L'unification de la langue wallonne et la créativité des Wallons. Présentation du Dictionnaire Général Wallon par Johan Viroux |
1. Unification
1.1. Le wallon, déjà une unité.
1.2. Le cadre de l'unification.
1.2.0. Les tendances généralisatrices de l'homme
1.2.1. Principes
1.2.2. Applications
1.3. Les résolutions.
1.3.0. La polymorphie du wallon
1.3.1. Unification de l'orthographe: une forme commune
1.3.2. Unification de la phonologie: une forme commune
1.3.3. Unification de la morphologie: une forme commune
1.3.4. Unification de la syntaxe: vers la structure la plus wallonne
1.3.5. Le domaine sémantique: tous les sens sont conservés
2. Le Dictionnaire Général Wallon
2.1. Introduction
2.3. La composition
2.4. Utilisation concrète
1. L'unification
"Iter est quancumque dat prior vestigium." (Publius Syrus)
(Il y une route partout où un autre est passé le premier.)
(Ti sûrès todi bin lès rotes dau prumî qu'a froyî l'vôye.) (Trad. d'A. Laloux, 1971, s.p.)
Une mosaïque n'est-elle pas transcendée dans une unité supérieure? (Bal, 1990) Comme toute langue, le wallon, composé de dialectes, eux-mêmes constitués de parlers, ne présente-t-il pas une certaine unité? Citons à ce sujet Louis Remacle (ULg): " Etant donné que la syntaxe wallonne varie peu d'une région à l'autre, il me paraît certain qu'en étudiant avec soin l'usage d'une localité wallonne, on éclaire d'une façon très satisfaisante l'usage du domaine wallon tout entier." (Remacle, 1952, 13) Pour Omer Bastin, nos patois (sic) tendent à s'unifier sous l'influence des grands centres proches et de la multiplication des moyens de communication qui favorisent les contacts. (Bastin, 1969, 5).
1.2.0. Les tendances généralisatrices de l'homme
Si l'on suivait jour par jour le parler des nourrissons de divers pays, on observerait à coup sûr des traces importantes d'une normalisation phonétique relative, au sein même d'une masse de faits en apparence désordonnés. De même, quelques temps plus tard, l'enfant, dans son apprentissage de la langue, produit des 'erreurs', familières à tout observateur du langage enfantin, qui témoignent d'une activité généralisatrice. Ainsi, l'enfant produira 'prendu' sur le modèle de 'fendu, tendu, entendu'; 'mouru' sur le modèle de 'couru'; elle 'boivait' (pour 'buvait')...
1.2.1. Principes
" L'état naturel des langues est le dialectalisme. Mais les langues, comme les hommes, ne peuvent vivre à l'état de nature." (R. Lafont)
Qu'entend-on d'abord par normalisation, par uniformisation? Le dictionnaire définit les termes comme suit. Normalisation = ensemble de règles visant à spécifier, unifier et simplifier en vue d'un meilleur rendement dans tous les domaines de l'activité humaine; uniformiser = rendre de même forme, de même nature, de même genre. On normalise, on unifie, on simplifie donc ce qui est multiforme, morcelé, compliqué. La normalisation d'une langue peut se présenter sous diverses formes. Un dialecte est considéré comme la norme. Il a dominé les autres, puis les a recouverts, ce dialecte étant peut-être celui de la capitale, celui utilisé par les principaux responsables de l'Etat. Ou c'est celui dont les formes ont le plus de chances d'être comprises par tous les membres de la communauté linguistique. Dans ce cas, ce dialecte est bien souvent le dialecte géographiquement central. Autre solution, les formes jugées les plus communes (sans nécessairement appartenir à un seul dialecte) vont former une langue normalisée.
Cette normalisation se présente comme un moyen de stimuler l'aspiration d'une langue à l'autonomie, surtout lorsqu'elle présente une grande ressemblance avec une autre langue, mieux défendue politiquement. La normalistion s'intègre dans un processus de planification linguistique comprenant la codification de la langue par des dictionnaires et des grammaires et la décision politique de soutenir cette langue dans l'enseignement, les media et toutes les branches de la vie publique.
1.2.2. Applications
Partout dans le monde, en Chine avec le chinois, en Tanzanie avec le swahili, avec le 'bahasa indonesia' en Indonésie, le tok pisin en Papua-Nouvelle-Guinée, etc., des efforts très importants de planification linguistique, dont l'unification, sont soutenus par le pouvoir politique en place pour faire face aux problèmes de communication, d'éducation et d'administration. Il s'agit également d'éveiller une identité culturelle propre à ces nations, notamment face à d'autres langues venues de l'étranger qui risquaient de constituer une menace pour l'intégrité culturelle des populations autochtones. (Hamers, Blanc, 19.., 232-236). Au cours des derniers siècles, des langues européennes furent normalisées suivant une des 3 méthodes précitées. Ainsi, une des plus vieilles réussites en matière de normalisation linguistique est sans conteste la confection de la Bible d'Etat ou Statenbijbel de 1618 à 1637. Pour cette réalisation, des traducteurs de toutes les parties des anciens Pays-Bas collaborèrent démocratiquement à la recherche de la forme la plus commune à tous les locuteurs néerlandophones de l'époque. Plus tard, Monaco verra de la même façon le monégasque standardisé en vue de l'enseigner dans les écoles en 1993. Suivant une autre méthode, le Batua deviendra la langue unifiée basque dès 1968, en se basant sur le dialecte guipuzcoan, utilisé par le plus grand nombre. Le théologien Venceslas Hammershaimb, lui, forgea seul une langue écrite unifiée pour le féroïen au 19e siècle en prenant bien soin de ne retenir que les formes les plus distinctes du danois qui menaçait cette langue. (Baur, s.p., s.d.; Kremnitz, 1991, 10-22; Magocsi, 1991, 187-194; Kattenbusch, 1989, 164-172). Enfin, d'autres langues comme la langue tzigane et le 'rusyn', langue slave transfrontalière parlée notamment en Vojvodine et en Slovaquie, sont en voie de normalisation.
Qu'en est-il du wallon? Il faut distinguer la forme du sens de chaque mot. Il faut tout d'abord combattre l'idée tenace que toutes les formes wallonnes sont sacrées et que l'on ne peut pas y toucher. Certes, toutes ces formes ont une dignité égale mais cela n'empêche pas que l'une d'entre elles est généralement plus utilisée que les autres ou recèle plus de potentialité de régularisation. Et que donc il est loisible de procéder à un choix (Levêque, 1981, 13-14). Un mot possède un sens et une forme et la forme est le support du sens, elle le véhicule. Pour rendre le wallon davantage véhiculaire, pour véhiculer toutes les significations que supporte cette forme, il faut donc normaliser la forme.
Quand on parle de richesse du wallon, il s'agit bien de la richesse sémantique du wallon. Comme toute langue, la spécificité du wallon réside dans la vision du monde qui nous entoure et on ne peut y toucher au risque de la détruire. En d'autres termes, c'est le sens des mots qui témoigne de notre vision de la réalité, du génie des Wallons et il n'est dès lors pas question d'appauvrir le wallon par la suppression de définitions lexicales locales, ni même des mots de même sens mais de forme trop différente (en l'occurrence, 2 synonymes).
Ex. - gârlot: = grelot (ouest-wallon) = grelot, larynx (centre-wallon). Le sens de larynx ne sera pas supprimé. Cela vaut aussi pour:
Idem pour 'canada' = 'crompîre' = 'pètote' = 'truc' = 'cartouche': pomme de terre; etc.
En guise de conclusion, la normalisation du wallon renforcera sa fonction sociale en tant que langue de communication à côté du français en Wallonie et la mentalité, la fierté des Wallons comme membres d'une même communauté. Elle permettra enfin d'envisager une amélioration de la production culturelle wallonne avec un public plus large et surtout la promotion de son enseignement. Beaucoup d'obstacles seront surmontés pour atteindre un bilinguisme et un biculturalisme généralisés, pour prétendre à faire du wallon une langue officiellement nationale.
1.3.0. Réduire la polymorphie du wallon
Dans 'On walon po d'mwin' (Hendschel, 1990, 14), les formes lexicales standard doivent répondre au 'critère d'acceptabilité formelle': la forme unifiée doit à juste titre 'ressembler' à ce à quoi on est habitué dans le dialecte, elle doit répondre à la conception que se font de leur langue leurs locuteurs. Il faut ajouter qu'une grande majorité de Wallons s'exprimant ou comprenant le wallon, partiellement ou non, n'a jamais lu un mot de wallon et est plus habitué aux règles orthographiques françaises dont il faudra, semble-t-il, tenir compte dans un premier temps. La tentation est également grande de favoriser le centre-wallon, qui peut être compris par tous les Wallons, et d'évaluer la répartition de la population wallonne suivant les dialectes. Des 4 dialectes wallons, l'est-wallon avec le bassin liégeois et Verviers, et l'ouest-wallon avec le pays de Charleroi, sont certainement ceux qui trouvent de loin le plus de locuteurs potentiels, suivis du centre-wallon (Namur, Basse-Sambre, Andenne) et, loin derrière, le sud-wallon.
Suivant tous ces critères, la solution idéale semble celle prise par Jean Germain, chercheur à l'UCL, qui prône une langue composite avec 2 ou 3 dominantes pour 'être plus aisément reconnue comme représentative des divers dialectes et mieux acceptée par un plus grand nombre.' (Germain, 1989, 216)
Les variétés plus centrales (en l'occurrence, Liège et Namur) seraient destinées à marquer le wallon standard de leur empreinte davantage que les autres parlers (id., 218). Ils devraient contribuer à la construction lexicale du wallon. Un certain nombre de synonymes seraient conservés pour éviter de trancher entre 2 lexèmes différents: pwate et uch, odjoûrdu et oûy, quétefîye et moutwè, ...
1.3.1. Unification de l'orthographe basée sur la lecture
" Les fonctions de l'orthographe sont d'assurer la transmission intégrale et non ambiguë des messages. Pour ce faire, l'orthographe doit refléter aussi fidèlement que possible la prononciation, faciliter la lecture et marquer les rapports syntaxiques." (Leleux, 1983, 7-8). En outre, dans la majorité des langues européennes, il existe une tendance à l'élimination des digrammes grecs et de l'y, remplacés par leurs équivalents nationaux, et à l'accommodation des mots savants et des mots d'emprunt moderne à la prononciation, à la graphie et à l'accentuation nationales. De même, l'orthographe analogique garde dans ces langues toute son importance face aux phènomènes d'assimilation (paard t- paardekracht (en néerl.); tchivau -on tch'vau tc'f (en wallon); I got you ('I gotche')(en anglais)...).
Ceci nous amène à parler de 3 principes utilisés dans les orthographes de ces langues, ainsi qu'en wallon:
1° le principe phonématique: un phonème est rendu par un signe;
2° le principe morphologique, celui de l'analogie et de l'isomorphisme;
3° le principe étymologique, où la forme se rapproche de l'originelle.
Ces principes sont souvent en conflit; tantôt, on donnera la préférence à l'un, tantôt à l'autre: malade -t (principe 2° au lieu du 1°), timp (le 3° au lieu du 1°), etc., ce qui fait dire à certains que chaque réforme orthographique est une 'oeuvre en perpétuel devenir'. (Vildé-Lot). Entre également en compte le fait qu'une langue est lue davantage qu'écrite et que, suivant des expériences récentes, les mots sont reconnus très rapidement lorsque l'oeil se pose un tout petit peu àgauche du milieu du mot. " Il existe donc une position optimale du regard dans les mots et si cette position ne se trouve pas juste au milieu du mot, c'est parce que généralement l'information est surtout contenue dans le début des mots " (Dominique, 1992). Il faut donc que l'orthographe en début de mot ne soit pas négligée.
Les règles de l'orthographe wallonne
A une langue écrite sans règles au 19e siècle a succédé l'orthographe 'Feller' du nom de Jules Feller, lauréat d'un concours organisé par la Société liégeoise de littérature wallonne au début du siècle. Dans l'édition définitive de ces règles, où il s'inspire de l'orthographe française, il insiste pourtant sur le fait que " le français a des graphies mauvaises, inutilement compliquées, dues au pédantisme ou à l'ignorance. Il faut savoir en secouer la tyrannie en wallon pour se rapprocher de ce qu'exigent la phonétique et l'histoire" (Feller, 1902). Ces règles furent publiées dans un essai en 1900. Elles rencontrèrent partout le meilleur accueil et son auteur s'ouvrait à l'avenir en disant: " Si des études ultérieures démontraient l'avantage de certaines corrections aux règles proposées, il va de soi que nous nous empresserions de les introduire dans la pratique" (Ibid., 56).
Toujours dans cette étude, en parlant des 3 principes orthographiques précités, Feller voulait établir une subordination entre eux quand on devait obéir à plusieurs nécessités à la fois et à son avis, la phonétique devait primer tout (Ibid., p. 59).
Dans les choix orthographiques, les règles Feller ne s'isolent certainement pas du reste de l'Europe.
Exemples:
Avant de passer en revue les règles, il faut souligner l'insistance avec laquelle un chercheur, Luc Isaac, prône une graphie uniforme afin de faciliter "la constitution autant que la consultation des dictionnaires et, à notre époque, le travail informatique sur les textes dialectaux" (Isaac, 1984, 87).
Les règles de l'orthographe wallonne
1) Phonologie: les sons
Les voyelles
Les voyelles pures
â: diâle, gâz
å: (est-wallon) clå, tåte, ploråde (comme en danois: Aarhus)
eû: nèveû, aveûle
è: sudjèt, procès, cafè
ê: infêr, tofêr, wêde
aî: (centre-wallon) lâid, maîsse, vraî
é: fé, té, fré, mér
e: la graphie e s'emploie par analogie et ne peut jamais représenter un son: on-ome, ...
î: nîve, lîve
å: lård, pårt (est-wallon)
au: (centre-wallon ): laurd, paurt: quand il existe une correspondance 'â-au-å';
ô: dans les autres cas.
ô: (entre 'ô' et 'oû'): cô, côp, pôce, prôpe, ôr, pôve, ôte,
oû: oûte, ça boût, noû
û: cût, bûre
Les voyelles nasales
an: tchant, plan, grand, blanc
am: djambe, tchambe, tchamp
en, em: conservés dans les emprunts au français: embêter, talent
in: quinze, intrer, vinte, vinde, tchin
im: mimbe, timbe, imbaras
'ain, ein, aim' en français => in: pwin, mwin, fwin
én: correspond à e très fermé: 'tchén' (Charleroi, Brabant wallon)
în: correspond à în (wallo-picard): 'tchîn'
on: rond, pont, bon, long
om: ombe, tombe
ån: dans la région immédiate de Neufchâteau: son 'an' très bref se rapprochant de 'on'
un: alun, à djun, li mwès d' djun, prun.neû (geignard)
Les semi-consonnes
voyelle + y: Mayane, sayî, mèyeû, vôye, oûy, liyon
consonne + y + voyelle: diâle, piède, via, coutia
consonne + y + i, î, in: grawyî, consyî, paçyince
en début de mot: y: yèbe, yute, yeû, yèsse
oi en français => wa, wè: bwès, bwâre
autres: => stwale, rouwe, rouwale, pièrduwe.
Les consonnes
graphie k: dans les autres cas (et les dérivés): élèktrike, Bèljike, pârker
graphie qu (qw): en début de mot (et par analogie au français): quatwaze, qwinze, qwite, saqwè, saquî, liquéke, quékonk, saquants, poqwè
gu devant e, i: guêre, guîye
® gz: ègzamin
® cs ou ks: bocser, docsâl, acsègnî
Consonnes et voyelles muettes
Les consonnes muettes finales:
Les consonnes muettes à l'intérieur des mots
Les voyelles muettes finales: la voyelle -e s'utilise comme en français: pére, afiche, poye, ...
Les voyelles muettes à l'intérieur des mots:
Elision de la voyelle finale (suivant la langue parlée):
altération de la syllabe finale par 'Auslautverschärfung' ou l'assimilation: suivant le principe analogique ou étymologique, la forme initiale reste conservée: on pôve [-f]; on pôve [-v] èfant; one pôve [-f] djin; rodje [-tch] ; rodjeû [dj] ; aube [-p]; djudje [-dj].
.Particularités (suivant la prononciation)
vinez ® vinez' chal (e); i dit ® di-st-i; quate ® quatre ans; il èst vî ® il è-st-èvôye
2) Morphologie: les combinaisons de sons
L'article défini, l'article suivi d'une préposition
Français |
wallon |
le, la |
l(i); {l(u), la; èl, 'l} |
du |
do {dè, dou, du} |
de l' |
d(i) l' {d(u) l', d(ou) l'} |
de la |
dèl {do l', dou l', du l', d' la)(principe analogique) |
des |
dès (di lès, du lès, d' lès, di l's-) |
au(x) |
au, aus, ausès {å, â, ås, âs, asès, a lès, a l's-} |
à l' |
a l' |
à la |
a l' (principe analogique) |
(de au) |
dau {då, dâ} |
(de à l') |
da l' |
(de à la) |
da l' {dol, doul} (principe analogique) |
(de aux) |
daus, dausès {dås, dâs}, dausès |
en le |
è {o, ou} |
en l' |
è l' |
en la |
è l' {ol} |
en les |
èsès (osès) |
par le, par les |
pau, paus, pausès {på, pou} |
L'article indéfini
Les noms substantifs et adjectifs
le pluriel:
s: dès cofe-fôrts, dès pî-scayes (ardoise du bas du toit), dès pî-notes (notes de bas de page)
2 s: dès mêssès-idêyes (principes)
invariable: dès atrape-mouches, dès ramasse-poûssîre, dès scrèpe-cîr (gratte-ciel), dès ratind-tot (café louche), dès raploû-tot (rendez-vous général)
Le féminin:
le trait d'union des noms composés:
Les adjectifs et pronoms
Les adjectifs possessifs:
mi, mi- + voyelle (mi-ome)(aussi: m(i)-n-ome)
ti, ti- + voyelle (ti-ome)
si, si- + voyelle (si-ome)(aussi:s(i)-t-ome)
nosse, noste + voyelle (noste èfant)
vosse, voste + voyelle (voste auto)
lêu, leû-z-+ voyelle (leû-z-èfant)
mès, tès, sès, mès-+ voyelle (mès-omes)
nos, vos, leûs; vos-+ voyelle (vos-autos)
Les adjectifs et pronoms démonstratifs
Masc: c(i) + NOM + ci (chal), la: (ci djeû ci, su (so) ç' plake la)
Fém: c(i)t- + voyelle + ci (chal), la: (cit-ome ci, après ç't-anéye-là)
(e, s): ci feume la, cisse tièsse la, divins ç' tièsse la, ciste eûre la
masc & fém: cès + NOM + ci (chal), la
cès- + voyelle + ci (chal), la
wice (e) vient de 'où èst-ce ® w' èst-ce ® wèce ® wice (Feller, 1912, 176).
-ce: dans: èst-ce qui t' vins?, comint-ce qui, qwè-ce qui n'va nin?
Les pronoms possessifs:
-s au pluriel (voir 1.3.3. Unification de la morphologie suivant l'ALW 2)
Les adjectifs et pronoms numéraux cardinaux
Notamment: 17: dî-sèt'; 18: dîj-ût'; 19: dîj-noûf; 20: vint'; 21: vint'-y-onk; 80: qwate-vints (e) quatrè-vints, iûtante; 2000: deûs mèyes; 2.000.000: deûs milions.
Les adjectifs qualificatifs
épithètes féminins pluriels: one grande fleûr ® dès grandès fleûrs, dès rodjès fouyes (principe analogique)
Le verbe: (voir: 1.3.3. Unification de la morphologie)
1re personne du sg.: pas de s: dji so, dj'aveu
3e personne du pl du subjonctif présent: pas de nt: qu'i tchantèche {-enuche, inche}
2me personne du sg.: pas de 's': vin, beû (bois)
Le trait d'union
L'élision
Remarques diverses
Les mots étrangers:
Il faut en distinguer 3 types
Unification de la phonologie
1) Voyelles instables
Voyelles épenthétique et prosthétique
prosthétiques: - voyelle # s +CC # s +V+C.ex.:(SW) la scole - do l'sucole; po scrîre - po l'sucrîre;la spale - oune supale; i sêt spârgni - i pout l'supârgni; do spès cafè - do l'supèsse sope (Francard, 1981, 171).Pas de voyelle prosthétique pour les mots d'introduction récente: scarole, scapulêre, scarlatine, ...
épenthétiques: dans la flexion verbale: infinitif en -C + lerrer # ® présent simple -Cèlr...: ner(Bast.) futur simple condit. présentimpératif présent ex.:(SW) i duscopèle, i dobèle, il infèlerè, i râvèlerè, ça c'pètèle; i mostère, i s'mâvère; i tikène (taquine), i kètène (picore), i sîzène (ibid., 175- 177); (à Liège et à Namur: -ter: i platchetéye (faire des embarras), i tchafetèye)
Voyelles caduques
ë: voyelle sourde en Brabant wallon (djë so v'në): ® GRAPHIE STANDARD: i ou u
ôn (ô mi-nasalisé) ® GRAPHIE STANDARD: ô (Gaziaux, 19.., Le parler de Jauchelette, XIII-XIV) ® (sud-wallon et centre-wallon).encore prononcé dans le sud-wallon, à Bertrix par certains témoins (Anselme, 1984, 39); très faible dans: an lès (h)înét toutes (Pierret, 1966, 54); à Bastogne: absence de liaison entre l'initiale et la consonne précédente dans: dès hèsses mais h est légèrement audible dans 'hèye (Francard, 1980, ...); à Longlier: chez certains wallophones âgés: hosse (je) hoche), duhawè (houer), dushintchè (Pierret, 1984, ...); à Léglise: le h- initial étymologique se prononce dans hâye (haie), heurée (hallier), hôrlé (talus); ne se prononce pas dans ouline, utchè (appeler); se fait encore plus ou moins sentir selon le locuteur dans (h)asse (hêtre), (h)oupe (Nicolaï, 1987, ...) .à Fosse-la-Ville (CW), on dit 'li hièrdau'sans élision mais 'su l'ièrdau'avec élision, 'on hûlau'ou 'on-ûlau'. Le phénomène d'amuïssement n'est donc pas assez achevé pour qu'on puisse toujours supprimer 'h' de l'écriture. _ (est-wallon)chèrveû: ch- est une altération de si-: (Haust, 1925, 58) de même: apontchèdje ® apontièdje; botchèdje ® botièdje;tchèsse ® tièsse; djâle ® diâle; djèrin ® dièrinl'ich-Laut à LierneuxVielsalmMalmedy: s'écrit hi-: Hièrlot
Unification phonologique suivant les cartes de l'ALW 1
N.B. L'utilisation des parenthèses est équivalente à la fréquence de la forme dans le dialecte concerné. Plus il y a de parenthèses autour du mot, moins il est fréquent.
