAVU

Futur antérieur

âré iuieû

dj' auraî

aurè ieû; auraî iu (Ard)

dj' ârê avou

årè avu

AURè

IEûAVU

Le passé surcomposé n'existe pas.

Conditionnel présent

âreû, ârè;

(EM) âroû

aurè, auréve, aureu, -aureûve auro;aro, areû (C49)

âro;

âreu (Ma51);

aurot

(Herb)

åreû

AURéVE,

AUREU

âreûs, ârès

t' aurès, ...

âros;âreus (Ma51)

åreûs

AURéVES,

AUREUS

âreût, ârèt;aureut(WB )

il aurèt, ...

ârot;âreut (Ma51)

åreût

AURéVE,

AUREUT

ârines,

ârénes

aurins, aurînes, aurin.n; dj' aurins (Ard); arins(C49)

dj' ârins

årîs

AURINS

ârîz

vos-aurîz

ârîz

årîz

AURîZ

ârine,

âréne

is-aurèt, is-aurîne; il aurint aurin.n

ârint

årît

AURINT

Conditionnel passé

âreûârè iuieû

dj' aurè ieû, ...

âro

âreu(Ma51) avou

åreû avu

AURéVE

AUREU

IEûAVU

Subjonctif présent

eûche,

eûsse

eûche, u-; eûye, eûche;oye(Ard); ôye (C49)

aye;

ôye, ûche

(LV)

åye;

âye (LR);

âhe (My)

EûCHE,

âYE

eûche, -sse

eûche, ...

aye

åyes

EûCHE,

âYES

eûsse,

eûche

eûche, ...

aye

åye

EûCHE,

âYE

uchonche,

uchîche,

-éche,

-inche;

eûchanche, eûyanche; ôyinche (Ard); avanche (C49)

voir imparfait

åyanse; ayanhe(LR)

EûCHANCHE,

AYANCHE

 

 

73

uchéch,

-îche,

-oche

eûchéche; eûyoche,

eûchoche; ôyîche (Ard);C49 avoche

 

åyîse; ayihe,

ayohe,

ayèhe (LR)

EûCHOCHE,

AYOCHE

il uche,

uchenut,

uchîche,

-éche,

-inche

is-eûchenuche;il eûchenuche eûyenuche; il ôyinche (Ard)

 

åyèsse

EûCHENUCHE, âYENUCHE

Subjonctif imparfait

voir présent

avuche aviche eûyiche

eûchîche aveûche;

ave°che

(C49)

avuche;

-iche (Ma51)

avasse

EûCHICHE,

AVICHE

 

avuche, ...

avuche, ...

avasses

EûCHICHE,

AVICHE

 

avuche, ...

avuche, ...

avasse

EûCHICHE,

AVICHE

 

eûyinche,

eûchinche

dj' avinche;

oyinche(LV ayinche

(Mont)

avahîsse

EûCHINCHE,

AVINCHE

 

eûyîche,

eûchîche

avîche;

oyîche(LV)

avahîsse

EûCHîCHE,

AVîCHE

 

eûyinche,

eûchinche

avinche;

oyinche(LV

avahîsse

EûCHINCHE,

AVINCHE

Subj. passé

eûche iuieû

eûche eûye ieû; oye u(Ard)

 

åye avu

EûCHE IEû,

âYE AVU

Subjonctif PQP

 

eûchiche ieû, ...

 

avasse avu, ...

EûCHICHE

IEû,

âYE AVU

Impératif présent

uche

eûche, eûye;oye(Ard), ôche(te°), ôye(C49)

aye, avuche;(aye,

aviche

(Ma51)

åye;

âye (LR)

EûCHE,

âYE

74

uchons

eûchans,

eûyans; oyans(Ard)

ayans (B1)

åyans,

åyans';

ayans (LR)

EûCHANS,

âYANS

uchiz, -èz

eûchiz; eûy, eûchoz;oyez(Ard), avoche (C49)

ayoz (B1)

åyez, åyez';ayoz (LR)

EûCHOZ,

âYOZ

Participe présent

uchant

avant;

eûyant,

eûchant; oyant(Ard)

inusité

åyant

AVANT,

EûCHANT,

âYANT

Participe passé

iu, ieû

ieû;iu (E)

avou

avu(BD, JD)

(JD)a(w)ou, avou, oyou

IEû, AVU

Infinitif

awè

awè;

oyu (NE);

avou (E);

avèr(Ard);

(o)ye°,

ave° (C49)

avèr

aveûr; avu, -ou;

oyou, -eu,

a(w)ou,

aveu

AWè,

AVEûR

Passé simple

(EW) dj' ava, t' avas, il ava; nos-avîs, vos-avîz, il avît

Passé antérieur

(EW) dj' ava avu, ...

L'ancienne forme: dj' eûri, t' eûris, .... dj' eûri avu, ...

 

Subjonctif imparfait, vx: (EW) dj' avahe, eûrihe, eûhe

Verbe composé: RAWèRAVU

PRESENT dji RA

IMPARFAIT dji RAVéVE, RAVEU

SUBJONCTIF qui dj'REûCHE, RâYE

PARTICIPE PR. RAVANT, ...

PARTIC. PASSE RIEûRAVU

TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA CONJUGAISON WALLONNE

PRESENT Conjugaisons

1 2 3 4 5

-E -I -E -E -fin du radical -ES -IS -E -E -id

-E -IT -E -E -id

-ANS -ICHANS -ANS -ANS -ANS -OZEZ -ICHOZEZ-OZEZ -OZEZ -OZEZ -èT -ICHèT -èT -èT -èT ENUT CHENUT ENUT ENUT ENUT

76

FUTUR SIMPLE

-(e)Rè

-(e)RèS

-(e)Rè

-(e)RANS

-(e)ROZ (e)REZ

-(e)RONT

(2e conj.: -irè, ...)

IMPARFAIT

-éVEEU

-éVESEUS

-éVEEUT

-INS

-îZ

-INT

(2e conj.: -ich-

CONDITIONNEL PRES.

-(e)RéVE

(e)REU

-(e)RéVES

(e)REUS

-(e)RéVE

(e)REUT

-(e)RINS

-(e)RîZ

-(e)RINT

(2e conj.: -iréve, ...)

SUBJ. PRESENT

-E

-E

-E

-ANCHE

-OCHEéCHE

-èCHEENUCHE

(2e conjug.:

-CH-)

 

 

 

 

SUBJ.IMPARFAIT

-ICHE

-ICHE

-ICHE

-INCHE

-îCHE

-INCHE

(2e conjug.: -CH-)

 

IMPERATIF

1: -E 3: -E 5: -FIN

2: -I 4: -E du RAD.

-ANS

-OZEZ

 

 

 

PART.PRESENT

-ANT

(2e conj.: -ICH-)

PART.PASSE

1: -é

2: -i

3: -î ou -yî

4: -u

5: divers

INFINITIF

1: -er

2: -i

3: -î & -yî

4: -u

5: -de, te, pe, re, se,

r, y

 

PASSE COMPOSE

a +p.p.

FUTUR ANTERIEUR

aurè +p.p.

PQP

avéveaveu +p.p.

CONDIT. PASSE

auréve-eu +p.p.

SUBJ. PASSE

eûcheâye +p.p.

SUBJ. PQP

eûchicheâye +p.p.

Temps surcomposés:

PASSE COMPOSE SURC.

a ieûavu +p.p.

FUTUR ANT. SURCOMP.

aurè ieûavu +p.p.

id. pour PQP, CONDIT.

PASSE, SUBJ. PASSE et

SUBJ.PQP

PASSE SIMPLE

de moins en moins

utilisé: (encore en EW)

-A

-AS

-A

-îS

-îZ

-îT

Verbes irréguliers:

- èSSE

- AWèAVEûR

 

1.3.3.2. Unification des affixes (préfixessuffixes)

Dans leur critique d'un essai sur les suffixes wallons lors d'un concours organisé par la SLW en 1901, A. Doutrepont, N. Lequarré et Jules Feller rapportaient: " L'étude de chaque suffixe doit se faire à des points de vue déterminés, toujours les mêmes: origine, transformation du suffixe, variantes dialectales, voilà pour la phonétique; sens premier, évolution du sens, voilà pour la sémantique. Puis il faut mesurer l'aire du suffixe. Est-il pétrifié de quelques mots anciens, ou et-il encore aujourd'hui productif de nouveaux vocables? "

Ils ajoutaient: " Nous estimons qu'il faut produire des listes copieuses, sinon complètes pour chaque cas. Il faut étudier les suffixes à travers la Wallonie."

(in: BSLW, TXLIV, Suffixes wallons, rapport, 1904, p.457et sv.)

Suffixes

1) Les suffixes adjectivaux, adverbiaux et verbaux

 

Formes

OW

CW

SW

EW

GENERAL

 

-a

 

-a

-A

 

-âbe

 

-âbe

-âBE

cf-AUVE

-âdje

-adje

 

-èdje

-ADJE

 

ale, èle

id

-ale, èle

-ALE, èLE

 

-ance

id

-ance

-ANCE

-ant(e

-ant(e)

id

-ant(e)

-ANT

 

-asse

 

-asse

-ASSE

 

-aud, ârd

(e)

 

-åd, ård;aud (My) (e)

-AUD

 

-ateûr

 

-ateûr

-ATEûR

cf -Eû

 

='-auje'

 

-åhe, -âye

-AUJE

 

-aule

 

 

-AULE

 

-ausse

-asse

 

-åsse åte

asse(My)

-AUSSE

 

-auve

 

-åve; âve(My)

-AUVE

-cion

-cion

id

-cion

-CION

id

 

-ejon

 

-ehon

-EJON 78

 

-èle

 

 

-èLE

cf -ALE

 

-erèce

 

-erèce

-ERèCE

 

-erîye

 

-erèye

-ERîYE

 

-èsse

 

-èsse

-èSSE

 

-èt(e)

 

-èt(e)

-èT(E)

 

-eû, eûr (eûse

erèsse)1

 

-eû®

(eûse,

erèsse) 1

-Eû 1

 

-eû

id

-eû

-Eû 2

 

ûre, ure, eure

 

eûre(Li);âre (Ve);ore

-EURE

cf -URE

-eûs

-eûs

id

-eûs

-EûS

 

-éye

 

-êye

-éYE

-î(f: îre)

id

-î(îre

erèsse)

iau, ia

-ia

-êia, ê(Huy)

-IA (-ê)

-îse, -îje

-îje

 

-îhe

-îJE

-ike

-ike

id

-ike

-IKE

 

 

 

-îme

-îME

-in

(ine;

ène(

O51, 54 )

-in (ine, ène )

id

-in (ine, ène)

-IN 1

-in

-in

id

-in

-IN 2

 

-ince

id

-ince

-INCE

 

-indje

id

-indje

-INDJE

 

(y)in.me

 

-îme

-IN.ME

-ène

-in.ne

id

-in.ne

-IN.NE

 

-îre, êre

 

-îre

-îRE

 

-is'

id

-is'

-IS'

-îye

-éyeîye

 

-èye

-îYE

 

 

 

-kê

-kê(EW)

-kène

-kène

 

-kène

-KèNE 79

id

-(i)kèt

id

-(i)kèt

-(i)KèT

 

-kin

 

-kin

-KIN

-mint

-mint

id

-mint

-MINT

-on

-on

id

-on

-ON

-ot(e

-ot(e)

id

-ot(e)

-OT(E)

 

-ou(le)

 

-oû(le)

-OU(LE)

 

-sion

id

-sion

-SION

cf cion

 

-sté

 

V+sté

(C+suté)(My)

-STé

cf -Té

 

-té

id

-té

-Té

 

-u

 

-ou

-U

 

 

 

-ûle

-ûle(EW)

 

 

 

 

-URE

cf -EURE

(not. Warland, ..., 277-284)

Sens, commentaires et exemples

_ productif: formations allant de l'action à l'objet (bouha, oda, rafiya) comme les noms français en -tion et en -age

" On pourrait soutenir que tout verbe est susceptible de produire un déverbal en -a." (Feller, 1920, 31)

_ FORME -a mais pour certains verbes en -(y)î: -i-a:

ex. (EW) crahia, foumia, grawia

. parfois en CW: confusion avec -ellu (fr. eauEW: ê): -ia

. exception: LiègeVe: blawetia; Li: grawetia

. dans le CW, EW, rares en SW et OW (ex. maka)

_ SENS:

1) ce qui sert à, permet de: loya, planta, aspoya

2) ce qui cause, provoque: ©hita (carte sans valeur), trota (troène)

3) action verbale, fait verbal: ariva, bola, grogna, ronfla

4) auteur de l'action: une chose: barloka, foumia;

un être vivant: aplaka, oda, doga, sposa

5) objet de l'action: buva (boisson), hova, ièrtcha (limite floue entre objet et résultat de l'action)

6) manière, façon de V: (gén. cumulé avec 3): rètcha, picha

7) manie de V, inclination, disposition à V: brèya, tronla

8) faculté de V: ici certains des 5 sens de l'homme: oda, sawoura; ratena

 

80

_ Grande étendue sémantique du suffixe: il sert à marquer l'action (3), son auteur, au sens large (1, 2, 4, 8), son objet (5), certaines de ses modalités (6, 7).