Mot français |
OUEST- WALLON |
CENTRE- WALLON |
SUD- WALLON |
EST-WALLON |
R.W. (rifondu walond) |
aiguille |
egui(ye) euwi(ye) ewi(ye) |
awi(ye) ewi(ye) |
awi(ye) agû(ye) |
aweye (awiye) |
awiye, ewiye |
annee |
ane(ye) |
ane(ye) |
aneye |
on.neye an.neye an.ne |
aneye |
bien |
bin, ben, be |
ben, be bin |
bin, (bie, bieu) |
bin (begn) |
bin |
boeuf |
bieu, boû, bû, bu |
boû |
boû, bû, bu |
boû |
boû |
borgne |
bwagne, -we-, -or-, -ôr-, -ô-, -on- |
bwagne |
bwagne bôgne bongne |
bwegne (bwagne ) |
bwagne |
bouteill e |
boutaye, -aye, bouteye, -eye |
boteye, (-eye), (bouteye, -eye) |
boteye, -eye, bouti(ye) |
boteye, (-eye) |
botèYE |
cendre |
cinde cede |
cinde cede cene |
cene çane |
cinde cene cene |
CINDE CèNE |
cerise |
cerije cere(n)je |
cereje, (cerije) |
cerije celije |
celihe, ci-; cerehe |
CeReJE CeRiJE |
chambre |
tchambe |
tchambe |
tchambe tchan.me |
tchambe |
TCHAMB E |
chanvre |
tchane |
tchene |
tchanve, (-ene) |
tchene |
TCHeNE |
chapeau |
tchapiô capia tchapia |
tchapia |
tchape tchepe |
tchape |
TCHAPI A TCHAPe 17 |
char |
tchar, -år, -ôr;tchaur |
tchaur |
-ar, -ôr, (-er) |
tchar, -år, -ôr |
TCHAUR TCHaR |
charpent ier |
(carpinti) tcherpeti |
tcherpeti |
tcherpeti, -penti |
tchepeti |
TCHer- PeTi |
chasseur |
cacheû tchesseû |
tchesseû |
tchesseû |
tchesseû (-r) |
TCHeSS Eû |
chausse |
tchausse (cauche) |
tchausse |
tchausse, -asse |
tchåsse, -asse, (-ausse) |
TCHAUS SE |
cher |
tcher |
tcher, -ir |
tchir |
tchir cher cher tchier |
TCHeR TCHiR |
cheveu(x ) |
tch'veûs, -eus -f- |
tch'vias -f- |
tch'ves tch'veû, -eus; tch'ves -f- |
dj'ves -v- |
TCH(I) VIAS TCH(i) VeS |
chien |
tchi, -in tchen, -e |
tchin tchen, e |
tchin (tchyin, -ye) |
tchin tcheng, (-en, e) tchegn |
TCHIN |
cinq |
chonk cenk, cek cink |
cink cenk cek |
cink |
cink cegnk cenk, cek |
cink |
clocher |
clokei; (-tche), clotchi |
clokei; clotche (sud), -tchi |
clotche; (-chi) |
clokei |
CLOKE CLOKi; CLOTCH ECLOT CHi |
clou |
clau |
clau |
clau, -a |
clå, -ô, - a;(clau) |
CLAU |
connaitr e |
conete coneche |
coneche (conuche) |
k'nuche, -ouche, -i; counichec onuche |
k'nohe (k'nohe: ich-Laut) |
CONeCH E K(I)NO HE |
couture |
cousture (cousteure ) |
costeurec ostere |
(costeur e) costere cousteure (coustere ) |
costeure (costare, costore ) |
COSTEU RE |
craie |
croye, -ô- |
crôye |
crôye |
crôye |
CRôYE |
croûte |
crousse |
crosse |
crousse crosse |
crosse, (creusse) |
CROSSE |
cuir |
cwir, cûr |
cûr;cû, -u |
cûr, cwir |
cûr |
CûR |
dent |
dint |
dint |
dint |
dint |
DINT |
descendr e |
diskinde, des- |
diskinde, des-dichinde; (distchi nde) |
dichinde |
di(s)hin de; (duhyind e) |
DI(S)C HINDE |
dimanche |
dimince dimegne |
dimegne |
dimegne dimantche dimatche |
dimegne |
DiMeGN E |
eau |
iau eûwe |
ewe, (ewe, eûwe) |
ewe ewe |
ewe |
eWE |
echelle |
esk(i)eye eskiele estchele escaule chaule eskilei-, eskiye |
chaule |
chaule hale |
håle, -a-(hiale, h aule) |
CHAULE |
ecume |
escume |
chume chime |
chume choume |
ho(u)me (h(i)oum e) |
CHUME |
engrais(ser) |
(in)gress-egress-;ecrach-, in, a- |
ecrauch-ecrach-acrach- |
(ecrach-) acrach-(ingress-, egress-) |
ecrah-, -åh-(ecrauh-, ecrahy-) |
eCRAUC Hi eCRACH i |
ensemble |
in-, a-, echene;(echone, a-;echeune, a -) |
echone |
assan.ne, e-;assone, e- |
essonle (esson.n e) |
eCHONE eSSONE |
epine |
espene, spene |
spene, (speune) |
spine |
spene, (spine) |
SPeNE |
equerre |
equerre |
scwere, equerre |
scwere, equerre |
scwere |
SCWeRE |
ete |
este, -e |
este, -e |
este, -e |
oste (este) |
eSTe |
etoile |
estwele, i-;estwale, -ole |
stwele, (-a-) C1: creûjete neûjete |
stwaye steûye etwale |
steûle |
STWeLE STEûLE 19 |
faim |
fwin (fan.y, fangn) |
fwin (fan.y, fangn) |
fwin (fin) |
fin (fwin) |
FWIN |
fer |
fier, (-ier) (fer, fer) |
fier |
fier fier, fer, fer |
fier fier |
FIeR |
fetu |
festu |
fistu (fe°ste°) (fustu) |
fistu |
fistou |
FISTU |
feuille |
feuye, -eû-fouye (fweye) |
fouye |
fouye fû(ye) |
fouye foye |
FOUYE |
fleau |
flaya (flayau) |
flaya (floya) |
fle fle |
flo(y)e, -e(floya) |
FLAYA FLOYé |
frere |
frere (fre) |
frere |
fre frere |
fre (frere) |
FReRE FRe |
froid |
froûd fwed freud |
fred f®wed |
freûd frwad (fred) |
frûd freûd |
FReD FREûD |
genou |
djinou gngnou |
djino gngno |
djino gngno gnou |
djino gngno |
DJINO GNGNO |
glace |
glace |
glace |
glece glace |
glece |
GLACE GLeCE |
guepe |
wesse wespe |
wesse wespe |
waspe wepse (wesse, wespe) |
wasse wesse, guepier e |
WeSPE WeSSE (syn: wespir e) |
hache |
ape apiete |
epe |
... |
hepe |
HePE |
haie |
aye ôye (avec liaison) |
aye, ôye (avec liaison ou avec hiatus) |
haye hôye (h)aye (h)ôye |
haye hôye |
HAYE |
herse |
ierse ierse iesse |
iesse ipe |
ipe ierpe irpe |
ipe (epe) |
IeSSE iPE |
jambe |
djambe |
djambe |
djambe djan.me |
djambe (djåmbe, djombe) |
DJAMBE 20 |
langue |
langue |
linwe |
linwe lingue |
linwe lewe lenwe |
LINWE |
le (art.) |
el |
li le° |
li, lu, el, (le°) |
li lu |
LI |
lit |
lit, lit, let |
let, let (lit, lit ) |
let lit, lit |
let |
LeT |
maison |
meson, -e-, -e- meso, -e-maujo(ne) maujon |
maujone (maujo) maujon |
maujon majon |
mohon mo(h)one mahon manhon |
MAUJON (E) |
maitre |
mete messe |
maisse messe |
messe mwesse mwesse |
messe |
MAiSSE entre e ou e ou +-e ou +-e |
manche |
mance monce mantche |
mantche |
mantche (mintche ) |
mantche måntche montche |
MANTCH E |
marche |
martchi, -i, -ar-(martche, -e, -ar-) |
martchi, -i, -ar- |
martchi, -i, -ar-(martchie ) |
martchi, -i, -ar- |
MaRTCH I |
metier |
mesti, (-i) |
mesti, (-i) |
mesti, (me°stier, mustie) |
mesti |
MeSTi |
miroir |
mirwe, mu-; (mirwar) |
mirwe, mu-; (me°rwe) |
mireû, mu-; mirwa, mu- |
mirû, mu-, - u; mireû, -u |
MURWe MUREû |
mort |
moûrt, (-ôrt) |
mwart |
mwart mwart môrt, mort |
mwert mwert |
MWaRT |
morte |
morte, -oûr-, môte |
mwate |
mwate môrte |
mwete (-ate) |
MWATE |
mouche |
mouche |
moche mouche |
moche mouche |
mohe (mohe: ich-Laut) |
MOCHE |
moyeu |
moyeû mou-, -eu; mo(u)you, -oû |
mouyou mo-, -oû |
moyou, -oû mo(y)u mouyu, -û |
moyou, -oû |
MOYOU 21 |
mûr |
meûr |
meûr |
meûr |
ma(w)ôr, mawor maweûr, -eur; maw; (meûr) (ma(w)o ûr, -our) |
MEûR |
os(er) |
oûs-, ôs- |
was-, wa-(oûs-, ôs-)(au sud-ouest) |
was- ôs- |
wes-(My: was -) |
WASU |
pain |
pan.y pin |
pwin (pan.y) |
pwin (pin) |
pan, (pon, pwin) |
PWIN |
peine |
pin.ne pene, pwene, pwene |
pwin.ne |
pon.ne |
pon.ne (pwin.ne, pône) |
PWIN.N E |
perche |
pierce pe-, pe-, pertche |
piece |
pice; pe-, pe-pertche; pie-, pietche |
pice pece |
PIeCE, PiCE |
perdu |
pierdu |
pierdu, -e° |
pierdu, (-ou), perdu perdu |
pierdou |
PIeRDU |
perdue |
pierdûye |
pierdeuwe, -ewe, -uwe; piarduwe |
pierdu, -û, -e°; perdu, -û, -e°; perduwe, (pierdoye) |
pierdowe pierdou (pierdou ye) |
PIeRDU WE |
pied |
pied pied, pie°d pid |
pid (-i) |
pid, (pied, pied, pie°d) |
pid |
PiD |
plume |
plome pleume, -u- |
plume, -eu-, (-o-) |
-o-, -eu-, -u- |
-ou-, -o- |
PLOME |
poire |
pware, -a-pwere pwere |
pware, -a-pwere, -e- |
pware, -a-(peûre) |
peûre (pûre) |
PWaRE, PEûRE |
pourceau |
pourcha, -cia |
pourcia |
pouce, -e; (porce, -e) |
pource, -e; (porce, -e) |
POURCI A POURCe |
poisson |
pechon |
pechon |
pechon |
pehon |
PeCHON |
porter |
porter, -ôr-, -oûr- |
pwarter, -a-, -e |
pwarter, -a-, -e(pwate) porter, -ôr- |
pwerter |
PWaRTE R |
C78 |
|
|
|
|
|
poussier e |
poussiere, -oû- |
poûssere, (-ire) |
poûssire; poûssiere pou- |
poûssire (poûssi, -i) |
POûSSi RE |
puis(er) |
pûj-, puj- |
pûj-, puj-poûj-pouj- |
pûj-, puj-;pûje, puj -;poûj-, pouj- |
pouh-poûh-(pûh-) |
PûJi POûJi |
queue |
queuye, -eû-, queû; queuwe, -eû- |
queuwe; quewe (major.) |
quowe; queuye, -eû-; queû |
quawe (quowe) |
QUeWE, forme centra le |
regain |
wayin |
wayin -en |
wayin we- |
wayin we- |
WAYIN |
regle |
rile |
rile |
rile regle |
rûle (rile) |
RiLE |
ronce |
ronche, -ån- |
ronche, -ån- |
ronche |
ronhe, -ån-; rônhe; ronhe (ich-Laut) |
RONCHE |
roue |
rûwe, -u-;reû; rouwe, -oû- |
reuwe; rûwe, -u-; roûwe, -ou- |
roû;roûwe, -ou-; rûwe, -u; rû, -u |
rowe; (roûwe, -ou-); (rou, -oû) |
ROûWE |
rue |
rûwe, -u-; (rû, -u) |
rûwe, -u-(rewe); roûwe, -ou-; reuwe |
rouwe, -oû-; rû, ru |
roûwe, -ou-; rowe |
ROûWE |
ruelle |
ru(w)ele (ruwale) |
rou(w)ale (ruwale) |
rou(w)ale (ruwale) ru(w)ele |
rou(w)al e |
ROUWAL E |
sac |
satch |
satch |
satch |
setch (My: sat ch) |
SATCH |
scier |
souyi, -ou-; so(y)i, -i |
soyi so(y)i (sôyi) |
soye so(y)i, -i |
so(y)i, -i; soy |
SOYi 23 |
semaine |
semene sumin.ne samwene semwene (samin.ne) |
samin.ne, -mw- |
sumwin.ne se-; samin.ne; sumin.ne; semene |
samin.ne samene, -ene |
SAMWIN.NE |
soif |
soû swe, seu |
swe, seu |
se, seu, swa |
seû (sû, su) |
SWe SEU |
soleil |
soley soya, solia |
solia |
sole, -e; s'lo |
solo |
SOLIA SOLO |
table |
tabe taube tabe table |
tauve, -a- |
taule (tave, tauve, tale) |
tave tauve |
TAUVE |
tendre |
tinre tere |
tinre |
tinre |
tinre tere |
TINRE |
tete |
tiesse |
tiesse |
tiesse tesse |
tiesse |
TIeSSE |
un +C |
in |
on (in: sud-ouest) |
on (i) (un) |
on (ô) |
ON |
veine |
vin.ne vene |
win.ne wene (vwin.ne) |
von.ne |
von.ne vône (win.ne, wene) |
WIN.NE VON.NE |
vie |
viye (vi) |
viye |
viye (vi) |
veye, ve-;(viye) |
ViYE |
village |
viladje |
viladje (viyadje, -a-, viadje) |
viyadje, -a-, viadje |
vi(y)edj e |
VILADJ E VIYADJ E |
(il) voit |
vwet wet |
vwet wet, veut |
vet, vwet, (vwat) |
veût |
VEUT VWeT |
N.B. Additions de Laurent Hendschel (in: Quelques propositions en vue de l'établissement d'une langue wallonne écrite commune, 1993)
croître cas -h-1 |
-ch-: crèchei |
-ch-: crèche |
|
-h-: crèhe |
-CH-: crèche |
prison cas -h-2 |
|
-j-: prîjon |
|
-h-: prîhon |
-J-: prîjon |
chien cas -in |
-én: tchén |
-in: tchin |
-in: tchin |
-in: tchin |
-IN: tchin |
tuer, brûler cas -u, û--ouoû- |
|
tûwetoû we |
|
|
toûwe
broûle |
croûte, trouver cas: -oou- |
crousse
trouver |
crosse
trove |
|
crosse
|
crosse
trove |
bras, glace: -aè- |
glace bras |
glace brès |
|
glèce brès' |
glèce brès |
1.3.3. Unification de la morphologie
Il s'agit avant tout d'unifier la conjugaison verbale et la forme des affixes.
1.3.3.1. Unification de la conjugaison
Il faut traiter chacune des 5 conjugaisons sous forme de tableaux.
1) 1ère CONJUGAISON: les verbes en -ER (-è) |
OUEST-WALLON |
CENTRE-WALLON |
SUD-WALLON |
EST-WALLON |
WALLON GENERAL |
|||
djè-u, ti, i, nos/nous/dju vos/vous, is |
dji, ti, i, nos, vos, is |
dju, tu, i, dju, vos, is |
dji, ti, i, nos, vos, is |
DJI, TI, I, NOS, VOS, IS |
|||
INDICATIF PRESENT |
|
|
|
|
|||
plante plantes plante plantons plantez, -èz plantenut |
plante plantes plante plantans plantez, -oz, enut, -èt(SE-Ard); -enèt, -eneut (C49) |
plante plantes plante plantans plantoz plantant |
plante plantes plante plantans plantez; -oz(LR) plantèt |
-E -ES -E -ANS -EZOZ -èTENUT |
|||
IMPARFAIT |
|
|
|
|
|||
planteû, -è
|
plantè, -éve, -eu -eûve, -o (Ard) |
planto
|
plantéve;-eûve (LW)
|
-éVEEUS |
|||
planteûs, -ès |
plantès, -éve, eus -eûve, os |
plantos |
-éves; -eûves (LW) |
-éVES EUS |
|||
planteût, -èt |
plantèt -éve, eut -eûve, ot |
plantot
|
plantéve;-eûve (LW) |
-éVEEUS 26 |
|||
plantines, -énes |
-înes, -ins -in.n; dji plantins (Ard); -ines (C49) |
dji plantins |
plantîs |
-INS |
|||
plantîz |
plantîz; -iz(C49) |
plantîz |
plantîz |
-îZ |
|||
-tinent, -ténent |
plantèt, -îne, int in.n;int (Ard) |
plantint |
plantît; -tîvèt (LW) |
-INT |
|||
FUTUR SIMPLE |
|
|
|
|
|||
planteraî |
-raî, -rè |
planterè |
planterè |
-Rè |
|||
planteras |
-ras, rès |
-rès |
-rès |
-RèS |
|||
plantera |
-ra, -rè |
planterè |
planterè |
-Rè |
|||
planterons |
-rans |
-rans |
-rans |
-RANS |
|||
planterez, -èz, -oz |
-rez, -roz |
-roz |
-rez |
-ROZREZ |
|||
planteront |
-ront |
-rant; (LV)ront |
-ront |
-RONT |
|||
PASSE COMP. |
|
|
|
|
|||
aî planté |
aîa planté(N )- è(S) |
ê, t' ès, il èplanté |
a planté |
A -é |
|||
PQP |
|
|
|
|
|||
aveû -è planté |
avè, éve, -eu, eûve, -o planté |
avo planté |
aveû planté |
AVéVE AVEU -é |
|||
FUTUR ANT. |
|
|
|
|
|||
auraî |
auraî-èplanté |
ârê planté |
årè planté |
AURè -é |
|||
|
|
|
|
27 |
|||
PASSE SURCOMPOSE |
1)aîa ieû planté -è 2)avè ieû planté 3)auraî ieû planté |
|
|
DJ' A IEûAVU -é |
|||
CONDITIONNEL PRES. |
|
|
|
|
|||
plantereû, -è |
planterè -réve -reu -reûve -ro(Ard) |
plantero |
-reû
|
-RéVE REU |
|||
plantereûs, -ès |
-rès -réve -reus -reûve; -ros |
-ros |
-reûs |
-RéVE REUS |
|||
plantereût, -èt |
-rèt -réve -reut -reûve -rot |
-rot |
-reût |
-RéVE REUT |
|||
planterines, -énes |
-rînes -rins -rin.n dji planteri ns(Ard) |
dji planteri ns |
-rîs |
-RINS |
|||
planterîz |
-rîz |
-rîz |
-rîz |
-RîZ |
|||
planterinent, -énent |
-rînent -rint -rin.n |
-rint |
-rît |
-RINT |
|||
CONDITIONNEL PASSE |
aurè -réve -reu -reûve -ro(Ard) planté |
âro planté |
åreû planté |
AURéVE AUREU -é |
|||
CONDITIONNEL PASSE SURCOMPOSE |
... ieû planté |
|
|
AURéVE AUREU IEûAVU -é 28 |
|||
SUBJ. PRES. |
qui dj't'i nosvos is |
|
|
QUI DJ'T'I NOSVOS IS |
|||
plante plante plante plantonche
plantéche
plantenuche
|
plante plante plante -anche; dj' -inche (Ard) -oche; -éche; -îche (Ard) -enuche; -inche (Ard); -enèche (C49) |
plante plante plante dj' plantins;-anche (LV) plantîz
plantint;-anche, -inche (LV) |
plante plante plante -anse; (LR) -anhe -ése; (LR) -éhe, ohe -èsse; (LR) plantèhe |
-E -E -E -ANCHE
-OCHE -éCHE
-èCHE -ENUCHE
|
|||
SUBJONCTIF IMPARFAIT |
|
|
|
|
|||
planteûche, -iche planteûche , -iche planteûche, -iche plantîche, -éche, -inche
plantîche, -éche, -inche plantîche, -éche, -inche |
-îche, -iche -îche, -iche -îche, -iche -inche; -e°chine (C49) -îche
-inche |
-uche
-uche
-uche
-inche
-îche
-inche |
-asse; (LR)ahe -asse
-asse
-ahîsse; (LR) -ahins -ahîsse; (LR) -ahîz -ahîsse; (LR) -ahint |
-ICHE
-ICHE
-ICHE
-INCHE
-îCHE
-INCHE |
|||
SUBJ. PASSE |
eûche, u-;eûye, -che -é |
aye, ... planté |
åye, ... planté |
EûCHE âYE -é 29 |
|||
SUBJ. PQP |
eûchiche planté, ... |
avuche planté, ... |
avasse avahe planté, ... |
EûCHICHE AVICHE -é |
|||
IMPERATIF |
|
|
|
|
|||
plante plantons plantez, -èz, -oz |
plante plantans plantez, -oz |
plante plantans plantoz |
plante plantans plantez |
-E -ANS -OZEZ |
|||
PARTICIPE PRES. -ant |
plantant |
plantant |
plantant |
-ANT |
|||
INFIN. -er |
-er;è(S) |
planter |
planter |
-ER |
|||
INFINITIF PASSE |
awè -é(N)-è(S);avèr -è (Ard) |
|
|
AWè AVEûR -é |
|||
INFINITIF PASSE SURCOMPOSE |
awè ieû planté-è(S);ARD avèr iu plantè |
|
|
AWè AVEûR IEûAVU -é |
|||
VOIX PASSIVE |
être + P.P. |
|
|
èSSE +p.p. |
N.B. En EST-WALLON:
PASSE SIMPLE: dji planta, ti plantas, i planta
nos plantîs, vos plantîz, is plantît
PASSE ANTER.: dj' ava planté, t' avas... il ava...
Verbes partiellement irréguliers |
1) Changements au RADICAL |
A l'indic. présent, aux temps dérivés et au subjonctif présent: aux 3 personnes du sg:
_ les VERBES en - voyelle + wer: _ la voyelle est allongée:
.saluwer _ dji salûwe; dji salûwerè; qui dj' salûwe;
salûwe !
.djouwer _ dji djoûwe; dji djoûwerè; qui dj' djoûwe
djoûwe !
.touweralouwermouwerpouwersouwer et leurs composés.
(mais en EW: notamment condit.: is touwerît(WB)
_ les VERBES en -C +(e)ler: _ -C +è+ ler:
.brodeler _ dji brodèle; dji brodèlerè; brodèle !
.chufler _ dji chufèle; dji chufèlerè; chufèle !
.infler _ dj' infèle, infèlerè 30
.gonfler _ dji gonfèle
.bukeler chupeler copler dobler daubler gadeler mauveler museler pîteler rassembler rauveler rèkeler richeler rinoveler ronfler roufeler saucler sauteler sofler tanfler toreler tripeler troûbler tûteler zoubler et
leurs composés.
(idem pour le SW: BastogneMarche, Tenneville: chofèle, sâkèle, infèle (MFT); l'est-wallon: JD;
l'OW: èle sautèle (Barbençon, ...)
_ EXCEPTIONS:
bèdeler _ èle bèdeléye aveûler _ aveûle
peûpler _ peûpepeûpléye ûler _ ûle
chîjeler _ chîjèle-léye tanseler _ tansèle-léye
(C49_)
djaveler _ i djaveléye niaweler _ niaweléye
chiteler _ chiteléye trimeler _ trimeléye bindeler _ bindèlebindeléye
boteler _ botèleboteléye
pèsseler _ pèssèlepèsseléye
(Bastogne_)
beûrler _ beûrlèye
_ certains VERBES en -ener:
.(C49) -ener _ -èneenéye:
i mèche°nemèchenèye i basse°nebassenéye (bassine (une plaie)
.(Bastogne) -ener _ -ène: i pachène
.certains VERBES formés par élision retrouvent la voyelle perdue, mais peuvent également prendre la finale -éye:
abandener _ dj' abandone-denéye; dj' abandonerè-denéyerè
abotener _ dj' abotoneabotenéye;...
_ certains VERBES en -C +rer: _ C +V+ re:
.lîvrer _ dji lîvère
mostrer _ dji mostère (ou dji mosse)
intrer _ dj' intère (id. en sud-w.(Bast.), ouest-w.(GR) rèscontrer_ dji rèscontère
.N.B.Conjugaisons locales:
(Faymonville (E145) ouvrer _ dj' ouvére, n'ovrans, dj' ovréve, dj' ouvêrrî; dj' é ovré
(La Gleize) (LR) dj' oûvère ovrans
(Liège)(JD) intrer _ dj' inteûre, inteûrerè; mostrer _ dji mosteûre; ovrer _ dj' oûveûre
_ certains VERBES en -rder-rner-rter: - r _ Ý + finale muette:
.waurder _ dji waude, dji wauderè (id. en EW: JD)
dispièrter_ dji dispiète-èrtéye
pwârter _ dji pwate (id. en SW(B1);OW: pwate et poûte; EW: dji pwète)
toûrner _ dji toûne (cf en SW (B1;Warm.: quu dju toûneûche) 31
.bwèrder(EW: JD)_ dji bwède
bourder(id) _ dji boûde
en -rler (Bastogne):
.pârler _ i pâle, is pârlant; i pârlot; i pâlerè
qu'i pâle; pârlé
en -ster (EW: JD):
. adjuster_ dj' adjusse (EW) adjustêye
_ rôster (ôter): -st- _ -ssst-: dji rôsserôstéye
mostrer: dji mossemostère
pruster: dji prusseprustéye
goster: dji gosse (EW: JD: +)gostêye; i gostrè(JD: +) gostêyerè
coster: ça cosse (EW: JD: +) costêye
_ acsèpter: dj' acsèpe(SW: B1;EW: JD) (JD) acsèptêye;
il acsèptrè (SW) qu'il acsèpe
_ divers:
__le verbe DINER (duner: SW: LV)
. indicatif présent: dji done (SW: dène)
. condition.présent: donereu, -évedôreu, -éve
. futur simple: donerèdji dôrè (donrè: est-w: JD)
(dènerè, dinrè: SW: MFT)
. participe présent: dinant (OW: donant). participe passé: diné (SW: Warm: dèné)(OW: doné)
__(centre-wallon) choûter:
. aux 2es personnes de l'IMPERATIF: choûtechoû; choûtezchoû
__(sud-wallonBastogne)
encombrer: il encombe; il encombrè;qu'il encombeencombruche
an'ministrer: il an'minisse, il an'ministrant; qu'il an'minisse
__(est-wallonLiège)(JD)
pèser: dji peûse, peûserè
lèver: dji lîve, lîvrè crèver: dji crîve
(= Bast.(SW);
aclèver: dj' aclîve
hèrer: dji hére, hérerè sèrer: dji sére, sérerè
ètèrer: dj' ètére rèser: dji rése
hiner: dji hène, hinerè adviner: dj' advène
miner: dji mon.ne mine, minerè ou mon.nerè
(dji mon.no: SW: LV)(i moune: SW: Warm)(mwène, mêne: OW)(inf.: min.nè(OW)
limer: dji leume
dorer: dji dôre forer: dji fôre
32
cover: dji keûve dimorer: dji d'meûre, d'meûrerè
hover: dji heûve, heûvrè plorer: dji pleûre
prover: dji prouve trover: dji trouve (=OW), trouverè;
vos troûveroz(My)
bouwer: dji bowe louwer: dji lowe, ...
toumer: dji tome, toumerè foumer: dji fome, ...
(teume: SW: LV)
djuner: dji djeune, dji djunerè
strumer: dji streume, dji strumerè
lumer: dji leume durer: dji deure
hurer: dji heûre durer: dji deûre
mès(u)rer: dji mèseûre
ûler: is heûRlint
__ dimèrer: (OW) i d'meûre-eure; (EW) d'moré(p.p.); (SW) i d'meûrrè (LV), dji d'meurans(MFT)
2) Changements dans la DESINENCE |
à l'indic. présent et subjonctif présent et dérivés: la désinence -éye:
_ certains VERBES en -(e)ler (voir plus haut) _ -(e)léye
_ les VERBES en -yeleryeter
.disbrauyeler _ dji disbrauyeléye; dji disbrauyeléyerè disfouyeter _ disfouyetéye
.bîyeter coyeterèmîyeterfouyeterscayeter et leurs dérivés
_ les VERBES non repris dans les exceptions précédentes, dont le radical se termine par 2 consonnes qui ne font pas partie d'une diphtongue -inonan...:
.blameter _ dji blametéye; dji blametéyerè
abwèssener dj' abwèssenéye
.aprèsterpèneter; (EW) arèster
Donc tchanter, rimonter, pwinter suivent la règle générale: dji tchanterimontepwinte, ...
_ les VERBES en -eter
.acheter _ dj' achetéyerè (id. en est-w avec atcheter)
broucheter _ brouchetéyerè
trameter_ trametéye (sud-wallonBastogne)
.acrotcheter, ablouketer: id
! anicheter_ il anicheanichetrè, qu'il aniche (SW: Bast.)
33
_ les VERBES en -ener
.(C49) bassener _ i bassenéye (abattre (des fruits),
che°vener _ i che°venéye (fourgonner)
.(SWBast.) aforner_ il aforne afornéye (vx); il afornerè, qu'il afornéye
. (id.) ancrer _ il ancréye
Verbes totalement irréguliers |
1) ALER |
ènn'aler |
è raler |
Indicatif présent
va vas va dalans dalèz, -ez -oz vont |
va vas va alans alez-oz vont |
va vas va dju vons aloz vont;vant |
va vas va alans; djons(JD) alez alèt, vont; djont(JD) |
VA VAS VA ALANS ALOZ-EZ VONT |
Imparfait
aloû (EM) ;daleu aloûs;... aloût;...
dalinetèt;... |
alè, -éve -eu, eûve -o (Ard) alès, ... alèt, ... alînes, .. alîz is-alîne; il alint, -in.n |
alo
-os -ot dj' alins alîz alint |
aleû, -éve |
ALéVE -EU ALéVE-EUS ALéVE-EUT ALINS ALîZ is-il ALINT |
Futur
dira
dirons dirèz is diront |
îraî, îrè îrè îra, îrè îrans îrez-ez is-il îront |
îrê îrès îrè dj' îrans îroz il îrant |
îrè îrès îrè îrans îrez îrèt |
îRè îRèS îRè îRANS îROZ-EZ is-il îRONT |
Passé composé
a dalè |
aîa stî |
ê stî |
|
A STî |
PQP
|
avè, ... stî |
avo stî |
|
AVéVE-EU STî |
34
Futur antérieur
|
auraî-rè stî |
|
|
AURè STî |
Passé surcomposé
|
aî ieû stî, ... |
|
|
A IEûAVU STî |
Conditionnel présent
|
îrè, -réve, -reu, reûve îro (Ard) îrès, ... îrèt, ... îrines, .. îrîz is-îrine, il îrint, ... |
îro
îros îrot dj' îrins îrîz il îrint |
|
îRéVE -EU
îRéVES-EUS îRéVE-EUT îRINS îRîZ is-il îRINT |
Conditionnel passé:
|
aurè stî, ... |
|
|
AURéVE-EU STî |
Conditionnel passé surcomposé
|
aurè ieû stî |
|
|
AURéVE-EU IEûAVU STî |
Subjonctif présent:
vâye |
vauye, vaye;voye (Ard) vauyes, vayes; voyes(Ard) vauye, vaye;voye(Ard) alanche; Ard)dj' alinche aléche, aloche; alîche (Ard) vôyenuche vonche; alinche (Ard) |
vache
vache
vache
alinche_
alîche_
alinche: 3 formes du subj.impft |
|
VåYE
VåYE
VåYE
ALANCHE
ALOCHE -éCHE
ALèCHE VONCHE |
Subjonctif imparfait
|
alîche alîche alîche alinche alîche alinche |
aluche aluche aluche alinche alîche alinche |
|
ALICHE ALICHE ALICHE ALINCHE ALîCHE ALINCHE |
Subjonctif passé
|
eûche (uche)(N); eûye(eûche ) (S); oye (Ard) SITî |
|
|
EûCHE SITî, âYE SITî |
Subjonctif passé surcomposé
|
eûche (uche)ieû stî(N), ... |
|
|
EûCHE IEû STî, âYE AVU STî |
Impératif
dalons |
va alans alez, -oz |
va djans alez |
va djans (JD) |
VA ALANS ALOZALEZ |
36 Participe présent
dalant |
alant |
alant |
alant |
ALANT |
Participe passé
dalé |
alé stî (surtout) |
s(u)tî(MA 51)s(i)tî |
stî, -ou, -u |
STî |
Infinitif
daler |
aler, -è |
|
aler |
ALER |
ènn'ALER: s'en aller, partir
Indicatif présent: dj' è va ou dj' ènnè va, ...;
nos 'nn'alans ou nos-ènn'alans, ...;
il èvont ou il ènn'èvont
Participe présent: ènn'alant
Participe passé: ènn'alé
Subjonctif présent: qui dj' èvaye ou qui dj' ènn'èvaye, ...
Subj. imparfait: qui dj' ènn'aliche, ...
Impératif présent: vas-è, alans-è; alez-è, aloz-è
Participe présent: ènn'alant
Participe passé: ènn'alé
è RALER: s'en retourner
Indicatif présent: dj' è r'va; nos-è ralans; il è r'vont
Impératif présent: va-r-z-è, alans-r-z-è = aloz-r-z-è
_ Passé simple d'ALER: (EW) dj' ala, ...
2) Fé: faire, et ses dérivés |
Indicatif présent
djè fé fés fét f(è)yons, f'jons fèyez, -èz, -oz, fiez, f'jez fèyenut, font; féstèt(O3) |
dji faî ti faîs i faît fians;C49 fe°jans vos fioz; fiez (Ard) faîyenut; fièt (SE) |
fê fwaît(LV) fijans(LV)
fèjoz(MFP)
fijèt(LV) |
(JD) fê
(JD) fans
(JD) fez; f'soz(Sta) (JD) fèt (pfs: font) |
FAî FAîS FAîT FIANS
FIEZ, -OZ
FIèT, FAîYENUT |
Imparfait
f(è)yeû, f'jeû, fèyè;...; fieu, fèyeu (WB);(EM) fzoû f(è)yine f'jine, -éne f(è)yîz, f'jîz f(è)yine, f'jine, -éne; f'zinetèt; (WB) fyint |
fiè, fiéve, fieu, fieûve; fio(Ard); fe°jeûve (C49) fyin.n, ...
fyîz, ...
fyin.n, ... |
f'jo(LV); fayo, fèjo
f'jint(LV);fizint (Mont); fèjint |
féve
(E13) f'sins
fîz
fît(WB); fizît; f'sèt(My); (E13) fusint |
FIéVE, FIEU
FYINS
FYîZ
FYINT
|
Futur simple
fré
frons frez front |
dji fraî, -è
nos frans frez, -oz is front |
frè(LV); fèrè (MFP)
froz(MFP) f(è)rant (MFP |
(JD) frè |
FRè FRèS FRè FRANS FREZ, -OZ FRONT |
Passé composé
|
dj' aî, a faît |
|
|
DJ' A FAîT |
PQP
|
dj'avè, ... faît |
|
|
DJ' AVéVE AVEU FAîT |
Futur antérieur: dj' aurè faît, ...
Passé surcomposé: dj' a ieûavu faît, ...
Conditionnel présent
f'reu |
f'rè, -éve, -eu, -eûve; fro(Ard) |
f'ro |
f'reû |
F'RéVE, F'REU |
Subjonctif présent
fèye, f'zisse fèyes fèye f(è)yonche;f'zisse (O3) f(è)yéche, -oche fèyenuche; f'zistèt(O 3) |
faîye faîyes faîye fianche
fioche faîyenuche |
|
fasse |
FAîYE FAîYES FAîYES FIANCHE
FIOCHE, FIéCHE FIèCHE, FAîYENUCHE |
Subjonctif imparfait
fèyiche, -eûche fèyîche, -éche, -inche |
fyiche fyiche fyiche fyinche fyîche fyinche |
|
(LR) fihe
(LR)fihins (LR)fihîz (LR)fihint |
FYICHE FYICHE FYICHE FYINCHE FYîCHE FYINCHE |
Subj. passé
|
eûche(uche ) eûye (eûche) faît |
|
|
|
Impératif présent
fé fèyons fèyez, -èz, -oz |
faî fians fioz |
fajans(LV) |
fans |
FAî FIANS FIOZ, FIEZ |
Participe présent
f(è)yant; (EM)fèsant;f'jant, f' sant |
fiant; fe°jant (C49) |
f'jant(LV) |
f'sant(Sta, My) |
FIANT |
Participe passé
FéT |
FAîT |
fwaît(LV); fêt(MFT) |
FêT |
FAîT |
Infinitif présent
fé |
fé, fè |
fé(MFT) |
fé |
Fé |
N.B. (E13) i firit: il fit
N.B. Conjugaison interrogative
(BD, 130) " Seuls, le mode indicatif et le conditionnel peuvent prendre la forme interrogative."
ex.: ALER:
Présent: va-dje, vas-se, va-t-i, alans-gne, alez-ve, vont-is?
Imparfait: aléve-dju, aléves-tu, alève-t-i, alîs-ne, alîz-ve, alît-is Futur: îrè-dje, îrès-se, îre-t-i, îrans-gne, îroz-ve, îront-is
Passé composé: a-dje sitî, as-se..., a-t-i, avans-ne, avoz- ve, ont-is stî?
PQP: aveu-dje, aveus-se, aveut-i, avins-ne, avîz-ve, avint-is stî?
Futur antérieur: aurè-dje sitî, ...
Conditionnel présent: îreu-dje, îreus-se, ...
N.B. (est-wallon)
passé simple: ala-dje, alas-se, ala-ti, alîs-ne, alîz-ve, alît-is
passé antérieur: ava-dje situ, avas-se, ava-t-i, avîs-ne, avîz- ve, avint-is stu?
ex.: èSSE: èstans-ne
N.B. - Qui va-dje fé (= (EW) qui va-djdju fé?)
2) 2e conjugaison: les verbes en -î |
(CW: -i (S)-è (S) & en -î (-yii(S)-iè(Ard)
INDICAT. PRESENT |
|
|
|
|
bache
bachons bachèz, -îz |
bache baches bache bachans bachîz, -oz;-ez (Ard) bachenut; bachèt (S, Ard) |
bache |
bahe bahes bahe bahans bahîz; (LR) -îz, -oz bahèt
|
-E -ES -E -ANS -îZOZ
-ENUTèT |
IMPARFAIT |
|
|
|
40 |
|
bachè, -éve -eu, eûve -o;-ive (C49) bachès, ... bachèt, ... bachînes, -chins, -chin.n; -ines(C49) bachîz bachint, ba chin.n, bachèt |
bachîz (Warm) |
bahîve
bahîves bahîve bahîs
bahîz bahît |
-éVEEU
-éVESEUS -éVEEUT -INS
-îZ -INT |
FUTUR S. |
|
|
|
|
bacheraî |
bacheraî, -è -ras, -rès -ra, -rè bacherans bacheroz, -rez bacheront |
|
baherè baherès baherè baherans baherez baheront |
-Rè -RèS -Rè -RANS -REZROZ -RONT |
PASSE COMPOSE |
|
|
|
|
|
aî, a bachî;aî bachè(Ard) |
|
a bahî |
DJ' A BACHî |
PQP |
avè, -éve, -eu, -eûve -o (Ard) |
|
dj' aveû bahî |
AVéVE AVEU -î |
CONDIT. PRESENT bachereû |
bacherè-éve-eu, eûve-ro |
|
bahereû |
-RéVEREU
|
SUBJONCTIF PRESENT
|
bache bache bache -anche -îche, -oche -enuch |
|
bahe bahe bahe bahanse bahîsse bahèsse |
-E -ES -E -ANCHE -îCHEOCHE -èCHE -ECHENUCHE
41 |
SUBJ. IMPARFAIT |
bachîche bachîche bachîche bachinche bachîche bachinche |
|
bahasse bahasse bahasse bahahîsse bahahîsse bahahîsse |
-ICHE -ICHE -ICHE -INCHE -îCHE -INCHE |
IMPERATIF PRESENT |
bache bachans bachîz, -oz -ez (Ard) |
|
bahe bahans bahîz |
-E -ANS -îZOZ |
PARTICIPE PRESENT |
bachant |
|
bahant |
-ANT |
PARTICIPE PASSE |
bachî |
|
bahî |
-î |
INFINITIF |
bachî, -i; -è (Ard) |
|
bahî |
-î |
Verbes partiellement irréguliers CHANGEMENTS dans le RADICAL |
_ les VERBES en -oyî, -èyî (sauf lèyî), -iyî (sauf aviyî):
oèi _ ô.é, î lorsque la dernière syllabe est muette:
.broyî _ dji brôye; dji brôyerè (EW: idem.)(SW: MFT, LV: broye, ploye, loye)
plèyî _ dji pléye; pléye !
wiyî _ dji wîye; qui dj' wîye
.s'anoyî, broyî, froyî, èvoyî, loyî(id: EW), noyî, soyî, voyî; agréyî, nèyî, plèyî, wèyî (N); abiyî, criyî, disbiyî, fiyî, foryî, piyî, priyî, striyî, wiyî et dérivés.
(est-wallon: JD) coyî
(EW) priyî _ dji prèye, di prîyerè
si fiyî_ m' fèye
_ spaurgnî: r _ Ý quand la dernière syllabe est muette aux mêmes temps que ceux précité:
.dji spaugnespaugnerèqui dji spaugne
.cf aussi: taurdjî
_ (centre-wallon: au sud) sètchi, paurti, sôrti (du 3e groupe de conjugaison) se conjuguent, dans le sud surtout, comme BACHî
_ (centre-wallon) waîtî: à l'impératif présent2e p.:
. waî = waîte ou waîtîz, -oz
_ (est-wallon: JD)
clignî _ dji clègne, clignerè rilignî_ i r'lègne, r'lignerè
priyî _ dji prèye, prîyerè si fiyî_ dji m' fèye
babouyî _ dji baboye mouyî _ dji moye
cafougnî_ dji cafogne,
et " d'autres verbes en oyî et ougnî " (JD, 177)
42
Verbes totalement irréguliers |
_ lèyî et dérivés: totalement irréguliers, à assimiler aux verbes du 5e groupe: dji laî (EW: JD: lê); lèyant; lèyî
PRESENT léche
léyenut; -nèt (WB) FUTUR léra, lèyera CONDIT.
SUBJ què dj' léche IMPERATIF lé lèyèz, léchèz PARTICIPE léchant lyî, léchî INFINITIF l(è)yî, léchî |
laî lèyoz, ... laîyenut, ... laîrè
laîreu, ... qui dj' laîye laî lèyîz, ... lèyant lèyî
lèyî |
laî(LV);lé (MFT) lèyez(MFT) lèyint(LV)
lèyant lâichu(LV)
laîre(LV); lêchi(Warm lêssi(MFP) |
lê
lêrè
lêreû; is lêrît
lê lèyoz
lèyant lèyî
lèy(î) |
LAî
LèYèT, LAîYENUT LAîRè
LAîREU, -éVE QUI DJ' LAîYE LAî LèYOZ, -îZ
LèYANT LèYî
LèYî |
Sous-groupe en -yî |
Sous-groupe en -yî (CW: -î(N), -iè (Ard)(OW: -yi)
Modèle: consyî: dji consîye, nos consians; p.p.: consyî
dji consîyerè; qui dj' consîye
(idem en SW, OW, EW: ex.: dji rovîye, r'nètîye(SW: MFT); rovyi(p.p.)(MFP)
_ divers:
(EW: LR) nètyi _ i nètèye nèti (Stavelot-My) _ i nètih;
plêtyi plètèye plêti i plêtih
tchèryi tchèrèye tchèri i tchèrih
wêdyi wèdèye wêdi i wêdih (EW: JD) payî _ dji pâye, påyerè
sayî _ dji sâye, såyerè
(SW) is crîrant
43
3) 3e conjugaison: les verbes en -i |
Les verbes en -i (inf.p.p.indic. prés. sg )(-ichant: au part. prés.)
INDICAT. PRESENT |
|
|
|
|
gârni gârnis gârnit -ichons -ichez, -èz, -oz -ichenut |
gârni gârnis gârnit -ichans -ichoz;-ez (Ard) -ichenut; -èt(SE) |
fini finis finit finichans finichoz finichant |
finih finih finih finihans finihez finihèt |
-I -IS -IT -ICHANS -ICHOZEZ -ICHèT, ICHENUT |
IMPARFAIT gârnicheu, -è |
-ichéve, -eu, eûve -è; -o(Ard) |
finicho |
finihéve
|
-ICHéVE -ICHEU
|
FUTUR gârniraî |
-iraî, -irè, ...; -icheraî (Ard), ... |
finîrè |
finiherè |
-IRè |
PASSE COMPOSE |
aîa gârni... |
ê fini |
dj' a fini |
A -I |
PQP |
avè, -éve, -eu, eûve; -o gârni |
avo fini |
dj' aveû fini |
AVEU, -éVE -I |
FUTUR ANT. |
auraî, -ègârni |
ârê fini |
dj' årè fini |
AURè -I |
PASSE SURCOMPOSE |
aîa ieû gârni avè... ieû gârni |
|
|
A IEûAVU -I |
CONDITION. PRESENT gârnireû |
-irè, -ireu -iréve, -ireûve; -ichero (Ard) |
finîro |
finihereû |
-RéVEREU |
SUBJONCTIF PRESENT finiche |
-iche; (C49) fe°nîye |
finiche |
finihe |
-ICHE
44 |
SUBJ. IMPARFAIT |
gârnichich e, ... |
finichuche |
finihasse |
-ICHICHE
|
IMPERATIF PR.gârni -chons gârnichez, -èz, -oz |
gârni gârnichans gârnichoz |
fini finichans finichoz |
finih finihans finihez |
-I -ICHANS -ICHOZEZ |
PARTICIPE PRESENT id |
gârnichant |
finichant |
finihant |
-ICHANT |
INF. id |
gârni |
fini |
fini |
-I |
Verbes irréguliers |
_ aviyîavancî, du 2e groupe, se rattachent à ce 3e groupe
_ sètchi se conjugue de deux façons: comme le 2e ou le 3e groupe:
sètchi - dji sètchesètchantsètchi
sètchisètchichantsètchi
_ paurti et sôrti _ r disparaît lorsque la syllabe finale est muette: se conjuguent comme le 2e ou le 3e groupe:
.paurti _ dji paute (OW: id)pauterèpaurtantpaurtévepaurti
paurtirèpaurtichantpaurtichévepaurti
.sôrti _ dji sôte sôterèsôrtantqui dj' sôtesôrti (-u(OW)
sôrtirè sôrtichant qui dj' sôrtiche sôrti
_ ! (EW: JD) dji sôrte
.(EW: JD) tchèrdjî _ dji tchèdje
_ (OW) fini: fait au futur: fini(che)raî;
au conditionnel: fini(che)reû
_ (OW: GR) soufri - p.p. soufru; sinti - p.p. sintu
4) 4e conjugaison: verbes en -u |
. inf. présentP.P. en -u (ou -è)
N.B. Ne sont pas compris dans ce groupe:
les participes pris comme infinitifs (5e groupe): oyu pour 'ôre', tinu pour 'tinre', vinu pour 'vinre', soyu pour 'sawèsèpe', oyu pour 'awè'.
SERIE 1: avec l'indicatif présent sg en -e: ascropu, wasu, ... |
INDICAT. PRESENT |
|
|
|
|
wase; oûse(WB) |
wase
|
wase (MFT)
|
wèse(JD)
|
WASE |
FUTUR |
|
|
|
|
|
waserè |
|
wèserè
|
-Rè |
IMPARFAIT |
waseu, ... |
|
wèséve
|
-éVE -EU |
SUBJ. PRESENT |
wase |
|
wèse
|
-E |
SUBJ. IMPARFAIT |
wasiche
|
|
wèsasse |
-ICHE |
PARTICIPE PRESENT |
wasant |
|
wèsant |
-ANT |
IMPERATIF |
wase |
|
wèse |
-E |
INF.onzu |
wasu |
ôsu(LV) |
wèseûr |
WASU |
PART.PASSE |
wasu |
|
wèsou |
WASU |
Verbes irréguliers: DWâRMU et SIèRVU |
_ dwârmu et sièrvu perdent -r- devant une syllabe muette à l'indicatif présent et aux temps dérivés, au sg du subj. présent et de l'impératif présent:
.dji dwâmerèsièverè; nos dwârmanssièrvans;...
PRESENT doûr, dôr, doûme, dôme, dwa, dâme, dwâme |
dwâme, dwa |
dwame (x), dwar |
dwème, i dwêrt |
DWAME -ES -E DWâRMANS DWâRMOZ, -EZ DWAMENUT |
FUTUR |
dwâmerè; dwaraî, ... |
dwamerê |
dwèmerè |
DWAMERè _ -M- |
IMPARFAIT |
dwârmeûve, ... |
|
dwèrméve |
DWâRMEU, -éVE _ -RM- |
SUBJ. què PRES. dj' doûrme, -ôr-, dwâ®me, dâme, don.me |
qui dj' dwame |
dwame |
dwème (JD) |
DWAME -E -E DWâRMANCHE -OCHEéCHE -èCHE ENUCHE |
SUBJ. IMPFT |
qui dj' dwârmiche, ... |
dwarmuche |
dwèrmahe (JD) |
DWâRMICHE _ -RM- |
IMPERATIF |
dwa(me) |
dôr(Warm), ... |
|
DWAME DWâRMANS DWâRMOZ, -EZ |
PART.PRES. |
dwârmant |
dwarmant |
dwèrmant |
DWâRMANT |
PART.PASSE dôrmu |
dwârmu |
dormi;(MFT dwarmou |
dwèrmou |
DWâRMU |
INFINITIF dôrmu, ... |
dwârmu |
dwarmi;MFT dwarmou |
dwèrmou |
DWâRMU |
PRESENT siè®, chève, chér (WB) èles chèrvenèt |
siève, siè
sièvenut |
|
(My) is sièrvèt |
SIèVE -ES -E SIèRVANS SIèRVOZEZ SIèRVèT SIèVENUT |
|
|
|
|
|
FUTUR |
sièverè; sièraî, ... |
|
|
SIèVERè _ -V- |
IMPARFAIT |
sièrveûve, ... |
|
|
SIèRVéVE, -EU _ -RV- |
SUBJ. PRES. |
qui dj' siève |
|
|
SIèVE SIèVES SIèVE SIèRVANCHE SIèRVOCHE -éCHE SIèRVèCHE SièVENUCHE |
SUBJ.IMP. |
sièrviche |
|
|
SIèRVICHE |
PART.PRES. |
sièrvant |
|
|
SIèRVANT |
PART.PASSE |
sièrvu |
|
|
SIèRVU |
INF. chèrvi(O3, 00);(00) sièrvi, -u |
sièrvu, |
|
(Eo) chèrvi, (vx: ) sièrvi |
SIèRVU |
SERIE 2: les verbes avec la dernière lettre du radical à la 1re pers. et -t à la 3e pers. du singulier |
PRESENT mwér(O3)
morons(O3)
courenèt (WB) |
coûr môr; moûr nos courans morans
is coûrenut môrenut |
morans(MFP
|
coûr (JD) moûr (JD)
corèt |
COûR MôR & sv. nos COURANS MORANS vos COUROZ MOROZ is COURèT, COûRENUT MORèT, MôRENUT |
IMPARFAIT coureu(WB) moroû(O3) |
coureu, ... moreu, ... |
|
|
COUREU, -éVE MOREU, |
FUTUR |
coûrraî, .. môrraî, .. |
|
(JD) courrè |
COûRRè MôRRè 47 |
SUBJ.PRES. coûre moûre morisse(O3 |
coûre môre |
|
|
COûRE MôRE |
SUBJ. IMPARFAIT |
couriche moriche |
|
|
COURICHE MORICHE |
PART.PRES. courant(00 |
courant morant |
|
|
COURANT MORANT |
IMPERATIF morèz (O3) |
couroz, ... moroz, ... |
|
|
COûRMôR COURANS MORANS COUROZ, -EZ MOROZ, -EZ |
INFINITIF couriu, moriu |
couru moru |
|
cori mori |
COURU MORU |
PART.PASSE couru |
couru moru |
courou(MFT moru, couru (LV) |
|
-U |
Verbes irréguliers |
Valu, falu (EW: valeûr, faleûr)
PRESENT |
dji vau nos valans i faut |
valans(MFT |
vât i fåt |
DJI VAU NOS VALANS i FAUT |
FUTUR i faura (WB) |
dji vaurè, -aî i faurè, -ra |
faurè (Warm) |
(JD)i vårè i fårè |
VAURè i FAURè |
IMPARFAIT faleut |
valeu, ... faleut, ... |
falot; -eut(Herb) |
valéve, -eû faléve, -eût |
VALéVE, -EU i FALEUT, -éVE |
CONDIT. i faurèt(WB) |
dji vaureu, ... i faureut, ... |
fârot |
i fåreût |
VAUREU, -RéVE i FAUREUT , -REUT 48 |
SUBJ. PRES. |
qui dj' vale qu'i faut |
(LV)qu'i fauche |
qu'i fåye |
VALE FAUT |
SUBJ. IMP. |
qui dj' valiche |
|
qu'i falasse |
VALICHE FALICHE |
PART. PRES. |
valant falant |
falant(LV) |
|
VALANT FALANT |
PART. PASSE |
valu falu |
falu(LV); -ou (MFT) |
(JD) valou falou |
VALU FALU |
N.B. (EW) passé simple: i fala
Polu (p'lu), volu (v'lu) (OW: poli, pouli, pouvwêr)
(EW: poleûr;(E13) v(o)leûr)
PRESENT pou; pû(O3), pu, vu(Ni) vû(O3);vou pouvons, p'lons; polons(O3) pouvez, p'lez; polèz(O3); volez
pouvenut, poulenut; peuletèt (O 3);(WB) pouvèt;O3: veuletèt, veuttèt |
pou vou
p'lans vlans p'loz
v'loz
polenut, ..
volenut, .. |
pou, vou (MFT); (LV) pu, vu p'lans, v'lans (MFP)plez, -oz;plèz(LV), vloz, -ez (MFT); vlèt
|
(JD) pou (JD) vou
(JD) polans, volans; (LR) v(o)lans
(E13) v'lez, v'loz
polèt(WB) |
POU VOU
P(O)LANS V(O)LANS
P(O)LOZ, -EZ V(O)LOZ, -EZ
P(O)LèT, POLENUT V(O)LèT, VOLENUT |
FUTUR poûraî |
pôrè.. vôrè.. |
(LV) pôraî, vôraî;MFP vô-voûr- |
(JD) pôrè (E13) vôrè |
PôRè VôRè 49 |
IMPARFAIT pouveu, p'leû, -è vouleu |
pleu;rare: poléve, ... vleu;rare: voléve, .. |
p'lo, v'lo
|
v'léve (E13) |
P(O)LéVE, -EU V(O)LéVE, -EU |
CONDIT. poûreû, -è; poûreu(WB) voûroû(EM) voûré(O3); vôreû(WB); vourè; (O3 pl)is voûrinetèt |
pôreu, ..