(Lechanteur, 1983, pp....)

_ Autres exemples: (Feller, 1920, 31-73)

grogna: action de grogner, groûla, halcota, hava: objet pour racler, hawa: aboi, hèra: poussée, hileta, hôpia: démangeaison, hossa, hova: balayures, djèta: façon de jeter, djowa: façon de

jouer, carmoussas: cachette, crahia: bruit fait en croquant, crîna, låmia (glaire) (de lårmî), lèva: levier, magna: démangeaison, mais pourrait signifier la bouche: clô t' magna !, noka: objet pour nouer, rômatia: baragouin, roûvia: ce qui fait oublier, oubli ou omissin, sprutcha: ce qui sert à sprutchî: jet d'une seringue, d'un arrosoir, etc, stopa: ce qui sert àboucher, snoufla: de quoi priser, le nez ou la prise, stitcha: action d'aiguillonner et aiguillon.

_ 1) (C49, p.77) RADICAL du P.P. +ADJE: sert à former des noms qui indiquent une action: sèmadje (ensemencement);

2) produit, résultat de l'acton: bindeladje (bandage (action de bander); bande servant à maintenir les jantes d'une roue; tèchadje: action, manière de tricoter tricot; saurtadje: essart

_ en général, un radical verbal (celui du pluriel de l'indicatif présent) + AUD (C49, p.78)

1) le plus souvent péjoratif:

grognaud (grognon), pèyaud (péteur), bawiaud (bavard)

2) sens positif mis en évidence par un adjectif:

one grande donaude (bonne vache laitière), ramechaude (poule qui picore bien)

3) sens neutre:

catchaud (coq de combat qui se cache), toûrnaud (coq de combat qui tourne autour de l'adversaire)

_ (Feller, 1913, 65-sv)

" Il y a dans le dialecte liégeois une cinquantaine de mots en -åhe servant à désigner soit la saison où tel phénomène se prodiot dans le domaine de la nature, comme la germination, la pousse ou la chute des feuilles; soit la saison où l'on exécute tels travaux de la vie agricole, comme la fenaison, la moisson, la cueillette du houblon, la récolte des pommes de terre; soit le moment où reviennent d'autres actions analogues qui se font àune époque déterminée." " La plupart de ces mots indiquent aussi l'action, et quelques-uns même ne marquent pas autre chose que l'action." (p.65)

" Au liégeois -åhe, le namurois répond par une prononciation

_ Ex. en EW:

batåhe bizåhe = bizâye boutåhe brèyåhe cloyåhe =cloyåve côpåhe crèhåhe magnåhe mariåhe

N.B. Ces mots sont aisément adaptables au wallon général:

ex.: batauje, bizauje, boutauje, brèyauje

_ (Feller, 1912, 175-sv)

= adjectif indiquant la destination de l'objet qu'il qualifie (p.177): ine plantche hatcherèce: = qui sert d'accessoire au hachoir quand on veut hacher: = planche destinée à hacher

(N.B. 'Il existe des confusions entre -erèsse et -erèce.')

_ (Feller, 1910)(le suffixe -aricius en wallon)

abaterèce aspoyerèce avalerèce baverècete bouterèce cheûverèce côperèce côrèce coûrerèce cramerèce crènerèce crèsterèce cwèsterècecwas- djamberèce djonderèce dobulrèce fagnerèce faherèce finderèce flotcherèce foûsserèce foyerèce gaterèce g®aterèce grôyerèce hatcherèce haverèce hènistrèce

_ (C49, p.77)

1) collection, groupe, grande quantité: farènerîyes (ensemble de farines), machinerîyres: ens. de machines)

2) notion de pluriel: ièberîyes (herbes), simincerîyes (semences)

3) suffixe souvent péjoratif: canayerîye, djalouserîye

N.B. Avec les noms de famille: li Maqueterîye, li Virouterîye.

N.B. -el-ète: bindeler - bindelète; chineler -chinelète

82

_ fém. (Feller, 1912, p.177)

 

ou l'action indiquée par le masculin correspondant ou par le radical - vinderèsse est celle qui vend, vatcherèsse est celle qui garde les vaches." (p.177)

N.B.(EW) -ieûs: croufe - croufieûs; -iveûs: djêri - djêriveûs

N.B. lès Glavèrbèlîs

_ (EW) -er-ê: sizerê, cokerê, finderê, mosserê

(Feller, 1910, 77-121)

-(i)KèT: manikèt, bonèt - bonikèt

N.B. -ion: troufe - troufion

N.B. -ioule: cramioule; -eroule: waîtî - waîtroule

(CW) man.nèt - man.nèsté (cf. -té)

 

2) suffixes verbaux:

prandjeler, rakener, trotiner, hayeter, glingoter

3) suffixes servant à désigner les habitants:

4) suffixes 'étrangers':

 

Préfixes

Formes

 

a-

 

a-

A-

 

ârchi-

 

 

âRCHI-

 

bè-

 

 

Bè-

 

ca-

 

ca-

CA-

co(u)-

co-

 

cu-k'-ki-keu-

CO-

dès-

dis-

 

du(s)-d'-dis-di-

DIS-

 

è-1

 

è-

è-

 

è-2

 

è-

è-

 

for-

 

for-

FOR-

 

mau-

 

må-

MAU-

 

mér-, mièr-

 

 

MéR-

 

mès-

 

mès-

MèS- 84

 

pâr-

 

 

PâR-

 

ra-

 

ra-

RA-

èr-

ri-

ru-ri-

ri-ru-

RI-

 

so-

 

 

SO-

 

sor-

 

sor-

SOR-

 

trè-

 

 

TRè-

 

Sens, commentaires et exemples

1)

A-: (Grandgagnage, 184..)

= un mouvement: (1) de là ici: abouter, ... (All.: her);

atrafeter, adrayeter

(2) d'ici là: abaguer, ... (All.: hin)

= à = signe du datif: acreûre, s'afiyî, acsègnî, abloker, astoker, astancener

= signe de l'ablatif: abrèssî, aboliner

= une valeur causative: atèni, agrèyi

= accomplissement de l'action exprimée par le verbe simple: baumer _ abaumé; aboner

= forme des composés avec différentes valeurs isolées: aclèver (All: erziehenfr. élever), acompter, aloyant

 

Bè-: (Feller, 1912, 177) not. sens fréquentatif: bèrôler, bèroter

CA-: bosse - cabossî (Feller, 1912, p.177)

_ raca-: intensitif: racaboûre, racatoûrner

CO-: (1) action simultanée et réciproque: cobètchî

(2) augmentatif: si cobate

(3) intensitif: cofrachî (CG)

 

DIS-: disfé

_ (CG) di-: souvent le sens de détruire _ d'où: souiller, gâter par le moyen de l'objet qui sert, avec cette particule, à former le verbe: dibèrner, dipichî

è- 1: fagne - èfagnî (CG) è +r si +C)

è- 2: éloignement du locuteur: èvoyî

FOR-: ='au delà; trop fortement': loukî - su forloukî

MAU-: mau-adrwèt, mau-contint

MéR-: = 'tout à fait': mérseû

MèS-: l'action exprimée par le verbe auquel elle est jointe, est mal opérée ou a un résultat fâcheux (CG): hârer - mèshârer

PâR-: pârbolu

RA-: kètchî - rakètchî

RI-: 1) réduplication, itération

2) renforcement

(C49, p.79) ri-, parfois ra-:

(1) idée de répétition: raveter (raccrocher), rapasser (préparer de nouveau), r(i)bèneter (biner de nouveau)

(2) le dérivé a le même sens que le simple: r(i)caler, r(i)catchî, r(i)crwèjeler (croiser), r(i)damer, r(i)ssètchi (sécher)

2) Préfixes 'étrangers': anfi-, antropo-, ciclo-, fono-, ...

Unification morphologique selon l'ALW2

FRANçAIS

OUEST-WALLON

CENTRE-WALLON

SUD-WALLON

EST-WALLON

WALLON GENERAL

ARTICLE

la + C

 

 

 

 

LI

aux

 

 

 

 

AUS

du (art. part.)

doudu

do(dè)

do (dou)

dè (do)

DO

de la +C

 

 

 

 

Dè L'

dans le +C

dins l'

è (o)

oou

è (o)

DINS L'è (o)

par le +C

pau

pa l'(pau)

popou

po l'

PAU PA L'PO L'

par les +C

pa lès (paus)

pa lès (paus)

(dès)

pau pa lès

dès

PAUS PA LèS DèS

un (nominal

iun (yink)

onk (yink)

ok, euk, îk, ...

onk

ONK

une (nominal

ieune (iène)

one (iène)

one, iène ieune

eune, one

ONE

une (adj num+art)

ène

one

one, ène, eune

eune, ine, one

ONE

ADJ.qual f.pl+nom

grossès

grossès

grosses

grossès -zès

GROSSèS

PRONOM

je

djè, dè, dji

dji, dje°

dji, dju, dje°, djè

dji, dju, dje°, djè

DJI

me + verbe

mè, me, mé (mi)

mi (me° meu)

mi, mu, me°, meu

mi, mu, (meu)

MI

verbe + moi

mu, (mi)

mu, (me°)

mu, (me°)

mi (mu)

MU

toi (pron. pers. tonique)

t(i)-min.me, ti, twè, vous

t(i)-min.me, ti, twè, (te°)

twè, twa, ti

twè, ti

TWè, TI, T(I)-MIN.ME

tu +(+C) verbe

vous, ti, tu

ti, (te°)

to, tu, (tè, te°)

ti, tu

TI

verbe (C+) + tu

tu

tu

tu

tu

TU

87

veux-tu

= Verbe (V+) + tu

voulez vous-se, (veus-se)

vous-se, (vus-se)

vous-se, vus-se

vous-se

VOUS-SE

verbe (C+)+toi

vous, tu

tu

tu

tu

TU

nous

(nous autres) (pers. ton. non conjoint

nous; no(u)-ôtes

nos-ôtes, -oûtes

no(u)s-ôtes

nos-ôtes

NOS-ôTES

nous + (+C) verbe

nos

nos (je)

je

nos (je)

NOS

verbe + nous

nous

nos(nous, nous antéposé

nos, nous nous antéposé

nos

NOS

vous autres (vous) (pers. ton. non conjoint

vous-ôtes (vos-)

vos-ôtes (-oûtes) (vous-ôtes)

vos-ôtes (

-oûtes)

vos-ôtes

VOS-ôTES

vous (pers. suj)+(+C ) verbe

vos

vos (v's-+V)

vos (v's-+V)

vos, v's- +V, vous

VOS

vous(per s.régime réfl.) + (+C)

verbe

vos

vos, v'

v' (vis)

vis, v', fis, fus

VOS, V'

verbe + vous

vous (vos)

vos, v'

v'

v'

VOS, V'

lui (pers. ton. non conjoint

li

li (le°)

lu

lu

LILU

elle(id)

lèy, lêy, léy

lèy

lèy, lîy

lèy, lêy

LèY

eux (id)

ieûs,

zias, (zèls)

zèls

zèls, zés

zèls

ZèLS

elles (id)

ieûs', zèles

zèles

zèls, zo(u)les

zèles

ZèLES

88

il, ils (sujets conj.)

is- +V

is- +V, is; il +V

 

is-+V, is, y(-èst mwèrt)

is +C

is- +V

elle (suj. conj)+V-

èle, èlle

èlle (èle)

èlle (ille)

èlle (ille)

èLLE

impér. (C+) +le (la)

(pers. régime direct)

n'existe pas: vouvoiem ent; lu (je l'ai: djè ll'aî; soignez-le: llè)

lu, (le°); (n'existe pas: vouvoiem ent)

lu

(je l'ai: ll'; soignez-le: llè)

lu

LU

le moi (me le)

me le, mè le, me lle

mè le

mo le, mu le, mè le

mè le, (mu le)

Mè LE

je le +C

djè l', dè l'

djè l'

djodju djè l'

djè l', (dju l')

DJè L'

les (pers. régime); je les (avec un è ou o différ. de la voyelle caduque)

lès

 

 

 

lès

 

djè lès

lès

lès (è)lzès )

(djè lès)

LèS

lui(rég. indir. conj.)+C

lî, li, (lyî, lyi ), (ly+V)

lî, li, (ly- +V)

lî, li (ly-+V)

lî, li

leur (pers. rég. indir)+ (+V)verb e

leû

lzî, (leû), (lzeû)

lzî

lzî

LZî

se (réfl.)