vôreu, .. |
pôro (LV) (pôrîz(MFP vôreu(MFT), vôré(Warm vôro (LV) |
pôreû
vôreû |
PôREU, -éVE VôREU, -éVE |
SUBJ.PRES. pouye, pouche, puche pouyes, ... pouye, ... pouvonche, p'lonche pouvéche, p'léche, p'loche pouvenuche poulenuche; (O3) volistèt |
qui dj' pouye (sg) vouye (sg)
p'lanche
p'loche
polenuche |
puche, vuche(LV) |
(LR) vôye
(LR) volanhe, -ohe, -èhe |
POUYE VOUYE POUYES VOUYE POUYE VOUYE P(O)LANCHE V(O)LANCHE P(O)LOCHE -éCHE V(O)LOCHE -éCHE P(O)LèCHE -ENUCHE V(O)LèCHE -ENUCHE |
SUBJ.IMP. pouviche
p'lîche, puchîche, pouvîche ou -éche, -inche |
qui dj' p(o)liche v(o)liche polinche volinche |
|
(LR) pôvihe
pôvihins (LR) |
P(O)LICHE V(O)LICHE P(O)LINCHE V(O)LINCHE |
PART.PRES. p'lant, pouvant; volant(O3) |
p(o)lant v(o)lant |
p(o)lant v(o)lant |
|
P(O)LANT V(O)LANT 50 |
PART.PASSE v(o)lu, voulu(00) |
p'lu v'lu |
polou, volou(MFT) |
p(o)lou v(o)lou |
P(O)LU V(O)LU |
INF. p(o(u)lu, pouvu; polwâr(O3) povwâr (O3)volwâr (00)v(o)li, voulu, voulwêr |
p(o)lu
v(o)lu |
p'leur
v'leur(MFT |
(JD)poleûr polou (Wa)
(JD)voleûr polou(Wa) |
P(O)LU
V(O)LU
|
_ passé simple: (EW) dji polavola (WB)
Divu (d'vu) (EW: diveûr)
PRESENT dwè(00), dwa(O3), d'vons(O3) d'vez dwèvetèt (Barb), dwa-(O3) |
dji dwè, deu dwèvans, d(u)- d(u)voz, .. dwèvenut, .. |
(Warm, MFP) dè;deu(MFT;do, du(LV) d'vans(LV) d'voz(MFP), -èz(LV) d'vèt(LV) |
deû
d'vez(WB) |
DEU, DWè D(I)VANS D(I)VOZ, -EZ D(I)VèT, DWèVENUT |
FUTUR duvra; d'vrè(O3) |
dwèrè, .. duvrè, .. |
duvraî(LV) |
(JD)deûrè. d(i)vrè |
D(I)VRè |
IMPARFAIT d'voû(O3) |
dwèveu, .. duveu, .. |
d(u)vo(LV) |
d'véve(WB) |
D(I)VéVE, -EU |
CONDIT. d'vroû(O3) |
d(iu)vreu, .. |
deûreu(MFT deûriz(Hou |
divrîz(WB) is deûrint(WB |
D(I)VREU, -éVE |
SUBJ.PRES. què du d'visse(O3 qu'is d'vissetèt (O3) |
qui dj' dwève, duye |
duche (LV) |
|
DUYE, DWèVE |
SUBJ.IMP. |
qui dj' dwèviche, duviche |
|
|
DUVICHE, DWèVICHE |
PART.PRES. |
dwèvant, d(ui)vant |
d(u)vant (LV) |
|
D(I)VANT 51 |
PART.PASSE d'vu(O3) |
d'vu |
d'vu(LV) |
|
D(I)VU |
INF. (O3)d'vwâr (00) d(èi)vu d(èi)vwêr |
d(i)vu |
d(iu)vu (LV) |
(Eo) d(iv)eûr, divou |
D(I)VU |
Verbes en -iè (participe présent en -iant) |
Couviè, douviè (CW: en Ard: covrudovru) (EW: JD: covridovri)
et dérivés
PRESENT |
douve
douvians |
douvère (Warm);MFP droûve, drouvère; drûve(LV) |
doûve, (pfs)(JD) douveûre; droûve |
D®OUVE
|
FUTUR |
douvrè, ... |
douverè (Warm) |
(JD)douvrè doûveûrrè; droûverè |
D®OUVRè |
IMPARFAIT |
douvieu, .. |
|
drôvîne(Wa |
D®OUVIEU, -IéVE |
SUBJ. PR. |
qui dj' douve |
|
|
D®OUVE |
SUBJ.IMP. |
qui dj' douvyiche |
|
|
D®OUVYIC HE |
IMPERATIF
drouvez(WB |
douve douvians douvioz |
douvrans (Warm)
|
|
D®OUVE D®OUVIAN S |
PART.PRES. drouvant (WB) |
douviant |
douvrant(W arm) |
|
D®OUVIAN T |
PART.PASSE drouvu; -i(WB) |
douvièt (f.-e; -iéye) |
drovu(MFP) |
drovou (covrou) |
DOUVIèT, DROVU |
INF. (O3) drouvri; drouvi, -u, douvri(00) |
douviè |
|
(Eo)drovi, -viért; dovri, -viért; d®ouvi, d®oviè |
DOUVIè, DROVU
52 |
5) 5e conjugaison: les verbes en -DE, TE, SE, PE, CHE, R, Y, RE |
.coude, crinde, dischinde, disfinde, djonde, ètinde finde, fonde (= fonre), keûde (= keûse), modemoude, piède, pinde, ponde (= ponre), prinde (irrég.), rèsponde, rinde, rèsoûde (= rèsoûre) (irrég.), soûde, spaude, stinde, strinde, stwade, tinde 1, tinde 2, tonde, twade, vinde et dérivés
PRESENT piè®d spâ®d, spaud pièrdons FUTUR pièdrons (WB) CONDIT.
SUBJ.PR. què dj' piè®de, spâ®de PART.PASSE |
pièd spaud
pièrdans
pièdrè spaudrè
pièdreu, ..
qui dj' piède sipaude
pièrdu |
(MFT)is pièdrant; spâdrê
pièdreu (MFT) |
piêr, pièr(WB); pièd (LR) i spåd'(cf i pièd'(WB) pièrdans
pièrdou |
PIèD SPAUD
PIèRDANS
PIèDRè SPAUDRè
PIèDRéVE, -REU
PIèDE SPAUDE |
prinde:
PRESENT prind pèrdans pèrdèz
IMPARFAIT
SUBJ.PR. què dj' prinde, (rare) prène SUBJ.IMP.
IMPER. pèrdons
PART.PRES. PART.PASSE |
prind purdans purdoz, ..
purdeu, -eûve, ..
prinde
purdiche prind purdans purdoz, ..
purdant |
prind
purdant purdo prindrè qu'i prègne
purduche prind pèrdoz
pris (prîse) |
(LR) prind prindans prindoz; -ez(WB)
prindez
pris(WB) |
PRIND PRINDANS PRINDOZ, -EZ PRINDèT, -ENUT PRINDéVE, -EU
PRINDE
PRINDICHE PRIND PRINDANS PRINDEZ, -OZ PRINDANT PRIS |
N.B.passé simple (EW): i prinda
rèsoûde: (SWB1) i rèsoût, rèsoûdant; i rèsoûdot; i rèsoûdrè; qu'i rèsoûde rèsoûduche; rèsoû
PRESENT bat, fou, mèt, parè PART.PR. batant PART.PASSE batu
|
bat, fou, mèt, parè
batant
batu |
mèt
mètant
mètou; mètu(LV) |
i bat'(WB) bat (My) i mèt(My), mèt'(Wa)
mètou(WB) |
MèT
MèTANT
MèTU
|
N.B.(OW: GR) sinte - qui dj' sinte; sintu (p.p.)(OW)
PRESENT PART.PR. PART.PASSE |
dji keû cosant =keûdant cosu =keûdu |
|
cosou(WB) |
KEû KEûDANT KEûDU |
PRESENT PART.PR. PART.PASSE INFINITIF |
rompsèpe rompant sèpant rompusèpu |
|
sèpi(Eo) |
ROMPSèPE ROMPANT SèPANT ROMPU SèPU SèPE |
-CHE: crèche (OW: crèche-icrére), pache, rèche (= rére, rèchu) (OW: GR: rèche (pfs) -i), tèche, conèche (irrég.)
PRES. crèche, cré vos crèchîz FUTUR crèchera, créra PART.PR. PART.PASSE crèchu(p.p |
crèche (rare), cré
crècherè, crérè crèchant
crèchu |
créche (LV) is créchèt(LV
crècherè (MFP)
créchu(LV) |
crèh
crèherè
crèhou |
CRèCHE
CRèCHERè
CRèCHANT
CRèCHU |
P.P. |
dji pache pachant pachî |
|
|
PACHE PACHANT PACHî |
rèchu |
dji rèche (moins courant), ré rècherè, rérè rèchant rèchu |
|
|
RèCHE
RèCHERè RèCHANT RèCHU |
|
dji tèche tèchant tèchu |
|
|
TèCHE TèCHANT TèCHU |
. c(o)nèche
counè |
conè conechoz, ... conechant
conu |
counuche (LV); c'nuchoz, cunichèz counichant (LV) counu(LV) |
k'nohe k'nohez
k' nohant
k'nohou |
CONèCHE, CONè CON(è)CHOZ, -EZ CON(è)CHAN T CON(è)CHU, CONU |
_ c(o)nocheconè, conechant ou c'nochant, conu
_ sawè (EW: saveûr):
PRESENT sé savons savez, -èz, -oz savenut, sèyenut |
sé nos savans vos savoz; soz (C49) séyenut |
sé(MFT)
savant(MFP |
savèt |
SAî SAVANS SAVOZ, -EZ
SAVèT, SAVENUT |
IMPARFAIT saveû, -è, -eu |
saveûve, ... |
saveû(Mont ;savo |
saveû(WB) |
SAVEu, -éVE |
FUTUR sâré |
saurè |
|
sårè |
SAURè |
CONDIT. sâreû, -è, -eu |
saureu |
sauro(LV) |
såreû(WB) |
SAURéVE, -EU |
SUBJ.PR. seûche, sèye nos seûchonche, -éche vos seûchéche, -oche is seûchenuch e, -énche |
qui dj' seûche |
|
quu dj' séye (LR)
sayanhe (LR) |
SEûCHE-YE
SEûCHANCHE -YANCHE SEûCHOCHE -éCHE; -Y- SEûCHèCHE -ENUCHE; -Y- 56 |
SUBJ.IMP. saviche nos savîche, -éche, -inche vos savîche is savîche, -éche, -inche |
qui dj' seûchiche, seûyiche |
|
|
SEûCHICHE -Y- SEûCHINCHE -Y-
SEûCHîCHE -Y- SEûCHINCHE -Y- |
IMPERATIF seûche seûchons seûchez, -èz, -oz |
seûche seûchans seûchoz, .. |
|
sâye (LR) sayans(id) sayoz (id) |
SEûCHE-Y- SEûCHANS -Y- SEûCHOZ, -EZ-Y- |
PART.PR. savant |
seûchant, seûyant |
|
|
SEûCHANT -Y- |
PART.PASSE seû |
seû, soye° |
savou (MFT) |
savou(LR); sa(w)ou, savu (JD) |
SEû, SAVU |
sawè; savoû |
sawè, soye° |
saveur(MFT |
(Eo)saveûr, -vu, -(v)ou |
SAWè, SAVEûR |
PRES.tché IMPAR. FUTUR SUBJ.PR. SUBJ.IMP. IMPER. PART.PR. PART.PASSE
|
tchaî tchèyans tchèyeûve, ... tchaîrè qui dj' tchaîye qui dj' tchèyiche tchaî ! tchèyans ! tchèyant tchaî, tchèyu, tcheû |
tchèyu (LV); tcheû(Herb |
|
TCHAî TCHèYANT TCHèYéVE, -EU TCHAîRè TCHAîYE TCHèYICHE TCHAî TCHèYANS TCHèYANT TCHAî, TCHèYU |
-Y: vèy
PRES.(EM) vwa;wè;(WB ) vwè, veu
is vîyenèt |
vè, vwè, veu vèyans vèyoz, ... vèyenut, vôyenut, .. |
vè;wè(LV);veu(MFT); vwa(Warm.) |
veû, veu
vèyans vèyez vèyèt |
Vè VèS VèT VèYANS VèYOZ, -EZ VèYèT, -ENUT |
IMPARF.(EM )vi(y)oû; (WB)viyeu; (EM) is vyinetèt |
vèyeu, -eûve, -o |
vèyo;wèyo |
vèyéve(WB) |
VèYéVE, -EU |
FUTUR vîré(WB) |
vèraî, vwèraî, vièrè |
|
veurè(JD); veûrè(WB) |
VèRè |
CONDIT. |
vièreûve, ... |
wêro (LV); v(i)èro (MFP) |
veûreû (WB) |
VèRéVE, -REU |
SUBJ.PR. wèye |
qui dj' vèye, vwèye, veûye, vôye |
|
|
VèYE |
SUBJ.IMP. |
vèyiche |
|
|
VèYICHE |
IMPER. |
vè vèyans vèyoz, -ez |
|
|
Vè VèYANS VèYEZ, -OZ |
PART.PR. |
vèyant |
|
vèyant |
VèYANT |
P.P.(EM)vu |
vèyu; -ou(SE) |
|
(JD)vèyou |
VèYU |
INFINITIF vôy (00); vîr (WB) |
veûy, vôy, vèy, vîr; voûy (Dinant) |
vèy (MFP, LW) |
veûr, vèyî (JD);vèy (My)(Eo); veûy (Eo) |
VèY |
N.B. (EW) passé simple: dji vèya (WB)
_ boûre, moûre:
PRES. FUTUR SUBJ.PR. PART.PR. PART.PAS. boulu(WB) |
di boû boûrè qui dj' bole bolant bolu |
|
boûrè(WB)
bolou (JD) !moû, molou |
BOû BOûRè BOLE BOLANT BOLU |
_ bwêre:
PRES. FUTUR IMPARF. CONDIT. SUBJ.PR.
SUBJ.IMP. IMPER.
PART.PR. PART.PAS. INF. |
dji bwè bwêrè bwèveûve, ... bwêreûve, ... qui dj' bwève bwèviche bwè bwèvans bwèvoz, .
bwèvant bwèvu bwâre, -êre |
bwarê, beûre(MFP bovo(MFP)
bovant(MFP bovou(MFP) beûre(MFT) |
(JD)beû buvans beûrè buvéve beûreû qui dj' beûsse nos buvanse qui dj' buvahe beû buvans buvez buvant bu, bèvou |
|
_ sûre:
PRES.chû FUTUR SUBJ.PR.
PART.PRES.
P.P.chû
INF.chûre |
sû sûvans sûrè qui dj' sûve
sûvant (siyant) sû
sûre (sîre) |
sûjant(Mi) |
sûvans (JD)sûrè (LR)quu dj' sûye nos sèwanhe, sûhanhe
(JD)sû, sûvou; (Wa)chûvou sûre |
Sû SûVANS SûRè SûVE
SûVANT
Sû
SûRE 59 |
_ ploûre:
PRES. IMPARF. FUTUR SUBJ.PR. ploûye PART.PR. P.P. |
i ploût plouveûve, ... ploûrè plouve plouvant ploû |
ploût(MFT) plovèt (LV) ploûche ou ploviche |
plovant ploû |
PLOûT PLOUVéVE, -EUT PLOûRè PLOUVE PLOUVANT PLOû |
_ riçûre:
PR.r'çwè (WB) FUTUR SUBJ.PR. PART.PR. P.P.r'çû |
dji r'çû r(i)çûrè r(i)çûve r(i)çûvant r(i)çû |
ruçûrê(MFP |
2pl: riçûvans
(JD) riçû, -vou;(E13) rucèwou |
R(I)çû R(I)çûVANS R(I)çûRè R(I)çûVE R(I)çûVANT R(I)çû |
_ qwê(re):
PRES. IMPARF.
CONDIT. P.P. INF. qué, qwé |
slt à l'infinitif (!p.p.fém.: Houziaux (SE): riquèrûwe)
qwê(re) |
dji quîre(LV)
quèru(LV) kî(MFT), quèri(MFP) |
(JD) dji qwîre; quèréve (Wa) qwîrrè(WB) qwîrreû(Hu )
qwèri |
QWèRE QWèRéVE, -EU QWèRRè QWèRRéVE, -EU QWèRI QWé, QWèRI
|
_ dîre:
PRES.di nos d'jons dîsenèt(WB FUTUR dîré(WB) IMPARF. SUBJ.PR. què dj' dîye
SUBJ.IMP. IMPER.
PART.PR. P.P. |
dji di d'jans dîyenut, ..
dîrè dijeûve, ..
qui dj' dîye, ... nos d'janche dijiche di dijans dijoz dijant (en d'djant) dit |
d'jant, d'jèt(LV) dîrè(MFT) d'jo; vos dujièz (Warm.)
di (MFT) d'jèz(LV)
|
d'hans, d'hèt
dîrè d'héve
(LR) quu dj' dîye nos duhanhe dèhe di d(i)hez
(JD) dit |
DI D(I)JANS D(I)JèT, DIJENUT DîRè D(I)JéVE, -EU
DîJE D(I)JANCHE DIJICHE DI DIJANS DIJOZ, -EZ D(I)JANT DIT |
_ passé simple: (SW) (vw) i d(u)jit; (EW) dji d'ha
_ scrîre:
|
dji scrî nos scrîjans |
(MFP)dji scrîjans scrît |
scriyans (JD)scrit |
SCRî SCRîJANS SCRîT |
_ codûre, cûre, dûre, lûre, distrûre:
cût(WB) |
dji cû cûjant cût lû |
cût(MFT)
|
dji cû cûrè cûhant cût, (pfs) cûhou; lû; distrût, -ûhou: dût, -ûhou |
Cû CûRè CûJANT CûT (Lû(en fr. lui) DISTRûT) |
_ lîre:
què dj' lîje |
dji lî
lîrè lîje lî lîre |
lî(MFT) |
léhans;lè- (Wa); (E13) léherè
(JD)lé, léhou lére (inf) |
Lî LîJANS LîRè LîJE Lî LîRE |
_ braîre:
bré brèyons brèyeut |
braî brèyans brèyeûve, .. |
brê(Warm)
brayant (Warm.) |
dji brê brèyans brèyéve brêrè brê brèyans qui dj' brêse brèyasse |
BRAî BRèYANS BRèYéveEU BRAîRè BRAî BRèYANS BRAîYE BRèYANCHE BRèYICHE BRAî BRèYANT BRAîT BRAîRE |
_ crwêre (EW: creûre)
crwè, creu; (O3) cwa cwayons cwayèz cwayetèt cwayoû cwayines cwayîz cwayinetèt cwâré cwârines (GR) què dj' crwèye
cwêre |
crwè crwèyans
crwèyeûve, ...
crwêrè
qui dj' crwèye crwèyanche crwè ! crwèyoz crwêre crwèyant crwèyu crwêre
|
creû(MFT)
crèyo(MFP)
creûrè (MFT)
creûre; crère (MFP |
creû crèyans
LR) quu dj' creûye croyanhe
creûhez
(JD) crèyou creûre |
CRWè CRWèYANS
CRWèYéVE, -EU
CRWêRè
qui dj' CRWèYE
CRWè CRWèYOZ, -EZ CRWèYANT CRWèYU CRWêRE |
_ hére: (E145: Faymonville)(haïr) djeu hé, hèyéve, héri (haïrai), hèyu (haï), (JD) hèyou, pfs: hayou
_ ôre:
|
dj' ô oyans
oyant oyu |
ô oyéve (MFT) |
ô(WB) oyans(JD) oyéve(WB) ôreû(WB) (LR) quu dj' ôye; quu dj' ôhe (My) oyanhe oyou (JD) inf(JD): oyî; (JD) ôre |
ô OYANS OYéVE, -EU ôREU, -éVE ôYE
OYANCHE OYANT OYU ôRE, OYU |
clôre:
|
dji clô cloyans clôyerans qui dj' clôye cloyant clôs |
cloyans Warm.); clôrans (LV)
clôs (Warm.) |
dji clô cloyans
clôs, cloyou, cloy(WB); clôre |
CLô CLOYANS CLôYERANS qui dj' CLôYE CLôS, CLOYU CLôRE |
_ rîre:
|
dji rî |
|
rèye riyans (JD) riyerè, rare: rèyerè ri (Visé: riyé) |
Rî RIYANS RîYERè
Rî |
_ taîre, plaîre
què djè m' téje |
|
tê(MFT)
téhez !(MFT, têjoz(MFP
têre(MFT) |
plêhans, plêhéve
plê, plêhou plêre |
TAî TAîJANS TAîRè TAîJéVE, -EU TAîJE TAî ! TAîJOZ, -EZ TAî TAîRE |
_ cheûre
|
dji cheû choyans cheûrè qui dj' cheûye choyant choyu, cheû |
cheû(LV) |
(JD) heû hoyans
hoyou heûre |
CHEû CHOYANS CHEûRè CHEûYE CHOYANT CHOYU, CHEû CHEûRE |
_ keûre: (EW: JD) (voir d'un bon oeil ce qui arrive à quelqu'un) nos kèyans; kèyou
_ ponre: dji pon, nos ponans, dji ponrè, ponant, qui dj' ponde
_ vinu, tinu: (LL: de 'vinre, tinre')
PRES. dji vin, vé
FUTUR vinrè(WB) IMPARF. v(è)neu, vèn'nèt; vininetèt (Barb.) CONDIT. vinrè(WB) SUBJ.PR. vène
SUBJ.IMPF. v'niche PART.PR. PART.P. vènu(WB) INF. |
dji vin
vègnenut, ... vinrè, vê-
v(i)neu, ...
vinreu, .. qui dj' vègne
v(i)niche
v(i)nu v(i)nu |
viè(Neuf), vin(MFPT) v'noz(MFP) (Hou) is v'nèt vinrè(MFT) vènéve(MFT is vènint (Herb)
vêro(LV), vinreu(MFT qu'i vègne, v'ni che(MFT) v'niche
v'nui (MFP); v'n(o)u; vènou(MFT) v(u)nu(LV) vènou(MFT) |
v'noz(Sta)
vêrè (Wa, Bo), vinrè (My, Wa)
vinreû(WB)
(GR)vègne v'nanse qu'i vinse;is v'ninhe (Dur)
vinou(Wa) |
VIN v(I)NOZ, -EZ V(I)NèT, VèGNENUT VINRè
V(I)NEU, -éVE
VINREU, -RéVE qui dj' VèGNE
qu dj' V(I)NICHE
V(I)NANT V(I)NU V(I)NU |
6) èSSE |
INDICATIF PRESENT |
|
|
|
|
djidjèdj u su, seû ès èst èstons, as-;stons
èstez, -èz, -oz sont |
dji so, (sè), su t' ès il èst èstans, astansdj' astans (Ard) èstoz, astoz(S), astez(Ard) sont |
dju sû;si(LV) (Ma 51: su) ès èst dju sons; (LV)sans, astans astoz; èstez(Ma51 ), as-(LV) sont |
so
ès èst èstans
èstez
sont |
SO
èS èST èSTANS
èSTOZ, -EZ
SONT |
IMPARFAIT |
|
|
|
|
èsteû, -è; (EM) astoû, è-
èsteûs, -ès
èsteût, -èt;ît
èstine, -éne
èstîz
il èstine, -éne; (EM) èstinetèt, as-(Barb)
|
èstè, -éve -eu, eûve asto (Ard); èsto, -eû (C49) èstès, ...
èstèt, ...; èstot, -eût (C49) èstine, -ins, -in.n;dj' astin (Ard) èstîz; astîz (Ard) is-èstîne;il èstint, èstin.n;il astint (Ard) |
asto; èstéve (Ma51); éto(Herb); asté(Fau); èsto, ér(LV êr(Warm) astos; èstéves (Ma51);.. astot; èstéve (Ma51);.. dj' astins;dj'èstins (Ma51); érins(LV) astîz; èstîz(Ma51 érîz(LV) astint; èstint (Ma51); érint(LV) |
èsteû
èsteûs
èsteût
èstîs
èstîz
èstît
|
èSTéVE, èSTEU
èSTéVES, -EUS èSTéVE, èSTEUT
èSTINS
èSTîZ
èSTîT
66 |
FUTUR s'résâ- s'ras s'ra s'rons s'rez, -èz, -oz s'ront |
sèraî, sèrè sèras, -ès sèra, -è sèrans sèrez, -oz sèront |
s'rê
s'rès s'rè dju s'rans s'roz;-ez (Ma51) s'rant |
sèrè
sèrès sèrè sèrans sèroz sèront |
SèRè
SèRèS SèRè SèRANS SèROZ SèRONT |
PASSE COMPOSE dj' é sti |
dj' aîa stî |
|
dj' a stu |
DJ' A STî |
PQP dj' aveû, -è sti |
dj' avè, ... stî |
|
dj' aveû stu |
DJ' AVéVE SITî, AVEU STî |
FUTUR ANT. dj'âré stî |
dj' auraî, ... stî |
|
dj' årè stu |
DJ' AURè STî |
PASSE SURCOMP. |
dj' aî ieû stî, ...; dj' avè ieû stî, .. |
|
|
DJ' A IEûAVU STî |
CONDITION. PRESENT |
|
|
|
|
s'reû, -è; (EM) s'roû
s'reûs, -ès
s'reût, -rèt s'rines, s'rénes
s'rîz s'rine, s'réne |
sèrè, -réve -reu, reûve;-ro (Ard) sèrès, ...
sèrèt, ...
sèrînes, sèrins, sèrin.n.; dji sèrins (Ard) sèrîz sèrîne, sèrint, sèrin.n |
s'ro;s'reu (Ma51)
s'ros; to s'reus (Ma51) s'rot; s'reut (Ma51) dju s'rins
s'rîz s'rint |
sèreû
sèreûs
sèreût
sèrîs
sèrîz sèrît
|
SèRéVE, SèREU
SèRéVES, SèREUS SèRéVE, SèREUT SèRINS
SèRîZ SèRINT
|
CONDITION. PASSE |
|
|
|
|
dj' âreû, -rè stî |
dj' aurè stî, ... |
|
dj' åreû stu |
DJ' AURéVE SITî, AUREU STî |
CONDITION. PASSE SURCOMP. |
dj' aurè ieû stî, ... |
|
|
DJ' AURè IEûAVU STî |
SUBJONCTIF PRESENT |
|
|
|
|
qui dj' seûche, fuche
seûches, fuches seûche, fuche seûchonche, fuchonche, -îche, -éche, -inche seûchéche, fuchiche
seûchenuch e, fuchenut;fuchîche, -éche, -inche |
qui dj' seûye, fuche;soye (Ard) seûyes, fuche, soye seûye, fuche, soye seûyanche, fuchanche, soyinche
seûyoche, fuchoche, soyîche; èstoche (C49) seûyenuche fuchenuche soyinche |
qui dj' sèye;sôye, sûche(LV); seûche (Warm) tu sèyes;... sèye;...
astinche (impft); s(è)yiche (Ma51);LV soyinche astîche (impft); s(è)yîche (Ma51);LV soyîche astinche (impft); s(è)yinche (Ma51);LV soyinche |
qui dj' seûye
seûyes
seûye
sèyanse; (LR) sûyanhe ou sèyanhe
sèyîsse
sèyèsse |
SEûYE, FUCHE
SEûYE, FUCHES SEûYE, FUCHE SEûYANCHE, FUCHANCHE
SEûYOCHE, FUCHOCHE
SEûYENUCHE , FUCHENUCHE
|
SUBJONCTIF IMPARFAIT |
|
|
|
68 |
(EM) fuchisse
|
qui dj' fuchîche, -iche; seûyîche (Ard); èste°che, -eûche, -oche(C49) fuchîche, -iche, seûyîche, fuchîche, -iche, seûyîche fuchinche, seûyinche fuchîche, seûyîche fuchinche, seûyinche |
qui dj' astuche; s(è)yiche (Ma51)
astuche; s(è)yiche (Ma51) astuche; s(è)yiche (Ma51) astinche; s(è)yinche (Ma51) astîche; s(è)yîche (Ma51) astinche; s(è)yinche (Ma51) |
qui dj' èstasse
èstasses
èstasse
èstahîsse
èstahîsse
èstahîsse |
FUCHICHE, SEûYICHE
FUCHICHE, SEûYICHE
FUCHICHE, SEûYICHE
FUCHINCHE, SEûYINCHE FUCHîCHE, SEûYîCHE FUCHINCHE, SEûYINCHE |
SUBJ. PASSE |
|
|
|
|
eûche èsti |
eûche (uche) sitî; eûye (eûche) sitî; oye sitî (Ard) |
|
åye situ |
EûCHE SITî, âYE SITî |
SUBJ. PASSE SURCOMP. |
qui dj' eûche ieû stî, ... |
|
|
|
IMPERATIF PRESENT |
|
|
|
69 |
fuche
fuchons
fuchîz, -èz |
fuche, seûye;soye (Ard); seûye(-te°)(C49) fuchans, seûyans, so yans fuchîz, -oz; seûyoz, soyez |
sèye, astuche
astinche
astîche |
seûye
sèyans; (LR) seûyans ou sèyans sèyîz; (LR) sûyoz ou sèyoz |
FUCHE, SEûYE
FUCHANS, SEûYANS
FUCHOZ, SEûYOZ |
IMPERATIF FUTUR |
eûche(uche ), eûye (eûche); oye (Ard) sitî eûchans, ... stî eûchîz, ... stî |
|
|
|
PARTICIPE PRESENT èstant |
èstant, as-;seûyant, fuchant |
èstant(LV) |
èstant(WB) |
èSTANT, SEûYANT, FUCHANT |
P.P.sti;EM stè;stéWB |
stî (sti (C49) |
stî; sté(LV) |
stu; stou (LR) |
STî |
INF. ièsse |
(i)èsse |
èsse, (B1)sèy |
èsse |
èSSE |
N.B. (OW) Formes interrogatives: su-dje = seû-dje, ès-se, è-st-i, èstos-ne = èstons-dje, èstez = -oe, sont-is
Verbe composé: RèSSE PRESENT dji R' SO FUTUR dji R'SèRè PARTICIPE PRESENT RèSTANT, ... PARTICIPE PASSE RISTî |
Remarques
.aux temps passés simples (indicatif et subj. impft), r(i)-
s'adjoint au P.P.: dj' èstéve rivenu, qu'i fuchiche riplanté
.participe présent: r'seûyantrifuchant (souvent remplaçé par: ridivenant = rid'vinant) (Léonard, 19.., ..)
.le p.p. stî s'emploie en place de 'alé', p.p. du verbe aller.
.(EW) passé simple: dj' èsta, t' èstas, il èsta,
nos-èstîs, vos-èstîz, il èstît;
passé antérieur: dj' ava stu, ...
70 Au passé simple, dji fourifou: (vx); au passé antérieur: dj' eûri stu, ... (vx).
Au subjonctif imparfait: qui dj' fourih, fouh, sèyahe, èstahe, sèyasse, ... (vx)
7) AWè AVEûR et son dérivé RAWè RAVEûR |
Indicatif présent
aî |
aî, a |
ê |
a |
A |
as |
as |
ès; (Ma51) as |
as |
AS |
a |
a |
è;(Ma51) a |
a |
A |
avons |
avons, -ans;dj' avans (Ard); (pfs) n'ans (C49) |
dj' ons (B1, Ma51), dj' avans (Ma51); dj' ans(LV) |
avans |
AVANS |
avez, -èz, -oz;vos-êz |
avez, -oz (pfs) (v)'s-oz (C49) |
avoz;(Ma51 avez, ave; onz, avèz (LV);ez (Warm.) |
avez; (LR) (rare) avoz ou ave |
AVEZ, -OZ |
is-ont, il ont |
is-ont;il ont |
il ont;is-ant(Warm.) |
il ont |
IS-IL ONT |
Imparfait
aveû, -è; (EM) avoû |
dj' avè, -éve, -eu -eûve;avo (Ard)(C49);aveû, o, eû (C49) |
avo; (Ma51) avéve, ave |
aveû |
AVéVE, AVEU |
aveûs, -ès |
t' avès, ... |
avos; (Ma51) avéve, ave |
aveûs |
AVéVES, AVEUS |
aveûtavèt |
il avèt, ...;n-eût (C49: il y avait) |
avot; (Ma51) avéve, ave |
aveût |
AVéVE, AVEUT |
avines, -énes |
nos-avins, avînes, avin.n;dj' avins(Ard) |
dj' avins |
avîs |
AVINS |
avîz |
vos-avîz |
avîz |
avîz |
AVîZ 71 |
il avine, -éne; avinetèt |
is-avèt is-avîne; il avint, avin.n |
avint |
avît (BD), avît ou avint (JD) |
is-il AVINT |
Futur simple
âré |
dj' auraî, -è;arè(C49 |
ârê |
årè |
AURè |
âras |
t' auras, -ès;arès (C49) |
ârès |
årès |
AURèS |
âra |
il aura, -è;arè (C49) |
ârè |
årè |
AURè |
ârons |
nos-aurans dj'aurans (Ard) arans(C49) |
ârans |
årans |
AURANS |
ârez, -èz, -oz |
vos-aurez, -oz;aroz (C49) |
ârez |
årez; âroz (My) |
AUREZ, -OZ |
il âront |
is-, il auront |
ârant; auront(LV) |
åront |
AURONT |
Passé composé
é iuieû |
dj' aîa ieû;aî iu (Ard) |
dj' aî avou |
a-st-avu |
A IEûAVU
|
PQP
aveûavè iuieû |
dj' avèavéve aveu aveûve ieû; dj' avo iu(Ard) |
dj' avo, ... avou |
aveû avu |
AVéVE IEûAVU ou AVEU IEûAVU |
Futur antérieur
âré iuieû |
dj' auraî aurè ieû; auraî iu (Ard) |
dj' ârê avou |
årè avu |
AURè IEûAVU |
Le passé surcomposé n'existe pas.
Conditionnel présent
âreû, ârè; (EM) âroû |
aurè, auréve, aureu, -aureûve auro;aro, areû (C49) |
âro; âreu (Ma51); aurot (Herb) |
åreû |
AURéVE, AUREU |
âreûs, ârès |
t' aurès, ... |
âros;âreus (Ma51) |
åreûs |
AURéVES, AUREUS |
âreût, ârèt;aureut(WB ) |
il aurèt, ... |
ârot;âreut (Ma51) |
åreût |
AURéVE, AUREUT |
ârines, ârénes |
aurins, aurînes, aurin.n; dj' aurins (Ard); arins(C49) |
dj' ârins |
årîs |
AURINS |
ârîz |
vos-aurîz |
ârîz |
årîz |
AURîZ |
ârine, âréne |
is-aurèt, is-aurîne; il aurint aurin.n |
ârint |
årît |
AURINT |
Conditionnel passé
âreûârè iuieû |
dj' aurè ieû, ... |
âro âreu(Ma51) avou |
åreû avu |
AURéVE AUREU IEûAVU |
Subjonctif présent
eûche, eûsse |
eûche, u-; eûye, eûche;oye(Ard); ôye (C49) |
aye; ôye, ûche (LV) |
åye; âye (LR); âhe (My) |
EûCHE, âYE |
eûche, -sse |
eûche, ... |
aye |
åyes |
EûCHE, âYES |
eûsse, eûche |
eûche, ... |
aye |
åye |
EûCHE, âYE |
uchonche, uchîche, -éche, -inche; |
eûchanche, eûyanche; ôyinche (Ard); avanche (C49) |
voir imparfait |
åyanse; ayanhe(LR) |
EûCHANCHE, AYANCHE
73 |
uchéch, -îche, -oche |
eûchéche; eûyoche, eûchoche; ôyîche (Ard);C49 avoche |
|
åyîse; ayihe, ayohe, ayèhe (LR) |
EûCHOCHE, AYOCHE |
il uche, uchenut, uchîche, -éche, -inche |
is-eûchenuche;il eûchenuche eûyenuche; il ôyinche (Ard) |
|
åyèsse |
EûCHENUCHE, âYENUCHE |
Subjonctif imparfait
voir présent |
avuche aviche eûyiche eûchîche aveûche; ave°che (C49) |
avuche; -iche (Ma51) |
avasse |
EûCHICHE, AVICHE |
|
avuche, ... |
avuche, ... |
avasses |
EûCHICHE, AVICHE |
|
avuche, ... |
avuche, ... |
avasse |
EûCHICHE, AVICHE |
|
eûyinche, eûchinche |
dj' avinche; oyinche(LV ayinche (Mont) |
avahîsse |
EûCHINCHE, AVINCHE |
|
eûyîche, eûchîche |
avîche; oyîche(LV) |
avahîsse |
EûCHîCHE, AVîCHE |
|
eûyinche, eûchinche |
avinche; oyinche(LV |
avahîsse |
EûCHINCHE, AVINCHE |
Subj. passé
eûche iuieû |
eûche eûye ieû; oye u(Ard) |
|
åye avu |
EûCHE IEû, âYE AVU |
Subjonctif PQP
|
eûchiche ieû, ... |
|
avasse avu, ... |
EûCHICHE IEû, âYE AVU |
Impératif présent
uche |
eûche, eûye;oye(Ard), ôche(te°), ôye(C49) |
aye, avuche;(aye, aviche (Ma51) |
åye; âye (LR) |
EûCHE, âYE 74 |
uchons |
eûchans, eûyans; oyans(Ard) |
ayans (B1) |
åyans, åyans'; ayans (LR) |
EûCHANS, âYANS |
uchiz, -èz |
eûchiz; eûy, eûchoz;oyez(Ard), avoche (C49) |
ayoz (B1) |
åyez, åyez';ayoz (LR) |
EûCHOZ, âYOZ |
Participe présent
uchant |
avant; eûyant, eûchant; oyant(Ard) |
inusité |
åyant |
AVANT, EûCHANT, âYANT |
Participe passé
iu, ieû |
ieû;iu (E) |
avou |
avu(BD, JD) (JD)a(w)ou, avou, oyou |
IEû, AVU |
Infinitif
awè |
awè; oyu (NE); avou (E); avèr(Ard); (o)ye°, ave° (C49) |
avèr |
aveûr; avu, -ou; oyou, -eu, a(w)ou, aveu |
AWè, AVEûR |
Passé simple
(EW) dj' ava, t' avas, il ava; nos-avîs, vos-avîz, il avît
Passé antérieur
(EW) dj' ava avu, ...
L'ancienne forme: dj' eûri, t' eûris, .... dj' eûri avu, ...
Subjonctif imparfait, vx: (EW) dj' avahe, eûrihe, eûhe
Verbe composé: RAWèRAVU PRESENT dji RA IMPARFAIT dji RAVéVE, RAVEU SUBJONCTIF qui dj'REûCHE, RâYE PARTICIPE PR. RAVANT, ... PARTIC. PASSE RIEûRAVU |
TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA CONJUGAISON WALLONNE |
PRESENT Conjugaisons 1 2 3 4 5 |
-E -I -E -E -fin du radical -ES -IS -E -E -id -E -IT -E -E -id -ANS -ICHANS -ANS -ANS -ANS -OZEZ -ICHOZEZ-OZEZ -OZEZ -OZEZ -èT -ICHèT -èT -èT -èT ENUT CHENUT ENUT ENUT ENUT |
76
FUTUR SIMPLE -(e)Rè -(e)RèS -(e)Rè -(e)RANS -(e)ROZ (e)REZ -(e)RONT (2e conj.: -irè, ...) IMPARFAIT -éVEEU -éVESEUS -éVEEUT -INS -îZ -INT (2e conj.: -ich- CONDITIONNEL PRES. -(e)RéVE (e)REU -(e)RéVES (e)REUS -(e)RéVE (e)REUT -(e)RINS -(e)RîZ -(e)RINT (2e conj.: -iréve, ...) SUBJ. PRESENT -E -E -E -ANCHE -OCHEéCHE -èCHEENUCHE (2e conjug.: -CH-)
|
SUBJ.IMPARFAIT -ICHE -ICHE -ICHE -INCHE -îCHE -INCHE (2e conjug.: -CH-)
IMPERATIF 1: -E 3: -E 5: -FIN 2: -I 4: -E du RAD. -ANS -OZEZ
PART.PRESENT -ANT (2e conj.: -ICH-) PART.PASSE 1: -é 2: -i 3: -î ou -yî 4: -u 5: divers INFINITIF 1: -er 2: -i 3: -î & -yî 4: -u 5: -de, te, pe, re, se, r, y
|
PASSE COMPOSE a +p.p. FUTUR ANTERIEUR aurè +p.p. PQP avéveaveu +p.p. CONDIT. PASSE auréve-eu +p.p. SUBJ. PASSE eûcheâye +p.p. SUBJ. PQP eûchicheâye +p.p. Temps surcomposés: PASSE COMPOSE SURC. a ieûavu +p.p. FUTUR ANT. SURCOMP. aurè ieûavu +p.p. id. pour PQP, CONDIT. PASSE, SUBJ. PASSE et SUBJ.PQP PASSE SIMPLE de moins en moins utilisé: (encore en EW) -A -AS -A -îS -îZ -îT Verbes irréguliers: - èSSE - AWèAVEûR |
1.3.3.2. Unification des affixes (préfixessuffixes)
Dans leur critique d'un essai sur les suffixes wallons lors d'un concours organisé par la SLW en 1901, A. Doutrepont, N. Lequarré et Jules Feller rapportaient: " L'étude de chaque suffixe doit se faire à des points de vue déterminés, toujours les mêmes: origine, transformation du suffixe, variantes dialectales, voilà pour la phonétique; sens premier, évolution du sens, voilà pour la sémantique. Puis il faut mesurer l'aire du suffixe. Est-il pétrifié de quelques mots anciens, ou et-il encore aujourd'hui productif de nouveaux vocables? "
Ils ajoutaient: " Nous estimons qu'il faut produire des listes copieuses, sinon complètes pour chaque cas. Il faut étudier les suffixes à travers la Wallonie."
(in: BSLW, TXLIV, Suffixes wallons, rapport, 1904, p.457et sv.)
Suffixes
1) Les suffixes adjectivaux, adverbiaux et verbaux
Formes
OW |
CW |
SW |
EW |
GENERAL |
|
-a |
|
-a |
-A |
|
-âbe |
|
-âbe |
-âBE cf-AUVE |
-âdje |
-adje |
|
-èdje |
-ADJE |
|
ale, èle |
id |
-ale, èle |
-ALE, èLE |
|
-ance |
id |
-ance |
-ANCE |
-ant(e |
-ant(e) |
id |
-ant(e) |
-ANT |
|
-asse |
|
-asse |
-ASSE |
|
-aud, ârd (e) |
|
-åd, ård;aud (My) (e) |
-AUD |
|
-ateûr |
|
-ateûr |
-ATEûR cf -Eû |
|
='-auje' |
|
-åhe, -âye |
-AUJE |
|
-aule |
|
|
-AULE |
|
-ausse -asse |
|
-åsse åte asse(My) |
-AUSSE |
|
-auve |
|
-åve; âve(My) |
-AUVE |
-cion |
-cion |
id |
-cion |
-CION |
-é |
-é |
id |
-é |
-é |
|
-ejon |
|
-ehon |
-EJON 78 |
|
-èle |
|
|
-èLE cf -ALE |
|
-erèce |
|
-erèce |
-ERèCE |
|
-erîye |
|
-erèye |
-ERîYE |
|
-èsse |
|
-èsse |
-èSSE |
|
-èt(e) |
|
-èt(e) |
-èT(E) |
|
-eû, eûr (eûse erèsse)1 |
|
-eû® (eûse, erèsse) 1 |
-Eû 1 |
|
-eû |
id |
-eû |
-Eû 2 |
|
ûre, ure, eure |
|
eûre(Li);âre (Ve);ore |
-EURE cf -URE |
-eûs |
-eûs |
id |
-eûs |
-EûS |
|
-éye |
|
-êye |
-éYE |
-î |
-î(f: îre) |
id |
-î(îre erèsse) |
-î |
iau, ia |
-ia |
-ê |
-êia, ê(Huy) |
-IA (-ê) |
-îse, -îje |
-îje |
|
-îhe |
-îJE |
-ike |
-ike |
id |
-ike |
-IKE |
|
|
|
-îme |
-îME |
-in (ine; ène( O51, 54 ) |
-in (ine, ène ) |
id |
-in (ine, ène) |
-IN 1 |
-in |
-in |
id |
-in |
-IN 2 |
|
-ince |
id |
-ince |
-INCE |
|
-indje |
id |
-indje |
-INDJE |
|
(y)in.me |
|
-îme |
-IN.ME |
-ène |
-in.ne |
id |
-in.ne |
-IN.NE |
|
-îre, êre |
|
-îre |
-îRE |
|
-is' |
id |
-is' |
-IS' |
-îye |
-éyeîye |
|
-èye |
-îYE |
|
|
|
-kê |
-kê(EW) |
-kène |
-kène |
|
-kène |
-KèNE 79 |
id |
-(i)kèt |
id |
-(i)kèt |
-(i)KèT |
|
-kin |
|
-kin |
-KIN |
-mint |
-mint |
id |
-mint |
-MINT |
-on |
-on |
id |
-on |
-ON |
-ot(e |
-ot(e) |
id |
-ot(e) |
-OT(E) |
|
-ou(le) |
|
-oû(le) |
-OU(LE) |
|
-sion |
id |
-sion |
-SION cf cion |
|
-sté |
|
V+sté (C+suté)(My) |
-STé cf -Té |
|
-té |
id |
-té |
-Té |
|
-u |
|
-ou |
-U |
|
|
|
-ûle |
-ûle(EW) |
|
|
|
|
-URE cf -EURE |
(not. Warland, ..., 277-284)
Sens, commentaires et exemples
_ productif: formations allant de l'action à l'objet (bouha, oda, rafiya) comme les noms français en -tion et en -age
" On pourrait soutenir que tout verbe est susceptible de produire un déverbal en -a." (Feller, 1920, 31)
_ FORME -a mais pour certains verbes en -(y)î: -i-a:
ex. (EW) crahia, foumia, grawia
. parfois en CW: confusion avec -ellu (fr. eauEW: ê): -ia
. exception: LiègeVe: blawetia; Li: grawetia
. dans le CW, EW, rares en SW et OW (ex. maka)
_ SENS:
1) ce qui sert à, permet de: loya, planta, aspoya
2) ce qui cause, provoque: ©hita (carte sans valeur), trota (troène)
3) action verbale, fait verbal: ariva, bola, grogna, ronfla
4) auteur de l'action: une chose: barloka, foumia;
un être vivant: aplaka, oda, doga, sposa
5) objet de l'action: buva (boisson), hova, ièrtcha (limite floue entre objet et résultat de l'action)
6) manière, façon de V: (gén. cumulé avec 3): rètcha, picha
7) manie de V, inclination, disposition à V: brèya, tronla
8) faculté de V: ici certains des 5 sens de l'homme: oda, sawoura; ratena
80
_ Grande étendue sémantique du suffixe: il sert à marquer l'action (3), son auteur, au sens large (1, 2, 4, 8), son objet (5), certaines de ses modalités (6, 7).
(Lechanteur, 1983, pp....)
_ Autres exemples: (Feller, 1920, 31-73)
grogna: action de grogner, groûla, halcota, hava: objet pour racler, hawa: aboi, hèra: poussée, hileta, hôpia: démangeaison, hossa, hova: balayures, djèta: façon de jeter, djowa: façon de
jouer, carmoussas: cachette, crahia: bruit fait en croquant, crîna, låmia (glaire) (de lårmî), lèva: levier, magna: démangeaison, mais pourrait signifier la bouche: clô t' magna !, noka: objet pour nouer, rômatia: baragouin, roûvia: ce qui fait oublier, oubli ou omissin, sprutcha: ce qui sert à sprutchî: jet d'une seringue, d'un arrosoir, etc, stopa: ce qui sert àboucher, snoufla: de quoi priser, le nez ou la prise, stitcha: action d'aiguillonner et aiguillon.
_ 1) (C49, p.77) RADICAL du P.P. +ADJE: sert à former des noms qui indiquent une action: sèmadje (ensemencement);
2) produit, résultat de l'acton: bindeladje (bandage (action de bander); bande servant à maintenir les jantes d'une roue; tèchadje: action, manière de tricoter tricot; saurtadje: essart
_ en général, un radical verbal (celui du pluriel de l'indicatif présent) + AUD (C49, p.78)
1) le plus souvent péjoratif:
grognaud (grognon), pèyaud (péteur), bawiaud (bavard)
2) sens positif mis en évidence par un adjectif:
one grande donaude (bonne vache laitière), ramechaude (poule qui picore bien)
3) sens neutre:
catchaud (coq de combat qui se cache), toûrnaud (coq de combat qui tourne autour de l'adversaire)
_ (Feller, 1913, 65-sv)
" Il y a dans le dialecte liégeois une cinquantaine de mots en -åhe servant à désigner soit la saison où tel phénomène se prodiot dans le domaine de la nature, comme la germination, la pousse ou la chute des feuilles; soit la saison où l'on exécute tels travaux de la vie agricole, comme la fenaison, la moisson, la cueillette du houblon, la récolte des pommes de terre; soit le moment où reviennent d'autres actions analogues qui se font àune époque déterminée." " La plupart de ces mots indiquent aussi l'action, et quelques-uns même ne marquent pas autre chose que l'action." (p.65)
" Au liégeois -åhe, le namurois répond par une prononciation
_ Ex. en EW:
batåhe bizåhe = bizâye boutåhe brèyåhe cloyåhe =cloyåve côpåhe crèhåhe magnåhe mariåhe
N.B. Ces mots sont aisément adaptables au wallon général:
ex.: batauje, bizauje, boutauje, brèyauje
_ (Feller, 1912, 175-sv)
= adjectif indiquant la destination de l'objet qu'il qualifie (p.177): ine plantche hatcherèce: = qui sert d'accessoire au hachoir quand on veut hacher: = planche destinée à hacher
(N.B. 'Il existe des confusions entre -erèsse et -erèce.')
_ (Feller, 1910)(le suffixe -aricius en wallon)
abaterèce aspoyerèce avalerèce baverècete bouterèce cheûverèce côperèce côrèce coûrerèce cramerèce crènerèce crèsterèce cwèsterècecwas- djamberèce djonderèce dobulrèce fagnerèce faherèce finderèce flotcherèce foûsserèce foyerèce gaterèce g®aterèce grôyerèce hatcherèce haverèce hènistrèce
_ (C49, p.77)
1) collection, groupe, grande quantité: farènerîyes (ensemble de farines), machinerîyres: ens. de machines)
2) notion de pluriel: ièberîyes (herbes), simincerîyes (semences)
3) suffixe souvent péjoratif: canayerîye, djalouserîye
N.B. Avec les noms de famille: li Maqueterîye, li Virouterîye.
N.B. -el-ète: bindeler - bindelète; chineler -chinelète
82
_ fém. (Feller, 1912, p.177)
ou l'action indiquée par le masculin correspondant ou par le radical - vinderèsse est celle qui vend, vatcherèsse est celle qui garde les vaches." (p.177)
N.B.(EW) -ieûs: croufe - croufieûs; -iveûs: djêri - djêriveûs
N.B. lès Glavèrbèlîs
_ (EW) -er-ê: sizerê, cokerê, finderê, mosserê
(Feller, 1910, 77-121)
-(i)KèT: manikèt, bonèt - bonikèt
N.B. -ion: troufe - troufion
N.B. -ioule: cramioule; -eroule: waîtî - waîtroule
(CW) man.nèt - man.nèsté (cf. -té)
2) suffixes verbaux:
prandjeler, rakener, trotiner, hayeter, glingoter
3) suffixes servant à désigner les habitants:
4) suffixes 'étrangers':
Préfixes
Formes
|
a- |
|
a- |
A- |
|
ârchi- |
|
|
âRCHI- |
|
bè- |
|
|
Bè- |
|
ca- |
|
ca- |
CA- |
co(u)- |
co- |
|
cu-k'-ki-keu- |
CO- |
dès- |
dis- |
|
du(s)-d'-dis-di- |
DIS- |
|
è-1 |
|
è- |
è- |
|
è-2 |
|
è- |
è- |
|
for- |
|
for- |
FOR- |
|
mau- |
|
må- |
MAU- |
|
mér-, mièr- |
|
|
MéR- |
|
mès- |
|
mès- |
MèS- 84 |
|
pâr- |
|
|
PâR- |
|
ra- |
|
ra- |
RA- |
èr- |
ri- |
ru-ri- |
ri-ru- |
RI- |
|
so- |
|
|
SO- |
|
sor- |
|
sor- |
SOR- |
|
trè- |
|
|
TRè- |
Sens, commentaires et exemples
1)
A-: (Grandgagnage, 184..)