ès'(si)

si, (se°)

su, (si,

se°),

(ès')

si, is', su

SI

en (adv) +C

dè, in, è, (din)

è

a

è, ènnè

èèNNè,

èNN- +V

en (il en +C)

in, è, d'

è

a

ènnè, 'nnè

id

j' en +V

d', ènn', 'nn'

ènn'

an'

ènnè, 'nn è

id

89

m' en après C

mu-z-è, m'-z-è, mè dè, m' in

m' è

m' a

m' è, m' ènnè

id

il y a

(i) gn-a, gn-è, (i) n-a

(i) gn-a, (i) gn-è, (i n-a, n-a)

(i) gn-a, (i) gn-è

(i) n-a, (i) gn-a, (i) gn-è), ((il ) a)

(i)

GN-A, (i) N-A

il n'y en a

i nd-a, (i) gn-aè

(i) gn-aè, (i) n-a)

(i) gn-an-è

ènn-a, (i) n-a, (i)gn-aè)

id

on

on

on

on, (an)

on

ON

mon +C

èm'

mi, (me°)

èm', mu

mi, mu

MI

mon +V

èm'n-

mi-y-, mi- mj, me°-y-, m'-

èm'n-, (mi-mj), m(i)-n-

mi- mj

MI- mj

(le) mien

mi, mîn; mén, mé; min

mink, ménk; mène

min.ne, mîne; mîène

mine,

mî-, meu-, min.ne

MIN(.NE)

(le) sien

sî, sîn, si; sé, sén; sin

sink, sénk; sène

sin.ne, sîne, sîène

sonk, sånk, sin.ne, sîne

SIN(.NE)

(la)mien ne

mène, miène

mène, (meune)

mîène, mîne, min.ne

mîne, mène, min.ne, mine

f. MèNE

notre +C

no

nosse

nosse

nosse

NOSSE

(le) nôtre

no, (now), (note)

nosse

nô, nosse

nosse

NOSSE

(la) nôtre

nowe, (nôle, nôye, note)

nosse

nosse, nô

nosse

NOSSE

(le) leur

leûr

leûr

leûr

leûr,

(leû-zèls)

LEûR

ce (adj. dém.)+C

èç', ç'

ci, (ce°) (ç')

ç', çu, (ci)

ci, (çu)

CI

90

cette +C

cette nuit

èç'

 

... ci

ci, (ce°)

... ci

çute, èç', cisse

... ci, (ce°)

cisse, (ci)

50 % pas de 'ci'

CI

CISSE

 

... CI

cette +V

(è)ç'ne

cite, ç't

ç't, ...

ciste

C(I)T-

celui (qui...

cén, (cîn)

cia, (ci, ce°)

ci, cî

ci

CI

celle (qui...

c(i)ène

cène, cin e(ceune)

ci, cî: pl.

cèsses

cisse

f. CèNE

CISSE

ce (pron. + relatif)

èç', çu

ci, (ce°), (çu)

çu

çou

CI

ce (suj. de être) +C

ça

ça, ci, (ce°)

çu, ...

ci, çu, (ci)

CI

quel(adj excl) +C

qué

qué, (quén)

qué

qué

QUé

quel (adj. interr.) +V

quél, (quèl)

quén-, (que°n-, quin-, quél)

quin-, quél, quèl

quén-, quél

QUéN-, QUéL

quelle (adj

excl) +C

qué

quéne, qué, que°ne, quine

qué

quéne, quéle

f. QUé, QUéNE

(le)quel

qué(l)

quék, kénk

qué

qué(k)

QUé(K)

(la)quel le

quéle

quéne, (que°ne, quéle), ...

laqué

quéne, (quéle)

QUéNE, QUéLE

qui (pron. interr.) (qui est là?)

quî ce qu'èst, qui est-ce qu(i) est

qui est-ce qu(i) est

quî ce qui èst

qui est-ce qu(i) est

QUî èST CE QU '

èST LA?

que tu (il faut que tu sois sage)

qu'vous, qu'tu

que t', qu'tu

que t', qu'tu, qu'to

qu'tu

QUI T', QU'TI

 

91

que(pron interr.)

què, qwè

qwè, què, qui

qwè

qui, quu

QWè, QUI

et (conj de coord)

èyèt,

(èy)

èt

èt

èt; et sientre 2 impér.

èT

ou

ou, (ou bien)

ou (u)

ou, û, u

ou

OU

mais

mins, més

mins, més

mês

mins

MINS

pour

pou®

po®; po-z-allumer , (po id)

pou®, po®; po-z-, pou id

po®, po-z-id

PO®; PO-Z-

ne pas

nén, nin, nîn

nén, nin

nin, ni

nin, (né) (nî);

nègn(fin phrase);

NIN

1acheter (inf.er)

-er(ach-acat-)

-er, -è(ach-)

-er (ach-)

-er (atcht-)

ACHETER

trouée (pp.-ée)

-éye, (-êye)

-éye

-e, -éye

-êye,

(-é)

TRAWéYE

2coucher (inf. en -(i)er)

-chî (couchî)

coûtchî

coûtchè (-i, er, îr)

coûkî

COûTCHî

couchée (pp.-ée)

-îye, (éye)

-îye

-éyeé

coûkîye, -êye, -i

COûTCHîY E

3) venir (inf.ir, non inchoati f)

v'ni, (v'nu)

p.p. en -u

v'nu, (ie°)

p.p. en -u

v'nui

 

p.p. en -u

m'niv'n i

p.p. en -ou

V(I)NU

 

p.p.: V(I)NU

4vouloir (inf. en -oir)

-wêr, wèr, (-i)

p.p.: -u

-u,

(-eue°)

p.p.: -u

-u, -èr, wâr, war

p.p.: -u

-eûr-ou

p.p.: -ou

V(O)LU

p.p.:

V(O)LU

5) avoir

awè, avwè da(v)wè (avoû)

awè, avwè, da(v)wè

avwâr, avwar, aw-;avèr avwè, awè da(v)wè

aveûr, avou, avu

AWè, AVEûR

eu (p.p.)

ieû

ieû, (iu)

oyu, (avou, iu), u

avou, (a(w)ou) NDLR: avu

IEû, AVU

6) être

ièsse

(i)èsse

sèy, èsse

èsse

èSSE 92

été (pp)

stî, sti

stî, -i

stî, -u, é

stou, -u

STî

gérondif: en (faisant

in, en

è, en

a

tot (atout)

èENTOT

1)(il) enfle(ou gonfle)

-èle

-èle,

(-ule)

-èle

(-eule)

-èle

(-eule)

-èLE

2)montre (, entre, oeuvre)

montrera sez

mo(u)sse (-tère)

-èreraez

mo(u)sse, -ture, -tère

-tère, -teure

-tère, -teûre.te ure

MOSTèRE

(MOSSE)

 

MOSTèRER è

3)prête(-moi) (impér. pr.sg)

vouvoie ment, prusse, prèsse, ...

-éye, (prusse, ..., prèsse)

-êye,

-èye, prusse, prèsse, ...

-èye, -êye

PRUSTéYE

(PRUSSE)

1)(il) charrie

-îye

-îye

-îye-î

-êyeîye (-ih)

TCHèRîYE

2)(je) remplis

-i

-i

-i

-ih, -îh, -ich

RIMPLI

3)(j') ai (tu as, il a)

é

(asa)

aaî

(asa)

êè

(èsè)

a

(asa)

DJ' A, T' AS, IL A

4)(je) suis

s(e)û, su

so, su

su

so

SO

1)(nous) venons

-ons

-ans

-ans

-ans, (ons)

V'NANS

2)(nous) avons

avons

avans

dj'avons avans

avans

NOS-AVANS

3)(nous) sommes

astons, stons

èstans

djiu sons, sans

èstans, -åns

èSTANS

1)(vous vous) levez (

inf.-er)

-èz, -ez

-ez, -oz

-èz, -ez, oz

-ez, (-oz)

LèVEZ

LèVOZ

2)pesez

(-moi) !

-èz, (ez, iz)

-ez, oz

-èz, ez, oz

-ez, (oz)

PèSEZ

PèSOZ-me

3)impér.

abaissez

-èz,

(-îz)

-îz, oz

-ez, èz

-îz, (oz)

ABACHîZ ABACHOZ

4)(vous) venez

-èz

-oz

-èz, ez, oz

-ez, oz

V'NOZ

V'NEZ 93

5)voulez (-vous)

-ez, (èz)

-oz

-èz, oz, ez

-èz, ez, oz

V'LOZ

V'LEZ

6)(vous) êtes

-èz, (ez)

-oz

-oz, ez, èz

-oz, ez, (èz)

èSTOZ

èSTEZ

(ils) valent

-tèt, te°t;

-n(e)ut

-nut, nèt neut;-èt

-ant

-èt

VALENUT VALèT

Carte105

 

 

 

 

 

1)(il) sera

(1pSG)(-ré) -ra (sèra, sara, ...

(1psg)(-rè) -rè, ra

-rè

-rè

DJI SèRèTI SèRèS I SèRè

2) (vous) aurez

-rèz, rez

-roz

-rez, (rèz)

-ez, oz, (èz)

AUROZ

AUREZ

1) (il) passait

-eutoût

-eûve éveeut

-èt, ot, (éve)

-éve

PASSéVE PASSEUT

2)(j') étais

-eû eu oû

-eûveo

eu

(-éve), dj' éré

-eû, (û)

èSTEU

3)(nous) savions

-ins,

-ines

-ins, în in.n,

ines

-ins, (iès)

-ins, înes, îs

SAVINS

4)(vous) veniez

-îz, (iz)

-îz, (iz)

-îz

-îz

V'NîZ

5)(ils) devaient

-inetèt

-înetèt

-in',

-int

-in',

-în,

-in.n

-int

-int

-int

-ît,

(-îne)

D'VINT

(j') aurais

-oûou;

-eûeu

-éve eûve;eu

-o, i, î;é

-eûû

DJ' AUREU

(il) tomba

n'existe pas

n'existe pas

(n'exist e pas)

touma

TOUMA

1)(qu'il) vienne

vèneviè ne, (v'nisse m'nisse);(vègne)

vègne

vègne, v'neûche, ...

vègne

VèGNE

2)(qu'il) finisse

finichis sse,

-ssisse, finisse, finiche

finiche, (finîye)

finiche

finihe

FINICHE

 

94

3) (que nous) rendions

rinde;

-anche,

-onche, ...

-anche

-inche

-anhe, ...

RINDANCH E

4) (que vous) finissie z

finisse, -iche,

-ichiche

-ichèche (-oche)

-oche

 

-héhé, -hohe

FINICHOC HE-éCHE

5) (qu'elles) gêlent

ajèletèt, in-,

-te°t; èdjalenu t, -nuche, ...

èdjalenu che,

-lèche, (a-)

èdjalinc he, a-; (adjaliè che)

èdjalèhe

èDJALENU CHE

èDJALèCH E

6) (que j') aie

eûsseeû che

eûche, eûye, ôye

aye, oye, aveûche, ...