= un mouvement: (1) de là ici: abouter, ... (All.: her);
atrafeter, adrayeter
(2) d'ici là: abaguer, ... (All.: hin)
= à = signe du datif: acreûre, s'afiyî, acsègnî, abloker, astoker, astancener
= signe de l'ablatif: abrèssî, aboliner
= une valeur causative: atèni, agrèyi
= accomplissement de l'action exprimée par le verbe simple: baumer _ abaumé; aboner
= forme des composés avec différentes valeurs isolées: aclèver (All: erziehenfr. élever), acompter, aloyant
Bè-: (Feller, 1912, 177) not. sens fréquentatif: bèrôler, bèroter
CA-: bosse - cabossî (Feller, 1912, p.177)
_ raca-: intensitif: racaboûre, racatoûrner
CO-: (1) action simultanée et réciproque: cobètchî
(2) augmentatif: si cobate
(3) intensitif: cofrachî (CG)
DIS-: disfé
_ (CG) di-: souvent le sens de détruire _ d'où: souiller, gâter par le moyen de l'objet qui sert, avec cette particule, à former le verbe: dibèrner, dipichî
è- 1: fagne - èfagnî (CG) è +r si +C)
è- 2: éloignement du locuteur: èvoyî
FOR-: ='au delà; trop fortement': loukî - su forloukî
MAU-: mau-adrwèt, mau-contint
MéR-: = 'tout à fait': mérseû
MèS-: l'action exprimée par le verbe auquel elle est jointe, est mal opérée ou a un résultat fâcheux (CG): hârer - mèshârer
PâR-: pârbolu
RA-: kètchî - rakètchî
RI-: 1) réduplication, itération
2) renforcement
(C49, p.79) ri-, parfois ra-:
(1) idée de répétition: raveter (raccrocher), rapasser (préparer de nouveau), r(i)bèneter (biner de nouveau)
(2) le dérivé a le même sens que le simple: r(i)caler, r(i)catchî, r(i)crwèjeler (croiser), r(i)damer, r(i)ssètchi (sécher)
2) Préfixes 'étrangers': anfi-, antropo-, ciclo-, fono-, ...
Unification morphologique selon l'ALW2
FRANçAIS |
OUEST-WALLON |
CENTRE-WALLON |
SUD-WALLON |
EST-WALLON |
WALLON GENERAL |
ARTICLE la + C |
|
|
|
|
LI |
aux |
|
|
|
|
AUS |
du (art. part.) |
doudu |
do(dè) |
do (dou) |
dè (do) |
DO |
de la +C |
|
|
|
|
Dè L' |
dans le +C |
dins l' |
è (o) |
oou |
è (o) |
DINS L'è (o) |
par le +C |
pau |
pa l'(pau) |
popou |
po l' |
PAU PA L'PO L' |
par les +C |
pa lès (paus) |
pa lès (paus) (dès) |
pau pa lès |
dès |
PAUS PA LèS DèS |
un (nominal |
iun (yink) |
onk (yink) |
ok, euk, îk, ... |
onk |
ONK |
une (nominal |
ieune (iène) |
one (iène) |
one, iène ieune |
eune, one |
ONE |
une (adj num+art) |
ène |
one |
one, ène, eune |
eune, ine, one |
ONE |
ADJ.qual f.pl+nom |
grossès |
grossès |
grosses |
grossès -zès |
GROSSèS |
PRONOM je |
djè, dè, dji |
dji, dje° |
dji, dju, dje°, djè |
dji, dju, dje°, djè |
DJI |
me + verbe |
mè, me, mé (mi) |
mi (me° meu) |
mi, mu, me°, meu |
mi, mu, (meu) |
MI |
verbe + moi |
mu, (mi) |
mu, (me°) |
mu, (me°) |
mi (mu) |
MU |
toi (pron. pers. tonique) |
t(i)-min.me, ti, twè, vous |
t(i)-min.me, ti, twè, (te°) |
twè, twa, ti |
twè, ti |
TWè, TI, T(I)-MIN.ME |
tu +(+C) verbe |
vous, ti, tu |
ti, (te°) |
to, tu, (tè, te°) |
ti, tu |
TI |
verbe (C+) + tu |
tu |
tu |
tu |
tu |
TU 87 |
veux-tu = Verbe (V+) + tu |
voulez vous-se, (veus-se) |
vous-se, (vus-se) |
vous-se, vus-se |
vous-se |
VOUS-SE |
verbe (C+)+toi |
vous, tu |
tu |
tu |
tu |
TU |
nous (nous autres) (pers. ton. non conjoint |
nous; no(u)-ôtes |
nos-ôtes, -oûtes |
no(u)s-ôtes |
nos-ôtes |
NOS-ôTES |
nous + (+C) verbe |
nos |
nos (je) |
je |
nos (je) |
NOS |
verbe + nous |
nous |
nos(nous, nous antéposé |
nos, nous nous antéposé |
nos |
NOS |
vous autres (vous) (pers. ton. non conjoint |
vous-ôtes (vos-) |
vos-ôtes (-oûtes) (vous-ôtes) |
vos-ôtes ( -oûtes) |
vos-ôtes |
VOS-ôTES |
vous (pers. suj)+(+C ) verbe |
vos |
vos (v's-+V) |
vos (v's-+V) |
vos, v's- +V, vous |
VOS |
vous(per s.régime réfl.) + (+C) verbe |
vos |
vos, v' |
v' (vis) |
vis, v', fis, fus |
VOS, V' |
verbe + vous |
vous (vos) |
vos, v' |
v' |
v' |
VOS, V' |
lui (pers. ton. non conjoint |
li |
li (le°) |
lu |
lu |
LILU |
elle(id) |
lèy, lêy, léy |
lèy |
lèy, lîy |
lèy, lêy |
LèY |
eux (id) |
ieûs, zias, (zèls) |
zèls |
zèls, zés |
zèls |
ZèLS |
elles (id) |
ieûs', zèles |
zèles |
zèls, zo(u)les |
zèles |
ZèLES 88 |
il, ils (sujets conj.) |
is- +V |
is- +V, is; il +V |
|
is-+V, is, y(-èst mwèrt) |
is +C is- +V |
elle (suj. conj)+V- |
èle, èlle |
èlle (èle) |
èlle (ille) |
èlle (ille) |
èLLE |
impér. (C+) +le (la) (pers. régime direct) |
n'existe pas: vouvoiem ent; lu (je l'ai: djè ll'aî; soignez-le: llè) |
lu, (le°); (n'existe pas: vouvoiem ent) |
lu (je l'ai: ll'; soignez-le: llè) |
lu |
LU |
le moi (me le) |
me le, mè le, me lle |
mè le |
mo le, mu le, mè le |
mè le, (mu le) |
Mè LE |
je le +C |
djè l', dè l' |
djè l' |
djodju djè l' |
djè l', (dju l') |
DJè L' |
les (pers. régime); je les (avec un è ou o différ. de la voyelle caduque) |
lès
|
lès
djè lès |
lès |
lès (è)lzès ) (djè lès) |
LèS |
lui(rég. indir. conj.)+C |
lî, li, (lyî, lyi ), (ly+V) |
lî, li, (ly- +V) |
lî, li (ly-+V) |
lî, li |
Lî |
leur (pers. rég. indir)+ (+V)verb e |
leû |
lzî, (leû), (lzeû) |
lzî |
lzî |
LZî |
se (réfl.) |
ès'(si) |
si, (se°) |
su, (si, se°), (ès') |
si, is', su |
SI |
en (adv) +C |
dè, in, è, (din) |
è |
a |
è, ènnè |
èèNNè, èNN- +V |
en (il en +C) |
in, è, d' |
è |
a |
ènnè, 'nnè |
id |
j' en +V |
d', ènn', 'nn' |
ènn' |
an' |
ènnè, 'nn è |
id 89 |
m' en après C |
mu-z-è, m'-z-è, mè dè, m' in |
m' è |
m' a |
m' è, m' ènnè |
id |
il y a |
(i) gn-a, gn-è, (i) n-a |
(i) gn-a, (i) gn-è, (i n-a, n-a) |
(i) gn-a, (i) gn-è |
(i) n-a, (i) gn-a, (i) gn-è), ((il ) a) |
(i) GN-A, (i) N-A |
il n'y en a |
i nd-a, (i) gn-aè |
(i) gn-aè, (i) n-a) |
(i) gn-an-è |
ènn-a, (i) n-a, (i)gn-aè) |
id |
on |
on |
on |
on, (an) |
on |
ON |
mon +C |
èm' |
mi, (me°) |
èm', mu |
mi, mu |
MI |
mon +V |
èm'n- |
mi-y-, mi- mj, me°-y-, m'- |
èm'n-, (mi-mj), m(i)-n- |
mi- mj |
MI- mj |
(le) mien |
mi, mîn; mén, mé; min |
mink, ménk; mène |
min.ne, mîne; mîène |
mine, mî-, meu-, min.ne |
MIN(.NE) |
(le) sien |
sî, sîn, si; sé, sén; sin |
sink, sénk; sène |
sin.ne, sîne, sîène |
sonk, sånk, sin.ne, sîne |
SIN(.NE) |
(la)mien ne |
mène, miène |
mène, (meune) |
mîène, mîne, min.ne |
mîne, mène, min.ne, mine |
f. MèNE |
notre +C |
no |
nosse |
nosse |
nosse |
NOSSE |
(le) nôtre |
no, (now), (note) |
nosse |
nô, nosse |
nosse |
NOSSE |
(la) nôtre |
nowe, (nôle, nôye, note) |
nosse |
nosse, nô |
nosse |
NOSSE |
(le) leur |
leûr |
leûr |
leûr |
leûr, (leû-zèls) |
LEûR |
ce (adj. dém.)+C |
èç', ç' |
ci, (ce°) (ç') |
ç', çu, (ci) |
ci, (çu) |
CI 90 |
cette +C cette nuit |
èç'
... ci |
ci, (ce°) ... ci |
çute, èç', cisse ... ci, (ce°) |
cisse, (ci) 50 % pas de 'ci' |
CI CISSE
... CI |
cette +V |
(è)ç'ne |
cite, ç't |
ç't, ... |
ciste |
C(I)T- |
celui (qui... |
cén, (cîn) |
cia, (ci, ce°) |
ci, cî |
ci |
CI |
celle (qui... |
c(i)ène |
cène, cin e(ceune) |
ci, cî: pl. cèsses |
cisse |
f. CèNE CISSE |
ce (pron. + relatif) |
èç', çu |
ci, (ce°), (çu) |
çu |
çou |
CI |
ce (suj. de être) +C |
ça |
ça, ci, (ce°) |
çu, ... |
ci, çu, (ci) |
CI |
quel(adj excl) +C |
qué |
qué, (quén) |
qué |
qué |
QUé |
quel (adj. interr.) +V |
quél, (quèl) |
quén-, (que°n-, quin-, quél) |
quin-, quél, quèl |
quén-, quél |
QUéN-, QUéL |
quelle (adj excl) +C |
qué |
quéne, qué, que°ne, quine |
qué |
quéne, quéle |
f. QUé, QUéNE |
(le)quel |
qué(l) |
quék, kénk |
qué |
qué(k) |
QUé(K) |
(la)quel le |
quéle |
quéne, (que°ne, quéle), ... |
laqué |
quéne, (quéle) |
QUéNE, QUéLE |
qui (pron. interr.) (qui est là?) |
quî ce qu'èst, qui est-ce qu(i) est |
qui est-ce qu(i) est |
quî ce qui èst |
qui est-ce qu(i) est |
QUî èST CE QU ' èST LA? |
que tu (il faut que tu sois sage) |
qu'vous, qu'tu |
que t', qu'tu |
que t', qu'tu, qu'to |
qu'tu |
QUI T', QU'TI
91 |
que(pron interr.) |
què, qwè |
qwè, què, qui |
qwè |
qui, quu |
QWè, QUI |
et (conj de coord) |
èyèt, (èy) |
èt |
èt |
èt; et sientre 2 impér. |
èT |
ou |
ou, (ou bien) |
ou (u) |
ou, û, u |
ou |
OU |
mais |
mins, més |
mins, més |
mês |
mins |
MINS |
pour |
pou® |
po®; po-z-allumer , (po id) |
pou®, po®; po-z-, pou id |
po®, po-z-id |
PO®; PO-Z- |
ne pas |
nén, nin, nîn |
nén, nin |
nin, ni |
nin, (né) (nî); nègn(fin phrase); |
NIN |
1acheter (inf.er) |
-er(ach-acat-) |
-er, -è(ach-) |
-er (ach-) |
-er (atcht-) |
ACHETER |
trouée (pp.-ée) |
-éye, (-êye) |
-éye |
-e, -éye |
-êye, (-é) |
TRAWéYE |
2coucher (inf. en -(i)er) |
-chî (couchî) |
coûtchî |
coûtchè (-i, er, îr) |
coûkî |
COûTCHî |
couchée (pp.-ée) |
-îye, (éye) |
-îye |
-éyeé |
coûkîye, -êye, -i |
COûTCHîY E |
3) venir (inf.ir, non inchoati f) |
v'ni, (v'nu) p.p. en -u |
v'nu, (ie°) p.p. en -u |
v'nui
p.p. en -u |
m'niv'n i p.p. en -ou |
V(I)NU
p.p.: V(I)NU |
4vouloir (inf. en -oir) |
-wêr, wèr, (-i) p.p.: -u |
-u, (-eue°) p.p.: -u |
-u, -èr, wâr, war p.p.: -u |
-eûr-ou p.p.: -ou |
V(O)LU p.p.: V(O)LU |
5) avoir |
awè, avwè da(v)wè (avoû) |
awè, avwè, da(v)wè |
avwâr, avwar, aw-;avèr avwè, awè da(v)wè |
aveûr, avou, avu |
AWè, AVEûR |
eu (p.p.) |
ieû |
ieû, (iu) |
oyu, (avou, iu), u |
avou, (a(w)ou) NDLR: avu |
IEû, AVU |
6) être |
ièsse |
(i)èsse |
sèy, èsse |
èsse |
èSSE 92 |
été (pp) |
stî, sti |
stî, -i |
stî, -u, é |
stou, -u |
STî |
gérondif: en (faisant |
in, en |
è, en |
a |
tot (atout) |
èENTOT |
1)(il) enfle(ou gonfle) |
-èle |
-èle, (-ule) |
-èle (-eule) |
-èle (-eule) |
-èLE |
2)montre (, entre, oeuvre) montrera sez |
mo(u)sse (-tère) -èreraez |
mo(u)sse, -ture, -tère |
-tère, -teure |
-tère, -teûre.te ure |
MOSTèRE (MOSSE)
MOSTèRER è |
3)prête(-moi) (impér. pr.sg) |
vouvoie ment, prusse, prèsse, ... |
-éye, (prusse, ..., prèsse) |
-êye, -èye, prusse, prèsse, ... |
-èye, -êye |
PRUSTéYE (PRUSSE) |
1)(il) charrie |
-îye |
-îye |
-îye-î |
-êyeîye (-ih) |
TCHèRîYE |
2)(je) remplis |
-i |
-i |
-i |
-ih, -îh, -ich |
RIMPLI |
3)(j') ai (tu as, il a) |
é (asa) |
aaî (asa) |
êè (èsè) |
a (asa) |
DJ' A, T' AS, IL A |
4)(je) suis |
s(e)û, su |
so, su |
su |
so |
SO |
1)(nous) venons |
-ons |
-ans |
-ans |
-ans, (ons) |
V'NANS |
2)(nous) avons |
avons |
avans |
dj'avons avans |
avans |
NOS-AVANS |
3)(nous) sommes |
astons, stons |
èstans |
djiu sons, sans |
èstans, -åns |
èSTANS |
1)(vous vous) levez ( inf.-er) |
-èz, -ez |
-ez, -oz |
-èz, -ez, oz |
-ez, (-oz) |
LèVEZ LèVOZ |
2)pesez (-moi) ! |
-èz, (ez, iz) |
-ez, oz |
-èz, ez, oz |
-ez, (oz) |
PèSEZ PèSOZ-me |
3)impér. abaissez |
-èz, (-îz) |
-îz, oz |
-ez, èz |
-îz, (oz) |
ABACHîZ ABACHOZ |
4)(vous) venez |
-èz |
-oz |
-èz, ez, oz |
-ez, oz |
V'NOZ V'NEZ 93 |
5)voulez (-vous) |
-ez, (èz) |
-oz |
-èz, oz, ez |
-èz, ez, oz |
V'LOZ V'LEZ |
6)(vous) êtes |
-èz, (ez) |
-oz |
-oz, ez, èz |
-oz, ez, (èz) |
èSTOZ èSTEZ |
(ils) valent |
-tèt, te°t; -n(e)ut |
-nut, nèt neut;-èt |
-ant |
-èt |
VALENUT VALèT |
Carte105 |
|
|
|
|
|
1)(il) sera |
(1pSG)(-ré) -ra (sèra, sara, ... |
(1psg)(-rè) -rè, ra |
-rè |
-rè |
DJI SèRèTI SèRèS I SèRè |
2) (vous) aurez |
-rèz, rez |
-roz |
-rez, (rèz) |
-ez, oz, (èz) |
AUROZ AUREZ |
1) (il) passait |
-eutoût |
-eûve éveeut |
-èt, ot, (éve) |
-éve |
PASSéVE PASSEUT |
2)(j') étais |
-eû eu oû |
-eûveo eu |
(-éve), dj' éré |
-eû, (û) |
èSTEU |
3)(nous) savions |
-ins, -ines |
-ins, în in.n, ines |
-ins, (iès) |
-ins, înes, îs |
SAVINS |
4)(vous) veniez |
-îz, (iz) |
-îz, (iz) |
-îz |
-îz |
V'NîZ |
5)(ils) devaient |
-inetèt -înetèt -in', -int |
-in', -în, -in.n -int |
-int |
-int -ît, (-îne) |
D'VINT |
(j') aurais |
-oûou; -eûeu |
-éve eûve;eu |
-o, i, î;é |
-eûû |
DJ' AUREU |
(il) tomba |
n'existe pas |
n'existe pas |
(n'exist e pas) |
touma |
TOUMA |
1)(qu'il) vienne |
vèneviè ne, (v'nisse m'nisse);(vègne) |
vègne |
vègne, v'neûche, ... |
vègne |
VèGNE |
2)(qu'il) finisse |
finichis sse, -ssisse, finisse, finiche |
finiche, (finîye) |
finiche |
finihe |
FINICHE
94 |
3) (que nous) rendions |
rinde; -anche, -onche, ... |
-anche |
-inche |
-anhe, ... |
RINDANCH E |
4) (que vous) finissie z |
finisse, -iche, -ichiche -ichèche (-oche) |
-oche |
|
-héhé, -hohe |
FINICHOC HE-éCHE |
5) (qu'elles) gêlent |
ajèletèt, in-, -te°t; èdjalenu t, -nuche, ... |
èdjalenu che, -lèche, (a-) |
èdjalinc he, a-; (adjaliè che) |
èdjalèhe |
èDJALENU CHE èDJALèCH E |
6) (que j') aie |
eûsseeû che |
eûche, eûye, ôye |
aye, oye, aveûche, ... |
âye, åye; ôye |
EûCHE åYE |
7) (qu') il soit |
fuche, (fusse, seûsse) |
seûye, (fuche) |
sèye, seûche |
seûye, (seûhe) |
SEûYE FUCHE |
(qu'il) fût |
fuchiche fuche, ... |
fuchiche soyuche, sè-, -euche |
soyiche, ... |
fouhe; èstasse, ... |
FUCHICHE SOYICHE |
Remarque
En unifiant la morphologie, il faut éviter les formations hybrides, c'est pourquoi 2 formes ont été conservées dans certains cas.
Enfin, citons la position de la commission chargée de la rédaction du " Walo+ ":
" Quand plusieurs formes existent dans un même dialecte, l'une d'entre elles a été privilégiée: la plus courante, ou celle qui a le plus de chance d'être reconnue par tous."
1.3.4. Unification de la syntaxe
Afin de préserver son autonomie, le wallon doit conserver les éléments les plus caractéristiques de sa structure de la phrase, ceux qui le distinguent des langues avoisinantes et surtout du français, langue romane comme elle.
Exemples:
l'adjectif épithète antéposé: one rodje maujo, on malauji gamin; la terminaison de l'adjectif féminin pluriel antéposé:
le pronom personnel objet +verbe: djè l'vou vèy
1.3.5. Pas d'unification sémantique: tous les sens des mots sont conservés
Tout comme dans les autres langues, les mots très différenciés en wallon ont valeur de synonymes et sont conservés séparément.
Ex.: man.nèsté - måssîsté - nicheté (saleté )
comme en anglais: (déchets)
jank (US) - rubbish - garbage - refuse - thrash - litter.
L'enjeu principal:
la connaissance et la création linguistique wallonne, bases de l'esprit créatif des Wallons,
autrement dit,
la connaissance et la création de mots wallons peuvent-elles augmenter le potentiel créatif des Wallons?
1.4.1. Généralités
Pour cerner le sujet, il faut préalablement cerner les questions qu'il fait surgir. La créativité est la " possibilité, en linguistique, pour un système signifiant, de créer des unités nouvelles à partir du code existant." (Rey-Debove, 1979, 37) C'est aussi le caractère d'une personne qui présente des possibilités, des dons de création.
Cette faculté est-elle innée et/ou dépend-elle de divers facteurs extérieurs?
Pierrette Jeoffroy-Faggianelli parle d'une 'stimulation naturelle ou artificielle du processus de la création.' (1981, 71) D' abord naturelle, semble-t-il, pour Joseph Basile (1987), l'intelligence humaine a deux composantes: la raison et l'intuition." Cette dernière a toujours intrigué, car on ne connaît ni sa source, ni comment elle opère, ni ce qui pourrait accroître sa faculté souveraine... Elle est actuellement l'objet de nombreuses études: elle doit avoir quelque rappoprt avec l'imagination créatrice. D' ailleurs, la conduite de notre société exige des décisions de plus en plus rapides, basées sur des prévisions toujours plus difficiles; c'est pourquoi les responsables, talonnés par l'urgence, sont astreints à se fier à leur 'flair', c'est-à-dire leur capacité intuitive." Mais l'activité créatrice, à la base de laquelle se trouve donc notre intuition, ne peut s'exercer pleinement que dans un climat ouvert et libéral, " dans l'indépendance à l'égard des contraintes extérieures matérielles ou morales." (Gloton, Clero, 1971, 23)
Retenons à ce sujet deux expériences, celles de Guilford et de Löwenfeld, précieuses pour l'activité créatrice et les conséquences pédagogiques à en tirer. Sans s'être concertés et travaillant chacun de son côté, Guilford à l'université de Californie Nord, Löwenfeld à celle de Pennsylvanie, les deux psychologues s'étaient lancés dans la même recherche: celle des critères mesurables qui engendrent la force créatrice de l'homme. Avec cette nuance extrêmement importante que le premier recherchait ces critères dans l'ordre de l'activité scientifique, le second dans l'art. Or, comme le soulignait Löwenfeld lui-même au Congrès international de l'éducation artistique, à Basel, en 1958, " ce qui est vraiment important, c'est que des travaux de recherche totalement indépendants l'un de l'autre, poursuivant le même problème dans des buts différents, ont atteint le même résultat." (Gloton, Clero, 1971, 32-33) Résultat double en vérité: d'abord la découverte de 8 propriétés mesurables qui distinguent les individus créateurs de ceux qui le sont moins ou pas du tout. Ensuite cette constatation que " les forces créatrices dans le domaine de l'art sont soumises aux mêmes principes que dans le domaine des sciences." (ibid., 33)
Les 8 critères mis en évidence par Guilford et Löwenfeld sont les suivants:
Ainsi, stimulé de l'intérieur par l'intuition, notre esprit créateur a le plus de chance de s'épanouir dans un climat de liberté, y compris la liberté linguistique.
La création linguistique
De quelle liberté linguistique avons-nous besoin pour favoriser notre créativité linguistique? Celle de puiser dans notre réservoir lexical pour créer de nouveaux termes bien adaptés aux idées que l'on veut exprimer. Cette créativité lexicale a pour seul but de mieux faire fonctionner notre pensée, qui guide notre action. Elle nous permet d'avoir une meilleure emprise sur le monde qui nous entoure en superposant avec plus de justesse les multiples finesse de la pensée et les multiples facettes de la réalité, la maîtrise du monde extérieur par l'adaptation à la réalité en mouvement et en transformation. En plus de son importance au niveau lexical, la liberté linguistique présente un deuxième aspect vital pour le créateur: l'expression dans la langue de son choix, notamment dans celle qui reflète le mieux l'identité culturelle de sa communauté.
Si les langues naturelles ne servent qu'imparfaitement la communication, les améliorer méthodiquement et en profondeur devient une obligation." Pour élaborer les nouveaux lexèmes, les nouveaux affixes de dérivation ou même les nouveaux monèmes fonctionnels dont on peut avoir besoin, on est en droit de combiner arbitrairement tous les sens dont la langue dispose." (Garmadi, 1981, 189-190) A partir du stock de morphèmes disponibles et compte tenu des règles de combinaisons autorisées par chaque langue, on peut fabriquer tous les mots qu'on veut et leur affecter un sens." Il y donc ainsi une infinité de mots virtuels qui ne demandent qu'à apparaître pour couvrir de nouveaux concepts, pour boucher des trous, rétablir des symétries. Les Américains ont même programmé un ordinateur qui combine inlassablement les morphèmes de la langue anglaise et affecte à chaque mot une définition plausible." (Yaguello, 198(1), 66) " Les néologismes et réfections analogues actualisent la composition morphologique du mot, la rendent évidente pour tous au plan synchronique, avant que l'histoire n'ait eu le temps de brouiller les contours. 'Le néologisme, dit Jakobsen, oblige à une pensée étymologique.' " (ibid., 67)
" La néologie est à la fois un bien et un mal: une langue vivante doit se renouveler et s'adapter aux circonstances, mais cela oblige les usagers à revoir sans cesse les connaissances qu'ils ont acquises." " S'il s'agit de réalités nouvelles, le néologisme ne rencontre pas d'opposition de principe ", tel le mot informatique." Ne croyez pourtant pas que l'apparition d'une réalité nouvelle implique la création d'un mot nouveau. Ce serait négliger la création sémantique: des mots existants reçoivent un sens nouveau. Et il faut s'en réjouir: la mémoire de l'homme serait incapable de dominer le lexique si à chaque signification correspondait un mot particulier." Parfois, les innovations lexicales ont un motif intéressé, notamment dans le commerce, et l'on veille à l'expressivité: par exemple dans le journalisme où l'on recherche l'originalité. (Goosse, 1988)
Il s'agit de créer des mots là où le besoin s'en fait sentir et éviter un purisme que certains ont d'ailleurs déjà critiqué pour des langues comme le färöse (dans les îles Féroés ou Färör dans l'Atlantique nord) vis-à-vis du danois, qui maintient un isolement culturel, le côté néfaste de l'identité culturelle.