âye, åye; ôye

EûCHE

åYE

7) (qu') il soit

fuche, (fusse, seûsse)

seûye, (fuche)

sèye, seûche

seûye, (seûhe)

SEûYE FUCHE

(qu'il) fût

fuchiche fuche, ...

fuchiche soyuche, sè-,

-euche

soyiche, ...

fouhe; èstasse, ...

FUCHICHE

SOYICHE

 

Remarque

En unifiant la morphologie, il faut éviter les formations hybrides, c'est pourquoi 2 formes ont été conservées dans certains cas.

Enfin, citons la position de la commission chargée de la rédaction du " Walo+ ":

" Quand plusieurs formes existent dans un même dialecte, l'une d'entre elles a été privilégiée: la plus courante, ou celle qui a le plus de chance d'être reconnue par tous."

 

1.3.4. Unification de la syntaxe

Afin de préserver son autonomie, le wallon doit conserver les éléments les plus caractéristiques de sa structure de la phrase, ceux qui le distinguent des langues avoisinantes et surtout du français, langue romane comme elle.

Exemples:

l'adjectif épithète antéposé: one rodje maujo, on malauji gamin; la terminaison de l'adjectif féminin pluriel antéposé:

le pronom personnel objet +verbe: djè l'vou vèy

1.3.5. Pas d'unification sémantique: tous les sens des mots sont conservés

Tout comme dans les autres langues, les mots très différenciés en wallon ont valeur de synonymes et sont conservés séparément.

Ex.: man.nèsté - måssîsté - nicheté (saleté )

comme en anglais: (déchets)

jank (US) - rubbish - garbage - refuse - thrash - litter.

1.4. Résultat concret

L'enjeu principal:

la connaissance et la création linguistique wallonne, bases de l'esprit créatif des Wallons,

autrement dit,

la connaissance et la création de mots wallons peuvent-elles augmenter le potentiel créatif des Wallons?

1.4.1. Généralités

Pour cerner le sujet, il faut préalablement cerner les questions qu'il fait surgir. La créativité est la " possibilité, en linguistique, pour un système signifiant, de créer des unités nouvelles à partir du code existant." (Rey-Debove, 1979, 37) C'est aussi le caractère d'une personne qui présente des possibilités, des dons de création.

Cette faculté est-elle innée et/ou dépend-elle de divers facteurs extérieurs?

Pierrette Jeoffroy-Faggianelli parle d'une 'stimulation naturelle ou artificielle du processus de la création.' (1981, 71) D' abord naturelle, semble-t-il, pour Joseph Basile (1987), l'intelligence humaine a deux composantes: la raison et l'intuition." Cette dernière a toujours intrigué, car on ne connaît ni sa source, ni comment elle opère, ni ce qui pourrait accroître sa faculté souveraine... Elle est actuellement l'objet de nombreuses études: elle doit avoir quelque rappoprt avec l'imagination créatrice. D' ailleurs, la conduite de notre société exige des décisions de plus en plus rapides, basées sur des prévisions toujours plus difficiles; c'est pourquoi les responsables, talonnés par l'urgence, sont astreints à se fier à leur 'flair', c'est-à-dire leur capacité intuitive." Mais l'activité créatrice, à la base de laquelle se trouve donc notre intuition, ne peut s'exercer pleinement que dans un climat ouvert et libéral, " dans l'indépendance à l'égard des contraintes extérieures matérielles ou morales." (Gloton, Clero, 1971, 23)

Retenons à ce sujet deux expériences, celles de Guilford et de Löwenfeld, précieuses pour l'activité créatrice et les conséquences pédagogiques à en tirer. Sans s'être concertés et travaillant chacun de son côté, Guilford à l'université de Californie Nord, Löwenfeld à celle de Pennsylvanie, les deux psychologues s'étaient lancés dans la même recherche: celle des critères mesurables qui engendrent la force créatrice de l'homme. Avec cette nuance extrêmement importante que le premier recherchait ces critères dans l'ordre de l'activité scientifique, le second dans l'art. Or, comme le soulignait Löwenfeld lui-même au Congrès international de l'éducation artistique, à Basel, en 1958, " ce qui est vraiment important, c'est que des travaux de recherche totalement indépendants l'un de l'autre, poursuivant le même problème dans des buts différents, ont atteint le même résultat." (Gloton, Clero, 1971, 32-33) Résultat double en vérité: d'abord la découverte de 8 propriétés mesurables qui distinguent les individus créateurs de ceux qui le sont moins ou pas du tout. Ensuite cette constatation que " les forces créatrices dans le domaine de l'art sont soumises aux mêmes principes que dans le domaine des sciences." (ibid., 33)

Les 8 critères mis en évidence par Guilford et Löwenfeld sont les suivants:

Ainsi, stimulé de l'intérieur par l'intuition, notre esprit créateur a le plus de chance de s'épanouir dans un climat de liberté, y compris la liberté linguistique.

 

La création linguistique

De quelle liberté linguistique avons-nous besoin pour favoriser notre créativité linguistique? Celle de puiser dans notre réservoir lexical pour créer de nouveaux termes bien adaptés aux idées que l'on veut exprimer. Cette créativité lexicale a pour seul but de mieux faire fonctionner notre pensée, qui guide notre action. Elle nous permet d'avoir une meilleure emprise sur le monde qui nous entoure en superposant avec plus de justesse les multiples finesse de la pensée et les multiples facettes de la réalité, la maîtrise du monde extérieur par l'adaptation à la réalité en mouvement et en transformation. En plus de son importance au niveau lexical, la liberté linguistique présente un deuxième aspect vital pour le créateur: l'expression dans la langue de son choix, notamment dans celle qui reflète le mieux l'identité culturelle de sa communauté.

Si les langues naturelles ne servent qu'imparfaitement la communication, les améliorer méthodiquement et en profondeur devient une obligation." Pour élaborer les nouveaux lexèmes, les nouveaux affixes de dérivation ou même les nouveaux monèmes fonctionnels dont on peut avoir besoin, on est en droit de combiner arbitrairement tous les sens dont la langue dispose." (Garmadi, 1981, 189-190) A partir du stock de morphèmes disponibles et compte tenu des règles de combinaisons autorisées par chaque langue, on peut fabriquer tous les mots qu'on veut et leur affecter un sens." Il y donc ainsi une infinité de mots virtuels qui ne demandent qu'à apparaître pour couvrir de nouveaux concepts, pour boucher des trous, rétablir des symétries. Les Américains ont même programmé un ordinateur qui combine inlassablement les morphèmes de la langue anglaise et affecte à chaque mot une définition plausible." (Yaguello, 198(1), 66) " Les néologismes et réfections analogues actualisent la composition morphologique du mot, la rendent évidente pour tous au plan synchronique, avant que l'histoire n'ait eu le temps de brouiller les contours. 'Le néologisme, dit Jakobsen, oblige à une pensée étymologique.' " (ibid., 67)

" La néologie est à la fois un bien et un mal: une langue vivante doit se renouveler et s'adapter aux circonstances, mais cela oblige les usagers à revoir sans cesse les connaissances qu'ils ont acquises." " S'il s'agit de réalités nouvelles, le néologisme ne rencontre pas d'opposition de principe ", tel le mot informatique." Ne croyez pourtant pas que l'apparition d'une réalité nouvelle implique la création d'un mot nouveau. Ce serait négliger la création sémantique: des mots existants reçoivent un sens nouveau. Et il faut s'en réjouir: la mémoire de l'homme serait incapable de dominer le lexique si à chaque signification correspondait un mot particulier." Parfois, les innovations lexicales ont un motif intéressé, notamment dans le commerce, et l'on veille à l'expressivité: par exemple dans le journalisme où l'on recherche l'originalité. (Goosse, 1988)

Il s'agit de créer des mots là où le besoin s'en fait sentir et éviter un purisme que certains ont d'ailleurs déjà critiqué pour des langues comme le färöse (dans les îles Féroés ou Färör dans l'Atlantique nord) vis-à-vis du danois, qui maintient un isolement culturel, le côté néfaste de l'identité culturelle.

Les exemples ailleurs

" Presque toutes les inventions modernes ont été baptisées grâce au grec. Cela ne veut pas dire que les Grecs avaient tout inventé, ou du moins prévu. C'est plutôt leur langue qui est assez plastique pour se prêter à des manipulations variées, parfois hardies." (Goosse, Pour l'amour du grec, LB, Fév...) L'hellénisation du latin n'a pas diminué le latin comme l'introduction de termes anglais et français dans le wallon ne diminueront pas ce dernier. L'introduction d'un mot nouveau dans une langue est souvent due au fait que, si l'objet désigné par ce mot n'appartient pas au patrimoine culturel de cette langue, elle manque aussi de terme équivalent. Le mot gingembre, par exemple fut employé, exclusivement en Inde tant que cette plante fut inconnue ailleurs. Par la suite, l'usage de cette épice s'est étendu et le mot, tout en se transformant selon le caractère de chacune d'elles, a été adopté par de nombreuses langues:

inkivääri (finnois); ingefära (suédois); inbir (russe)

gingsear (irlandais); ginger (anglais); gember (néerlandais)

ingwer (allemand); imbier (polonais); gingembre (français)

gyömbér (hongrois); ghimber (roumain); gengibre (portugais)

jenibre (espagnol); zenzero (italien); zenxhefill(albanais)

zencefil (turc); janjapili(géorgien); zingiberis(grec)

skenjebbir (kabyle); zenghebhil (hébreu); zanjabil (arabe)

tangawizi (swahili); zanjabil (persan); singivera (langue d'origine) (in: .....Casterman...)

 

De même pour le suffixe -age, qui a permis de former des noms d'action hautement techniques dans de nombreuses langues.

" In the 19th and 20th centuries, it was the technological revolution which generated a need for action nouns to designate the stream of techniques, processes, and products which emerged in this context. Here again, -age was an appropiate candidate for the task, given its abstract action noun function and the already existing sense of its being a formative of terms in specialized domains. From English, the source of the link between -age and technology, the association was transmitted back to French, and thence to the entire spectrum of languages in which the suffix was functioning productively."

(Fleischman, 1976, 456)

Il faut ajouter d'une part que le vocabulaire de la langue anglaise est plus riche que celui de la langue française: selon P. Wolff, 240.000 mots en anglais contre 93.000 en français." Cette richesse vient d'une plus ou moins grande aptitude à assimiler des mots étrangers. Ces créations lexicales sont sans doute l'un des aspects les plus superficiels d'une langue. Cependant, la richesse lexicale, la finesse plus ou moins grande de l'analyse sémantique correspondent à des tendances psychiques profondes." (Wolff, 1970, 17) D'autre part, pour éviter le recours facile à l'emprunt, des linguistes haïtiens, gallois, frisons, féroïens, malais, indonésiens, maoris, romanches et luxembourgeois préfèrent la création de néologismes.

(Barros, 1984, 590; Gourvil, 1976, 33; Fryske Akademy, 1979, s.p.; Kattenbusch, 1989, 168; Garmadi, 1981, 191; Karêtu, Waite, ..., ...;

Gross, 1990, 119122)

Pour terminer, voici deux exemples frappants d'initiative personnelle. Tout d'abord, le linguiste estonien Johannes Aavik, qui par la publication de ses théories en 1924, a largement contribué à planifier la langue de son peuple. En plus de l'emprunt lexical massif aux langues étrangères qu'il a préconisé, certaines de ses propositions de créations ont été transmises aux générations suivantes: lexèmes simples remplaçant d'anciens composés, contractions simplificatrices, etc. (Garmadi, 1981, 189) Ensuite, Eliezer Ben Yehuda qui entreprit à la fin des années 1880 de promouvoir un idiome archaïque essentiellement écrit, l'hébreu biblique, au statut de langue parlée standard du futur état hébreu. Il puisa le vocabulaire dans les textes anciens et l'actualise (à signifiant ancien, signifié nouveau) et là où les sources traditionnelles ne suffisaient pas, il emprunte dans toutes les autres langues sémitiques des racines trilitères consonantiques dont on tirerait aisément de nouveaux lexèmes hébreux. Enfin, il va user de toutes les combinaisons et permutations possibles des 22 consonnes de l'alphabet hébreu pour créer de nouveles racines. (Garmadi, 1981, 191)

 

1.4.2. La créativité wallonne

Robert Lafont l'affirme: " Une création en un lieu a des raisons sociales et historiques. Elle est le fruit d'une conscience d'identité. Pour cette raison, les initiatives culturelles ne sont que des imitations, toujours pâles, de ce qui a été fait, trouvé, épuisé à Paris." (1967, 226). En Belgique, le lieu de destination de la plupart des grands créateurs francophones reste ce centre incontesté du rayonnement de la culture française. Relégués au deuxième rang, le reste de la France, les pays dits francophones ne trouvent, quoi qu'on dise, chez eux que de pâles imitateurs, et cela semble dans l'état actuel des choses sans espoir de changement. Pour Paris, ces endroits représentent un vaste champ ouvert à l'exportation commerciale, qui ne demande qu'à s'étendre au monde entier.