Les exemples ailleurs
" Presque toutes les inventions modernes ont été baptisées grâce au grec. Cela ne veut pas dire que les Grecs avaient tout inventé, ou du moins prévu. C'est plutôt leur langue qui est assez plastique pour se prêter à des manipulations variées, parfois hardies." (Goosse, Pour l'amour du grec, LB, Fév...) L'hellénisation du latin n'a pas diminué le latin comme l'introduction de termes anglais et français dans le wallon ne diminueront pas ce dernier. L'introduction d'un mot nouveau dans une langue est souvent due au fait que, si l'objet désigné par ce mot n'appartient pas au patrimoine culturel de cette langue, elle manque aussi de terme équivalent. Le mot gingembre, par exemple fut employé, exclusivement en Inde tant que cette plante fut inconnue ailleurs. Par la suite, l'usage de cette épice s'est étendu et le mot, tout en se transformant selon le caractère de chacune d'elles, a été adopté par de nombreuses langues:
inkivääri (finnois); ingefära (suédois); inbir (russe)
gingsear (irlandais); ginger (anglais); gember (néerlandais)
ingwer (allemand); imbier (polonais); gingembre (français)
gyömbér (hongrois); ghimber (roumain); gengibre (portugais)
jenibre (espagnol); zenzero (italien); zenxhefill(albanais)
zencefil (turc); janjapili(géorgien); zingiberis(grec)
skenjebbir (kabyle); zenghebhil (hébreu); zanjabil (arabe)
tangawizi (swahili); zanjabil (persan); singivera (langue d'origine) (in: .....Casterman...)
De même pour le suffixe -age, qui a permis de former des noms d'action hautement techniques dans de nombreuses langues.
" In the 19th and 20th centuries, it was the technological revolution which generated a need for action nouns to designate the stream of techniques, processes, and products which emerged in this context. Here again, -age was an appropiate candidate for the task, given its abstract action noun function and the already existing sense of its being a formative of terms in specialized domains. From English, the source of the link between -age and technology, the association was transmitted back to French, and thence to the entire spectrum of languages in which the suffix was functioning productively."
(Fleischman, 1976, 456)
Il faut ajouter d'une part que le vocabulaire de la langue anglaise est plus riche que celui de la langue française: selon P. Wolff, 240.000 mots en anglais contre 93.000 en français." Cette richesse vient d'une plus ou moins grande aptitude à assimiler des mots étrangers. Ces créations lexicales sont sans doute l'un des aspects les plus superficiels d'une langue. Cependant, la richesse lexicale, la finesse plus ou moins grande de l'analyse sémantique correspondent à des tendances psychiques profondes." (Wolff, 1970, 17) D'autre part, pour éviter le recours facile à l'emprunt, des linguistes haïtiens, gallois, frisons, féroïens, malais, indonésiens, maoris, romanches et luxembourgeois préfèrent la création de néologismes.
(Barros, 1984, 590; Gourvil, 1976, 33; Fryske Akademy, 1979, s.p.; Kattenbusch, 1989, 168; Garmadi, 1981, 191; Karêtu, Waite, ..., ...;
Gross, 1990, 119122)
Pour terminer, voici deux exemples frappants d'initiative personnelle. Tout d'abord, le linguiste estonien Johannes Aavik, qui par la publication de ses théories en 1924, a largement contribué à planifier la langue de son peuple. En plus de l'emprunt lexical massif aux langues étrangères qu'il a préconisé, certaines de ses propositions de créations ont été transmises aux générations suivantes: lexèmes simples remplaçant d'anciens composés, contractions simplificatrices, etc. (Garmadi, 1981, 189) Ensuite, Eliezer Ben Yehuda qui entreprit à la fin des années 1880 de promouvoir un idiome archaïque essentiellement écrit, l'hébreu biblique, au statut de langue parlée standard du futur état hébreu. Il puisa le vocabulaire dans les textes anciens et l'actualise (à signifiant ancien, signifié nouveau) et là où les sources traditionnelles ne suffisaient pas, il emprunte dans toutes les autres langues sémitiques des racines trilitères consonantiques dont on tirerait aisément de nouveaux lexèmes hébreux. Enfin, il va user de toutes les combinaisons et permutations possibles des 22 consonnes de l'alphabet hébreu pour créer de nouveles racines. (Garmadi, 1981, 191)
1.4.2. La créativité wallonne
Robert Lafont l'affirme: " Une création en un lieu a des raisons sociales et historiques. Elle est le fruit d'une conscience d'identité. Pour cette raison, les initiatives culturelles ne sont que des imitations, toujours pâles, de ce qui a été fait, trouvé, épuisé à Paris." (1967, 226). En Belgique, le lieu de destination de la plupart des grands créateurs francophones reste ce centre incontesté du rayonnement de la culture française. Relégués au deuxième rang, le reste de la France, les pays dits francophones ne trouvent, quoi qu'on dise, chez eux que de pâles imitateurs, et cela semble dans l'état actuel des choses sans espoir de changement. Pour Paris, ces endroits représentent un vaste champ ouvert à l'exportation commerciale, qui ne demande qu'à s'étendre au monde entier.
En plus de la fuite des capitaux et de ses hommes de science, la Belgique francophone souffre de l'exil de ses cerveaux artistiques (comme Simenon), ce qui, entre parenthèse, n'est généralement pas le cas des créateurs néerlandophones qui parviennent très bien à valoriser notre pays tout en y travaillant. Cet exode laisse un vide dans la partie méridionale belge et rien ne l'arrêtera tant qu'on n'attachera pas d'importance aux potentialités de la langue du pays pour atteindre la vraie autonomie culturelle de la communauté, garante de la liberté créatrice.
" La langue n'est pas, dans une perspective de progrès intellectuel, un rétrécissement mais un accroissement de chances de la création. Evidence qui recouvre une philosophie de la culture. Dans l'ethnie multiculturelle, - comme il est naturel et actuel de la concevoir -, français et langue autochtone régénérée sont également des ouvertures de l'esprit. On peut y ajouter des langues de voisinage, à l'heure de l'Europe." (Lafont, 1967, 228)
Le wallon, lui, est-il une langue créative? Des déductions et inductions de personnalités du monde culturel belge amorcent une tentative de réponse à cette question. D' abord Jean-Pol Baras, dans le Bulletin du Cacef (43, 1976, 9), qui veut perfectionner la langue wallonne à l'aide seulement des propres moyens qu'elle fournit et qui sont grands. Ensuite, 4 philologues réputés au sujet des Belges face au français. J. Hanse, A. Doppagne et H. Bourgeois-Gielen affirment dans la Nouvelle chasse aux belgicismes (1974, 63) que " le Belge abuse peut-être facilement des moyens de fabriquer des mots par dérivation; une fois mis sur la piste, il ne s'arrête plus." (sic) Par exemple, " chapeau boule. Au temps où il se portait couramment dans notre pays, on ne s'est pas creusé la cervelle (sic) pour l'appeler 'chapeau boule' à cause de sa forme ronde bombée. Les Français, plus inventifs (resic), n'en retenant que la forme et négligeant la couleur, l'ont nommée chapeau melon ou simplement melon." (ibid., 78). André Goosse, professeur àl'UCL, conclut: " Cette tendance au néologisme ne serait-elle pas caractéristique du français parlé en Belgique? " ' La liberté du français est moins grande et il préfère recourir à l'emprunt. Ex. *cuisinette et kitchenette.' (in: Les Belges néologues, LLB, 271080)
Finalement, le Belge francophone possède bel et bien un potentiel créatif mais il lui est INTERDIT de l'utiliser, contrairement, par exemple, aux locuteurs anglophones, germanophones et néerlandophones. La richesse lexicale, la finesse plus ou moins grande de l'analyse sémantique que ce Belge veut développer correspondent à des " tendances psychiques profondes " (Wolff, 1970, 17) et il ne peut les assouvir. Inconsciemment ou non, il vit dans un état de frustration permanente. Pour un Wallon, ces tendances sont tout simplement inhérentes à la langue wallonne avec laquelle il pourrait éveiller ses dons de créateur.
Mais comment expliquer le rapprochement psychique apparemment hybride entre le wallon et un Wallon francophone n'ayant que rarement parlé ou entendu cette langue? Au niveau actuel des études, il est encore impossible de le préciser scientifiquement, si ce n'est avec le concours de la psychanalyse. En effet, pour Carl Jung, psychologue suisse,
" l'illumination gratuite de l'intuition (N.d.l.r.= la source de notre esprit créatif) provenait de l'inconscient collectif, sorte de réservoir spirituel, où s'abreuvent tous nos esprits, sans que nous en soyons conscients, grâce à une espèce de 'communion des âmes'hors de l'Espace-Temps, et dont les rayonnements pourraient être captés par des circuits de neurones, en résonance dans notre lobe droit." (Basile, 1987). Ce pourrait être une explication plausible du témoignage de Françoise Mathieu* et de bien d'autres promoteurs du wallon, l'apprenant à des enfants qui ne l'ont parfois même jamais entendu parler.
N.B.
.(Françoise Mathieu dirige la chorale de Wéris (des enfants de 4 à 13 ans)." Les enfants apprennent très vite le wallon, plus vite qu'une aure langue. Quand on essaye de leur faire apprendre un chant d'une autre langue, la traduction est là, mais ce n'est pas pour cela que les mots disent quelque chose. Tandis qu'en wallon, il est là, IL EST EN EUX, donc je crois qu'il faut l'exploiter." (in: Le Lux. dialectal, 1, 1984, p.21)
. Pour comprendre l'aisance avec laquelle les enfants d'immigrés turcs, italiens et autres récitent en wallon, il faut chercher une autre raison, probablement dans le bilinguisme qui leur apporte une réceptivité linguistique excellente.
Dès lors, la morphologie wallonne semble permettre une grande plasticité dans la formation de nouveaux mots et répondre au désir inassouvi des Wallons de devenir créateurs.
Base de la créativité lexicale wallonne
Les Wallons n'ont pas attendu la justification de leur élan 'néologiste' pour créer de nouveaux mots en wallon. Malgré le recul de leur langue, son utilisation limitée chez certains, ils leur arrivent souvent, -généralement inconsciemment -, de former les termes dont ils ont besoin, un peu comme le font les néerlandophones chez qui ce jeu d'esprit est monnaie courante, bien entendu dans les limites fixées par les règles grammaticales de formation des mots.
Au terme de ses recherches, Maurice Piron, professeur à l'ULG, constate qu'en littérature wallonne, beaucoup de néologismes ont été créés " parce qu'il s'agissait de nommer des objets ou des idées que la langue populaire n'éprouvait pas le besoin de désigner ou désignait à l'aide de mots empruntés au français. Il faut notamment faire une large place aux mots formés pour traduire des réalités abstraites que le génie du wallon exprime au moyen de périphrases, mais que les auteurs veulent rendre par un terme aussi neuf et aussi saisissant que possible." (Piron, 1939, 310)
Exemples:
_ foûnaturél = surnaturel;
divant-z-oûve: préface, avant-propos (d'un livre)
_ 1) -ance: RADICAL VERBAL +ance, suggérant une action abstraite:
. dilouhance: tristesse; disseûlance: isolement, solitude; keûhance: tranquillité; roûviance; oubli (idée de perte de souvenir, d'effacement de la mémoire); sawirance: sapidité (vs. sawira: saveur);
. créations passagères: afêtance: coutume, habitude; ahoûtance: protection; admirance: admiration; disparètance: disparition: nûhance: nuisance; prodûhance: produit; ridjondance: confluent: distrûhance: destruction; noumance: nomination, élection; tradûhance: traduction
2) -èdje: RAD. VERBAL +èdje: résultat de l'action exprimée par un verbe:
. rèvintèdje: révolution, alarme (de rèvinter: sens arbitraire: révolutionner);
. créations passagères: diskeûhèdje: inquiétude, trouble; rèspounèdje: cachete; awatronèdje: adultère; troûblèdje: trouble; prèssintèdje; rèwalèdje: égalité; lubèdje: proie.
3) -(e)r)èye: où -èye est senti comme une adaptation du suffixe fr. improductif -ie: harmonèye, WalonèyeWalonerèye.
4) -eû: l'agent: kipôtieû: manieur: seulement dans: -- d'pène: par laquelle les auteurs se désignent enre eux (de kipôtî: manier (la plume); rèvinteû: révolutionnaire
5) -eûs: ordinairement une qualité(N. -eûs): miråcolieûs (mélancolique); sôyeleûs (soyeux)
6) -ê: drapê (reconstruction wallonne de 'drapau'(emprunt fr.); hiletê (sonnet);rondê: rondeau
7) -î: steûlî
8) -(i)sté: (de -té: fîrté, tchîrté) noms abstraits de qualité tirés d'adjectifs.
. -s- étymologique dans: måvasté
. fém. -se-té: vîreûsté, vigreûsté
. par analogie populaire: tinristé, måssîsté, hêtîsté
. création d'un nouveau suffixe -sté ou -isté -quand *CCC: tinr+i+sté)
. il existe des doublets: fîrtéfîristé, deûrtédeûristé, råretéråristé, tchîrtétchîristé avec parfois une spécialisation de sens: deûrté (sens moral) et deuristé (sens propre): dureté
. exemples inspirés du français: åhèyisté, ètîristé, loûristé, nûlisté, tènisté, nutisté: 'èl nutisté dè l'grande èglîje ".
. exemples signalés par L. Remacle à Neuville (La Gleize): nâtoûrnésté (caract. de celui qui est grincheux), sâvadjesuté (sauvagerie), malinsté (caractér. de celui qui est malin)
. ètêtisté (arch. ètêt: content); fråhûisté (fragilité); keûtisté (tranquillité, calme (immobilité); tinrûlisté: tendresse
9) -mint: suffixe adverbial: tinrûlemint (tendrement), keûtemint (calmement), miråcolieûsemint (mélancoliquement), virlihemint (virilement?)
_ formations par analogie avec le français?: èssoloter (ensoleiller) (ordinairementau p.p.); tchèsturlin (comme Hêvurlin, habitant de Herve) (N.B. -ur-: métathèse fréquente en wallon dans les groupes où les lquides l et r voisinent (p.306);
virliheté: virilitévivacitéagilité (ezn parlant d'un écureuil)
_ mots littéralement empruntés du français: prêrèye, mwèsson, powête, powèsèye
103
_ formations diverses: calèma: secret (cf lès ca èt lès ma): le fond d'une affaire; cwatrusson: sonnet sur 4 rimes; fråhûle: fragile, frêle; nêhance: naissance
Exemples de néologismes possibles à partir de 'cârcul'(calcul):
NINcârculAUVE RIcârculER ècârculAUVE RIcârculADJE
cârculER ècârculADJE ècârculEû FORcârculER
ècârculER cârculEû RIcârculAUVE FORcârculEû
(cf aussi: Louline Vôye, alias Lucien Mahin, Li r'fondu walon, T2, 1994: riscoladje (recyclage), scoladje (enseignement, éducation, sona (phonème)
' Un répertoire aussi exhaustif que possible des procédés et des formations serait indispensable pour évaluer l'importance et l'originalité de la composition et de la dérivation.' (Lechanteur, 1987, 93-110)
Cette aisance réside dans le système morphonologique plus souple qu'en français... et davantage conforme à la logique de la pensée dans l'application analogique de la formation lexicale. André Martinet, linguiste français, constate d'ailleurs ce qui suit: " Lorsqu'on aborde le chapitre du lexique, la position du français n'apparaît plus sous un jour favorable: le français est une langue où chaque mot doit être appris à part: méchanceté ne saurait être retrouvé à partir de méchant; non plus qu'amertume à partir d'amer, come on forme sans difficulté en anglais, badness, naughtiness et bitterness, à partir de bad, naughty, bitter, ... Là où l'allemand dérive de blind 'aveugle', un substantif Blindheit, le français d'aujourd'hui présente le latinisant 'cécité'... Pour l'italien, qui dit cicco pour 'aveugle', le substantif cecità apparaît comme un dérivé naturel, car il y a moins de disparité qu'en français entre la forme 'populaire' et la forme 'savante'. L'anglais, qui dérive simplement blindness à partir de blind, ne se prive pas d'emprunter largement, come le français, aux langues classiques et connaît le terme technique caecum. Mais il n'a pas abandonné les ressources de la composition, si bien qu'on peut, en anglais, exprimer un beaucoup plus grand nombre de notions qu'en français, sans cesser d'employer des formes connues de tous. Il est certain que, du fait de la possibilité de combiner plus librement les unités de sens, une personne qui connaît bien les 3000 mots les plus fréquents de la langue anglaise verra ses besoins communicatifs mieux satisfaits que celui qui pratique, avec une égale aisance, les 3000 homologues français." (Martinet, 1974, 17-19)
Comme d'autres langues, le wallon possède un réservoir d'affixes, dont certains sont très productifs, tels -adje èdje âdje; -eû; -er; ârchi-, cocouki-, for-. Exemples: roter (marcher), rotadje (marche), roteû (marcheur); ârchi-malauji (très difficile); bouter - cobouter - forbouter (pousser -bousculer fortement - s'épuiser). Une langue peut aussi se procurer " par emprunt, par calque, par adaptation consciente les instruments lexicaux nécessaires à l'exercice d'activités pour lesquelles on utilisait traditionnellement une autre langue ". (Martinet, 1974, 13) C'est le cas de la plupart des langues européennes. A titre d'exemple, en tchèque, pravoslavie est un calque d'orthodoxie, mot grec, comme en allemand, Fernsehen est un calque de télévision. De plus, les emprunts inter-dialectaux, le glissement sémantique ou grammatical (on-èsse: un être), un néologisme par la composition (2 racines accolées) ou la dérivation (suffixe adjoint à une racine) permettent l'enrichissement du vocabulaire. (L. Hendschel, 1990, s.p.)
Il faut toutefois éviter la " dégénérescence de la néologie en néophasie (multiplicaton anarchique de mots inconnus) " (Hagège, s.d., s.p.)
Exemples de néologismes:
Types de néologismes:
. le composé énonciatif: m' as-tu-vu
. le congloméré (N +V, N +V, ...): non-prolifération; russe: bez-jaderny (non-nucléaire: litt.: sans-nucléaire); mongol: khel-sudlage (linguiste) (de khel-sudla: 'linguistique' = langue-étudier)
. la synapsie: 2 ou plusieurs noms subordonnés en chaîne: fils de roi
. le composé descriptif et la représentation symbolique: perce-oreille (Hagège, s.d., s.p.)
Conclusion
L'épanouissement et le progrès de l'individu, mais aussi de la communauté sont étroitement liés à la vie et à la survie de la langue qui est la leur. Elle les a faits ce qu'ils sont. Ils la font ce qu'elle sera. Cette survie et la continuité de cette langue sera assurée par le dictionnaire en consignant tous les mots recensés.
" L'emploi de ces mots, dans l'expression orale et écrite des individus, donne lieu à un choix et à des créations multiples, assurant ainsi la vie de la langue. Il en est de même des grammaires, qui décrivent le fonctionnement d'un système linguistique, et qui offrent, cependant, de nombreuses combinaisons possibles, pour exprimer un fait." (Geoffroy-Faggianelli, 1981, 71)
Toutefois, une langue ne peut brûler les étapes pour compenser un retard sur ses voisines, et il est à craindre que " le public qu'il s'agit d'atteindre reste longtemps insensible à l'enrichissement artificiel de sa langue écrite. Si celle-ci se trouve dans le cas de s'élever à un niveau supérieur à celui que des siècles de quasi-stagnation lui ont assigné, elle le fera normalement par étapes, pour peu que sa culture dès les degrés inférieurs de l'enseignement devienne un jour, comme il est souhaitable, une réalité." (Gourvil, 1976, 124)
2 Le Dictionnaire Général Wallon DGW
2.1. Introduction
" Les mots et les choses, les objets et leurs images." (J. Neuris, in: LLB, 30390)
" BOULE DE FEU... A 7h25, dans le ciel de Bruxelles, plusieurs dizaines de personnes ont aperçu une 'sorte de fusée trois fois plus grosse qu'un avion, très lumineuse et évoluant à grande vitesse mais sans bruit'. D' un témoignage à l'autre, les détails variaient: il s'agissait d'une boule lumineuse suivie d'une série de fragments de couleur turquoise, ou de 'feuilles d'aluminium' volant en formation; d'objets sphériques de la taille d'un pamplemousse, dégageant des flammes vertes; d'une sorte de fusée de sapin de Noël bleuâtre etc." (J.-C. Matgen, Un OVNI dans le ciel belge?, LLB, 24986)
2.2.1.Entre la microlinguistique et la macrolinguistique
S'insérant dans une Linguistique Générale Wallonne (LGW) encore à développer, le DGW recèle des éléments de la culture générale wallonne (CGW). Ainsi, " les relations entre la langue d'une communauté humaine et sa culture - au sens anthropologique -, sa civilisation, sont particulièrement manifestes dans le lexique, dont les formes articulent en l'exprimant le contenu de l'expérience sociale " (Rey, 1970, 179). Le mot lexical constitue l'instrument par lequel les civilisations se construisent une vision du monde. Le dictionnaire de langue est de ce fait en relation de contiguïté et d'interpénétration avec le dictionnaire encyclopédique et, avec ses étroites limites, est le témoin de toute connaissance. (Rey, 1982, 3642)
Le DGW est également un moyen de faire connaître le wallon comme une langue suprarégionale ou interrégionale, composée de 4 dialectes plus proches les uns des autres que l'on ne croit (le SW (sud-wallon ou wallo-lorrain), l'OW (l'ouest-wallon ou wallo-picard), l'EW (est-wallon) et le CW (centre-wallon). De grands dictionnaires dialectaux de J. Haust (EW), L. Léonard et J. Guillaume (CW), A. Carlier et W. Bal (OW), M. Francard (région de Bastogne) et J.-M. Pierret, l'abbé Mouzon (région de Neufchâteau) (SW), en ont déjà simplifié le vocabulaire en transposant des termes des divers endroits de leur zone de recherche dans le parler central de leur dialecte ou dans celui de la métropole régionale. Il faut tenir compte d'une langue compréhensible par la majorité et éviter l'utilisation d'un langage trop germanisé ou francisé. Comme une langue est aussi liée au facteur démographique, le DGW doit forcément ne pas oublier les facteurs extralinguistiques tels que les grands centres urbains qui constituent le plus grand réservoir potentiel de locuteurs wallons.
2.2.2.Genèse du D.G.W.
La publication de dictionnaires wallons n'est pas un fait nouveau. Au 18e siècle, on peut déjà citer l'abbé Cambresier, auteur du premier dictionnaire wallon, 'Dictionnaire wallon-françois ou recueil de mots et de proverbes françois, extraits des meilleurs dictionnaires'(Liège, 1787), et Augustin-François Villers, 'Dictionnaire wallon-français'en 1793 à Malmedy. La réalisation d'un dictionnaire général wallon non plus. En 1857, outre la promotion de la littérature wallonne, la Société liégeoise de littérature wallonne se proposait d'élaborer une grammaire et un dictionnaire wallons. (Chronique, 1987, 172).
L'année suivante, Bailleux écrivait dans le Ier Bulletin de la Société Liégeoise de Littérature Wallonne (p.25) à propos de ses correspondants: " Vous aurez plus tard à examiner les services que vous pourriez réclamer de leur zèle pour réunir les matériaux d'un dictionnaire général des divers patois romans de Belgique et de France ". (Legros, 1958, 22--236) Quelques années auparavant, Grandgagnage avait déjà été encouragé par un certain Diez à doter la philologie wallonne d'une oeuvre analogue à celle-ci. Ce Diez 'sentait de loin l'originalité puissante du wallon'. (Haust, 1903, 485)
En 1903, MM. Auguste Doutrelepont, Jules Feller et Jean Haust formèrent, pour la préparation d'un dictionnaire général de la langue wallonne, une commission préparatoire à laquelle la Société adjoignit son secrétaire, Julien Delaite. Dans la séance du 9 mars 1903, cette commission proposa et la Société accepta les bases du Dictionnaire Général de la Langue Wallonne, à savoir le classement alphabétique immédiat des fiches, déjà au nombre de 60.000 (300.000 en 1911), d'après l'orthographe adoptée par la Société. Ce Dictionnaire eut pour point de départ le wallon-liégeois, 'considéré comme le plus original et dont la culture est plus développée'. Il devait renseigner les 'équivalents des dialectes wallons de Verviers, de Stavelot-Malmedy, de l'Ardenne, du Condroz, de Namur, du Brabant, de Charleroi, de l'Entre-Sambre-et-Meuse, et des quelques communes de la Thiérache septentrionale, actuellement françaises, mais qui appartinrent ci-devant à la principauté de Liège, comme aussi les termes gaumais, montois et tournaisiens. Le Dictionnaire serait rédigé de manière à servir aussi bien aux philologues qu'aux littérateurs et au public. Chaque article comprendrait, outre la prononciation indiquée en orthographe phonétique, une partie historique et étymologique, suivie d'une autre partie consacrée à l'usage courant, le tout avec exemples à l'appui. Les différentes formes dialectales d'un même mot se trouveraient en outre à leur rang alphabétique, avec renvoi à l'article principal. L'ouvrage serait accompagné d'un Traité de formation de la langue wallonne, qui en exposerait la phonétique, la morphologie et la syntaxe, et auquel le texte des articles renverrait, s'il y avait lieu. (BSLW, TXLVIII, 1911, 67-68)
Dans la foulée de ces résolutions, Jean Haust publia en un 'Projet de dictionnaire général de la langue wallonne'. Il y prônait la nécessité d'une koinè: " Prosateurs et poètes collectionnent souvent les mots rares et les enchâssent dans leurs pièces sans se préoccuper de leur état-civil, sans se faire scrupule du mélange des dialectes, créant ainsi peu à peu une koinè dont les avantages sont visibles " (Haust, 1903, 488). Il ne voulait pas enfermer cette langue quand il affirmait:
" Encore qu'il soit légitime de résister au courant de francisation qui nous assaille, on ne peut songer sérieusement à combattre l'emploi des mots étrangers qui sont le véhicule nécessaire des idées scientifiques."(id., 485) Il pressentait enfin l'impact culturelle d'une telle entreprise: " Vous souhaitez que le wallon vive et qu'il soit cultivé? Une langue qui a produit quinze cents pièces de théâtre, dont quelques-unes au moins sont des chefs-d'oeuvre, qui a donné l'essor à des romans, des poèmes, des satires à foison, qui a créé une floraison lyrique dont les fleurs ne pourraient plus se compter, mérite de vivre encore longtemps, longtemps, ... Eh bien, le meilleur moyen de la faire durer, c'est d'en rassembler toutes les forces en un livre capable de résister aux coups de bélier des assiégeants." (id., 485-486)
Pour un autre linguiste wallon, Jules Feller, la grosse difficulté serait de représenter tous les dialectes dans le dictionnaire (Feller, 1912, 64). Afin d'entretenir des relations suivies avec ses collaborateurs éloignés, le Bulletin du Dictionnaire wallon était créé en novembre 1905. De plus, " au lieu de composer un article sur chaque forme d'un mot ou variante dialectale, il vaudrait mieux grouper la matière relative à un mot dans un seul et même article." (id., 68)
" Le plan idéal d'un article consisterait à suivre d'un bout à l'autre l'évolution phonétique et l'évolution sémantique d'un mot." (id., 69) Il songeait aussi au renvoi à d'autres mots, synonymes ou quasi-synonymes.