En plus de la fuite des capitaux et de ses hommes de science, la Belgique francophone souffre de l'exil de ses cerveaux artistiques (comme Simenon), ce qui, entre parenthèse, n'est généralement pas le cas des créateurs néerlandophones qui parviennent très bien à valoriser notre pays tout en y travaillant. Cet exode laisse un vide dans la partie méridionale belge et rien ne l'arrêtera tant qu'on n'attachera pas d'importance aux potentialités de la langue du pays pour atteindre la vraie autonomie culturelle de la communauté, garante de la liberté créatrice.

" La langue n'est pas, dans une perspective de progrès intellectuel, un rétrécissement mais un accroissement de chances de la création. Evidence qui recouvre une philosophie de la culture. Dans l'ethnie multiculturelle, - comme il est naturel et actuel de la concevoir -, français et langue autochtone régénérée sont également des ouvertures de l'esprit. On peut y ajouter des langues de voisinage, à l'heure de l'Europe." (Lafont, 1967, 228)

Le wallon, lui, est-il une langue créative? Des déductions et inductions de personnalités du monde culturel belge amorcent une tentative de réponse à cette question. D' abord Jean-Pol Baras, dans le Bulletin du Cacef (43, 1976, 9), qui veut perfectionner la langue wallonne à l'aide seulement des propres moyens qu'elle fournit et qui sont grands. Ensuite, 4 philologues réputés au sujet des Belges face au français. J. Hanse, A. Doppagne et H. Bourgeois-Gielen affirment dans la Nouvelle chasse aux belgicismes (1974, 63) que " le Belge abuse peut-être facilement des moyens de fabriquer des mots par dérivation; une fois mis sur la piste, il ne s'arrête plus." (sic) Par exemple, " chapeau boule. Au temps où il se portait couramment dans notre pays, on ne s'est pas creusé la cervelle (sic) pour l'appeler 'chapeau boule' à cause de sa forme ronde bombée. Les Français, plus inventifs (resic), n'en retenant que la forme et négligeant la couleur, l'ont nommée chapeau melon ou simplement melon." (ibid., 78). André Goosse, professeur àl'UCL, conclut: " Cette tendance au néologisme ne serait-elle pas caractéristique du français parlé en Belgique? " ' La liberté du français est moins grande et il préfère recourir à l'emprunt. Ex. *cuisinette et kitchenette.' (in: Les Belges néologues, LLB, 271080)

Finalement, le Belge francophone possède bel et bien un potentiel créatif mais il lui est INTERDIT de l'utiliser, contrairement, par exemple, aux locuteurs anglophones, germanophones et néerlandophones. La richesse lexicale, la finesse plus ou moins grande de l'analyse sémantique que ce Belge veut développer correspondent à des " tendances psychiques profondes " (Wolff, 1970, 17) et il ne peut les assouvir. Inconsciemment ou non, il vit dans un état de frustration permanente. Pour un Wallon, ces tendances sont tout simplement inhérentes à la langue wallonne avec laquelle il pourrait éveiller ses dons de créateur.

Mais comment expliquer le rapprochement psychique apparemment hybride entre le wallon et un Wallon francophone n'ayant que rarement parlé ou entendu cette langue? Au niveau actuel des études, il est encore impossible de le préciser scientifiquement, si ce n'est avec le concours de la psychanalyse. En effet, pour Carl Jung, psychologue suisse,

" l'illumination gratuite de l'intuition (N.d.l.r.= la source de notre esprit créatif) provenait de l'inconscient collectif, sorte de réservoir spirituel, où s'abreuvent tous nos esprits, sans que nous en soyons conscients, grâce à une espèce de 'communion des âmes'hors de l'Espace-Temps, et dont les rayonnements pourraient être captés par des circuits de neurones, en résonance dans notre lobe droit." (Basile, 1987). Ce pourrait être une explication plausible du témoignage de Françoise Mathieu* et de bien d'autres promoteurs du wallon, l'apprenant à des enfants qui ne l'ont parfois même jamais entendu parler.

N.B.

.(Françoise Mathieu dirige la chorale de Wéris (des enfants de 4 à 13 ans)." Les enfants apprennent très vite le wallon, plus vite qu'une aure langue. Quand on essaye de leur faire apprendre un chant d'une autre langue, la traduction est là, mais ce n'est pas pour cela que les mots disent quelque chose. Tandis qu'en wallon, il est là, IL EST EN EUX, donc je crois qu'il faut l'exploiter." (in: Le Lux. dialectal, 1, 1984, p.21)

. Pour comprendre l'aisance avec laquelle les enfants d'immigrés turcs, italiens et autres récitent en wallon, il faut chercher une autre raison, probablement dans le bilinguisme qui leur apporte une réceptivité linguistique excellente.

Dès lors, la morphologie wallonne semble permettre une grande plasticité dans la formation de nouveaux mots et répondre au désir inassouvi des Wallons de devenir créateurs.

Base de la créativité lexicale wallonne

Les Wallons n'ont pas attendu la justification de leur élan 'néologiste' pour créer de nouveaux mots en wallon. Malgré le recul de leur langue, son utilisation limitée chez certains, ils leur arrivent souvent, -généralement inconsciemment -, de former les termes dont ils ont besoin, un peu comme le font les néerlandophones chez qui ce jeu d'esprit est monnaie courante, bien entendu dans les limites fixées par les règles grammaticales de formation des mots.

Au terme de ses recherches, Maurice Piron, professeur à l'ULG, constate qu'en littérature wallonne, beaucoup de néologismes ont été créés " parce qu'il s'agissait de nommer des objets ou des idées que la langue populaire n'éprouvait pas le besoin de désigner ou désignait à l'aide de mots empruntés au français. Il faut notamment faire une large place aux mots formés pour traduire des réalités abstraites que le génie du wallon exprime au moyen de périphrases, mais que les auteurs veulent rendre par un terme aussi neuf et aussi saisissant que possible." (Piron, 1939, 310)

Exemples:

_ foûnaturél = surnaturel;

divant-z-oûve: préface, avant-propos (d'un livre)

_ 1) -ance: RADICAL VERBAL +ance, suggérant une action abstraite:

. dilouhance: tristesse; disseûlance: isolement, solitude; keûhance: tranquillité; roûviance; oubli (idée de perte de souvenir, d'effacement de la mémoire); sawirance: sapidité (vs. sawira: saveur);

. créations passagères: afêtance: coutume, habitude; ahoûtance: protection; admirance: admiration; disparètance: disparition: nûhance: nuisance; prodûhance: produit; ridjondance: confluent: distrûhance: destruction; noumance: nomination, élection; tradûhance: traduction

2) -èdje: RAD. VERBAL +èdje: résultat de l'action exprimée par un verbe:

. rèvintèdje: révolution, alarme (de rèvinter: sens arbitraire: révolutionner);

. créations passagères: diskeûhèdje: inquiétude, trouble; rèspounèdje: cachete; awatronèdje: adultère; troûblèdje: trouble; prèssintèdje; rèwalèdje: égalité; lubèdje: proie.

3) -(e)r)èye: où -èye est senti comme une adaptation du suffixe fr. improductif -ie: harmonèye, WalonèyeWalonerèye.

4) -eû: l'agent: kipôtieû: manieur: seulement dans: -- d'pène: par laquelle les auteurs se désignent enre eux (de kipôtî: manier (la plume); rèvinteû: révolutionnaire

5) -eûs: ordinairement une qualité(N. -eûs): miråcolieûs (mélancolique); sôyeleûs (soyeux)

6) -ê: drapê (reconstruction wallonne de 'drapau'(emprunt fr.); hiletê (sonnet);rondê: rondeau

7) -î: steûlî

8) -(i)sté: (de -té: fîrté, tchîrté) noms abstraits de qualité tirés d'adjectifs.

. -s- étymologique dans: måvasté

. fém. -se-té: vîreûsté, vigreûsté

 

. par analogie populaire: tinristé, måssîsté, hêtîsté

. création d'un nouveau suffixe -sté ou -isté -quand *CCC: tinr+i+sté)

. il existe des doublets: fîrtéfîristé, deûrtédeûristé, råretéråristé, tchîrtétchîristé avec parfois une spécialisation de sens: deûrté (sens moral) et deuristé (sens propre): dureté

. exemples inspirés du français: åhèyisté, ètîristé, loûristé, nûlisté, tènisté, nutisté: 'èl nutisté dè l'grande èglîje ".

. exemples signalés par L. Remacle à Neuville (La Gleize): nâtoûrnésté (caract. de celui qui est grincheux), sâvadjesuté (sauvagerie), malinsté (caractér. de celui qui est malin)

. ètêtisté (arch. ètêt: content); fråhûisté (fragilité); keûtisté (tranquillité, calme (immobilité); tinrûlisté: tendresse

9) -mint: suffixe adverbial: tinrûlemint (tendrement), keûtemint (calmement), miråcolieûsemint (mélancoliquement), virlihemint (virilement?)

_ formations par analogie avec le français?: èssoloter (ensoleiller) (ordinairementau p.p.); tchèsturlin (comme Hêvurlin, habitant de Herve) (N.B. -ur-: métathèse fréquente en wallon dans les groupes où les lquides l et r voisinent (p.306);

virliheté: virilitévivacitéagilité (ezn parlant d'un écureuil)

_ mots littéralement empruntés du français: prêrèye, mwèsson, powête, powèsèye

103

_ formations diverses: calèma: secret (cf lès ca èt lès ma): le fond d'une affaire; cwatrusson: sonnet sur 4 rimes; fråhûle: fragile, frêle; nêhance: naissance

Exemples de néologismes possibles à partir de 'cârcul'(calcul):

NINcârculAUVE RIcârculER ècârculAUVE RIcârculADJE

cârculER ècârculADJE ècârculEû FORcârculER

ècârculER cârculEû RIcârculAUVE FORcârculEû

(cf aussi: Louline Vôye, alias Lucien Mahin, Li r'fondu walon, T2, 1994: riscoladje (recyclage), scoladje (enseignement, éducation, sona (phonème)

' Un répertoire aussi exhaustif que possible des procédés et des formations serait indispensable pour évaluer l'importance et l'originalité de la composition et de la dérivation.' (Lechanteur, 1987, 93-110)

Cette aisance réside dans le système morphonologique plus souple qu'en français... et davantage conforme à la logique de la pensée dans l'application analogique de la formation lexicale. André Martinet, linguiste français, constate d'ailleurs ce qui suit: " Lorsqu'on aborde le chapitre du lexique, la position du français n'apparaît plus sous un jour favorable: le français est une langue où chaque mot doit être appris à part: méchanceté ne saurait être retrouvé à partir de méchant; non plus qu'amertume à partir d'amer, come on forme sans difficulté en anglais, badness, naughtiness et bitterness, à partir de bad, naughty, bitter, ... Là où l'allemand dérive de blind 'aveugle', un substantif Blindheit, le français d'aujourd'hui présente le latinisant 'cécité'... Pour l'italien, qui dit cicco pour 'aveugle', le substantif cecità apparaît comme un dérivé naturel, car il y a moins de disparité qu'en français entre la forme 'populaire' et la forme 'savante'. L'anglais, qui dérive simplement blindness à partir de blind, ne se prive pas d'emprunter largement, come le français, aux langues classiques et connaît le terme technique caecum. Mais il n'a pas abandonné les ressources de la composition, si bien qu'on peut, en anglais, exprimer un beaucoup plus grand nombre de notions qu'en français, sans cesser d'employer des formes connues de tous. Il est certain que, du fait de la possibilité de combiner plus librement les unités de sens, une personne qui connaît bien les 3000 mots les plus fréquents de la langue anglaise verra ses besoins communicatifs mieux satisfaits que celui qui pratique, avec une égale aisance, les 3000 homologues français." (Martinet, 1974, 17-19)

Comme d'autres langues, le wallon possède un réservoir d'affixes, dont certains sont très productifs, tels -adje èdje âdje; -eû; -er; ârchi-, cocouki-, for-. Exemples: roter (marcher), rotadje (marche), roteû (marcheur); ârchi-malauji (très difficile); bouter - cobouter - forbouter (pousser -bousculer fortement - s'épuiser). Une langue peut aussi se procurer " par emprunt, par calque, par adaptation consciente les instruments lexicaux nécessaires à l'exercice d'activités pour lesquelles on utilisait traditionnellement une autre langue ". (Martinet, 1974, 13) C'est le cas de la plupart des langues européennes. A titre d'exemple, en tchèque, pravoslavie est un calque d'orthodoxie, mot grec, comme en allemand, Fernsehen est un calque de télévision. De plus, les emprunts inter-dialectaux, le glissement sémantique ou grammatical (on-èsse: un être), un néologisme par la composition (2 racines accolées) ou la dérivation (suffixe adjoint à une racine) permettent l'enrichissement du vocabulaire. (L. Hendschel, 1990, s.p.)

Il faut toutefois éviter la " dégénérescence de la néologie en néophasie (multiplicaton anarchique de mots inconnus) " (Hagège, s.d., s.p.)

Exemples de néologismes:

Types de néologismes:

. le composé énonciatif: m' as-tu-vu

. le congloméré (N +V, N +V, ...): non-prolifération; russe: bez-jaderny (non-nucléaire: litt.: sans-nucléaire); mongol: khel-sudlage (linguiste) (de khel-sudla: 'linguistique' = langue-étudier)

. la synapsie: 2 ou plusieurs noms subordonnés en chaîne: fils de roi

. le composé descriptif et la représentation symbolique: perce-oreille (Hagège, s.d., s.p.)

 

Conclusion

L'épanouissement et le progrès de l'individu, mais aussi de la communauté sont étroitement liés à la vie et à la survie de la langue qui est la leur. Elle les a faits ce qu'ils sont. Ils la font ce qu'elle sera. Cette survie et la continuité de cette langue sera assurée par le dictionnaire en consignant tous les mots recensés.

" L'emploi de ces mots, dans l'expression orale et écrite des individus, donne lieu à un choix et à des créations multiples, assurant ainsi la vie de la langue. Il en est de même des grammaires, qui décrivent le fonctionnement d'un système linguistique, et qui offrent, cependant, de nombreuses combinaisons possibles, pour exprimer un fait." (Geoffroy-Faggianelli, 1981, 71)

Toutefois, une langue ne peut brûler les étapes pour compenser un retard sur ses voisines, et il est à craindre que " le public qu'il s'agit d'atteindre reste longtemps insensible à l'enrichissement artificiel de sa langue écrite. Si celle-ci se trouve dans le cas de s'élever à un niveau supérieur à celui que des siècles de quasi-stagnation lui ont assigné, elle le fera normalement par étapes, pour peu que sa culture dès les degrés inférieurs de l'enseignement devienne un jour, comme il est souhaitable, une réalité." (Gourvil, 1976, 124)

2 Le Dictionnaire Général Wallon DGW

2.1. Introduction

" Les mots et les choses, les objets et leurs images." (J. Neuris, in: LLB, 30390)

" BOULE DE FEU... A 7h25, dans le ciel de Bruxelles, plusieurs dizaines de personnes ont aperçu une 'sorte de fusée trois fois plus grosse qu'un avion, très lumineuse et évoluant à grande vitesse mais sans bruit'. D' un témoignage à l'autre, les détails variaient: il s'agissait d'une boule lumineuse suivie d'une série de fragments de couleur turquoise, ou de 'feuilles d'aluminium' volant en formation; d'objets sphériques de la taille d'un pamplemousse, dégageant des flammes vertes; d'une sorte de fusée de sapin de Noël bleuâtre etc." (J.-C. Matgen, Un OVNI dans le ciel belge?, LLB, 24986)

 

2.2. Cadre du Dictionnaire

2.2.1.Entre la microlinguistique et la macrolinguistique

S'insérant dans une Linguistique Générale Wallonne (LGW) encore à développer, le DGW recèle des éléments de la culture générale wallonne (CGW). Ainsi, " les relations entre la langue d'une communauté humaine et sa culture - au sens anthropologique -, sa civilisation, sont particulièrement manifestes dans le lexique, dont les formes articulent en l'exprimant le contenu de l'expérience sociale " (Rey, 1970, 179). Le mot lexical constitue l'instrument par lequel les civilisations se construisent une vision du monde. Le dictionnaire de langue est de ce fait en relation de contiguïté et d'interpénétration avec le dictionnaire encyclopédique et, avec ses étroites limites, est le témoin de toute connaissance. (Rey, 1982, 3642)

Le DGW est également un moyen de faire connaître le wallon comme une langue suprarégionale ou interrégionale, composée de 4 dialectes plus proches les uns des autres que l'on ne croit (le SW (sud-wallon ou wallo-lorrain), l'OW (l'ouest-wallon ou wallo-picard), l'EW (est-wallon) et le CW (centre-wallon). De grands dictionnaires dialectaux de J. Haust (EW), L. Léonard et J. Guillaume (CW), A. Carlier et W. Bal (OW), M. Francard (région de Bastogne) et J.-M. Pierret, l'abbé Mouzon (région de Neufchâteau) (SW), en ont déjà simplifié le vocabulaire en transposant des termes des divers endroits de leur zone de recherche dans le parler central de leur dialecte ou dans celui de la métropole régionale. Il faut tenir compte d'une langue compréhensible par la majorité et éviter l'utilisation d'un langage trop germanisé ou francisé. Comme une langue est aussi liée au facteur démographique, le DGW doit forcément ne pas oublier les facteurs extralinguistiques tels que les grands centres urbains qui constituent le plus grand réservoir potentiel de locuteurs wallons.

2.2.2.Genèse du D.G.W.

La publication de dictionnaires wallons n'est pas un fait nouveau. Au 18e siècle, on peut déjà citer l'abbé Cambresier, auteur du premier dictionnaire wallon, 'Dictionnaire wallon-françois ou recueil de mots et de proverbes françois, extraits des meilleurs dictionnaires'(Liège, 1787), et Augustin-François Villers, 'Dictionnaire wallon-français'en 1793 à Malmedy. La réalisation d'un dictionnaire général wallon non plus. En 1857, outre la promotion de la littérature wallonne, la Société liégeoise de littérature wallonne se proposait d'élaborer une grammaire et un dictionnaire wallons. (Chronique, 1987, 172).

L'année suivante, Bailleux écrivait dans le Ier Bulletin de la Société Liégeoise de Littérature Wallonne (p.25) à propos de ses correspondants: " Vous aurez plus tard à examiner les services que vous pourriez réclamer de leur zèle pour réunir les matériaux d'un dictionnaire général des divers patois romans de Belgique et de France ". (Legros, 1958, 22--236) Quelques années auparavant, Grandgagnage avait déjà été encouragé par un certain Diez à doter la philologie wallonne d'une oeuvre analogue à celle-ci. Ce Diez 'sentait de loin l'originalité puissante du wallon'. (Haust, 1903, 485)

En 1903, MM. Auguste Doutrelepont, Jules Feller et Jean Haust formèrent, pour la préparation d'un dictionnaire général de la langue wallonne, une commission préparatoire à laquelle la Société adjoignit son secrétaire, Julien Delaite. Dans la séance du 9 mars 1903, cette commission proposa et la Société accepta les bases du Dictionnaire Général de la Langue Wallonne, à savoir le classement alphabétique immédiat des fiches, déjà au nombre de 60.000 (300.000 en 1911), d'après l'orthographe adoptée par la Société. Ce Dictionnaire eut pour point de départ le wallon-liégeois, 'considéré comme le plus original et dont la culture est plus développée'. Il devait renseigner les 'équivalents des dialectes wallons de Verviers, de Stavelot-Malmedy, de l'Ardenne, du Condroz, de Namur, du Brabant, de Charleroi, de l'Entre-Sambre-et-Meuse, et des quelques communes de la Thiérache septentrionale, actuellement françaises, mais qui appartinrent ci-devant à la principauté de Liège, comme aussi les termes gaumais, montois et tournaisiens. Le Dictionnaire serait rédigé de manière à servir aussi bien aux philologues qu'aux littérateurs et au public. Chaque article comprendrait, outre la prononciation indiquée en orthographe phonétique, une partie historique et étymologique, suivie d'une autre partie consacrée à l'usage courant, le tout avec exemples à l'appui. Les différentes formes dialectales d'un même mot se trouveraient en outre à leur rang alphabétique, avec renvoi à l'article principal. L'ouvrage serait accompagné d'un Traité de formation de la langue wallonne, qui en exposerait la phonétique, la morphologie et la syntaxe, et auquel le texte des articles renverrait, s'il y avait lieu. (BSLW, TXLVIII, 1911, 67-68)

Dans la foulée de ces résolutions, Jean Haust publia en un 'Projet de dictionnaire général de la langue wallonne'. Il y prônait la nécessité d'une koinè: " Prosateurs et poètes collectionnent souvent les mots rares et les enchâssent dans leurs pièces sans se préoccuper de leur état-civil, sans se faire scrupule du mélange des dialectes, créant ainsi peu à peu une koinè dont les avantages sont visibles " (Haust, 1903, 488). Il ne voulait pas enfermer cette langue quand il affirmait:

" Encore qu'il soit légitime de résister au courant de francisation qui nous assaille, on ne peut songer sérieusement à combattre l'emploi des mots étrangers qui sont le véhicule nécessaire des idées scientifiques."(id., 485) Il pressentait enfin l'impact culturelle d'une telle entreprise: " Vous souhaitez que le wallon vive et qu'il soit cultivé? Une langue qui a produit quinze cents pièces de théâtre, dont quelques-unes au moins sont des chefs-d'oeuvre, qui a donné l'essor à des romans, des poèmes, des satires à foison, qui a créé une floraison lyrique dont les fleurs ne pourraient plus se compter, mérite de vivre encore longtemps, longtemps, ... Eh bien, le meilleur moyen de la faire durer, c'est d'en rassembler toutes les forces en un livre capable de résister aux coups de bélier des assiégeants." (id., 485-486)

Pour un autre linguiste wallon, Jules Feller, la grosse difficulté serait de représenter tous les dialectes dans le dictionnaire (Feller, 1912, 64). Afin d'entretenir des relations suivies avec ses collaborateurs éloignés, le Bulletin du Dictionnaire wallon était créé en novembre 1905. De plus, " au lieu de composer un article sur chaque forme d'un mot ou variante dialectale, il vaudrait mieux grouper la matière relative à un mot dans un seul et même article." (id., 68)

" Le plan idéal d'un article consisterait à suivre d'un bout à l'autre l'évolution phonétique et l'évolution sémantique d'un mot." (id., 69) Il songeait aussi au renvoi à d'autres mots, synonymes ou quasi-synonymes.

Ce projet, très ambitieux, fut abandonné en partie à cause des positions différentes des 2 fortes personnalités de la commission du dictionnaire. A titre d'exemple, Jules Feller voulait les formes littéraires comme exemples tandis que Jean Haust préférait le parler authentique, celui qu'il avait pu entendre sur le terrain au cours de ses enquêtes. Jean Haust préférait également le travail en solitaire au travail avec de nombreux collaborateurs de tous ordres fournissant des documents de valeur forcément inégale. En 1927, il quitta la commission.

Actuellement, la S.L.L.W, qui a succédé à la Société liégeoise de littérature wallonne, dispose de quelque 335.000 fiches, fruit des enquêtes menées entre 1899 et 1927. Elle songe à les traiter avec un programme informatique. (cf SLLW -Chronique, 41, 1986, p.12) Entretemps, une commission de normalisation du wallon a été créée au sein de l'U.C.W., l'Union des Associations Culturelles Wallonnes, et a déjà publié en 1992 un lexique, 'Walo+, mès trwès mile prumîs mots walons.'