Ce projet, très ambitieux, fut abandonné en partie à cause des positions différentes des 2 fortes personnalités de la commission du dictionnaire. A titre d'exemple, Jules Feller voulait les formes littéraires comme exemples tandis que Jean Haust préférait le parler authentique, celui qu'il avait pu entendre sur le terrain au cours de ses enquêtes. Jean Haust préférait également le travail en solitaire au travail avec de nombreux collaborateurs de tous ordres fournissant des documents de valeur forcément inégale. En 1927, il quitta la commission.
Actuellement, la S.L.L.W, qui a succédé à la Société liégeoise de littérature wallonne, dispose de quelque 335.000 fiches, fruit des enquêtes menées entre 1899 et 1927. Elle songe à les traiter avec un programme informatique. (cf SLLW -Chronique, 41, 1986, p.12) Entretemps, une commission de normalisation du wallon a été créée au sein de l'U.C.W., l'Union des Associations Culturelles Wallonnes, et a déjà publié en 1992 un lexique, 'Walo+, mès trwès mile prumîs mots walons.'
2.2.3. Les limites du nouveau DGW
Vu l'impossibilité de mener à bien une entreprise telle que le projet originel en travaillant dans tous les domaines de recherche précités, le nouveau DGW se limite à un corpus d'un peu plus de 400 dictionnaires, lexiques, glossaires, vocabulaires et monographies. Les proverbes, les expressions comparatives comprenant 'ossi...qui', 'come', ont été provisoirement laissé de côté pour reprendre de façon exhaustive les lexèmes et expressions de toutes les régions wallonnes de Wallonie. Ainsi, les parties gaumaise, picarde et champenoise ont été écartées encore que des formes des zones limitrophes plus proches de ces dialectes aient été reprises. L'informatique aidant, il est possible de combiner le dictionnaire wallon-français exhaustif à un dictionnaire français-wallon basé davantage sur la traduction directe. Certes, il restera toujours des mots manquants qui seront insérés dans une prochaine édition.
2.2.4.Les limites géographiques de la langue wallonne
Tandis que la limite linguistique est bien délimitée entre le wallon et le néerlandais au nord et l'allemand, le luxembourgeois à l'est vu l'appartenance de ces langues à deux domaines linguistiques différents, il n'en va pas de même à l'ouest entre le wallon et le picard, et au sud entre le wallon, le gaumais et le champenois.
En 1913, le professeur Charles Bruneau, de Nancy, écrit qu'il y a au sud une 'limite, flottante et instable'. (Bruneau, 1913, 125) Une des bases de délimitation est la consonne 's': comme dans 'stauve ' (CW), 'staule' (SW), opposé au champenois 'étâle' et au lorrain 'étaule'. (id., 128) Dans le département des Ardennes, la limite sud du wallon est Revin et les Vieux Moulins d'Hargnies. (s.n., EMVW, 127)
Quelques décennies plus tard, Louis Gourdange délimite de manière scientifique les dialectes lorrain et sud-wallon au point de vue phonétique. La limite nord des traits proprement lorrains est Herbeumont, Mellier et Léglise; la limite sud des traits proprement wallons ou chestrolais: Herbeumont, Suxy, Houdemont et Villers-sur-Semois? " Le véritable parler lorrain du nord ne commence pas avant Florenville, Lacuisine, Chiny, Izel, Jamoigne, Les Bulles, Termes, Rossignol, Rulles, Houdemont et Villers-sur-Semois. Quant au chestrolais, dépendant du domaine wallon, sa limite sud inclut, en comptant au mieux, Dohan, Cugnon, Saint-Médard, Straimont et Assenois. Une zone de transition étroite sépare ces deux aires dialectales. A l'ouest, elle s'élargit considérablement (Bouillon, Muno, Fontenoille, Sainte-Cécile, Chassepierre): c'est le signe de la présence voisine d'un autre dialecte: le champenois." (Gourdange, 1973-74, 69-84)
Selon Jean Fabry (s.d., 5-12), la direction de la frontière wallo-picarde est foncièrement nord-sud. (cf J. Simon, Les limites du picard et du wallon en Belgique, in: Mélanges wallons, LiègeParis 1892; A. Grignard, Phonétique et morphologie des dialectes de l'Ouest-Wallon, BSLLW, T50, 1913)
" La limite des k, gtch, dj, chez Simon, passe par La Louvière et englobe, dans le domaine wallon: Morlanwelz, Piéton, Carnières, Mont-Sainte-Aldegonde, Fontaine-l'Evêque, Leernes, Landelies, Gozée, Biesme-sous-Thuin, Hantes-Wihéries, Ragnies, Lers-Fosteau, Montignies-Saint-Christophe; dans le domaine picard: Haine-Saint-Pierre, Haine-Saint-Paul, Saint-Vaast, Leval-Trahegnies, Epinois, Buvrinnes, Mont-Sainte-Geneviève, Lobbes, Bienne-lez-Happart, Merbes-le-Château, Solre-sur-Sambre." (p.12)
2.2.5. Les choix lexicographiques
Lexicographie et lexicologie " C'est seulement en isolant et en libérant l'aspect purement linguistique du mot, 'en créant une nouvelle unité linguistique' et ses subdivisions concrètes, que la linguistique prend possession, méthodiquement, de son objet, un langage indifférent aux valeurs extra-linguistiques." 'Elle devient ainsi, pour la première fois, une science.' (Mikhaël Bakhtine, Esthétique et théorie du roman, 1975, s.p.)
La lexicographie a pour objet l'élaboration des dictionnaires de langue (recensement des formes ou entrées, présentation des renseignements linguistiques sur ces formes, production d'exemples). La lexicologie désigne plus particulièrement la science qui étudie le lexique ou le vocabulaire, elle désigne aussi la réflexion théorique sur les problèmes posés par l'élaboration des dictionnaires. (MOUNIN, 1974, 202-203)
Le type de dictionnaire
Le DGW est comme tout autre dictionnaire un " recueil de mots ou d'une catégorie de mots d'une langue, rangés dans un ordre en général alphabétique, avec leurs sens, des indications sur les conditions de leur emploi, et parfois des développements encyclopédiques." (Collignon, Glatigny, 1978, 1966) Ce dictionnaire est le reflet d'un 'diasystème' lexical du wallon. En effet, on appelle généralement 'diasystème une construction linguistique formée à partir de plusieurs systèmes qui ont des 'ressemblances partielles'.(MAURAND, 1979, 331) De plus, il s'agit d'un dictionnaire de langue, type de dictionnaire caractérisé par l'abondance de renseignements concernant le signe, c'est-à-dire le mot comme élément du système linguistique avec l'indication de la nature grammaticale, la mention d'un grand nombre d'expressions, de synonymes ou des mots de sens voisin. Il s'efforce de replacer le mot dans autant de contextes qu'il est souhaitable car " un terme ne prend son sens précis que dans un contexte " (id., 1978, 51), l'expression sémantique par excellence étant la phrase. (Benveniste, 1974, 224)
Il est aussi plus ou moins normatif par le jeu des renvois à une forme de base, celle qui est la plus commune." Il est vrai qu'un dictionnaire plein de renvois n'est pas très séduisant, mais il est toujours nettement préférable à un dictionnaire bourré de renseignements ambigus et imprécis..." (Landheer, 1983, 156)
La nomenclature: son organisation
L'ordre des lexèmes sera alphabétique mais sachant que cet ordre destructure le lexique, le regroupement des familles dispersées s'effectuera par l'utilisation massive de renvois, par la mention de synonymes, parfois d'antonymes, d'homonymes et d'analogies, par le regroupement à l'intérieur d'un article consacré à un mot donné des dérivés et composés. De même, les règles d'orthographe, des tableaux avec les conjugaisons, les affixes et des termes appartenant au même domaine technique sont prévus.
Autant que possible, le mot ne sera pas isolé de ses champs morphologique (comme: lune-lunaire, alunir, ...), lexical (one sadju-nule paut, là, ...) et sémantique (tous les emplois du mot: j' ai cassé un verre, tu me casses les pieds, ...).
L'article du dictionnaire de langue
Il s'agira de l'unité minimale appelée lexème (ou morphème lexical), correspondant au regroupement d'un nombre variables de formes dialectales, orthographiques.
1) Les mots à plusieurs formes, les locutions, les nombres
D' emblée, comme le fait remarquer C. Muller, " il est très difficile de mesurer le degré de changement de catégories (des participes), puisque, au départ, ils ont déjà quelque chose de l'adjectif (ils marquent le résultat d'un procès)." (Muller, 1963, 167)
Un tableau général des nombres est prévu.
2) Problèmes de sens
Il faut distinguer les lexèmes entre eux en tentant de résoudre les problèmes de sens." La signification est le procès qui associe un objet, un être, une notion, un événement à un signe susceptible de les évoquer: un nuage est signe de pluie, un froncement de sourcil signe de perplexité, l'aboiement d'un chien signe de colère, le mot 'cheval'est le signe de l'animal." (Guiraud, 1969, 11) Tout mot est toujours motivé à l'origine. La motivation peut au fil du temps être oubliée: sandwich de Lord Sandwich et lunettes de lune. Cette motivation se présente sous 4 formes, 2 externes (phonétique et métasémique) et 2 internes (morphologique et paronymique).(id., 25)
_ Motivations
.phonétique: les onomatopées (acoustiques: cot'codâk, photocinétiques: toker, hopeler, ...);
.métasémique: les changements de sens;
.morphologique: la dérivation, la composition;
.paronymique: confusion de 2 formes identiques (homonymes) ou voisines (paronymes).
De même, 14 espèces de tropes entrent en ligne de compte dans l'étude des changements de sens, auxquels il faut ajouter l'ellipse (on d'vantrin (tablier):
Le problème des synonymes
Selon André Hella, les parfaits synonymes sont rares." Nous n'en trouvons guère que là où nous substituons le terme scientifique au terme usuel, par exemple influenza à grippe. Ailleurs, entre les mots qui passent pour être de sens identique, il existe toujours des différences d'ordre logique ou, plus souvent, affectif. C'est pourquoi on ne devrait pas les appeler des synonymes, mais plutôt des parasynonymes." (Hella, 85)
Il faut aussi souligner
.la valeur des préfixes intensifs qui parfois s'efface graduellement, comme en français le re- de reluire, rentrer, reposer, se réjouir et en latin tardif: manere, secare et stringere remplacés par remanere, resecare et restringere. (Carnoy, 1927, 366);
.le problème des affixes -adje, -mint:
3 cas se posent en français:
Le problème des homonymes
Les homographes sont rangés sous le même lexème quand ils appartiennent à des catégories grammaticales différentes:
lachî (lâcher) et lachî (le lâcher). Pour les homographes de même catégorie grammaticale, la solution est la même s'ils présentent la même étymologie: voler (dérober) et voler (s'élever dans l'air) ont la même étymologie: le latin volare.
Le problème des métaphores
Il y a lexicalisation d'une expression métaphorique à partir du moment où " le remplacement d'un des éléments de l'expression par un synonyme donne une impression de surprise, d'étrangeté ou de maladresse " (Collignon, Glatigny, 1978, 86)
En wallon, 'vèsse-di-leup' fera l'objet d'une entrée car le locuteur ne fera pas ou plus le rapprochement avec 'vèsse'.
Le problème des syntagmes
Des locutions adverbiales où vivent des éléments archaïques ou non perçus séparément comme 'odjoûrdu, asteûre' et des syntagmes prédicatifs convertis en substantifs comme 'vas-se-ti-r'coûtche' font l'objet d'une entrée séparée.
Le problème des néologismes et archaïsmes
En ce qui concerne les archaïsmes, il est difficile de dire quels mots en wallon sont encore utilisés et ceux qui ne le sont plus sauf pour certains domaines technologiques entièrement disparus. Tous ces termes ont dès lors été conservés.
Les néologismes seront admis dans une édition ultérieure.
Nous touchons ici au problème de l'amateur qui veut ici des règles prescriptives et le linguiste des règles descriptives.
3) Les renseignements qui précèdent la composante sémantique
.La diversité graphémique sera réduite grâce à la suppression des graphèmes écrits dans une orthographe différente de l'orthographe Feller, progressivement généralisée depuis le début du siècle.
.Dans le choix des règles orthographiques à l'intérieur du système Feller, il faut tenir compte du lecteur peu habitué à lire et encore moins à écrire le wallon en ce sens que l'ordre alphabétique " ne permet une consultation rapide que dans la mesure où la graphie du mot cherché est connue au moins dans sa partie initiale." (Collignon, Glatigny, 1978, p.88)
Ainsi, le phonème latent 'h- ' est conservé en début de mot dans un souci d'unité et de clarté afin d'expliquer le phénomène du hiatus dans certains dialectes où il n'est plus prononcé.
Des locutions adverbiales où parfois vivent des éléments archaïques sont écrits en un mot: odjoûrdu, asteûre, ... où '-u'et '-eûre' ne sont pas ou plus ressentis comme éléments sémantiquement distincts du reste de la locution.
4) La définition lexicographique
Dans un dictionnaire de langue, elle doit être spécifique, et n'a donc pas besoin d'être complète, encyclopédique. Elle doit correspondre au savoir virtuel de l'utilisateur non spécialiste. Et par quelle acception faut-il commencer dans la présentation des différentes acceptions des mots polysémiques?
Vu que la méthode historico-logique des filiations de sens peut être aisément critiquée, nous pouvons partir du sens qui paraît à nous, locuteurs courants de la langue wallonne, le plus fréquent.
Les autres dictionnaires
Les dictionnaires bilingues dans les langues officielles
A noter:
1) le nombre d'entrées dans le:
2) la mention de formes régionales dans les dictionnaires bilingues néerlandais-français et anglais-français.
Les dictionnaires bilingues dans les langues minoritaires
1) Les dictionnaires dialectaux
En Amérique, en 1984 paraissait le premier dictionnaire 'cajun'aux USA après le dictionnaire canadien-français aux Presses de l'Univ. de Laval en 1974.
En Belgique, il faut citer le dictionnaire marollien du couple Starck-Claessens en 1988.
2) Pour le luxembourgeois, le nouveau dictionnaire français-luxembourgeois de 30.000 mots de H. Rinnen en 1989.
En frison du nord, un dictionnaire de 18.000 mots (in: In Nordfriesland Ausbau für friesische Sprache, pp.17-18, in: Europa Ethnica, 187)
En Espagne, un dictionnaire aragonais-espagnol et e.-a. de 32.000 entrées en 1984.
Le premier Wörterbuch des Rumantsch Grischun parut en 1985 avec 22.000 lexèmes.
3) Dans le Dicziunari Rumantsch Grischun, on trouve aussi les noms de lieu et de cours d'eau, les prénoms et les noms de famille.
4) Parmi les dictionnaires généraux, citons le Dicziunari Rumantsch Grischun en Suisse romanche, le Diccionari general de la llengua catalana de Pompeu fabra en 1968, et le Great Frysk Wurdboek aux Pays-Bas frisons.
5) Tentatives d'uniformisation
Les dictionnaires wallons
Deux livres récents font chacune état d'un problème lexicographique: l'homonymie et la polysémie d'une part et d'autre part les mots et expressions relevant du langage grossier ou vulgaire.
La préface du dictionnaire de l'ouest-wallon d'Arille Carlier Willy Bal (Vol 1, A-E, Ed. ARLW, Charleroi, 1985) nous éclaire sur le premier point.
L'homonymie est traitée par la formule 1.X1 2.X2 tandis que la polysémie l'est par X 1.... 2.... 3...., les acceptions étant en principe rangées selon les étapes attestées ou hypothétiques de l'évaluation sémantique (pp.XX-XXI). On insiste sur l'ordre qui n'est pas toujours significatif en prenant comme exemple 'chwine' (homonyme ou polysème?) et catcho(t).
En outre, il est stipulé qu'une " localisation précise ne doit jamais être tenue pour exclusive ". (p.XVIII)
" Les mots du type 'tchèvau'et 'djèmi' sont rangés sous leur forme pleine, dans l'ordre alphabétique des variantes." " Des formes phonétiquement différentes d'un même mot ont été regroupées dans divers cas." (p.XX)
Pour les variations du genre èspènesipène (voyelle de prothèse ou d'épenthèse) et èrvènezrivenèz (prothèse vocalique), ils ont choisi comme entrées " les formes sans appui vocalique (les formes brèves), les seules à être communes à l'ensemble du domaine." Donc, spène et r'vèni.
Pierre Faulx, - dans 'Pwève èt sé di d'ci, Expressions wallonnes de Roux-Jumet (Charleroi), in: Les Cahiers de la Sambre, 8, 1989 p.3 -, mentionne que la grossièreté peut être exprimée dans les langues dominantes, véhiculaires, internationales, nobles... Il poursuit en disant que le français a été soumis à une 'émasculation'en règle à l'époque classique et au-delà, ce qui n'a pas été le cas des dialectes (ou de ceux considérés comme tels). A titre d'exemple, " 'couri à s'cu'signifie poursuivre sans que le locuteur pense expressément au 'cul'de poursuivre." (p.4)
Critique d'autres dictionnaires wallons
Il s'agit d'éviter le plus possible les erreurs et les lacunes de dictionnaires précédents en s'inspirant des commentaires critiques d'éminents spécialistes.
Dans son rapport sur l'ALW 3, Elisée Legros affirmait qu'aucun chercheur " ne peut se flatter d'avoir tout recueilli et de n'avoir receuilli que des faits absolument sûrs et bien étiquetés." (Legros, 1954, ...) Prenons dans ce cas le questionnaire Haust qui partait du français pour enquêter sur le wallon.
Sur un petit glossaire de 284 mots du dialecte de Marche-en-Famenne remis à un concours de la Société de Langue et Littérature Wallonne, F. Danhaive, A. Grégoire et J. Feller émettaient des critiques orthographiques à ne pas oublier dans ce DGW:
En ce qui concerne les limites du wallon, M.-T. Counet affirme que le dictionnaire de Gillet fait partie du champenois (Counet, 1990, p.93) tandis que pour J. Germain, J.-M. Pierret et M. Francard, c'est du wallo-lorrain. (198., ...) Le contenu lexical du DFL ne correspond pas à celui du DLF. Etc.
Il faut ajouter que ces risques d'erreurs ne sont pas l'apanage des dictionnaires à faible budget. Les exemples d'omission sont légion chez les dictionnaires bilingues anglais allemand néerlandais - français et vice versa malgré le travail assidu de toute une équipe de professionnels de la lexicographie.
2.3. Composition du DGW (à compléter ultérieurement)
Méthode de travail
Règles de normalisation: les cas particuliers
2.4. Exploitation possible du DGW
L'exemple de l'étranger La créativité lexicale
La créativité est la possibilité en linguistique pour un système signifiant, de créer des unités nouvelles à partir du code existant. Ainsi, on crée de nouveaux mots pour avoir une meilleure prise sur la réalité.
A partir du stock de morphèmes disponibles et compte tenu des règles de combinaisons autorisés par chaque langue, on peut fabriquer tous les mots qu'on veut et leur affecter un sens.
Il y a donc ainsi une infinité de mots virtuels qui ne demandent qu'à apparaître pour couvrir de nouveaux concepts, pour boucher des trous, rétablir des symétries. Les néologismes et réfections analogiques actualisant la composition morphologique du mot la rendent évidente pour tous au plan synchronique, avant que l'histoire n'ait eu le temps de brouiller les contours." Le néologisme, dit Jakobsen, oblige à une pensée étymologique.' " En français du Sénégal, on relève par exemple: gaucher pour 'tourner à gauche', linger pour 'faire la lessive', indexer pour 'critiquer', cadoter pour 'faire cadeau'." (Yaguello, 198(1), 666768)
Le cas récent du romanche est aussi frappant dans ce sens." Das RG hat für viele Texte von Banken, Versicherungen, der Post und der Bahn sowie für amtliche und informative Texte des Bundes schnell Anklang gefunden." (Solèr, 1993, 140) Le premier dictionnaire général parut en 1985 avec 22.000 entrées. Les listes de mots nouveaux comprennent actuellement un vocabulaire de 170.000 entrées.
Citons enfin le dictionnaire sportif en catalan commandé par le comité organisateur des J.O. de Barcelone en 1992 et le gouvernement autonome catalan. (in: Dites 'basquetbol', LLB, 16591).
Prenons à titre d'exemple: sporta (faire du sport) en suédois, el semanario en espagnol pour hebdomadaire et l'anglais 'pain-killer' pour analgésique, mot technique créé par métaphore.
Ainsi, rien ne nous empêche dans un proche avenir de rédiger un essai sur la terminologie wallonne dans les domaines les plus divers de la vie moderne, en guise de prélude à la création d'un climat de liberté linguistique. Certains se sont déjà mis à la tâche, comme un vétérinaire belge au Maroc, Lucien Mahin, plus connu sous le pseudonyme de Louline Vôye, dans la recherche de néologismes (Li r'fondu walon, 1993).
Conclusion
C'est le rôle du dictionnaire de fixer, de situer pour la communauté linguistique les rapports des mots aux autres mots, les enchaînements et les dérivations de sens, les liens de synonymie et d'antonymie. Le 'dictionnaire de langue' traite le mot comme un signe. Mais " le lexicographe le mieux intentionné, le plus dépourvu de préjugés sociaux, le moins normatif, ne pourra éviter (même à plusieurs) de faire des choix arbitraires, choix liés d'ailleurs à la taille du dictionnaire et au public visé." (Yaguello, 198(1), 190)
Abréviations
ALW1 = Remacle, L., Atlas linguitique de la Wallonie, T1,
Liège, Vaillant-Carmanne, 1953
ALW2 = Remacle, L., id., T2, id., 1969
Ard = Ardenne(s)
Barb = Barbençon (OW)
BD = Bertrand, J., Duchesne, J., Manuel pratique de grammaire wallonne, s.d.
BDW = Bulletin du Dictionnaire Wallon
Bo = Borsu (EW)
BSLLW= Bull. de la Société Liégeoise de Littér. Wallonne
BSLW = Bulletin de la Société de Langue et de Litt. Wallonnes
B1 = Bastogne
CW = centre-wallon
C49 = Gaziaux, J.-J., Parler wallon et vie rurale au Pays de Jodoigne, BCILL, 38, Mouvain-la-Neuve, 1987
DBR = Les Dialectes Belgo-Romans
Dur = Durbuy (EW)
DGW = Dictionnaire Général Wallon
DW = Les Dialectes de Wallonie,
E = est
EM = El Mouchon d'Aunia
EMVW = Enquêtes du Musée de la Vie Wallonne
EW = est-wallon
Eo = Haust, J., Legros, E., Dictionnaire français-liégeois, Liège, Vaillant-Carmanne, 1948
E13 = Haust, J., Vocabulaire du dialecte de Stavelot, pp. 493- 541, in: BSLW, T44, 1903
E145 = Bastin, J., Vocab. de Faymonville, BSLW, T50, 1908, 535-600
Fau = Fauvillers (SW)
Fayt = Fayt-lez-Manage (OW)
GR = Grignard, A., s.j., Phonétique et morphologie des dialectes de l'ouest-walllon, BSLW 50, 1908, pp. 375-521
Herb = Herbeumont (SW)
Hou = Houffalize (SW)
Hu = Huy (EW)
JD = Delaite, J., Essai de grammaire wallonne, le verbe wallon, 1892
LB = La Libre Belgique
LL = Léonard, L., One saye di creûjète di nosse patwès, 1972
LR = Remacle, L., Le parler de La Gleize, 1937, pp.28-32
LS = Le Soir
LV = Louline Vôye, voir MAHIN, L., 1993
LW = Warnant, L., La culture en Hesbaye liégeoise, 1949, pp.21-26
Ma51 = Marche-en-Famenne
MFP = M. Francard, Do pa la-y-ôt â pa lâva, Louv., Cabay
MFT = M. Francard, Le parler de Tenneville, Introd. à l'étude linguist. des parlers wallo-lorrains, Louvain-la-N., Cabay, 1980, not. pp.227-240
Mi = Michamps (SW)
My = Malmedy (EW)
Mont = Mont-le-Ban (SW)
N = nord
Neuf = Neufchâteau (SW)
Ni = Nivelles (OW)
O = ouest
OW = ouest-wallon
00 = Carlier, A., sous la direction de Bal, W., Dictionnaire de l'ouest-wallon, T1, 2, 3, 1985, 1988, 1991
O3 = Deprêtre, F., Nopère, R., Dictionnaire du wallon du Centre, 1942
O51 = Carlier, A., Glossaire de Marche-lez-Ecaussines, n: BSLW, T55, 1913, pp. 350-414
O54 = Notes, (à propos du texte: 'Extrait d'èm' clotchî', de Clément Deforeit), in: El Bourdon, 416, 1989, pp.38-40
S = sud
Sta = Stavelot (EW)
Sw = Li Scolî walon, Cours d'initiation à la pratique de la langue wallonne, 1984, 4-5, p.30
SW = sud-wallon
Ve = Verviers (EW)
Wa = Waremme (EW)
Warm = Warmifontaine (SW)
WB = Willy Bal, Littérature dialectale de Wallonie, UCL, 1979
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