2.2.3. Les limites du nouveau DGW

Vu l'impossibilité de mener à bien une entreprise telle que le projet originel en travaillant dans tous les domaines de recherche précités, le nouveau DGW se limite à un corpus d'un peu plus de 400 dictionnaires, lexiques, glossaires, vocabulaires et monographies. Les proverbes, les expressions comparatives comprenant 'ossi...qui', 'come', ont été provisoirement laissé de côté pour reprendre de façon exhaustive les lexèmes et expressions de toutes les régions wallonnes de Wallonie. Ainsi, les parties gaumaise, picarde et champenoise ont été écartées encore que des formes des zones limitrophes plus proches de ces dialectes aient été reprises. L'informatique aidant, il est possible de combiner le dictionnaire wallon-français exhaustif à un dictionnaire français-wallon basé davantage sur la traduction directe. Certes, il restera toujours des mots manquants qui seront insérés dans une prochaine édition.

2.2.4.Les limites géographiques de la langue wallonne

Tandis que la limite linguistique est bien délimitée entre le wallon et le néerlandais au nord et l'allemand, le luxembourgeois à l'est vu l'appartenance de ces langues à deux domaines linguistiques différents, il n'en va pas de même à l'ouest entre le wallon et le picard, et au sud entre le wallon, le gaumais et le champenois.

En 1913, le professeur Charles Bruneau, de Nancy, écrit qu'il y a au sud une 'limite, flottante et instable'. (Bruneau, 1913, 125) Une des bases de délimitation est la consonne 's': comme dans 'stauve ' (CW), 'staule' (SW), opposé au champenois 'étâle' et au lorrain 'étaule'. (id., 128) Dans le département des Ardennes, la limite sud du wallon est Revin et les Vieux Moulins d'Hargnies. (s.n., EMVW, 127)

Quelques décennies plus tard, Louis Gourdange délimite de manière scientifique les dialectes lorrain et sud-wallon au point de vue phonétique. La limite nord des traits proprement lorrains est Herbeumont, Mellier et Léglise; la limite sud des traits proprement wallons ou chestrolais: Herbeumont, Suxy, Houdemont et Villers-sur-Semois? " Le véritable parler lorrain du nord ne commence pas avant Florenville, Lacuisine, Chiny, Izel, Jamoigne, Les Bulles, Termes, Rossignol, Rulles, Houdemont et Villers-sur-Semois. Quant au chestrolais, dépendant du domaine wallon, sa limite sud inclut, en comptant au mieux, Dohan, Cugnon, Saint-Médard, Straimont et Assenois. Une zone de transition étroite sépare ces deux aires dialectales. A l'ouest, elle s'élargit considérablement (Bouillon, Muno, Fontenoille, Sainte-Cécile, Chassepierre): c'est le signe de la présence voisine d'un autre dialecte: le champenois." (Gourdange, 1973-74, 69-84)

Selon Jean Fabry (s.d., 5-12), la direction de la frontière wallo-picarde est foncièrement nord-sud. (cf J. Simon, Les limites du picard et du wallon en Belgique, in: Mélanges wallons, LiègeParis 1892; A. Grignard, Phonétique et morphologie des dialectes de l'Ouest-Wallon, BSLLW, T50, 1913)

" La limite des k, gtch, dj, chez Simon, passe par La Louvière et englobe, dans le domaine wallon: Morlanwelz, Piéton, Carnières, Mont-Sainte-Aldegonde, Fontaine-l'Evêque, Leernes, Landelies, Gozée, Biesme-sous-Thuin, Hantes-Wihéries, Ragnies, Lers-Fosteau, Montignies-Saint-Christophe; dans le domaine picard: Haine-Saint-Pierre, Haine-Saint-Paul, Saint-Vaast, Leval-Trahegnies, Epinois, Buvrinnes, Mont-Sainte-Geneviève, Lobbes, Bienne-lez-Happart, Merbes-le-Château, Solre-sur-Sambre." (p.12)

2.2.5. Les choix lexicographiques

Lexicographie et lexicologie " C'est seulement en isolant et en libérant l'aspect purement linguistique du mot, 'en créant une nouvelle unité linguistique' et ses subdivisions concrètes, que la linguistique prend possession, méthodiquement, de son objet, un langage indifférent aux valeurs extra-linguistiques." 'Elle devient ainsi, pour la première fois, une science.' (Mikhaël Bakhtine, Esthétique et théorie du roman, 1975, s.p.)

La lexicographie a pour objet l'élaboration des dictionnaires de langue (recensement des formes ou entrées, présentation des renseignements linguistiques sur ces formes, production d'exemples). La lexicologie désigne plus particulièrement la science qui étudie le lexique ou le vocabulaire, elle désigne aussi la réflexion théorique sur les problèmes posés par l'élaboration des dictionnaires. (MOUNIN, 1974, 202-203)

Le type de dictionnaire

Le DGW est comme tout autre dictionnaire un " recueil de mots ou d'une catégorie de mots d'une langue, rangés dans un ordre en général alphabétique, avec leurs sens, des indications sur les conditions de leur emploi, et parfois des développements encyclopédiques." (Collignon, Glatigny, 1978, 1966) Ce dictionnaire est le reflet d'un 'diasystème' lexical du wallon. En effet, on appelle généralement 'diasystème une construction linguistique formée à partir de plusieurs systèmes qui ont des 'ressemblances partielles'.(MAURAND, 1979, 331) De plus, il s'agit d'un dictionnaire de langue, type de dictionnaire caractérisé par l'abondance de renseignements concernant le signe, c'est-à-dire le mot comme élément du système linguistique avec l'indication de la nature grammaticale, la mention d'un grand nombre d'expressions, de synonymes ou des mots de sens voisin. Il s'efforce de replacer le mot dans autant de contextes qu'il est souhaitable car " un terme ne prend son sens précis que dans un contexte " (id., 1978, 51), l'expression sémantique par excellence étant la phrase. (Benveniste, 1974, 224)

Il est aussi plus ou moins normatif par le jeu des renvois à une forme de base, celle qui est la plus commune." Il est vrai qu'un dictionnaire plein de renvois n'est pas très séduisant, mais il est toujours nettement préférable à un dictionnaire bourré de renseignements ambigus et imprécis..." (Landheer, 1983, 156)

La nomenclature: son organisation

L'ordre des lexèmes sera alphabétique mais sachant que cet ordre destructure le lexique, le regroupement des familles dispersées s'effectuera par l'utilisation massive de renvois, par la mention de synonymes, parfois d'antonymes, d'homonymes et d'analogies, par le regroupement à l'intérieur d'un article consacré à un mot donné des dérivés et composés. De même, les règles d'orthographe, des tableaux avec les conjugaisons, les affixes et des termes appartenant au même domaine technique sont prévus.

Autant que possible, le mot ne sera pas isolé de ses champs morphologique (comme: lune-lunaire, alunir, ...), lexical (one sadju-nule paut, là, ...) et sémantique (tous les emplois du mot: j' ai cassé un verre, tu me casses les pieds, ...).

L'article du dictionnaire de langue

Il s'agira de l'unité minimale appelée lexème (ou morphème lexical), correspondant au regroupement d'un nombre variables de formes dialectales, orthographiques.

1) Les mots à plusieurs formes, les locutions, les nombres

D' emblée, comme le fait remarquer C. Muller, " il est très difficile de mesurer le degré de changement de catégories (des participes), puisque, au départ, ils ont déjà quelque chose de l'adjectif (ils marquent le résultat d'un procès)." (Muller, 1963, 167)

Un tableau général des nombres est prévu.

2) Problèmes de sens

Il faut distinguer les lexèmes entre eux en tentant de résoudre les problèmes de sens." La signification est le procès qui associe un objet, un être, une notion, un événement à un signe susceptible de les évoquer: un nuage est signe de pluie, un froncement de sourcil signe de perplexité, l'aboiement d'un chien signe de colère, le mot 'cheval'est le signe de l'animal." (Guiraud, 1969, 11) Tout mot est toujours motivé à l'origine. La motivation peut au fil du temps être oubliée: sandwich de Lord Sandwich et lunettes de lune. Cette motivation se présente sous 4 formes, 2 externes (phonétique et métasémique) et 2 internes (morphologique et paronymique).(id., 25)

_ Motivations

.phonétique: les onomatopées (acoustiques: cot'codâk, photocinétiques: toker, hopeler, ...);

.métasémique: les changements de sens;

.morphologique: la dérivation, la composition;

.paronymique: confusion de 2 formes identiques (homonymes) ou voisines (paronymes).

De même, 14 espèces de tropes entrent en ligne de compte dans l'étude des changements de sens, auxquels il faut ajouter l'ellipse (on d'vantrin (tablier):

Le problème des synonymes

Selon André Hella, les parfaits synonymes sont rares." Nous n'en trouvons guère que là où nous substituons le terme scientifique au terme usuel, par exemple influenza à grippe. Ailleurs, entre les mots qui passent pour être de sens identique, il existe toujours des différences d'ordre logique ou, plus souvent, affectif. C'est pourquoi on ne devrait pas les appeler des synonymes, mais plutôt des parasynonymes." (Hella, 85)

Il faut aussi souligner

.la valeur des préfixes intensifs qui parfois s'efface graduellement, comme en français le re- de reluire, rentrer, reposer, se réjouir et en latin tardif: manere, secare et stringere remplacés par remanere, resecare et restringere. (Carnoy, 1927, 366);

.le problème des affixes -adje, -mint:

3 cas se posent en français:

 

Le problème des homonymes

Les homographes sont rangés sous le même lexème quand ils appartiennent à des catégories grammaticales différentes:

lachî (lâcher) et lachî (le lâcher). Pour les homographes de même catégorie grammaticale, la solution est la même s'ils présentent la même étymologie: voler (dérober) et voler (s'élever dans l'air) ont la même étymologie: le latin volare.

Le problème des métaphores

Il y a lexicalisation d'une expression métaphorique à partir du moment où " le remplacement d'un des éléments de l'expression par un synonyme donne une impression de surprise, d'étrangeté ou de maladresse " (Collignon, Glatigny, 1978, 86)

En wallon, 'vèsse-di-leup' fera l'objet d'une entrée car le locuteur ne fera pas ou plus le rapprochement avec 'vèsse'.

Le problème des syntagmes

Des locutions adverbiales où vivent des éléments archaïques ou non perçus séparément comme 'odjoûrdu, asteûre' et des syntagmes prédicatifs convertis en substantifs comme 'vas-se-ti-r'coûtche' font l'objet d'une entrée séparée.

Le problème des néologismes et archaïsmes

En ce qui concerne les archaïsmes, il est difficile de dire quels mots en wallon sont encore utilisés et ceux qui ne le sont plus sauf pour certains domaines technologiques entièrement disparus. Tous ces termes ont dès lors été conservés.

Les néologismes seront admis dans une édition ultérieure.

Nous touchons ici au problème de l'amateur qui veut ici des règles prescriptives et le linguiste des règles descriptives.

3) Les renseignements qui précèdent la composante sémantique

.La diversité graphémique sera réduite grâce à la suppression des graphèmes écrits dans une orthographe différente de l'orthographe Feller, progressivement généralisée depuis le début du siècle.

.Dans le choix des règles orthographiques à l'intérieur du système Feller, il faut tenir compte du lecteur peu habitué à lire et encore moins à écrire le wallon en ce sens que l'ordre alphabétique " ne permet une consultation rapide que dans la mesure où la graphie du mot cherché est connue au moins dans sa partie initiale." (Collignon, Glatigny, 1978, p.88)

Ainsi, le phonème latent 'h- ' est conservé en début de mot dans un souci d'unité et de clarté afin d'expliquer le phénomène du hiatus dans certains dialectes où il n'est plus prononcé.

Des locutions adverbiales où parfois vivent des éléments archaïques sont écrits en un mot: odjoûrdu, asteûre, ... où '-u'et '-eûre' ne sont pas ou plus ressentis comme éléments sémantiquement distincts du reste de la locution.

4) La définition lexicographique

Dans un dictionnaire de langue, elle doit être spécifique, et n'a donc pas besoin d'être complète, encyclopédique. Elle doit correspondre au savoir virtuel de l'utilisateur non spécialiste. Et par quelle acception faut-il commencer dans la présentation des différentes acceptions des mots polysémiques?

Vu que la méthode historico-logique des filiations de sens peut être aisément critiquée, nous pouvons partir du sens qui paraît à nous, locuteurs courants de la langue wallonne, le plus fréquent.

Les autres dictionnaires

Les dictionnaires bilingues dans les langues officielles

A noter:

1) le nombre d'entrées dans le:

2) la mention de formes régionales dans les dictionnaires bilingues néerlandais-français et anglais-français.

 

Les dictionnaires bilingues dans les langues minoritaires

1) Les dictionnaires dialectaux

En Amérique, en 1984 paraissait le premier dictionnaire 'cajun'aux USA après le dictionnaire canadien-français aux Presses de l'Univ. de Laval en 1974.

En Belgique, il faut citer le dictionnaire marollien du couple Starck-Claessens en 1988.

2) Pour le luxembourgeois, le nouveau dictionnaire français-luxembourgeois de 30.000 mots de H. Rinnen en 1989.

En frison du nord, un dictionnaire de 18.000 mots (in: In Nordfriesland Ausbau für friesische Sprache, pp.17-18, in: Europa Ethnica, 187)

En Espagne, un dictionnaire aragonais-espagnol et e.-a. de 32.000 entrées en 1984.

Le premier Wörterbuch des Rumantsch Grischun parut en 1985 avec 22.000 lexèmes.

3) Dans le Dicziunari Rumantsch Grischun, on trouve aussi les noms de lieu et de cours d'eau, les prénoms et les noms de famille.

4) Parmi les dictionnaires généraux, citons le Dicziunari Rumantsch Grischun en Suisse romanche, le Diccionari general de la llengua catalana de Pompeu fabra en 1968, et le Great Frysk Wurdboek aux Pays-Bas frisons.

5) Tentatives d'uniformisation

 

Les dictionnaires wallons

Deux livres récents font chacune état d'un problème lexicographique: l'homonymie et la polysémie d'une part et d'autre part les mots et expressions relevant du langage grossier ou vulgaire.

La préface du dictionnaire de l'ouest-wallon d'Arille Carlier Willy Bal (Vol 1, A-E, Ed. ARLW, Charleroi, 1985) nous éclaire sur le premier point.

L'homonymie est traitée par la formule 1.X1 2.X2 tandis que la polysémie l'est par X 1.... 2.... 3...., les acceptions étant en principe rangées selon les étapes attestées ou hypothétiques de l'évaluation sémantique (pp.XX-XXI). On insiste sur l'ordre qui n'est pas toujours significatif en prenant comme exemple 'chwine' (homonyme ou polysème?) et catcho(t).

En outre, il est stipulé qu'une " localisation précise ne doit jamais être tenue pour exclusive ". (p.XVIII)

" Les mots du type 'tchèvau'et 'djèmi' sont rangés sous leur forme pleine, dans l'ordre alphabétique des variantes." " Des formes phonétiquement différentes d'un même mot ont été regroupées dans divers cas." (p.XX)

Pour les variations du genre èspènesipène (voyelle de prothèse ou d'épenthèse) et èrvènezrivenèz (prothèse vocalique), ils ont choisi comme entrées " les formes sans appui vocalique (les formes brèves), les seules à être communes à l'ensemble du domaine." Donc, spène et r'vèni.

Pierre Faulx, - dans 'Pwève èt sé di d'ci, Expressions wallonnes de Roux-Jumet (Charleroi), in: Les Cahiers de la Sambre, 8, 1989 p.3 -, mentionne que la grossièreté peut être exprimée dans les langues dominantes, véhiculaires, internationales, nobles... Il poursuit en disant que le français a été soumis à une 'émasculation'en règle à l'époque classique et au-delà, ce qui n'a pas été le cas des dialectes (ou de ceux considérés comme tels). A titre d'exemple, " 'couri à s'cu'signifie poursuivre sans que le locuteur pense expressément au 'cul'de poursuivre." (p.4)

Critique d'autres dictionnaires wallons

Il s'agit d'éviter le plus possible les erreurs et les lacunes de dictionnaires précédents en s'inspirant des commentaires critiques d'éminents spécialistes.

Dans son rapport sur l'ALW 3, Elisée Legros affirmait qu'aucun chercheur " ne peut se flatter d'avoir tout recueilli et de n'avoir receuilli que des faits absolument sûrs et bien étiquetés." (Legros, 1954, ...) Prenons dans ce cas le questionnaire Haust qui partait du français pour enquêter sur le wallon.

Sur un petit glossaire de 284 mots du dialecte de Marche-en-Famenne remis à un concours de la Société de Langue et Littérature Wallonne, F. Danhaive, A. Grégoire et J. Feller émettaient des critiques orthographiques à ne pas oublier dans ce DGW:

En ce qui concerne les limites du wallon, M.-T. Counet affirme que le dictionnaire de Gillet fait partie du champenois (Counet, 1990, p.93) tandis que pour J. Germain, J.-M. Pierret et M. Francard, c'est du wallo-lorrain. (198., ...) Le contenu lexical du DFL ne correspond pas à celui du DLF. Etc.

Il faut ajouter que ces risques d'erreurs ne sont pas l'apanage des dictionnaires à faible budget. Les exemples d'omission sont légion chez les dictionnaires bilingues anglais allemand néerlandais - français et vice versa malgré le travail assidu de toute une équipe de professionnels de la lexicographie.

2.3. Composition du DGW (à compléter ultérieurement)

Liste des sources lexicales

Méthode de travail

Règles de normalisation: les cas particuliers

 

2.4. Exploitation possible du DGW

 

L'exemple de l'étranger La créativité lexicale

La créativité est la possibilité en linguistique pour un système signifiant, de créer des unités nouvelles à partir du code existant. Ainsi, on crée de nouveaux mots pour avoir une meilleure prise sur la réalité.

A partir du stock de morphèmes disponibles et compte tenu des règles de combinaisons autorisés par chaque langue, on peut fabriquer tous les mots qu'on veut et leur affecter un sens.

Il y a donc ainsi une infinité de mots virtuels qui ne demandent qu'à apparaître pour couvrir de nouveaux concepts, pour boucher des trous, rétablir des symétries. Les néologismes et réfections analogiques actualisant la composition morphologique du mot la rendent évidente pour tous au plan synchronique, avant que l'histoire n'ait eu le temps de brouiller les contours." Le néologisme, dit Jakobsen, oblige à une pensée étymologique.' " En français du Sénégal, on relève par exemple: gaucher pour 'tourner à gauche', linger pour 'faire la lessive', indexer pour 'critiquer', cadoter pour 'faire cadeau'." (Yaguello, 198(1), 666768)

Le cas récent du romanche est aussi frappant dans ce sens." Das RG hat für viele Texte von Banken, Versicherungen, der Post und der Bahn sowie für amtliche und informative Texte des Bundes schnell Anklang gefunden." (Solèr, 1993, 140) Le premier dictionnaire général parut en 1985 avec 22.000 entrées. Les listes de mots nouveaux comprennent actuellement un vocabulaire de 170.000 entrées.

Citons enfin le dictionnaire sportif en catalan commandé par le comité organisateur des J.O. de Barcelone en 1992 et le gouvernement autonome catalan. (in: Dites 'basquetbol', LLB, 16591).

Prenons à titre d'exemple: sporta (faire du sport) en suédois, el semanario en espagnol pour hebdomadaire et l'anglais 'pain-killer' pour analgésique, mot technique créé par métaphore.

Ainsi, rien ne nous empêche dans un proche avenir de rédiger un essai sur la terminologie wallonne dans les domaines les plus divers de la vie moderne, en guise de prélude à la création d'un climat de liberté linguistique. Certains se sont déjà mis à la tâche, comme un vétérinaire belge au Maroc, Lucien Mahin, plus connu sous le pseudonyme de Louline Vôye, dans la recherche de néologismes (Li r'fondu walon, 1993).

Conclusion

C'est le rôle du dictionnaire de fixer, de situer pour la communauté linguistique les rapports des mots aux autres mots, les enchaînements et les dérivations de sens, les liens de synonymie et d'antonymie. Le 'dictionnaire de langue' traite le mot comme un signe. Mais " le lexicographe le mieux intentionné, le plus dépourvu de préjugés sociaux, le moins normatif, ne pourra éviter (même à plusieurs) de faire des choix arbitraires, choix liés d'ailleurs à la taille du dictionnaire et au public visé." (Yaguello, 198(1), 190)

 

Abréviations

ALW1 = Remacle, L., Atlas linguitique de la Wallonie, T1,

Liège, Vaillant-Carmanne, 1953

ALW2 = Remacle, L., id., T2, id., 1969

Ard = Ardenne(s)

Barb = Barbençon (OW)

BD = Bertrand, J., Duchesne, J., Manuel pratique de grammaire wallonne, s.d.

BDW = Bulletin du Dictionnaire Wallon

Bo = Borsu (EW)

BSLLW= Bull. de la Société Liégeoise de Littér. Wallonne

BSLW = Bulletin de la Société de Langue et de Litt. Wallonnes

B1 = Bastogne

CW = centre-wallon

C49 = Gaziaux, J.-J., Parler wallon et vie rurale au Pays de Jodoigne, BCILL, 38, Mouvain-la-Neuve, 1987

DBR = Les Dialectes Belgo-Romans

Dur = Durbuy (EW)

DGW = Dictionnaire Général Wallon

DW = Les Dialectes de Wallonie,

E = est

EM = El Mouchon d'Aunia

EMVW = Enquêtes du Musée de la Vie Wallonne

EW = est-wallon

Eo = Haust, J., Legros, E., Dictionnaire français-liégeois, Liège, Vaillant-Carmanne, 1948

E13 = Haust, J., Vocabulaire du dialecte de Stavelot, pp. 493- 541, in: BSLW, T44, 1903

E145 = Bastin, J., Vocab. de Faymonville, BSLW, T50, 1908, 535-600

Fau = Fauvillers (SW)

Fayt = Fayt-lez-Manage (OW)

GR = Grignard, A., s.j., Phonétique et morphologie des dialectes de l'ouest-walllon, BSLW 50, 1908, pp. 375-521

Herb = Herbeumont (SW)

Hou = Houffalize (SW)

Hu = Huy (EW)

JD = Delaite, J., Essai de grammaire wallonne, le verbe wallon, 1892

LB = La Libre Belgique

LL = Léonard, L., One saye di creûjète di nosse patwès, 1972

LR = Remacle, L., Le parler de La Gleize, 1937, pp.28-32

LS = Le Soir

LV = Louline Vôye, voir MAHIN, L., 1993

LW = Warnant, L., La culture en Hesbaye liégeoise, 1949, pp.21-26

Ma51 = Marche-en-Famenne

MFP = M. Francard, Do pa la-y-ôt â pa lâva, Louv., Cabay

MFT = M. Francard, Le parler de Tenneville, Introd. à l'étude linguist. des parlers wallo-lorrains, Louvain-la-N., Cabay, 1980, not. pp.227-240

Mi = Michamps (SW)

My = Malmedy (EW)

Mont = Mont-le-Ban (SW)

N = nord

Neuf = Neufchâteau (SW)

Ni = Nivelles (OW)

O = ouest

OW = ouest-wallon

00 = Carlier, A., sous la direction de Bal, W., Dictionnaire de l'ouest-wallon, T1, 2, 3, 1985, 1988, 1991

O3 = Deprêtre, F., Nopère, R., Dictionnaire du wallon du Centre, 1942

O51 = Carlier, A., Glossaire de Marche-lez-Ecaussines, n: BSLW, T55, 1913, pp. 350-414

O54 = Notes, (à propos du texte: 'Extrait d'èm' clotchî', de Clément Deforeit), in: El Bourdon, 416, 1989, pp.38-40

S = sud

Sta = Stavelot (EW)

Sw = Li Scolî walon, Cours d'initiation à la pratique de la langue wallonne, 1984, 4-5, p.30

SW = sud-wallon

Ve = Verviers (EW)

Wa = Waremme (EW)

Warm = Warmifontaine (SW)

WB = Willy Bal, Littérature dialectale de Wallonie, UCL, 1979

 

 

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